Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

16 de juliol de 2022
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Rellegint Pierre Valentin: “Le wokisme ne peut que s’autodétruire”

Un dels fenomens sorprenents -per l’aparent èxit fulgurant que aqueix corrent de pensament ha assolit al món acadèmic, mediàtic i polític eurooccidental- és el denominat wokisme (acollit acríticament entre el progressisme abstracte nostrat, sempre disposat a afegir-se a qualsevol proposta menys a la defensa de la catalanitat). Anteriorment, he reproduit articles de Lorenzo Vidino, Evelyne Gougenheim, Pierre-André Taguieff i Shmuel Trigano que n’han criticat els fonaments mateixos. Entre els intel·lectuals catalans, Xavier Diez és dels que més lúcidament n’ha denuciat l’acceptació banal a Catalunya.

El 2 d’agost de l’any passat el setmanari francès Le Point va publicar una entrevista a Pierre Valentin, un jove lliurepensador especialitzat en la filosofia política contemporània al món anglosaxó i francès, arran de la publicació de dos estudis seus per part de la Fondation pour l’Innovation Politique (Fondapol) on vaticinà que “Le wokisme ne peut que s’autodétruire”:

Sa prévision se veut optimiste : le wokisme est amené à disparaître. Par sa promotion d’une inclusivité sans limites et ses nombreux paradoxes, c’est son essence même. Pourtant, le mouvement croît indubitablement dans le milieu universitaire, dans le monde de l’entreprise, et même dans l’espace politique. C’est pourquoi Pierre Valentin tempère : « Il ne s’agit pas de rester les mains dans les poches, il faut l’y aider ».

Dans une longue note d’une soixantaine de pages publiée par la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), Pierre Valentin dissèque le succès de ce mouvement militant. Diplômé de l’université d’Exeter (Angleterre) en philosophie politique et étudiant en master science politique à l’université Paris -2-Panthéon-Assas, l’auteur, qui a grandi entre Londres et Paris, a pu constater la prégnance de cette idéologie sur les campus anglo-saxons. Il rappelle sa philosophie postmoderniste et analyse son fonctionnement stratégique. Il pointe également les nombreuses contradictions d’une idéologie qui tient à échapper à toute définition.

Le Point : Comment peut-on définir le wokisme ?

Pierre Valentin : Ce n’est pas simple, car cette idéologie se flatte souvent d’être indéfinissable. Par exemple, Judith Butler encourage le fait de ne pas définir le postmodernisme, justement pour échapper aux pièges de la catégorisation, parce que dès que l’on catégorise, on crée un dedans et un dehors, et donc une exclusion et une oppression potentielles.

Je pense que la meilleure manière de le comprendre, c’est de commencer par la traduction littérale, qui est « éveillé » en anglais, où l’on aperçoit un certain rapport avec l’hérésie chrétienne qu’est le manichéisme, où une petite élite éclairée, « éveillée », a accès à un savoir qualitativement supérieur au reste de la population. L’avant-garde des marxistes jouait ce rôle jadis. « Woke », qui n’existe dans un contexte politique que de manière récente, signifie être éveillé aux injustices et aux discriminations subies par les minorités dans les pays occidentaux.

Le Point: En quoi le wokisme descend-il du postmodernisme ?

Pierre Valentin: On pourrait comprendre le wokisme comme une sorte de postmodernisme qui aurait muté. Le postmodernisme, lors de sa première phase, dans les années 1960-1970, cherchait à déconstruire les catégories. Et puis, lorsque les postmodernes sont arrivés au stade terminal, il ne restait plus rien. Les suivants devaient poursuivre cette œuvre de manière très paradoxale, en la contredisant et en se mettant à reconstruire en utilisant les mêmes outils.

Selon les woke, la neutralité n’existe pas et donc l’égalité telle que théorisée jusque-là était forcément illusoire. La meilleure manière de lutter contre une hiérarchie que l’on juge injuste (homme/femme, blanc/noir, etc.), selon Jacques Derrida et Herbert Marcuse, c’est de la renverser. En d’autres termes, il faut une hiérarchie à l’envers et non pas une égalité. Cette modification du postmodernisme dans sa seconde étape se voit très bien chez Kimberlé Crenshaw à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Crenshaw aura théorisé l’intersectionnalité et la théorie critique de la race. Dans son œuvre, elle construit une hiérarchie des catégories raciales et sexuelles dans l’autre sens.

Le Point: Le wokisme a-t-il pour origine la French Theory, et notamment Derrida et Foucault ?

Pierre Valentin: Dans le monde académique, certains professeurs disent que Derrida et Foucault ont été trahis par le wokisme. Ils n’ont pas forcément entièrement tort. Je ne suis pas universitaire, je ne peux pas trancher ce débat. Mais il faut noter que beaucoup de ces postmodernes ont théorisé avec Roland Barthes « la mort de l’auteur ». Or cela veut dire que l’interprétation que le lecteur fera du texte peut étouffer l’intention originale de l’auteur. Ce qui signifie que l’on peut en faire les interprétations qu’on veut. Ni l’auteur ni ses disciples n’ont le droit de réagir a posteriori et de dire « vous m’avez mal interprété ». De fait, Derrida lui-même ne pourrait donc pas s’en plaindre.

