Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

8 de juny de 2024
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Quebec: “La communauté universitaire montréalaise réagit. Pour un campus universitaire éclairé”

A les universitats occidentals han fet cau les ideologies totalitàries, especialment l’antisemitisme i el propalestinisme foll, escenificant una mena d’intifada dels ignorants atiada en bona part per professors que veuen en aqueixa tràgica mascarada el reveival de les seves veleïtats revolucionàries de joventut. Les universitats catalanes, amb l’honorsa excepció de la de Lleida, s’han afegit miserablement a la campanya d’odi contra Israel.

La resposta dins de l’ambit acadèmic comença a organitzar-se a França, Espanya i ara al Quebec. Dissortadament encara no a Catalunya. Reprodueixo de The Times of Israel, per si serveix d’estímul, la Déclaration de mission du Réseau académique montréalais contre l’antisémitisme (RAMCA) :

Le Réseau Académique Montréalais Contre l’Antisémitisme s’engage à lutter contre l’antisémitisme[1] sous toutes ses formes dans les établissements académiques du Québec. Le RAMCA valorise l’éducation et la sensibilisation comme principaux moyens de répondre à la désinformation et à la haine anti-juive. De plus, RAMCA offre un soutien social aux membres juifs des institutions académiques par le biais de mentorat et de mise en relation.

Dans diverses universités, des manifestations contre Israël ont eu lieu, mettant souvent en lumière une inquiétante propagande antisémite dissimulée derrière des critiques anti-israéliennes. L’objectif de ce document est d’aborder et de rectifier les fausses perceptions propagées par ces manifestations.

Partie I : Contexte

1. Les liens entre les Juifs et la terre d’Israël préexistent à la formation de l’État moderne en 1948. Les découvertes archéologiques et les monuments attestent d’un riche héritage vieux de plus de 3 000 ans, comprenant notamment les textes bibliques et les manuscrits de la mer Morte.

Depuis le 13e siècle avant notre ère, des communautés juives ont résidé en Terre sainte. Malgré les divers empires qui ont dominé la région au fil de l’histoire, tels que les Perses, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Ottomans et les Britanniques, la présence juive y est demeurée constante. Malgré les périodes d’exil, le peuple juif a maintenu des liens avec la terre de ses ancêtres, formant ainsi une lignée ininterrompue qui s’étend sur des millénaires. De ce fait, les Juifs peuvent être considérés comme les autochtones par excellence d’Israël.

2. Tout au long des siècles, l’aspiration à une patrie juive a persisté, illustrée par des pratiques culturelles telles que la prière de la Pâque pour « l’année prochaine à Jérusalem ». Cette aspiration a trouvé une expression tangible dans les migrations juives tout au long des siècles et dans l’immigration juive massive de la seconde partie du XIXe siècle.

Des vagues de pionniers ont entrepris la tâche ardue de récupérer et de cultiver la terre, transformant les marécages infestés de malaria en sol fertile et faisant fleurir le désert. Toutes ces terres ont été achetées à leurs propriétaires légitimes et n’ont pas été prises de force.

3. Après la Première Guerre mondiale, le contrôle du Moyen-Orient est passé sous l’administration de la France et de la Grande-Bretagne. Durant cette période, les dirigeants arabes, principalement représentés par le roi Faysal d’Arabie Saoudite, ont donné leur approbation à la déclaration Balfour du gouvernement britannique concernant la création d’un foyer juif, laquelle a ensuite été entérinée par la Société des Nations.

Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le terme « Palestiniens » faisait principalement référence aux habitants juifs de la région, qui avaient une identité distincte, incluant un drapeau juif comme symbole.

4. Les lendemains de la Seconde Guerre mondiale ont marqué un tournant dans la transition de nombreuses régions d’un régime impérial à un État-nation. Au Moyen-Orient, cette période a été marquée par des bouleversements et des mouvements importants motivés par des considérations ethniques. Des pays comme la Jordanie et l’Irak sont apparus au cours de cette transition, reflétant une tendance plus large à la construction de nations dans le sillage du déclin du colonialisme.

