Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

15 de juny de 2016
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Cinquè aniversari de l’indignant assetjament al Parlament de Catalunya

Cap mitjà de comunicació ha parat compte que avui s’esqueia el cinquè aniversari de l’indignant assetjament del Parlament de Catalunya per part dels còmplices locals del 15-M madrileny. Sobta aqueix silenci mediàtic i polític al voltant d’uns fets que els anticapitalistes nostrats equiparen a les grans mobilitzacions del sobiranisme cívic hagudes des del 2010 ençà com si tingués alguna cosa en comú amb la revolució dels somriures, quan justament és el contrari: l’exaltació de l’odi, contra Catalunya significativament.

Fa vergonya recordar com aquell acte vandàlic del qual no se’n ha derivat cap resultat positiu fou justificat pels caps pensants del progressisme abstracte i estèril (Manuel Delgado, Arcadi Oliveras et altri) conjunturalment proclius a la independència però obcecats en sostenir realment tota mena de causes (antisionisme, antiliberalisme, indignats, okupes…) que desvien l’atenció de la prioritat de la independència.

Fa vergonya recordar l’actitud claudicant de les autoritats catalanes i la majoria del partits parlamentaris davant l’assetjament físic i el xantatge moral dels qui no tenen altre qualificatiu que totalitaris que es vanten de doblegar la democràcia “burgesa” i capitalista en nom d’una democràcia real fictícia. Els pocs agressors detinguts i processats foren finalment exculpats judicialment enmig del consentiment  unànime dels partits que afirmen voler construir un estat català, quan realment amb aqueixa actitud mesella demostren no tenir ni sentit d’estat, ni autoritat moral per garantir la seguretat i la llibertat dels catalans. Els casos posteriors de Can Vies i el Banc expropiat confirmen aqueix lamentable diagnòstic.

Dissortadament, l’anàlisi que vaig proposar fer comparant els factors comuns en els conflictes socials en curs a França i Catalunya (violència anti-policial, Nuit debout, islamo-gauchisme) es va confirmant amb els fets. Atenció a l’acció vandàlica sense precedents dels manifestants anti-sistema ahir a París apedregant un hospital infantil, analitzada avui en aqueix article de Le Figaro: “Casseurs à l’hôpital Necker: une nouvelle étape vers l’anomie“:

Sur les pavés, l’apocalypse. Des morceaux de bitume arrachés, des vitres brisées, une façade taguée d’un «Ne travaillez jamais!» rouge sang. Pas une banque, Pas une enseigne de luxe, pas un concessionnaire automobile: un hôpital. Celui des enfants malades, Necker où, funeste ironie d’un sort qui s’acharne, fut admis la veille au soir le petit rescapé du massacre de Magnanville. À trois ans, il ne reverra plus ses parents fonctionnaires de police. Dans la rue, les casseurs déversent leur haine du flic. Jusqu’alors, ils puisaient dans leur hargne une logique – certes très contestable – qui leur était propre: détruire une agence bancaire ou un garage Jaguar pour vomir leur exécration du libéralisme ; attaquer un commissariat pour défouler leur aversion convulsive de l’autorité. Mais un hôpital? Un centre d’imagerie médicale? Des petits commerces? Là où l’on décelait hier une crémation des symboles dans les limbes idéologiques des Nuits debout, ne subsistent aujourd’hui que les cendres d’un feu de paille protestataire, qui procède de la même perversité que les saccages insurrectionnels de la racaille des banlieues, quand elle brûle des écoles, des crèches ou du mobilier urbain. On nous explique alors qu’en agissant ainsi, elle s’en prend aux services publics d’un État qui l’aurait abandonnée. Comme si les délinquants poussaient aussi loin la réflexion.

Y a-t-il une différence entre les petites frappes des quartiers «sensibles» qui ravagent le territoire et les groupuscules encagoulés qui hantent les manifestations pour irradier la ville de leur rage? Prétendre combattre les injustices sociales leur confère la délivrance tacite d’un permis de démolir. Ils martèlent que c’est le seul moyen de se faire entendre et d’obtenir gain de cause. Mais quels sont leurs griefs? La loi Travail n’est qu’un prétexte à une surenchère de violence gratuite (sauf pour le contribuable), qui ne fera que porter préjudice aux actions syndicales. Quel courant d’air peut-on avoir dans le crâne pour dégrader un CHU et y inscrire «Ne travaillez jamais!»? Si le corps médical les prend au mot, qui donc va soigner les activistes se plaignant d’être molestés par les forces de l’ordre après avoir pris un malin plaisir à les provoquer?

