Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

18 de febrer de 2016
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Guy Millière: “L’abjecte hypocrisie de la France officielle vis à vis d’Israel”

L’historiador de les cultures a la Universitat París VIII i assagista francès Guy Millière (Marsella, 1950) publica avui un parell d’articles complementaris sobre els orígens de l’animadversió contemporània de França envers Israel. El primer text, al seu bloc al digital Dreuz.info, és un article  on analitza l’actitud hostil contra Israel encetada sota el mandat presidencial del general De Gaulle i que arriba fins als nostres dies. El segon article és un article complementari del primer aparegut al digital del Gatestone Institute avui amb el títol “France’s relentless hostility to the Jewish State“.

Aqueixa actitud anti-Israel dels successius governs de la V República enllaça amb els precedents antisemites del cas Dreyfuss i la col·laboració del règim del mariscal Petain amb el genocidi dels jueus a mans del nazis durant la Segona Guerra Mundial. Hores d’ara l’antisionisme, la política exterior pro-àrab i la islamització interna de la societat francesa són les pautes que expliquen el fet que sigui França l’estat occidental més enfrontat a Israel, qui lidera la intifada diplomàtica contra l’estat hebreu amb la causa palestina com a coartada. El recent article d’un col·lectiu d’antics ambaixadors francesos propugnant una acció internacional -fins i tot militar- per imposar a Israel l’acceptació d’un estat palestí és només el darrer episodi -per ara- d’allò que David Pyerce-Jones va escriure: “Un siècle de trahison. La diplomatie française et les juifs (1894-2007)“, (Éditions Denoël, París 2008).

“L’hypocrisie de la France officielle vis-à-vis d’Israël me répugne depuis longtemps. Je viens d’achever un article en anglais, écrit pour le Gatestone Institute, qui fait le tour de la question. En l’écrivant, j’ai noté, avec accablement et colère, l’opiniatreté qui a été celle de la France à l’encontre d’Israël depuis le moment où le Général de Gaulle a choisi la cause arabe musulmane, en juin 1967, choix qu’il a confirmé en tenant les propos antisémites qui lui ont valu une réponse de Raymond Aron, sous la forme d’un livre que chacun devrait relire aujourd’hui, De Gaulle, les Juifs et la France.

J’ai relu les déclarations nauséabondes du dénommé Michel Jobert, ministre des Affaires étrangères de Georges Pompidou, qui, lors de la guerre de 1973, légitimait avec allégresse l’écrasement d’Israël qu’il pensait voir se profiler. J’ai relu Eurabia, de mon amie Bat Ye’or, ce livre salubre et indispensable. Je me suis plongé en me pinçant le nez dans les turpitudes des années Chirac, un homme consacré « grand combattant » (Mujahid al-Akbar) de la cause arabe et islamique par la presse de Saddam Hussein, peu de temps avant la guerre de 2003, qu’il a tout fait pour entraver, lui qui avait fourni deux décennies auparavant à Saddam Hussein les moyens d’élaborer ce que ce dernier avait appelé les éléments devant mener à la première bombe atomique arabe : sans l’héroïsme de l’armée israélienne en juin 1981, la bombe en question aurait vu le jour, avec des conséquences aisées à imaginer.

J’ai parcouru les années Mitterrand, qui ont précédé les années Chirac, qui n’ont pas été plus nobles, puisque Mitterrand a été le premier à recevoir Arafat en visite officielle à Paris, puis l’a sorti du trou à rats où il se terrait à Beyrouth en 1982 aux fins qu’il puisse continuer depuis Tunis à programmer des assassinats de Juifs, mais qui aurait attendu autre chose de l’ami de René Bousquet, co-organisateur de la Rafle du Vélodrome d’hiver ?

J’ai parcouru aussi les années Sarkozy, et j’ai revu en vidéo ce moment inoubliable où Nicolas Sarkozy a comparé l’Autorité Palestinienne au Vatican (il fallait oser). J’aurais voulu imaginer que Manuel Valls était, lui, un véritable ami d’Israël. Mais un véritable ami d’Israël n’aurait pas admis si aisément le vote en faveur d’un Etat palestinien par la gauche dont il est issu à l’Assemblée Nationale, et aurait admis moins encore les manœuvres d’un Laurent Fabius, artisan avec Mahmoud Abbas d’une résolution infâme présentée à l’ONU fin décembre 2014 et, puisque la manœuvre a échoué en décembre 2014, d’une autre résolution infâme au contenu semblable destinée à être présentée à l’ONU à l’automne 2016. Il n’aurait pas admis cette volonté factice d’organiser une conférence pour la paix au Proche-Orient évoquée par Laurent Fabius avant qu’il quitte son poste et aurait dénoncé l’imposture que constitue l’idée d’une conférence dont l’organisateur annonce à l’avance la conclusion : la reconnaissance officielle par la France d’un Etat palestinien dans les « frontières de 1967 » (les lignes d’armistices de 1949), sans traité de paix entre cet Etat et Israël.