Le Moyen-Orient, en particulier, est devenu un centre de réalignement politique, avec des frontières redessinées et de nouveaux gouvernements établis, façonnant le paysage géopolitique de la région dans l’après-guerre.

5. Les Nations unies ont proposé le plan de partage de 1947 dans le but de promouvoir la coexistence entre Juifs et Arabes dans la région. Ce plan prévoyait la création d’États indépendants pour les deux communautés. Bien que les dirigeants juifs aient accepté la proposition, les dirigeants arabes l’ont rejetée.

Par la suite, une coalition de cinq États arabes a lancé une attaque contre l’État d’Israël nouvellement proclamé lors de la guerre d’indépendance de 1948.

6. L’Holocauste, qui s’est déroulé de 1939 à 1945, a mis en lumière le besoin urgent d’un refuge pour le peuple juif. Le mufti de Jérusalem a coopéré avec l’Allemagne nazie, entravant les efforts de sauvetage des Juifs cherchant refuge dans leur patrie, contribuant ainsi à la tragédie de l’Holocauste.

Les Juifs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont cherché refuge en Israël en réponse aux persécutions, contribuant de manière significative aux efforts et aux aspirations du nouveau pays.

Partie II : Repères historiques

À la suite de la guerre défensive de 1967, Israël a pris le contrôle du Sinaï, de la Cisjordanie, de Gaza et du plateau du Golan. Toutefois, le Sinaï a été restitué à l’Égypte dans le cadre du traité de paix conclu entre l’Égypte et Israël en 1979.

En 1988, la Jordanie a officiellement renoncé à ses revendications sur la Cisjordanie, qu’elle occupait depuis 1948. Plus tard, en 1994, la Jordanie a signé un traité de paix avec Israël.

Gaza a été évacuée par Israël en 2005 et le parti radical du Hamas y gouverne depuis 2007.

De nombreux conflits ont opposé Israël à divers groupes militants au Liban, notamment le groupe chiite Hezbollah, qui continue de recevoir un appui important et des armes de la part de l’Iran.

Il y a effectivement eu de nombreuses tentatives de négociations de paix entre Israël et les Palestiniens, dont la conférence de Madrid, les accords d’Oslo, les mémorandums de Wye River et de Sharm el-Sheikh, le sommet de Camp David, les efforts du Quartet et le sommet d’Aqaba. Malheureusement, bon nombre de ces initiatives n’ont pas abouti à des accords de paix durables.

Par exemple, la proposition de deux États lors du sommet de Tabba a été rejetée par les dirigeants palestiniens et a été suivie d’une vague d’attentats suicides. De même, une autre proposition de deux États a également été rejetée par la partie palestinienne en 2008.

Partie III : Le problème des réfugiés et l’UNRWA

Que l’on vienne en aide aux populations civiles est louable. Or l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) n’en est pas à son premier rappel à l’ordre alors que ses écoles portent le nom d’assassins-suicide, que l’incitation à la haine est permanente en plus du fait que le sous-sol de son centre administratif soit le quartier général souterrain du Hamas.

Mais il y a plus. En effet, l’UNRWA, une agence des Nations unies, se consacre exclusivement aux réfugiés palestiniens, sans inclure les réfugiés juifs de la guerre de 1948.

Ces réfugiés palestiniens maintiennent leur statut de génération en génération, une particularité absente pour plus de 100 millions d’autres réfugiés pris en charge par l’UNHCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés).

Cette disparité soulève des questions sur la perpétuation du problème des réfugiés par l’UNRWA, tandis que les pays du Moyen-Orient, riches en ressources, laissent aux pays occidentaux la responsabilité de résoudre cette question.

Mais à voir les centaines de kilomètres fortifiés construits par le Hamas et la quantité de missiles et d’armements qui y a été acheminée, il est pertinent de se demander qui profite de l’aide internationale à Gaza. L’UNRWA n’est pas le meilleur outil pour venir en aide aux conditions de vie déplorables des Palestiniens.

