Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

16 d'abril de 2024
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Anotacions a Albert Unglik: “Le relativisme est l’amnésie des imbéciles”

Albert Unglik és un metge jueu d’origen belga que ha publicat abans d’ahir, demostrant una perspicaç erudició, aqueix article al Times of Israel: “Le relativisme est l’amnésie des imbéciles“. He parat compte en el seu escrit perquè enllaça encertadament el pensament de Karl Popper, (1902-1994) sobre el relativisme amb el wokisme en voga. Deia Popper en la seva autobiografia intel·lectual, “Busqueda sin termino”, (Editorial Tecnos, Madrid, 1977): “Una de las principales argumentaciones de “La sociedad abierta” está dirigida contra el relativismo moral. El hecho de que los valores o principios morales puedan estar en pugna no los ivalida. Los valores o principios morales pueden ser descubiertos, e incluso inventados. Pueden ser relevantes para una situación dada, e irrelevantes para otras situaciones. Pueden ser accesibles para algunas personas, e inaccesibles para otras. Pero todo esto es muy distinto del relativismo; o sea, de la doctrina que postula que no puede ser defendido ningún conjunto de valores” (pàgina 155).

Pierre Valentin, un dels més acurats analistes del wokisme,  diu en una entrevista al setmanari Le Point el 2 d’agost del 2021 que “Le wokisme ne peut que s’autodétruire”, precisament per la seva propensió al relativisme:”Ainsi, savoir et pouvoir étant inexorablement liés, on peut sombrer dans le relativisme en toute tranquillité, en remettant en question tout « savoir » qui émane de quelqu’un en le réduisant à une stratégie pour récupérer plus de pouvoir. Il y a un mariage parfait entre le wokisme et les réseaux sociaux”.

Albert Unglik encerta a assenyalar el relativisme del progressisme woke quan es tracta d’encarar el conflicte entre el poble jueu i els seus enemics: “C’était un joli début d’automne sur la rive orientale de la Méditerranée, dans un petit pays dont la largeur ne dépasse pas celle d’une ville moyenne comme Bruxelles, et la légende voulait qu’y coulent le lait et le miel.

Pourtant, la vie n’y est pas toujours facile, les gens y sont souvent rudes, la courtoisie n’est pas omniprésente, et le douillet confort européen est rare et difficile à obtenir. Mais la solidarité y a un sens, et l’indifférence polie qu’on retrouve en Europe y est absente.

On devait à son Histoire d’avoir transmis La Loi et le Droit (les 10 commandements), la Libération face à l’Oppression (la Sortie d’Egypte), l’idée de Nation face au Tribalisme (le Roi David), celle de la Sagesse face à l’Arbitraire (Le Roi Salomon), celle de Résilience et d’accomplissement de soi (Joseph et ses Frères).

On devait à ce petit peuple des apports aussi variés que la Théorie de la Relativité (Einstein), la Psychanalyse (Freud), la Sociologie (Durkheim), la Littérature de l’Absurde (Kafka), l’avènement du 7e Art (Hollywood), et tant d’autres révolutions paradigmatiques qui, dans une remarquable symbiose, ont fait de la Pensée Occidentale ce qu’elle est devenue.

Sa langue, qu’on disait morte depuis longtemps était miraculeusement ressuscitée. Et quand le christianisme avait construit des cathédrales et était devenu Maître de l’Espace, le judaïsme avait établi des Traditions et était devenu Maître du Temps. Malgré le fait qu’il avait souvent dû plier les genoux, son peuple avait gardé la nuque raide, avec constance et obstination.

C’était un début octobre sur la rive orientale de la Méditerranée. Le pays se félicitait d’une stratégie vaccinale exemplaire. Il était sorti de la pandémie du Covid, si mal gérée par la plupart des pays développés, et pas gérée du tout par ceux qui ne l’étaient pas. On se félicitait d’une paix tard venue, mais bienheureuse, avec quelques pays qui nous étaient préalablement hostiles.

