Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

11 d'octubre de 2022
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Anotacions a Anna Politkóvskaia: “La Russie selon Poutine”

Anna Politkóvskaia (1958-2006) fou una periodista russsa d’origen ucraïnès (el seu cognom de soltera era Mazepa), assassinada per un sicari del règim el 7 d’octubre del 2006, el mateix dia que Vladimir Putin celebrava el seu 54è aniversari.

Casualment, el proppassat 7 d’aqueix mes em trobava a París i a la llibreria on vaig anar tenien exposat el llibre que va dedicar a despullar el règim de Putin, editat inicialment a Anglaterra al 2004 i traduït al francès dos anys més tard per Éditions Gallimard. No hi ha versió catalana malgrat fou apadrinada pel PEN Club nostrat l’any 2002.

En aqueix llibre punyent -escrit al començament del mandat de Putin- descriu cruament el caràcter del seu règim, sorgit de l’evolució de l’aparell polític i policial soviètic per mitjans mafiosos (“sous Poutine, la mafia dicte ses règles à l’État”, pàgina 200), adaptant “el capitalisme la russa” a l’economia global amb la complicitat inicial d’Occident, delerós de trobar un “home fort” que assegurés l’estabilitat de l’estat més gran del món. “Il est illusoire et absurde d’attendre que l’Occident nous tende la main. C’est à peine s’il réagit a la politique antiterroriste de Poutine. Du reste, la Russie telle qu’elle est aujourd’hui est parfaitement à son goût. Tant qu’il l’approvisionne en vodka, en caviar, en gaz et en pétrole, le marché russe, tout exotique qu’il est, fonctionne en tout point comme l’Occident le veut” (pàgina 374). Front aqueixa complaença culpable aixeca la seva veu: “Nous ne voulons plus être des esclaves, même si cela sert les intérêts de l’Occident. Nous exigeons la liberté” pàgina 7). Silvio Berlusconi, Gerhard Schröeder i Jacques Chirac són alguns dels dirigents europeus que esmenta com a principals còmplices de Putin (pàgina 342).

Descriu l’actual autòcrata com un producte del KGB, “sa principale préocupation reste de régler ses comptes avec ses concitoyens épris de libertés” (pàgina 7). “Poutine a, pour pur hasard, mis la main sur un pouvoir gigantesque et il en use de manière catastrophique. Je le déteste parce qu’il n’aime pas le peuple. Il nous méprise, il ne nous voit que comme un moyen d’arriver a ses fins, d’étendre et de conserver son pouvoir” (pàgina 357). “Avec la confirmation de Poutine au pouvoir, c’est le système soviétique qui prend sa revanche” (pàgina 342).

També forneix una explicació del per què l’exèrcit rus defalleix a l’actual guerra d’Ucraïna: “En Russie, l’armée est un système clos semblable à une prison. Comme dans une prison, nul n’y entre de son plein gré, et une fois que les autorités vous ont mis là, votre existence devient celle d’un esclave” (pàgina 9). Més de 500 soldats van morir a causa dels maltractaments dels seus comandaments l’any 2002, impunement, i encara “les officiers sont unis dans leur haine commune des mères des soldats” (pàgina 11), que són les que es mobilitzen per demanar explicacions per via judicial. La jerarquia militar és una nomenclatura que actua com un poder fàctic sense control ni parlamentari ni judicial, desprestigiada arran de la fallida ocupació d’Afganistan i, sobretot, després de perdre la primera guerra davant els independentistes txetxèns (1994-1996). Van rebre carta blanca de Putin per practicar mètodes genocides a la segona guerra (1999-2009) per tal d’assegurar l’ocupació russa. El silenci d’Occident encoratjà les posteriors agressions contra Geòrgia i Ucraïna, passant per la intervenció a Síria fent costat al règim d’Al-Assad.

Com deia ahir Svetlana Aleksiévitx a Vilaweb en rebre el Premi Internacional Catalunya: “Viurem el feixisme rus”, encara que a casa nostra molts no ho vulguin veure.

Post Scriptum, 30 de desembre del 2023.

La historiadora Galia Ackerman va publicar a Desk Russie el proppassat 7 d’octubre aqueixa remembrança,  “Anna Politkovskaïa, une douleur qui ne passe pas“:

Le 7 octobre 2006, Anna Politkovskaïa, une journaliste qui avait été la première — dès 2001 — à parler d’une fascisation de la Russie, fut abattue froidement par un tueur à gages. Cet assassinat eut lieu après une série de tentatives d’éliminer cette femme intrépide, dont un empoisonnement qui l’avait plongée dans le coma.

À l’époque, on était surtout fasciné par l’audace d’Anna qui, malgré des menaces pesant sur elle, a refusé de quitter la Russie. Aujourd’hui, avec du recul, on est surtout frappé par son esprit critique, par sa lucidité et sa perspicacité. Elle a percé à jour le système Poutine et compris comment ce système corrompt les élites gouvernantes et intellectuelles. C’est cela qui lui a coûté la vie.

Anna va rester pour l’éternité âgée de 48 ans, alors que l’homme qu’elle abhorrait, Vladimir Poutine, prend de l’âge. Le jour de son assassinat, lui fête son anniversaire : à 71 ans, tout en menant une guerre d’agression meurtrière contre l’Ukraine, ce génocidaire va se représenter une cinquième fois à la présidence, malgré le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale.

Plus que jamais, les textes saisissants d’Anna méritent notre attention. Tous ses livres ont été publiés en France, ainsi qu’un recueil d’hommages. Ses reportages de la Tchétchénie décrivent une guerre qui a été la matrice de toutes les guerres de la Russie poutinienne à venir : la barbarie, la cruauté, la torture, la destruction, les meurtres délibérés de civils, la subversion et la corruption des élites locales. Ses descriptions du pouvoir poutinien frappent par leur exactitude : une intuition de dissidente lui a permis de voir les germes du potentiel terrifiant du régime. Son regard sur l’opposition russe, divisée et incapable d’élaborer une plate-forme commune, sont hélas toujours d’actualité.

Desk Russie a rendu hommage à Anna et a placé sur sa chaîne YouTube le meilleur film réalisé sur Anna, Goût amer de la liberté, de Marina Goldovskaya, sous-titré en français, qui retrace son itinéraire depuis la perestroïka jusqu’à sa mort.  Pour ceux qui l’ont connue, le meurtre d’Anna est une douleur qui ne passe pas.

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