Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

18 de novembre de 2019
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La llibertat d’expressió a les universitats franceses amenaçada pels nous totalitarismes

El proppassat 13 d’aqueix mes Le Figaro publicava un manifest signat per un centenar llarg d’intel·lectuals per tal de protegir la llibertat d’expressió a les universitats franceses atès el creixent nombre d’actes acadèmics que han estat suspesos per pressions de col·lectius que diuen obrar en pro de causes aparentment nobles (antiracistes, propalestins, profeministes..) que es creuen amb el dret de prohibir la dels que no pensen com ells, una actitud que també es comença a veure a les universitats catalanes :

Plusieurs événements récents démontrent que la liberté d’expression et de communication est entravée dans les universités françaises. Ces derniers mois, pas moins de cinq manifestations ont été annulées par des universités suite à des menaces émanant de groupes de pression divers et d’organisations d’extrême gauche. À chaque fois, les organisateurs ont renoncé au prétexte qu’ils ne seraient pas en mesure d’assurer la sécurité des participants et du public.

En janvier, la conférence sur la ruralité du député Jean Lassalle, à l’université de Lille, a été annulée sous la pression d’associations féministes et de SUD Solidaires, qui lui contestaient la faculté de parler en public à cause de son comportement jugé sexiste. À la Sorbonne, la représentation de la pièce Les Suppliantes d’Eschyle a été annulée en mars après l’appel au boycott d’associations dites antiracistes qui reprochaient à son metteur en scène d’avoir grimé les comédiens en personnes noires. Un mois plus tard, la conférence d’Alain Finkielkraut à Sciences Po a échappé de justesse à la censure après les menaces d’un groupuscule dénommé «Sciences Po en Lutte-Institut Clément Méric».

Voilà peu, la formation consacrée aux signaux de la radicalisation, dispensée par Mohamed Sifaoui à l’université Paris-I, a été annulée à la suite des critiques proférées par des associations islamistes selon lesquelles l’essayiste «stigmatise les musulmans». Et tout récemment, l’université de Bordeaux Montaigne a renoncé à la tenue de la conférence de la philosophe Sylviane Agacinski, opposée à la PMA pour toutes et à la GPA, à la suite d’un communiqué de plusieurs associations féministes et LGBT qui annonce que tout sera mis en œuvre pour que la conférence n’ait pas lieu.

Chaque fois que les universités cèdent à ces menaces, elles se déshonorent et trahissent leur mission. En effet, leur rôle est d’offrir un espace de confrontation des idées qui favorise la réflexion et non un espace où le conformisme intellectuel s’impose en maître. Elles doivent également favoriser l’émergence de l’esprit critique, qui suppose toujours d’analyser toutes les données d’un débat pour se forger ses propres convictions. C’est cet esprit critique qui permet de résister au dogmatisme, ce cancer de la pensée qui empêche toute découverte et asservit l’homme.

Les présidents d’universités peuvent et doivent assurer la tenue et la sécurité de ces conférences, en faisant, le cas échéant, appel aux forces de l’ordre. Nous ne pouvons pas accepter que nos universités cèdent plus longtemps, par lâcheté, à ce chantage idéologique et ces menaces liberticides. La liberté d’expression doit être garantie et défendue par les présidents d’université, quitte à mobiliser les moyens dont ils disposent pour en assurer le respect. Forts de leur pouvoir de police, ils peuvent et doivent assurer la tenue et la sécurité de ces conférences, en faisant, le cas échéant, appel aux forces de l’ordre. Les universités françaises doivent rester le lieu privilégié de l’échange des idées, des connaissances, des questions, dont surgit, parfois, le génie humain.

Dos dies després, el 15, un estudiant de Dret, Alban Guyomarc’h, hi publicava un article punyent: “Comment les amis de la diversité peuvent-ils haïr autant la diversité des idées?”.

Post Scriptum, 30 de setembre del 2020.

Wally Bordas publicava el 29 de juliol d’enguany aqueix punyent testimoni al suplement pels estudiants del diari Le Figaro: Censure, menaces, violences: la difficile liberté d’expression dans les universités françaises. L’assagista Anne-Sophie Chazaud analitzava aqueix fenomen en un article publicat fa quatre dies a Le Figaro: «La censure est désormais un moyen d’action militant assumé»: “La censure est désormais un moyen d’action militant assumé, induisant le mécanisme redoutable de l’autocensure, pernicieux et profondément nuisible à la création.”