Il existe quelques hommes politiques plus courageux que d’autres en France, mais ils n’ont pas le pouvoir. Ceux qui ont le pouvoir n’ont pas de scrupules et, s’ils ont une éthique, savent la garder dans leur poche au moment où elle pourrait servir. L’hypocrisie de la France officielle vis-à-vis d’Israël me répugne depuis longtemps, oui. Il m’arrive souvent de la trouver abjecte.

J’admire d’autant plus Meyer Habib, pour qui j’ai une amitié fraternelle, quand il parle à l’Assemblée Nationale, souvent seul contre tous, entouré de gens qui font comme s’ils n’entendaient pas, parce qu’ils pratiquent la surdité volontaire.

Quand je lis des déclarations récentes de Jack Lang, évoquant un Musée National palestinien censé être créé par la France à Ramallah quand la « Palestine » sera enfin « libre », j’éprouve du dégoût, et je sais que je lis la pensée de la France officielle.

Quand je me rends sur le site du Consulat de France à Jérusalem, mon dégoût s’accentue encore, parce que je suis au cœur de la pensée officielle de la France. Les consuls de France en poste à Jérusalem se suivent et se ressemblent : le consul actuel, en présentant ses vœux pour la nouvelle année, parvient à ne pas utiliser une seule fois le nom d’Israël. Un communiqué en date du 21 janvier, publié au nom du consulat, parle, par contre de « colonies israéliennes » et de « terres agricoles » confisquées en Cisjordanie.

L’expression « colonies » est biaisée et sous entend qu’Israël colonise la Judée-Samarie, qui ne serait sans doute pas « colonisée » si elle était ethniquement pure de toute présence juive. L’idée de confiscation de terres est très biaisée et sous entend qu’un vol est commis : aucune terre n’a jamais été volée par Israël, et on le sait au Consulat, mais on ment. L’idée que ces terres seraient « agricoles » sous entend que les Arabes de Judée-Samarie sont d’ardents cultivateurs, ce qui est une affirmation grotesque qui ne peut être proférée que par quelqu’un qui ne s’est jamais rendu en Judée Samarie. Continuer à parler de Cisjordanie pour qualifier des terres qui n’ont porté ce nom que pendant dix neuf ans, lorsqu’elles ont été prises de force par la Jordanie, équivaut à reconnaître que la Jordanie occupait ces terres légitimement et à falsifier l’histoire : pas seulement en ce qui concerne la guerre d’extermination contre Israël menée en 1948-49, mais aussi en ce qui concerne le Mandat palestinien confié au Royaume Uni après la Première Guerre Mondiale.

Entre biais, mensonges, affirmations grotesques et falsifications de l’histoire, la France officielle, lorsqu’il s’agit d’Israël, me paraît répugnante, oui. Et il m’arrive de la trouver abjecte, oui encore. Et biais, mensonges, affirmations grotesques et falsifications de l’histoire se retrouvent très largement dans les grands médias français.

Il existe en tout cela depuis cinquante ans un acharnement contre Israël qui ne me semble pas seulement dicté par des calculs cyniques, une soif de pétrole et une volonté de signer des contrats sans être regardant sur les signataires. Si la France officielle et les grands médias français imaginent qu’il leur est loisible de clamer leur hostilité à l’antisémitisme tout en ne cessant de s’acharner contre l’Etat juif, il serait temps de leur dire que l’imposture est trop énorme pour sembler innocente et se trouver passée sous silence.

Une « semaine de la gastronomie française en Palestine » vient d’être organisée (consulfrance-jerusalem.org/Semaine-de-la-Gastronomie) : l’intitulé sous-entend qu’il existe déjà un pays appelé Palestine. On découvre dans le descriptif que des chefs français ont rejoint les « cuisines les plus prestigieuses de Palestine ». On découvre que Jérusalem est, pour les organisateurs, en « Palestine ».

On découvre qu’il y a une gastronomie « palestinienne ». Ce type d’initiative en un moment où quotidiennement des « Palestiniens » usent publiquement de couteaux pas du tout à des fins gastronomiques, est obscène. Mais dès lors qu’il y a un centre culturel français dans le Hamastan de Gaza, devrais-je m’étonner ? La France officielle prétend incarner les droits de l’homme et lutter contre le terrorisme.

Quand je la regarde sous l’angle de ses rapports à Israël, je la vois mépriser les droits de l’homme, et se coucher devant le terrorisme, en fermant les yeux de manière complice face aux crimes de l’Autorité Palestinienne. Et j’ai honte d’être Français. Les grands médias français prétendent être du côté des droits de l’homme et de la lutte contre le terrorisme.

Quand je me penche sur eux sous l’angle de leurs rapports à Israël, je les vois ressembler à la France officielle. Et l’idée que des gens puissent songer être informés par de tels médias me plonge dans un mélange de colère et de consternation.

Post Scriptum, 18 de febrer del 2024.

 Guy Millière va publicar, el 2 d’octubre del 2018,  al Gatestone Institute aqueix article premonitori: “Le sinistre coût de la « guerre d’Oslo ».

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