On s’inquiétait des différences entre les laïcs, les ultra-religieux et les Arabes à Jérusalem, mais tous y avaient des droits égaux, quelles que soient leurs convictions, et nul n’était discriminé pour l’accès aux soins, la sécurité sociale, la liberté de s’exprimer ou le droit de vote. Tous avaient la liberté de parler, d’écrire, d’entreprendre et de circuler.

On vivait dans le seul état du monde qui était à la fois une démocratie et une théocratie, en feignant d’ignorer qu’à terme cette contradiction était insolvable puisque nulle équation ne permet de résoudre les oxymores.

Depuis que les Ashkénazes avaient subi persécutions, ghettos, pogromes et exterminations dans les camps de la mort nazis, depuis que Séfarades et Juifs Orientaux avaient été massivement chassés des pays qu’ils faisaient prospérer depuis des siècles, on se sentait protégé mais vigilant, et on voulait profiter d’une société moderne sans oublier l’adage romain « si vis pacem, para bellum ».

C’est alors qu’une pluie de roquettes s’abattit une fois de plus sur le pays, et que survint un pogrome d’une sauvagerie inédite depuis la Shoah. Des parents furent assassinés devant leurs enfants, des enfants massacrés devant leurs parents, des civils sans défense mutilés, d’autres décapités, des femmes enceintes éventrées.

Les otages kidnappés ont été traités comme du bétail. Leur statut d’hommes, de femmes ou d’enfants fut réduit à celui de bouclier humain, de monnaies d’échange, de marchandises.

Le Tragique de l’Histoire s’était réveillé.

Mais le soutien du monde ne dura qu’un instant. Très vite, on fit à Israël le reproche d’une réponse disproportionnée, sans réaliser que la solution des conflits ne passe jamais par des réponses proportionnées, qui sont des demi-mesures, et entrainent perpétuation des conflits, installation dans la durée, et récidives.

La guerre est un jeu à somme nulle qu’il ne faut faire que pour gagner. Ce n’est pas un jeu de ping-pong dans lequel on se renvoie la balle. On oublia les missiles envoyés sur la population israélienne, heureusement détruits par le Dôme de Fer, protégeant la population au lieu d’en faire des boucliers humains. On nous reprocha la disproportion de l’attaque, on oublia celle de la défense. Sachant cela, le monde n’eut pourtant aucune mémoire, et confondit à nouveau l’agresseur et l’agressé.

Avec une indignation sélective et borgne, on comptabilisa les victimes d’un côté, sans apercevoir les autres. On oublia le passé en se voilant le présent, considérant que certaines victimes étaient plus importantes que d’autres. On sombra dans un wokisme de circonstances, et  dans le « confusionnisme » dénoncé par Miche Onfray.

On oublia l’aphorisme de Pascal Bruckner, soulignant que le « contraire de la Guerre, ce n’est pas la Paix, mais la Servitude ». On oublia celui de André Glucksman, rappelant qu’il « n’est jamais disproportionné de vouloir survivre ».

On oublia que la rage meurtrière, la haine radicalisée et le ressentiment avaient fait d’autres victimes, à Bruxelles, à Paris, à Charlie Hebdo, au Bataclan, à Nice, à New York, à Londres, à Madrid, tuant juifs, chrétiens, musulmans et impies. On occulta le fait que c’était au nom des mêmes principes, du même Dieu, et d’une même idéologie que tous ces crimes avaient été commis.

On s’aveugla pour ne pas s’avouer que le Hamas est la version locale de l’Etat Islamique et l’ennemi commun des Palestiniens qu’il soumet et des Israéliens qu’il bombarde et kidnappe.

On oublia que le relativisme est l’amnésie des imbéciles.