Post Scriptum, 28 d’octubre del 2020.

Fa sis dies Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, dénonce “l’islamo-gauchisme” qui “fait des ravages à l’université”. Ahir, al seu torn Joseph Gallard, que fou membre de l’equip gestor de la Universitat de Niça afirma: «L’université n’est plus, hélas, le sanctuaire de la liberté d’expression».

Post Scriptum, 19 de novembre del 2020.

“En offrant un refuge aux thèses racialistes de la mouvance post-coloniale, le monde universitaire héberge en son sein des courants intellectuels qui ne peuvent conduire qu’à une brutalisation des rapports sociaux,” estima Renée Fregosi en aqueix article publicat fa tres dies a Le Figaro.

Post Scriptum, 18 de febrer del 2021.

Mentre que per Le Monde, « Islamo-gauchisme » : un terme sans « aucune réalité scientifique » selon le CNRS, Frédérique Vidal sous pression. La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche est critiquée jusqu’au sein de la majorité pour s’être trompée de priorité en demandant au CNRS une enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université. Per Le Figaro, via Isabelle Barbéris, maître de conférences en arts de la scène, cette position est révélatrice de la complaisance de certains chercheurs envers les idéologies de «race» et de «genre» qui se répandent dans le milieu universitaire: «Les discours racialistes et identitaires deviennent institutionnels».

Post Scriptum, 14 de març del 2021.

Per l’antic president del Comité Laïcité République, el terme islamofòbia és emprat per interdir tota crítica envers l’islam i ha fet forat a les universitats franceses, segons explica en aqueix article publicat abans d’ahir a Le Figaro: «Le mot “islamophobie” est un missile stratégique à têtes multiples dans les mains des ennemis de la République».

Post Scriptum, 29 de desembre del 2021.

Klaus Kinzler, professor de SPO-Grenoble ha estat separat disciplinàriament per les autoritats universitàris després de ser acusat d’islamòfob a les xarexes socials per una colla d’estudiants. Ho explica JForum el proppassat 22 d’aqueix mes: “L’islamo-gauchisme de Sciences Po, la partie émergée de l’iceberg.” El greu és que, a més, el minsitre d’Educació ho ha qualificat com un error de procediment, mentre que per Richard Malka des de l’Express alerta: “La suspension du prof de l’IEP Grenoble est une injonction à courber l’échine. Pour le célèbre avocat de Charlie Hebdo et de Mila, la suspension de ce professeur d’allemand à Sciences Po Grenoble est une affaire cruciale pour l’avenir.

Post Scriptum, 6 d’octubre del 2023.

Avui, a Le  Figaro, Emmanuelle Hénin denuncia l’hegemonia del wokisme : «La liberté académique, victime collatérale de l’idéologie à l’université».

Post Scriptum, 11 d’octubre del 2023.

Ahir, a Le Figaro: «Les réactions après l’attaque contre Israël confirment l’emprise de l’islamo-gauchisme à l’université». Pour le directeur du CERU Olivier Vial, l’attaque du Hamas de samedi dernier met en lumière la montée de l’islamo-gauchisme à l’université. Retraçant la genèse de cette alliance entre gauche radicale et islamisme, il s’inquiète de l’essor de ces mouvements radicaux.

Post Scriptum, 18 de novembre del 2023.

Ahir, a Le Figaro, «Mort aux Juifs»: à la fac de Nanterre, l’antisémitisme prospère.”

Post Scriptum, 13 de març del 2024.

Avui, a Le Figaro: «L’antisémitisme n’a pas sa place dans notre école»: la lettre ouverte d’étudiants de Sciences Po”. Après qu’une étudiante s’est vue refuser l’entrée de l’amphithéâtre principal aux cris de «c’est une sioniste», plusieurs élèves de Sciences Po adressent une lettre ouverte à l’institution pour lui demander de prendre des mesures fortes face aux «dérives» constatées dans cette école.

