Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

14 de novembre de 2009
3 comentaris

Anotacions al debat sobre la identitat nacional francesa

A la República francesa el debat sobre la identitat nacional és permanent, però des de fa unes quantes setmanes ha agafat volada impulsat pel mateix president , Nicolas Sarkozy.

 

Sarkozy en els dos anys que duu al càrrec ha iniciat diversos debats que afecten a qüestions estratègiques i toquen aspectes estructurals de l’organització administrativa i el model social: el laïcisme, el republicanisme, les col·lectivitats territorials, el servei cívic, si bé n’ha acabat concretant ben pocs resultats, almenys fins ara. Avui mateix, a les pàgines de Le Monde afirma “en France, pas de place pour la burqa“, posicionant-se front el repte que els col·lectius islamistes llancen al sistema republicà. Els mitjans de comunicació van plens de propostes ideològiques, polítiques i de reforma legislativa, i tots els partits hi diuen la seva, sense que hores d’ara sigui previsible el resultat de tot plegat.

Amb tot el contrast amb la realitat política espanyola és espectacular: des dels cercles del poder radicat a Madrid és impensable una iniciativa similar a la promoguda per Sarkozy. L’autoritarisme que protegeix el tabú de l’espanyolització impedeix un debat obert en el qual sorgirien les veus dels nacionalismes perifèrics autoafirmant-se front a l’espanyolitat dominant i deixaria en evidència la manca de valors compartits i la falta de capacitat d’integració de la identitat nacional espanyola.

Pel que als catalans respecta, el debat sobre la catalanitat continua essent una assignatura pendent que només es pot afrontar conjuntament amb la construcció social d’un projecte polític de creació d’un estat propi.

Post Scriptum, 1 d’abril del 2016.

L’impacte dels atemptats gihadistes a França està agreujant el debat sobre la identitat nacional i moltes i diverses són les opinions al respecte. Aqueix article de l’historiador Denis Peschanski, “Une crise d’dentité nationale“, publicat a Le Monde el proppassat 3 de desembre del 2015 em sembla particularment encertat:

“Depuis ce soir maudit du 13 novembre 2015, un député fait entendre sa musique à la droite de la droite. Laurent Wauquiez, député LR de Haute-Loire, appelle, de façon récurrente, à la mise en place de camps d’internement administratif pour les islamistes fichés « S ». Je ne suis pas de ceux qui rechignent devant les mesures administratives quand une guerre est à l’ordre du jour. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Si le renforcement du pôle judiciaire antiterroriste s’imposait, la situation pouvait aussi justifier l’état d’urgence. Il s’agit avec ces mesures calées sur la loi de 1955 de réduire le circuit décisionnel-opérationnel et d’autoriser de s’affranchir provisoirement du judiciaire. Les assignations à résidence sont ainsi des mesures administratives qui visent toute personne suspecte de porter atteinte à la sécurité de l’Etat. Toute décision se mesure à l’aune de son efficacité.

Efficacité policière : le fichier « S » (du moins la moitié concernant l’islamisme radical) se veut un fichier de « signalement », visant sans doute des terroristes potentiels, mais aussi toute personne gravitant ou ayant gravité, volontairement ou non, autour de ces cibles. Instrument de renseignement, il n’est pas dans tous les cas outil prédictif pour répression. D’où les assignations ciblées. D’où le refus de camps dont l’efficacité serait à interroger compte tenu de leur symbolique, de la stigmatisation à large spectre et d’interrogation sur leur durée. Avec 1955 et les débuts de la guerre d’Algérie, on voit que l’histoire a été convoquée. On pourrait aller plus en amont.

Le 12 novembre 1938, un décret-loi permettait l’internement administratif en France des « indésirables étrangers ». Elle fut étendue un an plus tard aux ressortissants français. Plusieurs centaines de milliers furent ainsi internées dans la IIIe République finissante. Cela répondait bien à une logique d’exception : réponse exceptionnelle à situation exceptionnelle, mais il faut aussi prendre en compte la crise profonde de la société, la xénophobie largement partagée que relayait tout ou partie de l’appareil d’Etat. Ainsi, une logique de guerre se trouvait brouillée par des enjeux idéologiques. Efficacité répressive limitée ; instrumentalisation politique ; stigmatisations collectives qui mobilisent les populations ciblées contre l’Etat ; tensions dans la société : les dérives étaient là qui interrogaient la mesure.

Ce sont les mêmes questions que poserait aujourd’hui l’instauration de ces camps qui, en outre, va à l’encontre de la Convention européenne des droits de l’homme. Cela borne aussi, comme par contraste, l’utilisation de l’état d’urgence. Efficacité répressive ; refus de la stigmatisation généralisatrice ; recherche du rassemblement autour des valeurs partagées contre toute logique d’exclusion ; adaptation des mesures à la hauteur de la menace.

Nous vivons depuis des années une crise d’identité nationale. Ce qui se joue aujourd’hui, comme cela se jouait après les attentats de janvier, c’est une ligne de forces antagonistes qui travaille la société française, comme elle la travaillait dans les années 1930. Sur cette période, l’historien Pierre Laborie avait diagnostiqué une crise d’identité nationale. Alors était le temps de la perte des repères hérités de la Révolution française, celui de l’atomisation de la société, du repli sur soi, du rejet de l’Autre. L’opinion dominante était un mixte de xénophobie, d’antisémitisme, d’anticommunisme et de pacifisme. Or, on fêtait alors le 150e anniversaire de la Révolution française. On aurait dû y trouver les ressources du sursaut ; la commémoration fut comme évitée.