De plus, lorsque Derrida dit qu’on peut résumer, en schématisant, toute son œuvre à une « virologie », une grande « parasitologie », quels anticorps possède-t-il face à une infection virale de son œuvre par d’autres penseurs ? Quand on se définit soi-même comme un virus, on résiste assez mal à d’autres virus idéologiques. Ajoutez à cela qu’il a théorisé le fait que toute opposition de concepts n’était pas une opposition horizontale, mais une opposition verticale… Pour Derrida, en effet, si je distingue l’homme de la femme, c’est en réalité pour dire que l’homme est supérieur à la femme. Et donc, la meilleure manière de lutter contre ça, de déconstruire ce binaire, c’est de le renverser. C’est ce qu’on voit tout à fait aujourd’hui chez les woke, où l’affaiblissement du dominant est ouvertement souhaité.

Foucault, quant à lui, bien que passionnant par moments (notamment dans son analyse du « biopouvoir »), théorise le concept de « savoir-pouvoir » qui radicalise la vieille injonction soixante-huitarde « D’où parles-tu, camarade ? ». Ainsi, savoir et pouvoir étant inexorablement liés, on peut sombrer dans le relativisme en toute tranquillité, en remettant en question tout « savoir » qui émane de quelqu’un en le réduisant à une stratégie pour récupérer plus de pouvoir. Il y a un mariage parfait entre le wokisme et les réseaux sociaux.

Le Point: Quels sont les mécanismes de fonctionnement du wokisme ?

Pierre Valentin: Ce qui est intéressant, c’est qu’aujourd’hui, nous vivons dans une société de l’attention et de l’image, et le wokisme s’appuie sur la capacité de capter l’attention et d’attirer les yeux des gens sur un sujet. On parle souvent de lutter contre « l’invisibilisation » de certaines minorités. C’est pour cela qu’il y a un mariage parfait entre le wokisme et les réseaux sociaux.

Le Point: Vous suggérez même que le wokisme n’aurait sans doute pas existé sans les réseaux sociaux…

Pierre Valentin: On peut sincèrement se demander si le wokisme aurait pu éclore sans ces réseaux sociaux, parce que ce sont des millions de tierces personnes potentielles qui peuvent venir soutenir une cause. Si quelqu’un tient des propos qui ne me plaisent pas, à la place d’en parler avec lui, je vais faire une story ou un tweet, et je vais l’exposer. C’est une négation du principe de subsidiarité, puisqu’on va parfois même demander au politique d’intervenir directement. Par exemple, la cancel culture – qu’il faut percevoir sinon comme une culture, au moins comme une méthode – vise à obliger l’intervention d’une tierce partie, qui est l’employeur, sommé de rompre tous les liens contractuels, voire amicaux, avec une personne. L’idée de régler le différend au plus petit niveau possible, entre quatre yeux, et d’en rester là, n’existe pas.

Le Point: Vous expliquez également que toute tierce personne est tenue de prendre parti.

Pierre Valentin: C’est ici que nous pouvons tracer un lien entre stratégie et philosophie woke. Lorsque le penseur woke particulièrement connu Ibram X. Kendi dit qu’il n’y a pas de politique non raciste, car il n’y aurait qu’une politique « raciste » ou une politique « antiraciste », il cherche à interdire aux passants une position de neutralité. On peut faire un parallèle avec les grèves de la faim. Le gréviste s’appuie sur sa souffrance pour rendre impossible la neutralité du passant. Lorsque l’on impose un binaire totalisant entre le bien et mal, la tierce personne neutre est sommée de prendre parti, sinon elle devient automatiquement un partisan du mal. Cette théorisation de l’impossibilité de la neutralité vient renforcer le fait d’obliger les tierces personnes à intervenir, à discuter. C’est comme cela que le mouvement croît, philosophie et stratégie woke marchant main dans la main.

Le Point: Pourquoi la notion de victimisation est-elle centrale dans le wokisme ?

Pierre Valentin: On voit sur les campus des gens qui, pour avoir douté, faits à l’appui, d’un témoignage de persécution, vivent des moments horribles. Qu’ils aient raison n’est pas la question. À l’inverse, des minorités qui auraient inventé de toutes pièces de fausses histoires de persécution à leur égard (souvent en détruisant des vies sociales) ne souffrent pas franchement des conséquences sociales. C’est ce qui pousse les deux sociologues Jason Manning et Bradley Campbell à écrire : « Si le statut de victime ne conférait aucun avantage, pourquoi tout cela se produirait-il ? Pourquoi quelqu’un prétendrait-il faussement être une victime s’il n’y avait aucun avantage à le faire ? Le fait qu’ils le fassent démontre que le statut de victime est en réalité une ressource sociale, une forme de statut ».

Aujourd’hui, lorsqu’un récit de persécution provient du persécuté, ne pas y croire relève du blasphème. On aperçoit donc un éloge de la faiblesse qui est une sorte de course paradoxale vers le bas, avec pour conséquence la sacralisation du statut de victime. Le martyr chrétien a été remplacé par la victime woke.

Le Point: Est-ce qu’on doit en déduire que le mouvement woke est anarchiste et se désintéresse du pouvoir ?

