Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

28 de desembre de 2023
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Armand Lafèrrere: “Israël, ce massacre qui change le monde”

Article publicat ahir a Tribune Juive:

À l’aube du samedi 7 octobre 2023, shabbat et fête de la Joie de la Torah dans le calendrier juif, s’est produit un de ces événements qui font entrer le monde entier dans une ère nouvelle. 

Dans une attaque coordonnée, environ 2 000 combattants du Hamas – la filiale du mouvement des Frères musulmans financée et soutenue par l’Iran et la Russie, qui contrôle depuis 2007 la bande de Gaza – ont détruit en plusieurs points la barrière de sécurité érigée par Israël pour se protéger contre des incursions et déferlèrent dans l’État hébreu. D’autres passaient au même moment la frontière par les airs au moyen de parapentes. Simultanément, un déluge de roquettes était lancé depuis Gaza en direction des villes du Sud, jusqu’à Tel-Aviv et Jérusalem.

En quelques heures, le Hamas a défait deux bases militaires israéliennes et pris le contrôle de 22 villages juifs. Les scènes qui ont suivi rappellent – de manière manifestement délibérée – les pires horreurs dont les Juifs ont gardé la mémoire : les massacres de Rhénanie en 1096, ceux de Bogdan Khmelnitsky en Ukraine en 1648, et l’Holocauste. Par comparaison, d’autres pogroms pourtant encore ancrés dans la mémoire juive – celui de Kichinev en 1903 ou le Farhoud de Bagdad en 1941 – comptent leurs victimes en dizaines ou en centaines. Le massacre de la Joie de la Torah a fait au moins 1400 morts, pendant que 245 civils de tous âges étaient pris en otage et emmenés de force à Gaza.

Le massacre du 7 octobre se distingue pourtant, sur un point important, des événements qu’il rappelle. Les terroristes ne se sont pas contentés, comme leurs prédécesseurs, de se livrer à une orgie de sadisme alimentée par un mélange de fanatisme religieux et de déviance sexuelle. Ils ont également fait en sorte que le monde connaisse et voie leurs actions. Par le biais de leurs propres caméras ou de téléphones volés aux victimes, ils ont immédiatement diffusé à la planète des images de familles entières abattues, de femmes enceintes éventrées, de petits enfants brûlés vifs ou décapités. Dans l’un de ces films, un garçon de 8 ou 9 ans, la jambe coupée, couché auprès du cadavre de son père, supplie qu’on le tue pendant que les terroristes ouvrent le réfrigérateur de la famille et s’accordent une collation.

Pendant que les massacres se déroulaient, des centaines de non-combattants venus de Gaza pénétraient sur le territoire israélien pour piller ce qu’ils pouvaient. Vingt-quatre heures plus tard, Israël avait récupéré tous ses territoires, tué environ 1000 terroristes et fait 500 prisonniers. Néanmoins, la conscience d’avoir subi un échec stratégique – le plus grave depuis la renaissance de l’État juif en 1948 – avait saisi tout le pays. Très rapidement, le stratagème qui avait permis au Hamas de surprendre l’armée et les services de renseignement des Hébreux a pu être analysé.

Les raisons de la surprise d’Israël 

Il n’aurait pas été possible pour le Hamas de cacher à Israël l’accumulation, sur une période d’environ deux ans, des armes qui devaient servir à l’invasion. L’organisation a donc choisi une autre stratégie : au lieu de dissimuler son armement, elle a lancé une remarquable opération de désinformation sur ses intentions. La méthode suivie porte les traces caractéristiques des services russes, ce qui n’a rien d’étonnant quand on se rappelle que le serveur informatique central du Hamas et son système de financement par cryptomonnaies sont tous deux basés à Moscou.

Lors d’un précédent échange de tirs en août 2022, le Hamas avait évité de participer au conflit aux côtés de son organisation sœur, le Jihad islamique. Par la suite, les agents du Hamas avaient fourni régulièrement à Israël des informations sur la menace venant du Jihad. En parallèle, ils avaient insisté, lors de l’accord de fin de conflit de 2022, sur l’attribution de contrats de travail transfrontaliers à des résidents de Gaza et d’autres mesures de développement économique.

La dissimulation était telle que, lorsqu’ont eu lieu à Beyrouth, à l’été 2023, des réunions de coordination entre le Jihad islamique, le Hezbollah et l’Iran, le Hamas a choisi de ne pas y prendre part. En septembre 2023, l’intoxication des services de renseignement israélien était si complète qu’Israël a décidé de transférer une partie des troupes et des armes qui défendaient les villages de l’enveloppe de Gaza vers la Judée Samarie, où la situation devenait plus tendue.