A bien des égards nous vivons depuis des années une crise d’identité nationale. Le repli sur soi, le rejet de l’Autre, la recherche du bouc-émissaire, la stigmatisation généralisatrice, la perte des repères républicains fouraillent le corps social. On pouvait penser que les attentats de janvier allaient changer les choses. En un dimanche de mobilisation inédite, le 11 janvier 2015, la mémoire fut à nouveau convoquée, comme souvent dans les mobilisations du présent, comme toujours en France. On en appela à la glorieuse Révolution, de la prise de la Bastille à la déclaration des droits de l’Homme et au sursaut patriotique de 1792-1793. Pourtant, mois après mois, l’effritement fut de mise. La montée en puissance du Front national et ses valeurs d’exclusion si traditionnellement ancrées dans l’histoire longue de l’extrême droite française, reprenaient le dessus. Le FN fonctionne au fond comme un marqueur de crise.

Les attentats de novembre ont remis le débat sur la table. Repli ou ouverture à l’Autre ? Exclusion ou inclusion ? Atomisation ou rassemblement ? Cloisonnement des revendications communautaires ou priorité donnée au socle partagé de valeurs héritées de la Révolution et relayées, depuis, par les dreyfusards et la Résistance ? Là se trouve l’alternative à laquelle est confrontée la société française. Une alternative qui montre aussi toutes les dimensions de la guerre en cours. Seuls les pacifistes bêlants, éternels munichois de la pensée et de l’action, peuvent négliger l’importance d’un engagement militaire.

Au demeurant la prise d’otages de Bamako nous rappelle que l’intervention au Mali a permis à ce pays et au monde d’éviter un nouveau Rwanda. Tel fut le cas aussi en CentreAfrique. Encore la guerre doit-elle être justement menée. Les actions de police et de justice en France même sont dans le continuum de la réaction d’un pays en guerre. Mais, dans le même temps, le combat est culturel, au sens où l’entendait Gramsci. Si le combat est perdu sur ce terrain dans la société française, si l’affirmation des valeurs baisse pavillon, même une victoire militaire serait une illusion. Mais le social et l’économique ne sont jamais loin. Les thématiques d’exclusion auront d’autant moins de prise que les résultats sur ce front redonneront espoir en l’avenir.”

 

Post Scriptum, 12 de desembre del 2018.

Emmanuel Macron ha anunciat la reobertura d’un debat sobre immigració i identitat nacional i avui mateix l’historiador Guylain Chevrier s’interrogar a les pàgines d’Atlantico: “Mais comment mener un nouveau débat sur l’immigration et l’identité nationale sans reproduire l’échec que celui initié par Nicolas Sarkozy ?

Post Scriptum, 15 de gener del 2020.

El geògraf i professor universitari Laurent Chalard pubkica avui a Le Figaro un article on analitza el ressorgiment de les identitats nacionals (ell en diu regionals) arreu de l’Estat francès com un símptoma de rebuig a l’artificialitat europeista i alhora a l’estat-nació: “L’affaiblissement de l’identité nationale, terreau d’un nouvel régionalisme français”.

Post Scriptum, 3 de setembre del 2020.

El proppassat 28 d’agost Le Figaro entrevistava Anne-Sophie Nogaret i Sami Biasoni, dos professors de filosofia política que acaben de publicar l’assaig “Français malgré eux, Racialistes, décolonialistes, indigénistes: ceux qui veulent déconstruire la France (éditions de L’Artilleur, 2020). Una reflexió sobre el procés de desconstrucció de l’estat-nació francès que conté elements aplicables a la crisi de la nació aplicables arreu, també al cas català: «Les statues que l’on déboulonne, les mots que l’on efface, la syntaxe que l’on manipule… déstabilisent notre unité nationale».

Post Scriptum, 21 de desembre del 2021.

Renée Fregosi assenyala en aqueix article a Causeur els conceptes que el politòleg Laurent Bouvet mort prematurament fa quatre dies deixa com a llegat, “Insécurité culturelle, gauche zombie, tenaille identitaire: ces concepts que Laurent Bouvet lègue au débat.

Post Scriptum, 21 de març del 2022.

Paul Molac, avui a Le Figaro: «La recherche d’une plus grande autonomie régionale est une réponse à l’échec du centralisme français».

  1. Tampoc a França hi ha pas gaire debat.
    Els termes de lloança a la situació francesa del teu post són desafortunats.
    A França tota opinió contrària a l’establishment és convenientment censurada (tal com passa a Espanya) tant en els suposats camps de participació com en els mèdia subvencionats.
    Per posar un exemple nostrat fixem-nos en el “debat” sobre la persecució de les altres llengües que no siguin el francès i el castellà (en ambdos estats s’intenta, fins i tot, impedir la toponimia)

  2. no es debat,  s’exerceix. La catalanitat és fer país, és fer estat propi, és exercir sobirania, és… No vull portar-te la contrària, Jaume. Estic totalment d’acord amb la idea subjacent en el post. Només és un matís semàntic. És que en general, crec que les definicions no serveixen i tendeixen a  petrificar i simplificar. Els debats teòrics enfronten i ens allunyen de l’acció, i sobre tot de la unitat d’acció. 

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