Pierre Valentin: C’est un paradoxe central. Le bien et le mal sont remplacés chez eux par le dominé et le dominant. Ainsi, le pouvoir, globalement, c’est mal. Pourtant, ils le recherchent. En résumé, le pouvoir corrompt et, en même temps, il faut s’en saisir. Par ailleurs, les militants woke sollicitent le pouvoir en place et lui demandent de donner des gages. Le tweet typique pour demander à un employeur d’« annuler » son employé, c’est de dire : « Votre employé fait X. Est-ce que vous cautionnez X ? ». Il y a une sorte d’injonction moralisatrice à la repentance des plus puissants. Vous êtes au pouvoir, montrez-nous que vous vous souciez du sort des plus démunis. Vous démontrez que les militants woke sollicitent un autre pouvoir, celui de la bureaucratie.

Le Point: Qu’entendez-vous par là ?

Pierre Valentin: Le wokisme, par stratégie, est prêt à théoriser un concept non pas pour sa véracité en soi, mais pour les effets qu’il peut produire. Tout est stratégique. À l’université, comment s’y prendre pour appâter une bureaucratie afin d’exiger des interventions qui vont favoriser sa cause ? Une bureaucratie universitaire ne va pas répondre à des exigences formulées en termes de vertu, elle ne juge pas le bien et le mal. Elle ne va pas non plus répondre à des exigences de préférence, comme : « Je n’aime pas ce que dit cette personne ». Elle va par contre répondre à des termes qui ont au moins une apparence de neutralité. Et c’est là où la protection des élèves, qui est un prétexte en apparence neutre, entre en scène.

La bureaucratie ne prend pas parti, elle ne fait que remplir son devoir de protéger les élèves, voyons ! Or, la notion de protection, c’est une notion qui malgré son apparence de neutralité a connu ce que Nick Haslam appelle un « glissement conceptuel ». Initialement, le terme de protection était rigoureux. Aujourd’hui, il comprend la notion de « sécurité émotionnelle ». Par exemple, un élève qui n’a pas été appelé par ses pronoms de choix peut se sentir « en danger ». La bureaucratie peut donc intervenir pour museler le professeur qui aurait usé des mauvais pronoms. Et pour un professeur qui se fait virer, cent autres apprennent à se taire.

Le Point: Pourquoi la bureaucratie universitaire agit-elle dans ce sens ?

Pierre Valentin: En étant un peu cynique, on peut dire que les bureaucrates veulent légitimer leur salaire, qui est désormais plus élevé en moyenne que ceux des professeurs dans le monde anglophone. La part bureaucratique des dépenses des universités n’a fait qu’augmenter depuis plusieurs décennies. Comment justifier son salaire et son existence en tant que bureaucrate ? En intervenant régulièrement, en « protégeant » les élèves. En étant là pour qu’ils se sentent en sécurité, en créant des safe spaces, des espaces saufs et protégés de tout contradicteur. C’est ce qui fait qu’à chaque intervention, la bureaucratie arrive à justifier la création d’une nouvelle entité qui permettra de lutter contre une nouvelle menace. Et plus ils vont surprotéger les élèves, plus ils seront fragiles face à la contradiction, plus de nouvelles entités bureaucratiques auront leur place. Fragilité étudiante et bureaucratie universitaire se nourrissent l’une et l’autre.

Le Point: Les « théories infalsifiables » sur lesquelles s’appuie le wokisme ne sont-elles pas une démonstrationde la pertinence de cette pensée ?

Pierre Valentin: Une théorie qui n’est pas falsifiable, cela veut dire qu’on ne peut pas imaginer un test qui puisse la falsifier. Il faut que l’on puisse imaginer comment une théorie pourrait s’effondrer pour que celle-ci soit rigoureuse. C’est ça, la méthode scientifique. Or le wokisme se prétend scientifique, mais n’est pas falsifiable.

Un exemple que je donne dans la note concerne les statistiques sur lesquelles il s’appuie. Toute disparité statistique, qu’elle soit sexuelle, ethnique ou de genre, est perçue comme une preuve de discrimination dans le système. Ils vont constater, par exemple, que 96 % des personnes en prison en France sont des hommes. Voilà une preuve de la « masculinité toxique », et de ce que l’historienne Lucile Peytavin appelait le « coût de la virilité ». À l’inverse, s’il y avait eu 96 % de femmes, on aurait constaté la preuve d’un « sexisme systémique» du « système judiciaro-carcéral » français. Cet argument n’est pas si hypothétique que cela dans la mesure où, lorsque l’on souligne le fait qu’il y a plus d’étrangers dans les prisons, on ne parle pas d’une culture toxique que l’on aurait importée de l’étranger, mais on y voit la preuve éclatante du « racisme systémique » français. Donc, c’est toujours « pile je gagne, face tu perds ». Et les personnes qui commencent à rentrer dans ce système de pensée voient partout des confirmations de leurs théories. Il n’y a pas de moyen de falsifier les assertions woke.

Le Point: Vous évoquez la fragilité psychologique des militants woke dans toute une partie de votre note. N’est-ce pas dangereux de psychologiser des militants ainsi ?

