Des de cap d’any ençà onze persones han estat assassinades a Marsella passant comptes entre clans de traficants de drogues. Prop d’un centenar en menys de deu anys, sense que les mesures policials semblin poder aturar aqueixa dinàmica criminal que presenta punts en comú amb altres poblacions de l’àrea franco-belga, com Molenbeek (on, però, no són habituals els morts entre bandes), que fa preveure el pas de la delinqüència al gihadisme amb uns efectes socials i polítics potencialment desestabilitzadors.
El diari francès Le Figaro ha entrevistat els autors de dos llibres apareguts recentment que adverteixen dels efectes desastrosos de la combinació que es dóna a Marsella entre la corrupció, la delinqüència estructural, el gihadisme i l’antisemitisme: José d’Arrigo ha publicat l’any passat “Faut-il quitter Marseille ? Insécurité, immigration, corruption. Marseille préfigure-t-elle la France ?”, (Éditions du Toucan, 2015) i Marie-France Etchegoin, autora de “Marseille, le roman vrai” (Éditions Stock, 2016) centrada a explicar les relacions perilloses entre la màfia i els notables locals.
Si bé Tolosa de Llenguadoc ha estat fa quatre anys l’escenari dels primers assassinats perpetrats per gihadistes autòctons (Mohamed Merah), Marsella concentra una nombrosa comunitat jueva que ja ha estat objecte d’atacs amb punyal sortosament sense víctimes mortals obra d’accions individuals. El pas cap als atacs gihadistes organitzats, pot ser qüestió de temps.
L’èxode dels jueus francesos és un fenomen creixent atès l’ambient amenaçador que es percep a tota França, el possible tancament del consulat d’Israel a Marsella és tot un senyal de les maltempsades que estan per arribar. Un conseller municipal de Marsella, Hagay Sobol (escollit a la candidatura del PSF) ha adreçat una carta oberta a Netanyahu demanant que no es confirmi el tancament del consulat.
Post Scriptum, 7 de setembre del 2016.
El nombre d’assassinats vinculats a la lluita entre clans de delinqüents vinculats al tràfec de drogues arriba ja als vint-i-cinc en el que portem d’any, la xifra més alta des d’en fa vint segons informa avui La Provence.
Punyent entrevista, avui a Le Figaro, al periodista Philippe Pujol, especialista dels “quartiers Nord de Marseille”, explica el sistema de distribució del tràfic de drogues: «Il existe une illusion d’impunité chez les mineurs».
Post Scriptum, 31 d’agost del 2021.
Avui, Le Figaro entrevista la geògrafa Elisabeth Dorier: «De véritables frontières urbaines se constituent à Marseille. Entre des quartiers paupérisés et des résidences fermées avec portails et digicodes, Marseille est largement touchée par le phénomène de «fragmentation urbaine». Selon la géographe, les équipements publics ont été abandonnés, créant des inégalités de services inédites au sein de la métropole”.
LE FIGARO. – La cité de La Castellane, à Marseille, a été bouclée ce lundi 18 mars en raison d’une vaste opération anti-drogue. 24h après, la cité marseillaise a vu certains dealers revenir en catimini pour reprendre leur juteux trafic. Ce type d’opération n’est-il qu’un coup de com’ ?
Alain BAUER. – Pas seulement. En réalité depuis de nombreuses années, faute de saturation du terrain dans la durée, les mobilisations policières souffrent d’une stratégie court-termiste. Par ailleurs, on sous-estime la flexibilité des opérateurs criminels, capables de réinvestir rapidement les lieux ou de se redéployer grâce aux nouveaux outils de commercialisation et de distribution de type «UberShit» qui permettent de recevoir à domicile Pizza, Burgers et Stupéfiants. La communication n’est pas inutile mais elle devient contre productive quand l’effet policier est limité dans le temps.
Ne serait-il pas plus utile d’envoyer de mobiliser des policiers pendant plusieurs semaines/mois pour assécher financièrement les trafiquants ?
Ce serait une bonne méthode. Mais saturer les territoires et assécher le marché, cela donnerait des résultats uniquement sur le plan sécuritaire, sans résoudre les aspects sociaux et économiques, car des centaines de milliers de personnes (nourrices, guetteurs, agents «commerciaux») vivent du et par les trafics. En se limitant à la promesse de «Place nette», une présence policière d’environ un mois provoque une rupture dans les capacités de distribution. Et provoque un risque de tensions voire d’émeutes. Ce qui explique la toujours très grande prudence des gouvernements successifs.
En a-t-on les moyens ?
Si toute l’action pénale devient cohérente dans la gestion de la suite des opérations de terrain, oui.
N’est-ce pas aussi un moyen d’envoyer un message fort aux clients des dealers ? Est-ce que cela peut les effrayer ?
Assez peu. Ils ont les capacités de s’adapter et de trouver d’autres modalités de livraison. Mais dans la lutte contre les trafics il faut savoir traiter différemment, sur mesure, les producteurs, les distributeurs et les clients. Ces derniers ne peuvent être seulement punis. Il faut aussi les soigner. Car la drogue est une addiction qu’il faut savoir traiter comme telle, médicalement.
Plus généralement, y a-t-il un problème de drogue inhérent à Marseille ? Marseille est-elle plus concernée que les autres villes, ou est-ce une déformation médiatique ?
Hélas, depuis Carbone et Spirito, il a plus d’un siècle, Marseille est victime d’un des rares kystes criminels français. Jusqu’à la guerre de succession et de sécession apparue en 2006 après les morts du dernier «juge de paix» du Milieu, Jean Gé Colonna et du Spartacus des cités, Farid Berrahme, des Parrains avaient plus ou moins tenu le crime organisé Corso Marseillais. Il n’en est plus rien. Marseille reste donc une ville à part dans l’écosystème criminel français. Mais Marseille exporte de plus en plus ses «petites mains» et diffuse sur tout le territoire. Il y avait un problème Marseillais. Le modèle s’est répandu.