Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

6 de març de 2024
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Sud-àfrica, referent mundial del racisme antijueu

La República Sudafricaba va acollir la cimera de Durban contra el racisme l’any 2001 qua va esdevenir el punt de partida de la campanya antisemita global en curs contra Israel, els jueus i el sionisme, que s’ha traduït en la generalaaització de l’acusació de genocidi contra l’estat hebreu que fins i tot es discuteix al TPI.

Dos articles expliquen les arrels i els efectes d’aqueixa animadversió per part de l’estat post-apartheid: el primer, un report signat per Arthur Lenk i publicat a l’INSS d’Israel al gener d’enguany titulat: “South Africa and the Claim Israel Is Committing Genocide in Gaza“. El segon, un article d’Howard Sackstein, publicat a la revista “K. Les juifs, l’Europe et le XXIè siècle”, en versió francesa el proppassat 29 de febrer i titulat:« L’Afrique du Sud criait au génocide avant toute action militaire à Gaza », on resulta frapant que els jueus, sud-africains que van fundar  el moviment sindical, els partits polítics liberals, dirigit el partit comunista local i  lluitat contra l’apartheid, ara es vegin acusats de racistes per uns dirigents de l’ANC incompetents i corruptes que atorgen prioritat a la causa Palestina i no a les condicions espantoses en que viuen els Sud-Africans.

Howard a été l’un des fondateurs du mouvement juif anti-apartheid et directeur exécutif de la Commission électorale indépendante. Il a dirigé la seule délégation de l’ANC à se rendre en Israël et a emmené Nelson Mandela à Bruxelles pour le Congrès juif mondial. Il est actuellement président du South African Jewish Report.

Afrique du Sud : de l’ANC à la CIJ

Comment comprendre l’acharnement de l’Afrique du Sud à accuser Israël de génocide devant la Cour international de Justice[1] ? Howard Sackstein, membre fondateur du Mouvement juif anti-apartheid, revient dans ce texte sur la dégradation du contexte politico-économique du pays, sur les faillites de l’ANC et la manière dont ce dernier essaye de redorer son blason et de remplir ses coffres en se faisant le porte-parole de l’antisionisme mondial. En toile de fond de ces manœuvres politiques, se pose la question incertaine de l’avenir de la communauté juive sud-africaine.

La liesse était palpable en Afrique du Sud il y a un mois, l’ambiance rappelant celle de la victoire du pays lors de la Coupe du monde de rugby en France, quelques mois auparavant.

Paré de keffiehs palestiniens, le comité exécutif national du parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), était triomphalement installé devant un grand écran de télévision, applaudissant à tout rompre l’arrêt de la Cour internationale de justice, rendu à La Haye. L’ambassadeur adjoint de Palestine trônait aux côtés du président sud-africain.

Bien que le gouvernement sud-africain ait échoué à atteindre la quasi-totalité de ses objectifs dans son litige avec Israël, le régime de l’ANC a célébré sa victoire, affirmant qu’il avait restauré sa réputation ternie de bastion de la liberté et des droits de l’homme dans le monde. Son succès : ternir à jamais l’image d’Israël avec le canard du « génocide ».

Il n’existe peut-être aucun autre pays au monde aussi bien pourvu que l’Afrique du Sud en merveilles de la nature, en plages blanches immaculées, en faune abondante et en ressources naturelles extraites des profondeurs de la terre. Le pays regorge de gisements d’or, de diamants et de platine. Les touristes affluent vers les sables fins de la côte du Cap et passent leurs vacances dans un luxe et une opulence inégalés dans la brousse africaine. Pour beaucoup, l’Afrique du Sud est l’un des véritables cadeaux de Dieu à ce monde.

Marquée par une histoire de colonisation portugaise, hollandaise, française et britannique, par une génération de ségrégation et d’inégalités due à l’apartheid et par une lutte de libération qui a duré jusque dans les années 1990, l’Afrique du Sud a souffert d’un passé tumultueux et sanglant. Les cicatrices de l’apartheid sont profondément incrustées dans l’âme de la nation.