Dans un monde bouleversé par une révolution cognitive qui permet à tous d’être inondés d’informations non hiérarchisées, qui apporte plus de fake news que de vraies informations, qui permet à n’importe qui de dire n’importe quoi, qui amalgame vérités et mensonges sans le moindre sens critique, la parole des uns valait celle des autres dans le relativisme culturel qui caractérise l’époque des réseaux sociaux.

On voulut régler ses comptes à un petit peuple de survivants, dont plus de la moitié avait été exterminée en Occident, et dont la quasi-totalité avait été chassée d’Orient. Nul d’entre eux n’avait pourtant revendiqué le statut de réfugié congénital et transgénérationnel, et tous avaient tenté de se reconstruire là où on voulait bien d’eux.

Ils avaient apporté au monde où ils tentaient de s’intégrer leur savoir et leurs doutes, leurs espérances et leurs illusions, leur travail et leur foi. Ils avaient plus que tout autre, contribué à la science, à l’art, à la médecine, à l’économie des pays qu’ils avaient traversés. Ils avaient donné leur dieu à l’Europe chrétienne.

Partout, ils s’étaient adaptés en respectant les lois, us et coutumes de leurs pays d’accueil, avec gratitude et fidélité, sans jamais revendiquer qu’on change des règles qui existaient avant leur arrivée. Ils avaient tant apporté et on les avaient tant persécutés, comme si leur survie même rappelait à ceux qui les avaient opprimés leurs dettes et leur culpabilité.

C’est ainsi que le rejet qui les frappait est d’origine freudienne : il fallait tuer le père, qui avait tant donné, et lui prendre en héritage le peu qui lui restait. Et bien que leurs épigones se soient installés à Rome (les Chrétiens) ou à la Mecque (les Musulmans), ils continuent de revendiquer Jérusalem, où séjourne toujours le père (les Juifs). Il fallait tuer ce père symbolique, pour ne pas devoir le remercier pour ce qu’il avait apporté, ni lui demander pardon pour ce qu’on lui avait fait endurer.

Dans le premier cas, la dette est impayable. Dans le second, la culpabilité est inavouable. Et devient insoutenable au monde la vue des survivants dont les seuls visages  leur rappellent cette dette et cette culpabilité. Seuls, sa résilience et sa détermination faisait que ce petit peuple restait debout, puisqu’il avait tant souffert d’être à genoux pendant si longtemps.

Parce qu’il était inconcevable qu’il endure ce qu’avaient trop longtemps enduré ses pères. Parce qu’il ne pouvait plus perdre aucune bataille, chacune pouvant être la dernière. Parce que restait gravé dans son coeur le souvenir des numéros qui avaient été gravés sur les bras de ses pères.

Toujours attaqué pour de fausses bonnes raisons, depuis sa naissance, l’Etat Juif est le seul dont les combats sont existentiels puisque son existence est sans cesse  contestée.

C’est ainsi que la Paix est à la Politique ce que la Vérité est à la Science, ou la Beauté à l’Art : un Horizon qu’on n’atteint jamais et qui recule à mesure qu’on s’en approche, une destination dont on tente de s’approcher sans certitude mais qui pourtant justifie le voyage.

De manière contradictoire mais complémentaire, en paraphrasant Winston Churchill, il faut combattre le terrorisme comme si la paix n’existait pas, et rechercher la paix comme si le terrorisme n’existait pas. Continuer à lutter comme si c’était le dernier jour, et entrevoir l’espérance comme si c’était le premier matin du monde.

Ceci est évidemment contradictoire.

Pourtant, Baudelaire revendiquait déjà le droit de se contredire sans être poursuivi, ni inquiété. Pourtant, Kant disait que l’intelligence des Hommes est en proportion du nombre de contradictions qu’ils tolèrent. Pourtant, Karl Popper disait que nulle vérité n’est définitive. Il faut, comme eux, préférer les Incohérences aux Impostures. Il faut pourtant dénoncer et combattre le Mal Absolu, sans le contextualiser, comme le veut un wokisme stupide car le relativiser serait sombrer dans l’Amnésie des Imbéciles.

 

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