Pierre Valentin: En France, le sujet du wokisme a déjà été traité, notamment par Le Point et d’autres – et souvent de manière passionnante –, mais sous l’aspect intellectuel. Or, l’angle psychologique, qui permet d’incarner la philosophie woke, n’était que très peu traité. Des idées prospèrent sur une certaine psychologie, et non dans le vide. Des gens se disent : « Cette vision à un instant T m’aide à avancer et je comprends ma place dans le monde grâce à cela ». Le fait que l’on traverse en Occident une grande crise du sens signifie qu’en ce moment, des jeunes, perdus, sont plus à même de se jeter dans les bras d’une idéologie totalisante ; de se vautrer dans une grande narration qui en fera des acteurs dans une lutte cosmique entre le bien et mal. Ils cherchent une raison de vivre et donc une cause pour laquelle ils seraient prêts à mourir. Le wokisme comme philosophie de vie pousse à des troubles psychologiques.

Le Point: Que démontrent les études psychologiques que vous reprenez dans votre note ?

Pierre Valentin: Que toute une génération a grandi en connaissant très peu de moments sans supervision. Il y avait toujours un professeur dans l’école, un surveillant à la récréation, une nounou sur le chemin du retour, puis maman pour faire les devoirs, puis, lorsqu’ils vont faire du sport, papa sur le banc de touche pour venir aider en cas de problème. Ces jeunes n’ont pas connu cette notion de débrouillardise. Face à un problème, ils n’ont pas le réflexe de le régler eux-mêmes, ou avec des gens de leur âge. Face à un différend, on se tourne vers papa ou maman, et en grandissant, vers la bureaucratie universitaire pour le régler à sa place. Il y a une dépendance à l’autorité qui s’exprime par ce recours à la bureaucratie universitaire ou à des tierces personnes en situation de pouvoir. Cette dépendance est paradoxale dans la mesure où c’est la génération des petits-enfants de Mai 68 qui prônait un rejet de toute autorité.

Le Point: Y a-t-il également des troubles psychologiques comme conséquences du militantisme woke ?

Pierre Valentin: Ce qui me paraît clair, c’est de dire que le wokisme comme philosophie de vie pousse à des troubles psychologiques. La causalité dans cette direction-là est incontestable. Le wokisme encourage, outre son aspect infalsifiable, la pratique de distorsions cognitives. L’une d’entre elles est le negative filtering, où, face à de nombreuses informations, vous n’allez retenir que les mauvaises. Dans les microagressions, on vous encourage à percevoir le mal partout. Le militant woke et la personne déprimée partagent donc plusieurs manières de tordre le réel, souvent en le repeignant en noir.

Autre exemple, les disability studies prônent le fait de célébrer son identité marginale même dans le cas de troubles psychologiques, quitte à ne pas se soigner. Une fois que le statut de victime est une ressource sociale, la tentation de se victimiser en « s’autodiagnostiquant » autiste (ou autre) devient très forte.

Cela ne veut pas dire que tous mentent, bien au contraire ! En mars 2020, un sondage indiquait d’ailleurs que 56,3 % des femmes américaines blanches progressistes qui ont entre 18 et 29 ans souffraient d’un trouble mental. Il faut aider ces personnes-là à s’en sortir, et non à s’enfermer dans le wokisme. Le mouvement woke joue sur une ambiguïté qui n’en est pourtant pas une en prétendant que vouloir éradiquer le handicap revient à vouloir éradiquer les handicapés.

Le Point: Le wokisme n’a-t-il pas pour intérêt de favoriser l’inclusion ?

Pierre Valentin: Dans la conclusion de la note, j’explique qu’il n’y a aucune affirmation dans le wokisme, qu’il n’y a que de la négation. On pourrait croire que « l’inclusion » est une affirmation. Après tout, le slogan « Rejoignez-nous ! » paraît positif. Mais en réalité, qu’est-ce que l’inclusion ? Si je me penche sur un objet, j’aperçois qu’il a des limites. Un tableau dans un musée possède un cadre. Si j’explique que pour être plus inclusif, je vais élargir les limites de cet objet, passé un certain stade, l’objet va disparaître, car il ne voudra plus rien dire. On a expliqué que l’art était partout, qu’il pouvait tout être, afin d’être « inclusif ». Résultat, il n’y a plus d’art nulle part. L’inclusion est donc une destruction.

C’est ce paradoxe qu’ils n’arrivent pas à comprendre. Les limites, les contraintes, le dedans et le dehors définissent une chose. Sans cela, nous avons dissous l’objet de l’étude.

Autre exemple : l’acronyme LGBTQIA + ne cesse d’avoir de nouvelles lettres, par « inclusion ». Aucun nouvel arrivant ne peut donc être refusé. Désormais, qu’est-ce que cet acronyme peut encore incarner ? Idem pour le drapeau LGBT. Le drapeau LGBT traditionnel est déjà dépassé. Ont été intégrées les couleurs de Black Lives Matter, mais aussi les couleurs des trans et des « non-binaires ». Vous avez donc à peu près toutes les couleurs et toutes les formes sur ce drapeau qui à la fin – c’est la logique finale d’autodestruction – ne veut plus rien dire.

Post Scriptum, 20 de novembre del 2023.