Israël a commis une fois de plus – comme avant la guerre de Kippour, en 1973 – l’erreur de refuser de remettre en cause la vision de la situation sécuritaire dans laquelle il s’était enfermé. Cette vision – que les Israéliens appellent « la conception » – peut se résumer ainsi :

1. Israël est assez fort pour faire face à toute menace.

2. La force de l’État hébreu conduit un nombre croissant d’États arabes à chercher un rapprochement avec lui, ce qui préfigure une période de paix et de développement.

3. Les milices financées par l’Iran aux frontières d’Israël – le Hamas à Gaza et le Hezbollah à la frontière libanaise – sont conscientes de leur faiblesse et ne lanceront pas d’action suicidaire.

4. La direction de ces milices est extrêmement corrompue et attachée à son niveau de vie. Cela donne à Israël un levier d’influence.

5. Il n’existe plus de menace existentielle conventionnelle. La seule menace existentielle pesant sur l’État hébreu réside dans le développement d’une bombe atomique iranienne, qui peut lui-même être géré par la combinaison d’actions de sabotage et d’un bouclier antimissiles efficace.

Rétrospectivement, le point faible de cette conception peut être résumé dans un adage pourtant bien connu du peuple juif : « Lorsque quelqu’un dit qu’il veut te tuer, il faut le croire. » Dans la République islamique d’Iran comme dans les territoires administrés par ses deux filiales aux frontières d’Israël, la propagande quotidienne – enseignée aux enfants dans les écoles, répétée quotidiennement à la radio – n’a jamais cessé d’insister sur le fait que la destruction d’Israël et des Juifs représente l’objectif le plus haut que l’on puisse chercher à atteindre. Vouloir croire que des populations exposées quotidiennement à cette idéologie puissent accepter que leurs dirigeants ne fassent jamais rien relevait d’un optimisme excessif.

Erreurs israéliennes et occidentales 

Une des personnes qui ont le plus contribué à l’échec stratégique d’Israël est son actuel Premier ministre, Benyamin Netanyahou. Depuis des décennies, sa vision stratégique a toujours inclus les deux axiomes suivants :

1. Il faut éviter à tout prix l’unité palestinienne, qui donnerait à l’autre partie une position de force dans les négociations voulues par l’Occident et pourrait contraindre Israël à des concessions stratégiques dangereuses pour sa survie. Par conséquent, lors des nombreux échanges de tirs avec le Hamas qui ont eu lieu pendant ses gouvernements successifs entre 2008 et 2021, Netanyahou a toujours refusé d’ordonner l’extermination complète du Hamas. Il croyait avoir besoin de l’organisation pour contrebalancer l’Autorité palestinienne et le Fatah, gestionnaires de la plus grande partie de la Judée-Samarie. Il restera donc dans l’Histoire comme celui qui aurait pu éviter le massacre en éliminant à l’avance ses perpétrateurs, mais a choisi de ne pas le faire.

2. Puisque la menace stratégique vient d’Iran, il est essentiel de conserver de bonnes relations avec son alliée, la Russie, pour qu’elle exerce une influence modératrice. Netanyahou, en particulier, a toujours refusé de prendre clairement parti pour l’Ukraine après l’invasion russe de 2022 ou de lui envoyer une aide militaire. Cette complaisance vis à-vis d’une puissance en guerre totale contre l’Occident – Occident dont Israël est pourtant fier d’être l’un des membres fondateurs – n’a pas empêché la Russie de fournir un soutien méthodologique au Hamas pour son attaque et de manifester ouvertement son soutien après le massacre, organisé le jour de l’anniversaire du Président Poutine.

Cependant, les erreurs d’analyse d’un dirigeant (partagées, à sa décharge, par la plus grande partie de son appareil sécuritaire) ne doivent pas faire négliger une erreur plus fondamentale, qui accompagne depuis plus de cinquante ans tous les eforts occidentaux en vue de trouver une solution au conflit israélo-palestinien. À aucun moment les puissances occidentales n’ont fait passer à la partie palestinienne le message crédible que la pérennité d’Israël serait une condition impérative de tout accord.

Au contraire, la propagande éliminationniste qui pollue les esprits palestiniens depuis l’enfance est financée, dans les écoles, par une organisation des Nations Unies, l’UNRWA, chargée du soutien aux réfugiés palestiniens, selon des règles juridiques propres à cette seule population et différentes de celles qui s’appliquent à tous les autres réfugiés du monde. Il a été prouvé à plusieurs reprises que l’UNRWA offrait des emplois aux terroristes du Hamas. L’idéologie qu’elle diffuse constamment est celle du droit au retour sur des terres actuellement israéliennes.