Quant aux Nations unies, elles sont trop occupées à adopter des résolutions sur les réfugiés palestiniens, 215 à ce jour, et aucune sur les réfugiés juifs des pays arabes, bien plus nombreux.

Partie IV : Remettre les pendules à l’heure – démentir les mensonges

1. Les Israéliens sont des colonialistes blancs ?

La population israélienne est diversifiée et se compose de Juifs de différentes races et nationalités. Une part importante, de l’ordre de 40 à 45 %, trouve ses origines dans des pays arabes et nord-africains tels que le Yémen, le Maroc, l’Algérie, la Syrie et l’Irak.

Un grand nombre de ces personnes, soit environ 900 000 Juifs, ont fui les persécutions et la discrimination dans leur pays d’origine et ont trouvé refuge en Israël. La plupart ont dû laisser derrière eux leurs maisons et leurs biens, ce qui a profité à la population locale.

2. Israël, un État d’Apartheid ?

Israël s’enorgueillit d’être un État démocratique dynamique où tous les citoyens, indépendamment de leur appartenance ethnique ou de leurs antécédents, jouissent de l’égalité des droits, des chances et des protections juridiques. Les Arabes israéliens font partie intégrante de la société israélienne et participent activement à divers aspects de la vie civique. Ils ont le droit de voter, de travailler, de vivre, d’étudier et de servir dans des institutions telles que la Cour suprême, l’armée et le gouvernement, aux côtés de leurs homologues juifs. Cette inclusion reflète l’engagement d’Israël à promouvoir une société pluraliste et diversifiée, fondée sur les principes d’égalité et de démocratie.

3. À propos de l’occupation

La population palestinienne vivant en Cisjordanie et à Gaza souffre de l’occupation du Fatah et du Hamas qui limitent leurs libertés. Le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par de nombreux pays et organisations internationales, dont les États-Unis, l’Union européenne, Israël et d’autres.

Avant les événements du 7 octobre, des centaines de milliers de Palestiniens travaillaient en Israël, ce qui souligne l’interdépendance économique entre Israéliens et Palestiniens.

Dans la partie de la Cisjordanie contrôlée par Israël, il y a des colonies, et bien qu’une petite minorité de leurs résidents puisse avoir des opinions radicales, il est essentiel de reconnaître que tous les résidents ne partagent pas ces sentiments.

4. Gaza est-elle boycottée par Israël ?

Si Israël a été critiqué pour les restrictions qu’il impose à Gaza, il est vrai que l’Égypte contrôle également l’accès au territoire par sa frontière avec Gaza. Les préoccupations de l’Égypte en matière de sécurité et d’infiltration potentielle d’individus affiliés à des groupes tels que les Frères Musulmans jouent un rôle important dans sa politique à l’égard de Gaza.

Israël et l’Égypte ont tous deux la responsabilité d’assurer le bien-être de la population de Gaza tout en répondant aux préoccupations légitimes en matière de sécurité.

Questions spécifiques au conflit du 7 octobre

5. Pourquoi Israël mène-t-il une opération militaire à Gaza ?

Le 7 octobre, des terroristes du Hamas ont franchi la barrière de sécurité entre Israël et Gaza, tué sans discrimination plus de 1 200 personnes et enlevé 254 autres, dont plus de 100 sont toujours en captivité. Israël a lancé une opération défensive à Gaza afin d’éliminer le Hamas et de détruire son infrastructure militaire pour l’empêcher de représenter à nouveau une telle menace.

6. Y a-t-il un génocide à Gaza ?

Non. Il s’agit d’une crise humanitaire, mais pas d’un génocide. La définition du génocide est l’intention d’éliminer un groupe particulier sur la base de l’ethnie, de la religion ou de la race. Il s’agit d’une guerre et, comme dans toutes les guerres, il y a des victimes civiles.

Les forces de défense israéliennes tentent également de minimiser le nombre de victimes lorsqu’elles le peuvent, en avertissant des interventions militaires pour l’évacuation, laquelle devient plus complexe lorsque les militants du Hamas s’emparent de zones résidentielles et civiles.