Avui, a Le Figaro: “Une lettre d’Oussama Ben Laden publiée en 2002 a été extrêmement relayée sur les réseaux sociaux (tik tok, significativament) jusqu’à vendredi dernier. Pour Pierre Valentin, auteur de Comprendre la révolution woke, (Gallimard, 2023), les militants progressistes partagent avec les islamistes une même haine aveugle de l’Occident. “États-Unis: pourquoi des militants woke ont fait l’éloge de Ben Laden”.

Post Scriptum, 3 de desembre del 2023.

Pierre Valentin acaba de publicar l’assaig “Comprendre la Révolution Woke”, (Gallimard, 2023), on inclou aqueixa definició: “Le wokisme est une idéologie qui perçoit les sociétés occidentales comme étant fondamentalement régies par des structures de pouvoir, des hiérarchies de domination, des systèmes d’opression qui auraient pour but, ou en tout cas pour effet, d’inférioriser l’Autre, c’est-à-dire la figure de la minorité sous toutes ses formes (sexuelle, religieuse, ethnique, etc..), par des moyens souvent invisibles. Le woke est celui qui est éveillé à cette réalité néfaste et qui se donne pour mission  de conscientisser les autres” (pàgina 25).

Post Scriptum, 26 de juliol del 2024.

Ahir, a Le Figaro: “L’essayiste Pierre Valentin vient de lancer «Transmission», une chaîne YouTube de grands entretiens avec des grands penseurs. Objectif : créer des ponts pour faire dialoguer les générations entre et faire découvrir nos intellectuels à la «Gen Z» (1995-2013)“.

 

  1. Luis Martínez Garate ha traduït aqueix apunt al castellà.

    Releyendo a Pierre Valentin: “El ‘wokismo’ solo puede destruirse a sí mismo”

    Uno de los fenómenos sorprendentes -por el aparente éxito fulgurante que esta corriente de pensamiento ha alcanzado en el mundo académico, mediático y político eurooccidental- es el denominado ‘wokismo’ (acogido acríticamente entre el progresismo abstracto nostrat, siempre dispuesto a sumarse a cualquier propuesta menos a la defensa de la catalanidad). Anteriormente, he reproducido artículos de Lorenzo Vidino, Evelyne Gougenheim, Pierre-André Taguieff y Shmuel Trigano que han criticado sus fundamentos. Entre los intelectuales catalanes, Xavier Diez es de los que más lúcidamente ha denuciado su aceptación banal en Cataluña.

    El 2 de agosto del año pasado el semanario francés ‘Le Point’ publicó una entrevista a Pierre Valentin, un joven librepensador especializado en la filosofía política contemporánea en el mundo anglosajón y francés, a raíz de la publicación de dos estudios suyos por parte de la ‘Fondation pour la Innovation Politique’ (Fondapol) donde vaticinó que “Le ‘wokisme’ ne pudeo más que autodestruirse”:

    Su pronóstico es optimista: el wokism está a punto de desaparecer. A través de su promoción de la inclusión ilimitada y sus muchas paradojas, esta es su esencia misma. Sin embargo, el movimiento sin duda está creciendo en la academia, en el mundo corporativo e incluso en el espacio político. Por eso, Pierre Valentin modera: “No se trata de tener las manos en los bolsillos, hay que ayudarlo”.

    En una larga nota de unas sesenta páginas publicada por la Fundación para la Innovación Política (Fondapol), Pierre Valentin disecciona el éxito de este movimiento militante. Licenciado en filosofía política por la Universidad de Exeter (Inglaterra) y estudiante de maestría en ciencias políticas en la Universidad de París -2-Panthéon-Assas, el autor, que creció entre Londres y París, pudo observar el significado de esta ideología en los campus anglosajones. Recuerda su filosofía posmodernista y analiza su funcionamiento estratégico. También señala las múltiples contradicciones de una ideología que insiste en escapar a toda definición.

    -Le Point: ¿Cómo se puede definir el wokismo?
    -Pierre Valentin: No es simple, porque esta ideología a menudo se enorgullece de ser indefinible. Por ejemplo, Judith Butler fomenta el hecho de no definir el posmodernismo, precisamente para escapar de los escollos de la categorización, porque en cuanto se categoriza se crea un adentro y un afuera, y por tanto una potencial exclusión y opresión.
    Creo que la mejor manera de entenderlo es comenzar con la traducción literal, que es “despertar” en inglés, donde se ve cierta conexión con la herejía cristiana del maniqueísmo, donde un poco ‘La élite iluminada’, “despertada” tiene acceso a un conocimiento que es cualitativamente superior al resto de la población. La vanguardia de los marxistas desempeñó este papel en el pasado. “Woke”, que sólo recientemente existe en un contexto político, significa tomar conciencia de las injusticias y discriminaciones que sufren las minorías en los países occidentales.

    -¿En qué desciende el ‘wokismo’ del posmodernismo?
    -Se podría entender el ‘wokismo’ como una especie de posmodernismo mutado. El posmodernismo, en su primera fase, en las décadas de 1960 y 1970, buscó deconstruir categorías. Y luego, cuando los posmodernos llegaron a la etapa terminal, no quedó nada. Los siguientes fueron a continuar este trabajo de una manera muy paradójica, contradiciéndolo y comenzando a reconstruir con las mismas herramientas.
    Según los ‘woke’ (‘despertados’), la neutralidad no existe y por tanto la igualdad tal como se teorizó hasta entonces era necesariamente ilusoria. La mejor manera de luchar contra una jerarquía que se considera injusta (hombre/mujer, blanco/negro, etc.), según Jacques Derrida y Herbert Marcuse, es derrocarla. En otras palabras, necesita una jerarquía al revés, no igualdad. Esta modificación del posmodernismo en su segunda etapa se puede ver muy bien en ‘Kimberlé Crenshaw’ a fines de la década de 1980 y principios de la de 1990. Crenshaw habrá teorizado la interseccionalidad y la teoría crítica de la raza. En su obra, construye una jerarquía de categorías raciales y sexuales en sentido contrario.