Le seul fait que l’UNRWA finance le maintien de « camps de réfugiés » situés en territoire contrôlé par les Palestiniens prouve que son objectif final est la destruction d’Israël. Pour tous les autres réfugiés du monde, le statut de réfugié est réservé aux personnes déplacées ; pour les Palestiniens dorlotés par l’UNRWA, il est transmissible aux descendants sans aucune limitation de temps. Pour tous les autres réfugiés du monde, l’objectif est de s’assimiler dans le lieu de refuge. L’UNRWA, au contraire, maintient en place des camps de réfugiés en plein territoire palestinien, c’est-à-dire à l’endroit même où les descendants des réfugiés de 1948 devraient s’intégrer en cas d’un partage du territoire. La situation est aussi absurde que si des camps de réfugiés existaient encore aujourd’hui en Rhénanie du Nord pour les Allemands des Sudètes.

« Netanyahou restera dans l’Histoire comme celui qui aurait pu éviter le massacre d’Israël en éliminant à l’avance ses perpétrateurs mais a choisi de ne pas le faire. » ou si Israël continuait à gérer des camps de réfugiés pour les 800 000 Juifs expulsés des pays arabes en 1948.

Au-delà de cet exemple extrême, les initiatives occidentales pour aboutir à une solution à deux États ont toujours échoué sur le point essentiel du maintien de garanties sécuritaires pour Israël après un accord. En 1993, en 2001 et en 2008, Israël a offert aux Palestiniens, sous pression occidentale, le transfert de territoires pour constituer un nouvel État. Mais Israël y a toujours ajouté des exigences de garanties de sécurité. Cela était destiné à empêcher la constitution de ce qui eut lieu à Gaza après le retrait israélien de 2005 : la constitution progressive d’une menace militaire stratégique. Devant l’absence de soutien des puissances occidentales aux garanties de sécurité, la partie palestinienne a toujours refusé tout accord, espérant pour l’avenir obtenir à la fois des terres et la capacité de préparer une guerre d’extermination.

Autant que les erreurs d’analyse de la sécurité israélienne, le refus des puissances occidentales de dire clairement que l’existence d’Israël est irréversible est responsable de la situation qui a conduit au massacre du 7 octobre. Les jours qui ont suivi ont d’ailleurs montré qu’il faisait partie d’un conflit plus général dirigé non contre Israël, mais contre l’Occident dans son ensemble.

Généralisation du conflit et transformation des sociétés 

Dans le monde entier, des foules musulmanes éveillées par l’odeur du sang se sont mises à manifester lors d’une série d’événements parfaitement coordonnés. Le prétexte était de protester contre l’inévitable riposte israélienne contre Gaza – mais ces manifestations ont commencé bien avant cette riposte. Leur objectif était à la fois de célébrer le massacre, pour maintenir la motivation des troupes, et d’affaiblir le soutien à Israël qui avait augmenté en Occident à la suite du pogrom.

D’un point de vue stratégique, le plan russo iranien était de faire suivre le 7 octobre par l’ouverture d’un nouveau front par le Hezbollah, qui entraînerait la destruction en profondeur du Sud-Liban après celle de la bande de Gaza. Les conditions seraient alors réunies pour lancer une guerre totale de l’islam contre Israël, première étape d’une guerre générale contre l’Occident.

À ces manifestations islamistes, derrière lesquelles la capacité organisatrice de l’Iran sur les réseaux sociaux a été rapidement établie par plusieurs services de sécurité occidentaux, s’est ajoutée une mobilisation générale des réseaux de la gauche dure, anti-occidentale, en Europe et aux États Unis.

Les Russes, grands spécialistes de la manipulation des esprits sur Internet, étaient-ils derrière cette mobilisation de l’ultra-gauche ? Ce facteur n’explique naturellement pas tout. Il était logique, après tout, qu’une idéologie qui estime que le dominant a toujours tort, et que le dominé a le droit de se révolter, hésite à condamner l’attaque d’un peuple d’Occident par des terroristes du « Sud global ». L’Occident, esclave qu’il est de l’illusion selon laquelle la rationalité et le goût de la liberté et de la vie ont la moindre influence sur l’histoire des peuples, n’avait pas voulu voir la cohérence de ces deux positions.

Il reste que l’Internet russe, à la nouvelle du pogrom, a explosé de joie. Les Occidentaux ne pourraient pas financer à la fois deux guerres, en Ukraine et en Israël. Ils allaient finir par s’épuiser et par subir une défaite civilisationnelle historique, qui marquerait le triomphe des autres « mondes » (un euphémisme russe pour désigner les empires) : russe, musulman et chinois.