La ministre sud-africaine des affaires étrangères, Naledi Pandor, convertie à l’islam, a proclamé que « le vrai problème, c’est le peuple de Palestine qui est tué tous les jours, le peuple de Palestine qui dort dans le froid, le peuple de Palestine qui est privé de nourriture, d’eau et d’énergie. C’est sur cette question cruciale que nous devrions tous nous concentrer ». En Afrique du Sud même, 77 personnes sont assassinées chaque jour, 27 272 rien qu’en 2023, ce qui fait du pays la capitale mondiale du meurtre. 9,9 millions de Sud-Africains n’ont pas de logement et 8 millions de personnes vivent dans des cabanes délabrées en tôle ondulée. 11,8 millions de Sud-Africains n’ont pas d’approvisionnement fiable en eau et 33 % du pays ne dispose pas d’installations sanitaires de base. En 2023, le pays a été plongé dans l’obscurité pendant 6 800 heures, le gouvernement ayant échoué à maintenir la lumière allumée.

Malgré l’allégresse et les célébrations, l’Afrique du Sud n’est tout simplement pas un pays heureux ! Pour l’ANC, la priorité est la Palestine, et non les conditions épouvantables dans lesquelles vivent les Sud-Africains.

Récemment, alors que l’équipe de football d’Afrique du Sud jouait contre la Palestine, Naledi Pandor, aux côtés du président, a scandé l’appel génocidaire à la destruction d’Israël : « from the river to the sea, Palestine will be free ». Aucun autre pays non musulman ne tient un discours anti-israélien aussi ignoble que l’Afrique du Sud. Les musulmans ne représentent que 1,6% de la population.

Lorsque Nelson Mandela est sorti de prison en 1990, le monde entier a célébré l’effondrement de l’apartheid et le premier gouvernement démocratiquement élu, qui a investi ses fonctions en 1994.

L’Afrique du Sud est immédiatement devenue le symbole de la liberté et de la démocratie. Mandela a donné le ton en construisant une « nation arc-en-ciel », assurant à tous ses citoyens que « nous croyons que l’Afrique du Sud appartient à toutes les personnes qui y vivent, et non à un groupe, qu’il soit noir ou blanc ».

Pourtant, trente ans après sa transition vers la démocratie, l’Afrique du Sud est sur le point de devenir un État failli. Le pays est en proie à l’anarchie, à la criminalité généralisée, à une mafia de la construction, à une corruption gouvernementale écrasante et à un dysfonctionnement débilitant de l’administration. Le taux de chômage avoisine les 41,2 % et le rand s’est dévalué de 50 % sous le règne de l’actuel président, Cyril Ramaphosa. L’Afrique du Sud est un véritable gâchis !

Johannesburg, autrefois réputée « ville africaine de classe mondiale », n’est plus aujourd’hui que l’ombre d’elle-même, jonchée d’ordures et de nids-de-poule. Le maire de Johannesburg, adepte d’un islam intégriste, tient absolument à rebaptiser la route qui abrite le consulat américain du nom de la terroriste palestinienne Leila Khaled, qui a attaqué et fait exploser un vol de la compagnie américaine TWA.

Jadis florissante, la communauté juive sud-africaine, dépassant les 120 000 âmes à son apogée, n’en compte plus aujourd’hui qu’un tiers environ. Fuyant le déclin économique, les pratiques d’un État gangster et un gouvernement viscéralement anti-israélien, l’Afrique du Sud n’est plus un lieu sûr ni une patrie pour de nombreux Juifs.

Une enquête menée auprès de lycéens juifs en fin de cursus a montré que 82 % d’entre eux ne pensaient pas habiter en Afrique du Sud dans dix ans, et que 53 % pensaient qu’ils devraient peut-être cacher une partie de leur identité juive pour faire carrière dans le pays.

Les Juifs sont arrivés pour la première fois en même temps que les colons hollandais qui cultivaient les terres fertiles autour de la colonie du Cap. Il s’agissait à l’époque d’un lieu de passage pour les commerçants de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, à mi-chemin entre la Hollande et l’Inde.

Au Cap même, la communauté juive a établi des synagogues et des institutions communautaires il y a plus de 150 ans. La découverte de diamants à Kimberly et, plus tard, d’or dans le Witwatersrand, a suscité un afflux de Juifs britanniques à la recherche de minerais précieux. Les « Randlords » juifs, des propriétaires de gisements comme Ernest Oppenheimer, Barny Barnato et Lionel Phillips, remplissent les pages de l’histoire minière de l’Afrique du Sud.

Mais le véritable afflux de Juifs en Afrique du Sud a commencé au début du XX° siècle, avec l’arrivée de réfugiés juifs fuyant les persécutions dont ils étaient victimes en Lituanie. Pour ces Juifs, qui fuyaient à la fois les pogroms et l’exclusion économique, l’Afrique du Sud allait devenir la « goldena medina » (la terre d’or).