    -¿El wokismo se origina en la teoría francesa, y en particular en Derrida y Foucault?
    -En el mundo académico, algunos profesores dicen que Derrida y Foucault fueron traicionados por el ‘wokismo’. No están necesariamente del todo equivocados. No soy un académico, no puedo resolver este debate. Pero cabe señalar que muchos de estos posmodernistas han teorizado con Roland Barthes “la muerte del autor”. Pero esto significa que la interpretación que el lector hará del texto puede sofocar la intención original del autor. Lo que significa que podemos hacer las interpretaciones que queramos. Ni el autor ni sus seguidores tienen derecho a reaccionar a posteriori y decir “me malinterpretaste”. De hecho, el propio Derrida no podía quejarse de ello.
    Es más, cuando Derrida dice que se puede resumir, esquematizando, toda su obra en una “virología”, una gran “parasitología”, ¿qué anticuerpos posee frente a una infección viral de su obra por parte de otros pensadores? Cuando te defines como un virus, resistes bastante mal a otros virus ideológicos. Añádase a esto que teorizó el hecho de que toda oposición de conceptos no era una oposición horizontal, sino una oposición vertical… Para Derrida, en efecto, si distingo al hombre de la mujer, es en realidad para decir que el hombre es superior a la mujer. Entonces, la mejor manera de luchar contra eso, de deconstruir este binario, es revertirlo. Esto es exactamente lo que vemos hoy en los ‘wokistas’, donde se desea abiertamente el debilitamiento del dominante.
    Foucault, por su parte, aunque fascinante por momentos (sobre todo en su análisis del “biopoder”), teoriza el concepto de “saber-poder” que radicaliza el viejo mandato sesenta y ocho “¿De dónde estás hablando, camarada?” “. Así, al estar inexorablemente ligados saber y poder, podemos hundirnos en el relativismo en paz, cuestionando todo “saber” que emane de alguien reduciéndolo a una estrategia para recuperar más poder.
    Existe un maridaje perfecto entre ‘wokismo’ y redes sociales.

    -¿Cuáles son los mecanismos de trabajo del ‘wokismo’?
    -Lo interesante es que hoy vivimos en una sociedad de atención e imagen, y el ‘wokismo’ se basa en la capacidad de captar la atención y atraer la mirada de las personas sobre un tema. A menudo hablamos de luchar contra la “invisibilización” de ciertas minorías. Por eso existe un maridaje perfecto entre ‘wokismo’ y redes sociales.

    -Incluso sugieres que el ‘wokismo’ probablemente no habría existido sin las redes sociales…
    -Uno puede preguntarse sinceramente si el ‘wokismo’ podría haber nacido sin estas redes sociales, porque hay millones de potenciales terceros que pueden venir a apoyar una causa. Si alguien dice algo que no me gusta, en lugar de hablar con ellos, hago una historia o un tweet y lo expongo. Es una negación del principio de subsidiariedad, ya que a veces incluso pediremos a los políticos que intervengan directamente. Por ejemplo, la ‘cancel culture’ -que debe ser percibida si no como cultura, al menos como método- pretende forzar la intervención de un tercero, que es el empleador, llamado a romper todo vínculo contractual, o incluso amistoso, con una persona. La idea de dirimir la disputa al menor nivel posible, entre cuatro ojos, y dejarlo así, no existe.

    -También explica que cualquier tercero está obligado a tomar partido.
    -Aquí es donde podemos establecer un vínculo entre la estrategia y la filosofía del ‘wokismo’. Cuando el particularmente conocido pensador ‘woke’ Ibram X. Kendi dice que no hay política no racista, porque solo habría una política “racista” o una política “antirracista”, busca prohibir a los que transitan por tal camino una posición de neutralidad. Podemos hacer un paralelo con las huelgas de hambre. El huelguista se apoya en su sufrimiento para hacer imposible la neutralidad del que pasa. Cuando se impone un binario totalizador entre el bien y el mal, el tercero neutral es convocado a tomar partido, de lo contrario se convierte automáticamente en partidario del mal. Esta teorización de la imposibilidad de la neutralidad refuerza el hecho de obligar a terceros a intervenir, a discutir. Así crece el movimiento, filosofía y estrategia despierta caminando de la mano.