Le plus probable est que les prochains mois marqueront l’échec de cette stratégie. La riposte israélienne à Gaza, qui commence au moment où j’écris ces lignes, a toutes les chances de parvenir à son objectif : l’élimination complète de la capacité militaire du Hamas et son remplacement par un gouvernement plus modéré à la tête de la Bande. Si le Hezbollah devait ouvrir un second front stratégique au Nord, Israël aurait parfaitement la capacité de mettre la totalité du Sud-Liban hors d’état de nuire. Quant à l’idée que l’opinion mondiale pourrait se retourner massivement contre un double vainqueur, elle est sans doute la preuve d’un certain irréalisme stratégique. En 4000 ans d’Histoire, le monde n’a jamais rencontré un vainqueur qu’il n’ait pas aimé.

Pourtant, le massacre du jour de la Joie de la Torah et les événements qui se sont déroulés depuis lors ont marqué plusieurs changements fondamentaux des sociétés contemporaines, que l’on peut résumer comme suit.

Les modifications de la société causées par le massacre 

La première modification fondamentale – limitée aux sociétés occidentales, qui sont les seules à souffrir de cette plaie – est l’affaiblissement à long terme des idéologies progressistes et rationalistes qui croient à la possibilité d’une coexistence paisible et constructive entre les civilisations et ajoutent qu’en cas de difficulté, l’Occident n’a qu’à faire davantage de concessions.

Le 7 octobre et le réalignement géopolitique qui s’est ensuivi ont montré une fois pour toutes que les relations entre civilisations ne sont pas fondées sur l’enrichissement réciproque et l’échange rationnel, mais avant tout sur une haine sombre et existentielle de l’autre. Cette haine peut se dissimuler pendant les périodes fastes, mais finit toujours par se transformer en guerre ouverte.

Notre époque est celle d’une guerre civilisationnelle mondiale contre l’Occident, où la Russie, la Chine et l’Iran jouent les premiers rôles. Quelle que soit l’évolution que connaîtra cette guerre, elle se traduira nécessairement, dans toutes les sociétés, par une attention accrue donnée à la recherche de la force brute. Plus de dépenses militaires, moins de diplomatie et de discours.

Au sein de la coalition progressiste, une idéologie s’est trouvée particulièrement affaiblie : celle du vigilantisme (ou « wokisme ») qui voit le monde à travers le seul prisme d’un rapport d’oppression entre groupes et se donne pour objectif de permettre aux groupes opprimés de prendre leur revanche. Le wokisme était parvenu à se faire des alliés parmi les progressistes sains d’esprit quand il mettait en avant les droits des homosexuels ou la lutte contre le racisme. Il aura plus de mal à en trouver maintenant qu’il défend l’éventrement de femmes enceintes et la décapitation de bébés.

La dernière modification de long terme va concerner l’expérience juive. Dans la guerre civilisationnelle contre l’Occident, les Juifs sont une entrée en matière rationnelle pour nos ennemis avant de passer à l’étape de la guerre totale. Les dirigeants musulmans et une partie importante des progressistes ont participé, dans les semaines qui ont suivi le massacre, à une augmentation gigantesque des appels à la violence. Une tentative de pogrom a eu lieu les 28 et 29 octobre à Makhatchkala, dans le sud musulman de la Russie ; elle n’a échoué que parce que les émeutiers n’ont trouvé aucun Juif à massacrer. À travers les capitales européennes et les campus américains, de gigantesques manifestations ont appelé à la violence antisémite. Le nombre d’incidents a été multiplié en quelques semaines, selon les pays, par un ou deux ordres de grandeur.

Les Juifs sont une cible rationnelle pour une guerre des civilisations, parce qu’ils contribuent largement au succès de l’Occident sans avoir pour autant son soutien complet. Une série de préjugés venus du fond des âges – le Juif fourbe, vénal, geignard et cruel – complique continuellement la relation avec les autres Occidentaux et permet à nos ennemis communs d’espérer diviser et affaiblir durablement notre civilisation commune.

Pour les Juifs eux-mêmes, cette détérioration subite des relations a deux conséquences. Dans un premier temps, elle fait remonter des profondeurs l’expérience des temps passés, celle des violences ouvertes, des paroles blessantes et de la discrimination permanente qui reviennent à la mode. Ce retour du passé fait peser sur la communauté un poids psychologique dont nos amis seraient bien avisés, dans les prochains mois, de tenir compte.

Dans un deuxième temps, cependant, le retour du refoulé antisémite occidental rappellera aux Juifs la grande leçon du XX siècle : rien ne sert de chercher des alliés dans une position de faiblesse. L’État d’Israël, seul endroit au monde où les Juifs peuvent se défendre, consacrera moins d’énergie à tenter de plaire et davantage à consolider sa position militaire dominante dans la région. Dans la diaspora, le phénomène du Juif progressiste – cherchant à se faire des amis en adhérant aux causes des partisans du dialogue des civilisations – est probablement, depuis le 7 octobre, en voie de disparition. Du point de vue du comportement électoral, on peut attendre un transfert massif des voix juives vers les idéologies de défense de l’identité occidentale et de respect de la force.

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