Le 7 octobre est en soi un parfait exemple de génocide ! Bien que le Hamas n’ait pas réussi à tuer autant de Juifs qu’il l’aurait souhaité, c’était son objectif déclaré, tant dans sa charte fondatrice que dans les déclarations qu’il a faites dans les médias depuis sa création et, à nouveau, depuis le 7 octobre. Le Hamas a déclaré qu’il prévoyait de commettre le 7 octobre encore et encore.

Il est essentiel de comprendre que le nombre « disproportionné » de morts du côté palestinien ne peut être assimilé à un génocide. Les victimes civiles sont recensées par le ministère de la Santé de Gaza (GMOH), qui n’est qu’un bras armé du Hamas. Les chiffres ne sont donc pas fiables.

D’autre part, le Hamas éduque ses enfants pour qu’ils deviennent des kamikazes. Un autre facteur de complication est le fait que de nombreux civils pourraient potentiellement porter des bombes de type gilet-suicide.

D’un point de vue pratique, le nombre moins élevé de victimes parmi les Israéliens est le résultat des efforts concertés d’Israël pour protéger ses civils. Le pays utilise des systèmes de défense aérienne avancés tels que le Dôme de fer, qui intercepte les roquettes en approche, et met en place des systèmes d’alerte pour prévenir les citoyens d’attaques imminentes. En outre, Israël impose la construction d’abris et de salles de sécurité dans les maisons, les écoles et les entreprises afin d’assurer une protection en cas de conflit. Ces mesures visent à minimiser les pertes civiles et à assurer la sécurité des citoyens israéliens face aux menaces permanentes de groupes militants comme le Hamas.

Le Hamas a effectué son stockage de munitions au sein d’institutions civiles telles que des écoles et des hôpitaux, les utilisant comme boucliers humains. Il a en effet beaucoup investi dans la construction de tunnels fortifiés et le stockage de missiles plutôt que dans des infrastructures civiles telles que des abris. Cette priorité souligne le fait que le groupe privilégie ses capacités militaires au détriment du bien-être et de la sécurité de la population civile de Gaza. Ces tunnels et ces missiles sont souvent utilisés à des fins offensives, ce qui constitue une menace importante pour Israël.

7. Israël bloque-t-il l’aide humanitaire à Gaza?

Israël a considérablement augmenté le flux d’aide humanitaire vers Gaza au cours des derniers mois. Cependant, il y a d’énormes retards dans la distribution de la part de l’ONU et des agences d’aide en raison des vols réguliers des envois par le Hamas. De même, comme des armes sont souvent introduites clandestinement avec l’aide humanitaire, tous les envois doivent être vérifiés, ce qui contribue aux retards de distribution.

8. Pourquoi cette obsession pour Israël ?

Des régions telles que la Bosnie, la Croatie, la Tchétchénie, le Tadjikistan, le Cachemire, le Timor oriental, le Liban, la Syrie et le Soudan ont été le théâtre de violences dévastatrices qui ont coûté la vie à des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes : 50 000 à 200 000 en Bosnie, 50 000 en Croatie, 30 à 50 000 en Tchétchénie, 100 000 au Tadjikistan, 20 000 au Cachemire, 200 000 au Timor oriental, 100 000 dans la guerre civile au Liban, près d’un demi-million en Syrie et un demi-million à 2 millions au Soudan.

La guerre Irak-Iran a fait près d’un million de morts. Le massacre des Kurdes irakiens sous le président Saddam Hussein a fait près de 100 000 victimes kurdes. L’invasion du Koweït par l’Irak a fait 50 000 morts. Les troupes jordaniennes ont tué près de 20 000 Palestiniens lorsque l’OLP a tenté de faire la loi. La répression du gouvernement syrien contre ses propres citoyens extrémistes à Hama a fait 25 000 morts. En Algérie, la guerre civile a fait plus de 150 000 morts. La liste est encore longue…

Présentement, les Soudanais, les Afghans, les Yéménites et les Rohingyas souffrent de la guerre et de la famine. Et les médias ne s’en préoccupent guère. Selon l’UNICEF, un enfant yéménite meurt de faim toutes les dix minutes.