Peu importe qu’on les nomme casseurs «en marge», militants d’ultragauche, caillera, nuit-deboutistes, No Border, anarchistes ou antifascistes. Ils s’imaginent être les Robin des Bois modernes en lutte contre les inégalités, sauf que lui ne calcinait pas la forêt de Sherwood. Non, ils sont avant tout vecteurs de bruit et de fureur, réfugiés dans des postures pseudo-contestataires pour décharger une aigreur viscérale, pour assouvir une envie vorace de détériorer, de réduire en miettes, de mettre hors service la société. Ils sont assoiffés de laideur, de chaos, de ruines, d’épaves, de décadence. Héros d’un Bronx chimérique échappé des séries US qui leur ont conditionné le cerveau de longue date. Il faut que la cité soit moche, que les voitures crament, il faut avoir une dégaine débraillée, il faut être en rébellion contre tout et n’importe quoi, et surtout contre le pouvoir. De l’argent, des politiques, des patrons. Il faut être un insoumis professionnel. Restent des marginaux aspirant à se donner une consistance, à acquérir une épaisseur qui leur fait cruellement défaut, au travers d’un énième jeu de rôles où l’on ne parvient à exister qu’au sein d’une tribu sans foi ni loi. L’extase dans la dévastation, l’affirmation de soi dans la détestation de l’autre. Tout ce qui n’appartient pas au même camp est un ennemi à abattre, y compris les hôpitaux universitaires pour enfants. On ne fait plus dans le détail, on dézingue tout ce qui constitue le système, cette mystérieuse entité qu’ils rêvent d’anéantir pour la remplacer par on ne sait quoi – on n’a toujours pas saisi. C’est bien gentil de vouloir la mort du capitalisme, encore faut-il lui substituer un projet valable. Mais là n’est pas la question, semble-t-il. La priorité absolue est de tout casser.

Necker est l’hôpital pédiatrique de référence en France depuis plus de 200 ans. Il dispose de 400 lits pour enfants et 200 pour adultes. Il prend en charge 2500 naissances par an, 300 greffes et 73 000 urgences. Quelque 1000 médecins et 2500 soignants y officient. René Laennec y inventa le stéthoscope en 1816. Le professeur Lannelongue y créa le premier cabinet de radiologie en 1886. Le professeur Hamburger y réalisa la première greffe rénale. Le professeur Cara y fonda le SAMU de Paris. Necker est partie intégrante de notre histoire, de l’excellence française ; c’est un établissement public qui œuvre chaque jour à guérir, à sauver des vies, à former de futurs praticiens. Quinze de ses baies vitrées ont été fracassées par des propagateurs de guérillas urbaines animés de pulsions primaires et d’une fièvre vengeresse meublant le vide intersidéral de leurs pensées. Ils n’ont que des états d’âme, ils déboulent en hordes sauvages, les tripes à l’air, les mains armées de masses, pour cogner sur le monde civilisé des actifs. Ils vidangent leur trop-plein d’agressivité, comme les fauteurs de troubles du 93, les hooligans des stades ou les embrigadés islamistes. Chacun son fanatisme, du moment qu’il pallie une errance et permet d’évacuer une effervescence belliciste. Chacun sa caste, pourvu qu’elle épande la brutalité et la désolation à l’arrivée, voire la barbarie pour les plus motivés. Les desseins diffèrent mais la mentalité est la même. Leur incapacité à canaliser leur énergie, à rationaliser leurs objectifs, à maîtriser leur affect, à respecter autrui, fait figure de dénominateur commun. Se déchaîner sur les flics, sur les citoyens qui bossent, sur les infrastructures est leur finalité. Destructeurs versus bâtisseurs.

Le vandalisme dirigé contre Necker inaugure une nouvelle étape dans les agissements de ces casseurs décomplexés, déshumanisés, qui ne consentent même plus à sélectionner leurs cibles en fonction de leurs prétendues revendications. Telle une préface à la guerre civile, leurs exactions témoignent d’un formatage mental déconnecté des réalités, où l’on dégomme pour la jouissance de dégommer, comme dans un univers virtuel où les actes n’auraient aucune incidence. Ils ont pris possession du décor qu’ils laminent à leur guise, dans un désir d’affrontement dénué de sens. La notion de bien et de mal s’est évaporée en cours de route. Viser un lieu accueillant enfants malades et nourrissons ne leur pose aucun cas de conscience, dès lors qu’ils paradent au JT du soir. Merci les médias bobos, qui ont relayé avec une indulgence complice pendant des mois les invectives des noctambules de la République. Merci la gauche aux manettes, qui a bichonné les mouvements radicaux par calcul électoral, leur procurant un sentiment d’impunité à la source des dérives actuelles. Bilan dans la capitale: 58 interpellations, 29 policiers et 11 manifestants blessés. Les ministres se contentent de condamner les faits.

Triste spectacle que de voir des grèves à répétition, des rassemblements explosifs, des meutes et émeutes confisquant l’espace public, une compétition sportive sous haute tension, des campements de migrants, des attentats terroristes abjects, des bâtiments chahutés, dans un pays censé être placé – on finirait presque par l’oublier – en état d’urgence. Constat pathétique d’un gouvernement tétanisé qui a laissé proliférer la précarité puis l’anomie. Pensait-on un jour éprouver de la honte devant l’image pitoyable qu’offre cette France qui n’est plus que l’ombre d’elle-même, dépecée par un ramassis de paumés hystériques?

Lundi 13 juin, François Hollande s’est rendu sur la tombe du général de Gaulle, à l’invitation de la famille, à Colombey-les-Deux Églises. Ce jour-là, il a dû se sentir sacrément microscopique.

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