Lino Castex, Théa Augoula, Emma Dez et Victor Galmel sont étudiants en master à Sciences Po.

À la direction provisoire de Sciences Po, à notre chère institution,

Non, Sciences Po n’a pas le visage que quelques-uns ont voulu lui donner ce mardi après-midi.

Des vidéos et des témoignages exposent la gravité des actes et des propos qui ont été tenus dans le cœur même de notre université. On y entend cette phrase douloureuse «Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste». Ne la laissez pas rentrer. C’est une sioniste. Ne la laissez pas rentrer. C’est une sioniste.

Rien dans ces mots ne mérite sa place dans notre école. Aucun lieu de notre démocratie ne devrait les accepter. Ces paroles sont la preuve d’une faillite absolue. Le sens même de notre institution et de notre engagement en tant qu’étudiants s’est ébréché et dans cet interstice qui s’est ouvert depuis le 7 octobre nous ne voulons plus laisser passer aucun monstre. Ces mots vont à l’encontre de qui nous sommes.

Le départ précipité de notre (ex)directeur ne doit pas faire oublier le devoir de l’institution vis-à-vis de notre communauté étudiante. Nos noms ne doivent plus jamais être associés à de tels propos et ceux qui les ont proférés n’ont pas leur place parmi nous. Dire «ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste», c’est reproduire ce contre quoi Miguel Unamuno s’était levé. L’université doit rester un temple de l’intelligence et ceux qui veulent y convaincre doivent savoir y persuader «par la raison et le droit» et par aucun autre moyen. Refuser la présence d’une étudiante parce qu’elle ressemble trop à une juive et que cette apparence est immédiatement décriée pour «sionisme» n’est pas « convaincre » mais humilier, discriminer, briser. L’ombre de l’antisémitisme doit nous obliger plus que tout à une prudence absolue et à la plus grande des méfiances face à de tels agissements.

Parce que nous sommes étudiants à Sciences Po, nous avons le devoir absolu de cultiver une certaine éthique de la discussion. Dans cet espace ouvert sur nous-mêmes et ouvert sur le monde, il n’y a pas de place pour les dogmatiques et les autoritaires. Aucun ne peut être ostracisé parce que juif. Aucun ne peut être mis dehors parce qu’arabe, femme ou homosexuel. Le débat est notre raison d’être et le savoir le moyen «d’élever des défenses contre les sauvages du présent et les barbares de l’avenir» (Ernest Vinet à Émile Boutmy). Attention, le recul critique n’est pas la froideur rationnelle. Nous pouvons être portés par la blessure affective dans nos discussions et ressentir un émoi conscient des actes terroristes du Hamas et des répliques illégales de Netanyahou, mais, jamais, il ne peut être permis de céder à la haine ou au racisme. Jamais l’exclusion. Jamais la tyrannie intellectuelle.

Faites-vous les porteurs de cette parole que nous savons majoritaire. Vivre et étudier à Sciences Po suppose tout ce que ces injures nient. La discussion, la tolérance, l’esprit critique et le discours à toute heure sont portés par chacun d’entre nous. Les portes toujours ouvertes pour recevoir des étudiants prêts à discuter. Le devoir de mémoire et la critique de l’actualité y côtoient les engagements théoriques et politiques. Il doit être possible d’y défendre la reconnaissance d’un État palestinien et d’y faire vivre le souvenir des assassinés, parce que juifs, parce que pris dans une guerre fratricide, parce qu’otage du Hamas, parce qu’habitant de Gaza. Le recul critique n’est pas la négation des engagements mais la prudence humaniste. Gageons qu’à l’avenir, les ambigus et les violents n’assombriront plus l’atmosphère de notre belle institution d’une ombre antisémite à peine voilée.

Cette lettre ouverte à l’institution reprend en substance les éléments que nous avons envoyés à la direction dans la foulée des évènements de mardi. Ces remarques sont le fruit de discussions spontanées entre étudiants de Sciences Po, animés par le souci du débat et de la discussion et profondément attristés par les dérives haineuses d’une poignée d’entre nous. Nous prions la direction provisoire de prendre les mesures nécessaires pour que notre école demeure fidèle à sa raison d’être.

 

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