Les réjouissances des Gazaouis et leur maltraitance des otages israéliens, comme les manifestations de joie de certains milieux étudiants au spectacle des Juifs massacrés, ou les menaces proférées envers les étudiants juifs sur les campus ont révélé un autre visage, celui de l’antisémitisme arabe et pas seulement arabe.

Ces manifestations révèlent un profond courant d’antisémitisme sous la façade de la rhétorique anti-israélienne. L’Occident a été surpris par les célébrations pro-Hamas immédiatement après avoir appris la sauvagerie anti-israélienne dans la pure tradition de l’État Islamique. Or, célébrer la barbarie, c’est l’inviter à s’enraciner dans le pays d’accueil.

La critique d’Israël, comme celle de tout autre pays, doit être fondée sur des faits et un contexte. Bien qu’Israël ait été confronté à de nombreux défis, notamment des menaces pour sa sécurité et des conflits, il est également essentiel de reconnaître que la désinformation et les récits tendancieux peuvent déformer la vérité et perpétuer les malentendus. Il est donc essentiel de rechercher des sources d’information fiables et de s’engager dans des discussions éclairées afin de comprendre pleinement les complexités de la situation. La vérité prévaudra.

9. Qu’en est-il de l’avenir ?

Pour trouver une solution durable au conflit, il faut s’attaquer aux causes profondes de la violence et favoriser un dialogue et une coopération authentiques entre toutes les parties concernées.

L’enseignement de la haine doit cesser. La perpétuation de la haine par le biais de l’éducation ou de tout autre moyen constitue un obstacle important à la réalisation de la solution à deux États.

La solution des deux États reste un cadre viable pour résoudre le conflit israélo-palestinien, mais elle exige un véritable engagement de la part de toutes les parties à négocier de bonne foi, à mettre fin à l’incitation à la violence et à promouvoir une culture de la paix et de la coexistence. Ce n’est qu’à cette condition que la solution des deux États pourra devenir une réalité tangible.

Post Scriptum, 23 de juny del 2024.

David Bensoussan, professor universitari al Quebec explica abans d’ahir la situació:  “L’un des joyaux universitaires de Montréal est en danger“.

Une université est régie par des codes moraux, éthiques et légaux. Sur ces trois plans, l’université McGill échoue. La direction a perdu le contrôle de la situation. Les étudiants, qu’ils soient juifs ou non, sont harcelés, intimidés et exclus des activités de loisirs ou de sports par des militants fanatisés. Ces derniers suivent uniquement leurs propres diktats. On a l’impression de revivre les années 30.

De nombreux professeurs et étudiants évitent le campus et se contentent de suivre les cours en ligne. La direction de l’université tergiverse, la police refuse d’intervenir, et la mairesse de Montréal se cache derrière un principe de liberté d’expression qui a perdu son sens. Déjà, des congressistes annulent leur participation à des conférences pour des raisons de sécurité, ou se contentent de se connecter en ligne. Selon le quotidien The Gazette, près de 58 sociétés savantes telles que la Société canadienne pour l’étude de l’éducation et l’Association canadienne de sociologie ont déplacé leurs congrès ou ont décidé d’opérer en ligne.

Le réseau académique de Montréal a publié un document pour rectifier les faussetés propagées par les manifestants. Cependant, un travail aussi minutieux et consciencieux ne résonne pas autant que des slogans scandés. L’honorable Jacques Saada, ancien ministre du Gouvernement canadien, s’est exprimé ainsi : « Nous vivons dans un monde à l’envers. Un monde devenu fou. Un monde qui désormais échappe à toute vérité. À toute logique. Un monde qui ignore l’Histoire et qui s’en vante. Un monde où des professeurs d’université traitent leurs étudiantes juives de prostituées. Un monde où un imam autoproclamé, du haut d’une tribune à la Place des Arts, en appelle à l’élimination des Juifs, et où il est applaudi par des milliers de personnes. Le symbole est puissant.