    .¿Por qué la noción de victimización es central para el ‘wokismo’?
    -Vemos en el plantel a personas que por haber dudado, con hechos, de un testimonio de persecución, viven momentos horribles. Si tienen razón no viene al caso. Por el contrario, las minorías que supuestamente fabrican historias falsas de persecución en su contra (a menudo destruyendo la vida social) no sufren francamente las consecuencias sociales. Esto es lo que lleva a los dos sociólogos Jason Manning y Bradley Campbell a escribir: “Si el estatus de víctima no confiriera ninguna ventaja, ¿por qué sucedería todo esto? ¿Por qué alguien afirmaría falsamente ser una víctima si no hubiera ningún beneficio en hacerlo? El hecho de que lo hagan demuestra que el estatus de víctima es en realidad un recurso social, una forma de estatus”.
    Hoy, cuando una historia de persecución viene de los perseguidos, es una blasfemia no creerla. Asistimos, pues, a un elogio de la debilidad que es una especie de carrera paradójica hacia el abismo, con la consiguiente santificación de la condición de víctima. El mártir cristiano fue reemplazado por la víctima ‘woke’.

    -¿Debemos deducir de esto que el movimiento ‘woke’ es anarquista y desinteresado en el poder?
    -Esta es una paradoja central. El bien y el mal son reemplazados en ellos por los dominados y los dominadores. Entonces, el poder, globalmente, es malo. Sin embargo, lo están buscando. En definitiva, el poder corrompe y, al mismo tiempo, hay que apoderarse de él.
    Además, los militantes del -wokismo’ apelan al poder de turno y le piden que dé garantías. El tuit típico para pedirle a un empleador que “cancele” a su empleado es decir: “Tu empleado está haciendo X. ¿Apoyas X?”. Hay una especie de mandato moralizador al arrepentimiento de los más poderosos. Estás en el poder, muéstranos que te importa el destino de los más pobres. Demuestras que los activistas ‘woke’ apelan a otro poder, el de la burocracia.

    -¿Qué quiere decir ?
    -El wokismo, por estrategia, está dispuesto a teorizar un concepto no por su veracidad en sí mismo, sino por los efectos que puede producir. Todo es estratégico. En la universidad, cómo hacer para provocar una burocracia con el fin de exigir intervenciones que favorezcan su causa? Una burocracia universitaria no responde a exigencias formuladas en términos de virtud, no juzga el bien y el mal. Tampoco va a cumplir con los requisitos de preferencia, como “No me gusta lo que dice esta persona”. Por otro lado, responderá a términos que tengan al menos una apariencia de neutralidad. Y aquí es donde entra en juego la protección de los estudiantes, que es un pretexto aparentemente neutral.
    La burocracia no toma partido, solo cumple con su deber de proteger a los estudiantes, ¡vamos! Sin embargo, la noción de protección es una noción que, a pesar de su apariencia de neutralidad, ha experimentado lo que Nick Haslam llama un “cambio conceptual”. Inicialmente, el plazo de protección era riguroso. Hoy, entiende la noción de “seguridad emocional”. Por ejemplo, un estudiante que no ha sido llamado por sus pronombres de elección puede sentirse “inseguro”. Por lo tanto, la burocracia puede intervenir para amordazar al maestro que ha usado los pronombres equivocados. Y por un profesor que es despedido, otros cien aprenden a callarse.

    -¿Por qué la burocracia universitaria hace esto?
    -Siendo un poco cínicos, podemos decir que los burócratas quieren legitimar sus salarios, que ahora son más altos en promedio que los de los profesores en el mundo de habla inglesa. La parte burocrática del gasto universitario solo ha aumentado durante varias décadas. ¿Cómo justificar su salario y su existencia como burócrata? Interviniendo regularmente, “protegiendo” a los estudiantes. Estando allí para que se sientan seguros, creando espacios seguros, espacios seguros y protegidos de cualquier adversario. Por eso, con cada intervención, la burocracia logra justificar la creación de una nueva entidad que permitirá luchar contra una nueva amenaza. Y cuanto más sobreprotejan a los estudiantes, más frágiles serán frente a la contradicción, más nuevas entidades burocráticas tendrán su lugar. La fragilidad estudiantil y la burocracia universitaria se retroalimentan.

    -¿No son las “teorías infalsables” en las que se basa el ‘wokismo’ una demostración de la relevancia de este pensamiento?
    -Una teoría que no es falsable significa que no podemos imaginar una prueba que pueda falsarla. Uno debe ser capaz de imaginar cómo una teoría podría colapsar para que sea rigurosa. Este es el método científico. Pero el ‘wokismo’ pretende ser científico, pero no puede ser falsado.
    Un ejemplo que doy en la nota se refiere a las estadísticas en las que se basa. Cualquier disparidad estadística, ya sea sexual, étnica o de género, es vista como evidencia de discriminación en el sistema. Encontrarán, por ejemplo, que el 96% de las personas en prisión en Francia son hombres. Esta es una prueba de la “masculinidad tóxica” y de lo que la historiadora Lucile Peytavin llamó el “costo de la masculinidad”. Por el contrario, si hubiera habido un 96% de mujeres, habría evidencia de un “sexismo sistémico” del “sistema judicial-penitenciario” francés. Este argumento no es tan hipotético como que, cuando destacamos el hecho de que hay más extranjeros en las cárceles, no estamos hablando de una cultura tóxica que habríamos importado del extranjero, sino que vemos allí la prueba contundente del “racismo sistémico” francés”. Así que siempre es “cara, yo gano, cruz, tú pierdes”. Y las personas que comienzan a entrar en este sistema de pensamiento ven confirmaciones de sus teorías en todas partes. No hay forma de falsar las afirmaciones ‘wokistas’.