Cependant, leur arrivée en Afrique du Sud a été bien mal accueillie par l’establishment blanc afrikaner, aux profondes racines racistes et aux sympathies nazies. De nombreux membres de ce dernier considéraient que ces Juifs n’étaient pas assez « blancs » ou européens. Les dirigeants afrikaners ont souvent protesté contre l’arrivée d’immigrants juifs sur les quais du Cap, notamment John Vorster et Hendrik Verwoerd, qui sont tous deux devenus plus tard premiers ministres de l’Afrique du Sud sous le régime de l’apartheid.

Les immigrants juifs se sont installés dans la campagne du bushveld pour devenir des vendeurs ambulants (« smouses ») et, plus tard, avec les modestes moyens dont ils disposaient, pour envoyer leurs enfants étudier dans les prestigieuses universités sud-africaines. Certains d’entre eux deviendront des lauréats du prix Nobel.

La plupart des Juifs lituaniens qui ont débarqué dans le pays étaient des socialistes du Bund. Ils ont fondé et dirigé le mouvement syndical sud-africain, créé des partis politiques libéraux, dominé le parti communiste local et lutté contre l’apartheid, la politique sud-africaine de séparation des populations selon leur appartenance raciale : « blancs », « colorés » (métis), « indiens » ou « noirs ».

Les Juifs sud-africains étaient tellement impliqués dans la lutte pour la libération que presque tous les « Blancs » arrêtés au siège militaire de l’ANC, Liliesleaf Farm, pour être jugés avec Nelson Mandela, étaient juifs.

La communauté juive sud-africaine est devenue l’une des plus vibrantes et dynamiques au monde. Plus de 90 % des enfants juifs sont scolarisés dans des écoles juives, les synagogues ont proliféré et la communauté gère certaines des plus importantes organisations sociales et culturelles de l’hémisphère sud. Les Juifs sud-africains ont été les entrepreneurs les plus prospères et féconds du pays, construisant une grande partie du secteur de la vente au détail, réinventant son secteur des assurances et dominant les marchés de l’immobilier et de l’hôtellerie, tout en étant les pionniers des professions médicales et juridiques.

À l’époque de l’apartheid, Israël et l’Afrique du Sud ont entretenu d’étroites relations, se fournissant mutuellement des technologies militaires et nucléaires, les deux pays étant perçus à l’époque comme des nations parias. Toutefois, Israël n’était certainement pas le seul à fournir des armes et un savoir-faire nucléaire à l’Afrique du Sud. Les avions de l’armée de l’air sud-africaine ont été construits selon des plans français et la capacité nucléaire de l’Afrique du Sud a été fournie presque exclusivement par la France. L’Iran et l’Arabie saoudite fournissaient du pétrole à l’Afrique du Sud, tandis que les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Portugal et leurs alliés fournissaient des fonds, des armes et un soutien politique au pays, qui constituait ainsi un rempart contre l’expansion du communisme en Afrique.

La communauté juive sud-africaine est fièrement sioniste et entretient de profondes relations religieuses, spirituelles et familiales avec Israël. 832 Sud-Africains ont combattu comme volontaires dans la Guerre d’Indépendance d’Israël, constituant le deuxième contingent le plus important, après les Américains, dans l’armée des volontaires du Mahal. Plus de 50 000 Sud-Africains et leurs descendants vivent aujourd’hui en Israël. Ra’anana, qui abrite tant de Juifs français, est affectueusement appelée « Rananafontein », du nom de ses habitants sud-africains.

Cette relation des Juifs sud-africains avec Israël n’a pas été du goût des dirigeants actuels de l’ANC.

Trois décennies de mauvaise gestion ont rendu l’emprise de l’ANC sur le pouvoir particulièrement précaire.

Alors que le pays s’achemine vers les élections générales qui auront lieu fin mai, l’ANC cherche désespérément à retrouver une partie de l’autorité morale qui lui a conféré statut et prestige dans les premières années de son existence.

Comme de nombreux mouvements de libération des années 1960, les cadres de l’ANC ont participé aux luttes de libération anti-occidentales parrainées par l’ex-Union soviétique. Dans les tranchées de la guerre froide, l’ANC partageait idéologie, ressources et camaraderie avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Front Polisario. Avec l’effondrement de l’Union soviétique, le monde a changé, mais pas l’ANC.

Peu après sa sortie de prison, Nelson Mandela a embrassé Yasser Arafat et déclaré : « Nous nous identifions à l’OLP parce que, tout comme nous, elle lutte pour le droit à l’autodétermination… Arafat est un compagnon d’armes, et nous le traitons comme tel… Nous savons trop bien que notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens ».

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