Au quartier des Spectacles, haut lieu de la culture québécoise, de sa richesse et de ses ouvertures à l’universalité, on invite au génocide et à l’obscurantisme. Un monde où l’on tire sur nos écoles et où on désacralise nos synagogues. Où dans nos rues, on en appelle à égorger les Juifs ou à les renvoyer aux camps de la mort. Un monde où on intimide les familles de nos dirigeants.

Un monde où physiquement on crache au visage de l’autorité. Un monde où on nous prive d’accès à nos institutions. Un monde où de grands courageux se cachent derrière l’anonymat des médias sociaux pour menacer de viol, de torture et de mort. Tout cela en toute impunité. Un monde où l’on déloge des sans-abris de leurs campements de fortune, mais où on se montre timide à déloger des protestataires qui agissent en toute illégalité sur nos campus, souvent menés par des agitateurs professionnels qui ne sont même pas étudiants…

Tout cela sous nos yeux, ici même, à Montréal, la deuxième métropole francophone au monde, dont on avait l’espoir, ou l’illusion, qu’elle serait épargnée des affres du racisme et de l’antisémitisme dont l’Europe est affligée. »

Il devient de plus en plus évident que nous assistons à une prise de contrôle bien orchestrée qui, à force de slogans injurieux, de propagande haineuse et de mensonges, donne l’impression de vivre l’agenda des régimes autoritaires d’Alger ou de Téhéran. Nous sommes très éloignés d’un dialogue respectueux et responsable capable de rapprocher les esprits.

Le public canadien n’est pas habitué à entendre des slogans hurlés, et les médias tentent de rationaliser l’incohérent, inconscients que les libertés démocratiques sont abusées dans le but de détruire la démocratie. Si les autorités gouvernementales, municipales et universitaires ne mettent pas fin à cette situation, nous risquons de devenir témoins de la mise en bière de la qualité de l’éducation et de la recherche universitaires à Montréal.

Post Scriptum, 13 de juliol del 2024.

Article col·lectiu publicat avui al periòdic Le Devoir: “En notre nom, un message des étudiants juifs des universités du Québec”.

Depuis l’émergence de campements propalestiniens sur des campus universitaires du monde entier, nous, étudiants juifs québécois, avons subi de la discrimination, de l’intimidation et de la haine. Nombreux sont ceux qui parlent en notre nom depuis le 7 octobre. Certains minimisent l’antisémitisme que nous vivons collectivement. Nous, les étudiants, souhaitons plus que tout vivre une expérience universitaire gratifiante. Malheureusement, ceux qui tentent de discréditer notre vécu nous ont contraints à nous engager à défendre publiquement notre identité juive. Par cette lettre ouverte, nous voulons parler en notre nom.

Nous croyons fermement au sionisme, au droit du peuple juif à l’autodétermination sur sa terre ancestrale, en tant que principe fondamental de notre identité juive. Le judaïsme ne peut être séparé d’Israël ; nos textes religieux regorgent de références à Israël, à Sion et à Jérusalem. On trouve en Israël de multiples vestiges archéologiques témoignant d’une présence juive depuis des millénaires. Le peuple juif exilé rêvait pendant deux millénaires de retourner sur sa terre — la Judée, d’où nous tirons notre nom, « Juifs ».

Nos expériences au Québec au cours des neuf derniers mois sont un rappel douloureux des expériences de nos ancêtres. Beaucoup d’entre nous ont grandi en écoutant les histoires de camps d’épuration ethnique de nos grands-parents. Ces événements se sont produits en raison de l’antisémitisme, qui, à chaque génération, a rendu les Juifs faussement coupables des maux de la société. En Rome chrétienne, nous étions les meurtriers de Jésus-Christ. En Europe, nous avons été accusés de vouloir dominer le monde, que ce soit en tant que communistes ou en tant que capitalistes. Le nazisme nous percevait comme une race inférieure. En Iran et dans le monde arabe, nous avons fait l’objet d’un nettoyage ethnique. C’est au travers de cette haine récurrente que 6 millions de nos ancêtres ont perdu la vie lors de l’Holocauste et que 800 000 Juifs furent expulsés du Maghreb et du Moyen-Orient.