    -Usted menciona la fragilidad psicológica de los activistas del ‘wokismo’ en una parte completa de su nota. ¿No es peligroso psicologizar activistas así?
    -En Francia, el tema del ‘wokismo’ ya ha sido tratado, en particular por Le Point y otros, y a menudo de manera fascinante, pero desde un aspecto intelectual. Sin embargo, el ángulo psicológico, que permite encarnar la filosofía del ‘wokismo’, fue muy poco tratado. Las ideas prosperan en una cierta psicología, no en el vacío. La gente se dice a sí misma: “Esta visión en un momento T me ayuda a avanzar y entiendo mi lugar en el mundo gracias a eso”. El hecho de que estemos atravesando una gran crisis de sentido en Occidente hace que en este momento los jóvenes, perdidos, sean más propensos a arrojarse en brazos de una ideología totalizadora; para revolcarse en una gran narrativa que los convertirá en actores de una lucha cósmica entre el bien y el mal. Están buscando una razón para vivir y, por tanto, una causa por la que estarían dispuestos a morir.
    El ‘wokismo’ como filosofía de vida conduce a trastornos psicológicos.

    -¿Qué muestran los estudios psicológicos que incluye en su nota?
    -Que toda una generación creció conociendo muy pocos momentos sin supervisión. Siempre hubo un profesor en la escuela, un supervisor en el recreo, una niñera de camino a casa, luego mamá para hacer la tarea, luego, cuando van a hacer deporte, papá en el banquillo para venir a ayudar en caso de problemas. Estos jóvenes no han conocido esta noción de inventiva. Ante un problema, no tienen reflejo para resolverlo ellos mismos, ni con personas de su edad. Ante una disputa, recurrimos a mamá o papá y, a medida que crecemos, a la burocracia universitaria para que nos la resuelva. Hay una dependencia de la autoridad que se expresa en este recurso a la burocracia universitaria oa terceros en posiciones de poder. Esta dependencia es paradójica en la medida en que fue la generación de los nietos de Mayo del 68 la que abogó por el rechazo a toda autoridad.

    -¿Existen también trastornos psicológicos como consecuencia de la militancia ‘woke’?
    -Lo que me parece claro es decir que el ‘wokismo’ como filosofía de vida conduce a trastornos psicológicos. La causalidad en este sentido es indiscutible. El ‘wokismo’ fomenta, además de su aspecto infalsable, la práctica de las distorsiones cognitivas. Uno de ellos es el filtrado negativo, donde ante mucha información solo retendrás las malas. En las microagresiones, se te anima a percibir el mal por todas partes. El activista ‘woke’ y la persona deprimida, por lo tanto, comparten varias formas de tergiversar la realidad, a menudo pintándola de negro.
    Otro ejemplo, los estudios de discapacidad abogan por celebrar la propia identidad marginal incluso en el caso de trastornos psicológicos, incluso si eso significa no recibir tratamiento. Una vez que el estatus de víctima es un recurso social, la tentación de victimizarse a uno mismo “autodiagnosticándose” autismo (u otra cuestión) se vuelve muy fuerte.
    Esto no quiere decir que todo el mundo mienta, ¡todo lo contrario! En marzo de 2020, una encuesta indicó que el 56,3% de las mujeres estadounidenses blancas progresistas de entre 18 y 29 años padecían un trastorno mental. Hay que ayudar a esta gente a salir del mismo, y a no encerrarse en el ‘wokismo’. Sin embargo, el movimiento ‘Woke’ juega con una ambigüedad que no lo es, al afirmar que querer erradicar la discapacidad equivale a querer erradicar a los discapacitados.

    -¿No tiene el ‘wokismo’ la ventaja de promover la inclusión?
    -En la conclusión de la nota, explico que no hay afirmación en el ‘wokismo’, que solo hay negación. Podrías pensar que “inclusión” es una afirmación. Después de todo, el lema “¡Únete a nosotros!” parece positivo. Pero en realidad, ¿qué es la inclusión? Si me inclino sobre un objeto, me doy cuenta de que tiene límites. Una pintura en un museo tiene un marco. Si explico que para ser más inclusivo, expandiré los límites de este objeto, después de cierta etapa, el objeto desaparecerá, porque ya no significará nada. Explicamos que el arte estaba en todas partes, que podía ser todo, para ser “inclusivo”. Como resultado, ya no hay arte en ninguna parte. La inclusión es, por tanto, una destrucción.
    Es esta paradoja lo que no logran comprender. Los límites, las restricciones, el interior y el exterior definen una cosa. Sin esto, hemos disuelto el objeto de estudio.
    Otro ejemplo: la sigla LGBTQIA+ sigue recibiendo nuevas letras, por “inclusión”. Por lo tanto, ningún recién llegado puede ser rechazado. De ahora en adelante, ¿qué puede representar todavía este acrónimo? Lo mismo ocurre con la bandera LGBT. La bandera LGBT tradicional ya está obsoleta. Se han integrado los colores de ‘Black Lives Matter’, pero también los colores de las personas ‘trans’ y “no binarias”. Así que tienes casi todos los colores y todas las formas de esta bandera que, a la postre, esta es la lógica final de la autodestrucción, ya no significa nada.

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