Présentement, on nous accuse à tort de colonialisme et de pratiquer l’apartheid, on tente de réécrire l’histoire et d’effacer notre lien avec notre terre ancestrale. On nous déshumanise et on discrédite notre ethnie. Loin d’être un « État colonisateur blanc », Israël abrite des Juifs mizrachis, ashkénazes, séfarades et éthiopiens. Également, on dénombre des millions d’Israéliens arabes, dont plus de 1,7 million de musulmans ainsi des centaines de milliers de chrétiens et de Druzes.

Nous avons été horrifiés de voir qu’au lendemain de l’attaque terroriste sans précédent du Hamas, des organisations étudiantes ont célébré ces meurtres, ces décapitations, ces viols et ces prises d’otages en les qualifiant de résistance, alors que les cadavres de nos proches n’avaient pas encore été enterrés. Nous avons été épouvantés par les slogans haineux des manifestants, qui parlent de « résister par tous les moyens nécessaires », et qui appellent à « l’Intifada [une référence à deux vagues de violence terroriste qui ont entraîné la mort de milliers d’Israéliens] jusqu’à la victoire ».

Nous nous sommes sentis impuissants lorsque nous avons vu des militants propalestiniens prendre possession d’un bâtiment administratif universitaire. Ces mêmes agitateurs ont suspendu une effigie du premier ministre israélien portant un noeud coulant, habillé en uniforme de prisonnier d’Auschwitz. Ils ont organisé un « camp d’été de la jeunesse révolutionnaire », publicisé avec des images de tireurs masqués. Quand est-ce que cette inversion morale se terminera, alors que le chef suprême iranien félicite ces étudiants de nos campus ?

Il y a un silence malheureusement familier qui entoure ces événements. On nous dit que c’est de l’antisionisme et pas de l’antisémitisme. Comment expliquer alors que nos écoles et nos lieux de culte soient la cible d’attaques ?

Notre amour pour Israël ne veut pas dire conformisme politique aveugle. Au contraire, notre amour et notre engagement envers Israël nous poussent à critiquer son gouvernement quand c’est nécessaire.

Nous venons tous d’un lieu d’amour et d’aspiration à un avenir meilleur pour les Israéliens ainsi que pour les Palestiniens. Il y a eu trop de souffrance et de sang versé. Les Israéliens, au même titre que les Palestiniens, méritent de vivre en sécurité, librement et dignement. La haine et les appels à la destruction d’un peuple ne contribueront jamais à ces objectifs.

Nos ancêtres, dont beaucoup ont fui à cause de persécutions, se sont installés au Québec, où ils ont trouvé une société accueillante. Ici, nous avons eu l’occasion de nous intégrer et de contribuer à la société dans son ensemble. René Lévesque a fait preuve d’un engagement inébranlable en faveur d’une société québécoise culturellement diversifiée et tolérante, libérée du fléau de l’antisémitisme. Ce climat de confiance a permis l’émergence de célébrités culturelles québécoises issues de la communauté juive, comme Leonard Cohen. Ce dont nous sommes témoins depuis le 7 octobre va à l’encontre des valeurs québécoises d’état de droit, de démocratie et d’égalité, qui nous ont permis de prospérer.

Nous nous sommes inscrits à ces universités, car nous voulions développer notre intellect et apprendre de nos échanges respectueux lors de débats complexes. Même si les campus sont aujourd’hui la cible de rhétoriques haineuses et simplistes, il n’est jamais trop tard pour commencer à réparer ces torts et pour commencer à développer des liens au-delà des divisions politiques et religieuses. Notre tradition juive est la suivante : « Aimez la paix et recherchez la paix ». Nous espérons que vous vous joindrez à nous dans notre recherche sincère de paix mondiale, de vérité et de compassion humaine.

Ensemble, nous pouvons reconstruire nos campus.

 

 

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