Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

30 de desembre de 2018
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Amos Oz vist de Catalunya estant

La mort de l’eminent escriptor jueu israelià Amos Oz ha tingut un cert ressò en el món mediàtic i cultural nostrat majoritàriament hostil a Israel. Entre els literats i els crítics les expressions han estat de reconeixement envers seu, com és el cas de l’apunt que li ha dedicat al seu bloc Enric Balaguer.

Entre els mitjans nostrats, en els que la culpabilització sistemàtica d’Israel és dogma, la notícia del seu traspàs esdevenia secundària atès que allò rellevant era que el finat estava a favor d’un estat palestí. Serveixi de mostra com ho explica Vilaweb abans d’ahir:

“L’escriptor israelià Amos Oz s’ha mort avui a 79 anys a causa d’un càncer que patia de feia temps. ‘El meu estimat pare acaba de morir de càncer després d’un ràpid deteriorament’, ha informat la seva filla, Fania Oz–Salzberg, a Twitter. Entre les seves obres, que s’han traduït a quaranta-cinc idiomes, destaquen títols com Un altre lloc, Una pau perfecta, El mateix amor i Un conte d’amor i foscor.

Oz, un dels grans escriptors de les lletres israelianes, sempre va defensar una solució política entre Israel i Palestina, i va ser molt crític amb els assentaments jueus a Palestina. Va condemnar algunes operacions de l’exèrcit israelià durant l’atac a la Franja de Gaza de 2008-2009 i ho va qualificar de crim de guerra. El 2015 va defensar que la supervivència de l’estat d’Israel requeria la creació d’un estat Palestí independent i que la coexistència de dos estats era el camí cap a la pau a la regió.”

Alguns jueus catalans han mirat en la mesura de les seves possibilitats de divulgar mitjançant les xarxes de comunicació social els termes precisos del capteniment d’Oz sobre el conflicte que tenalla Israel per contrarestar les visions esbiaixades com la de Jordi Galves al Nacional. Als diaris israelians són fàcils de trobar les seves opinions, com per exemple, aqueixa entrevista a The Times of Israel del 25 d’octubre del 2016 on afirma: “Il n’y a d’autres traîtes que ceux qui craignent le changement”.

Per això em sembla escaient reproduir el resum de la darrera entrevista oferta per Amos Oz el proppassat 30 d’octubre a la televisió pública israeliana traduït al francès pel digital Kef Israel:

SUR LA HAINE

La leçon des dernières années est que le “cadeau” fait par Hitler et Staline, il y a quatre-vingt ans, est périmé. Hitler et Staline n’avaient pas l’intention de nous faire un cadeau, mais sans le vouloir ils ont légué au monde un certain sentiment de honte face au racisme et à la xénophobie. Or les gens redécouvrent la haine. Ils se lèvent le matin, et se mettent à haïr tous ceux qui ne leur ressemblent pas. C’est effrayant. Je ne crois pas qu’un homme qui pratique chaque jour la haine puisse être un homme heureux.

SUR SON MESSAGE

Je ne suis pas un retraité qui passe la journée sur son balcon et boit un verre de vin chaque soir ; j’écris, je parle, je donne des conférences, je m’exprime. Mais je comprends parfaitement que le porteur d’un nouveau message ne doit pas être un mâle ashkénaze nanti et âgé. Je crois que le message doit venir de femmes et d’hommes plus jeunes, issus d’horizons très différents du mien. Cela fait des dizaines d’années que je parle, il est temps que d’autres prennent la parole.

SUR LA SOLUTION À DEUX ÉTATS

Il est intéressant de voir la droite colonisatrice et la gauche post-sioniste se mettre d’accord pour nous dire que la situation dans les territoires serait irréversible. Je crois que le seul fait irréversible est la mort (et je dois en faire personnellement l’expérience avant d’en être tout à fait certain). L’histoire, telle qu’elle s’est déroulée sous mes yeux, regorgeait de bouleversements imprévus. L’avenir tel que je le prévois, c’est-à-dire la solution à deux États, se réalisera-t-il à coup sûr ? Non. Cet avenir est-il possible ? Selon moi, il n’est pas seulement possible, il est absolument nécessaire. Les gens qui déclarent : “Mettez-vous tous les deux dans le même lit, commencez à faire l’amour et non la guerre”, ces gens-là disent n’importe quoi. Après un siècle de violence et de haine, il est impossible de faire lit commun et d’entamer la lune de miel de l’État binational. Nous devons diviser la maison en deux appartements, devenir voisins ; et peut-être, un jour, deviendrons-nous des amis. C’est ainsi que les choses se passent entre les humains.

SUR LA DÉMOCRATIE EN ISRAËL

Je suis inquiet quant à l’avenir de la démocratie en Israël, en raison des lois récentes dont beaucoup, sans être nécessairement fascistes, sont inutiles. Il est inutile d’édicter des lois pour nous faire aimer notre pays. Nous n’avons pas besoin d’une loi sur la fidélité [à l’État d’Israël] ni d’une loi définissant la nature [juive] de l’État. Ayez un peu confiance. La plupart des Israéliens aiment Israël, bien que ce ne soit pas toujours facile. J’aime Israël, bien que souvent Israël fasse tout pour que je ne l’aime pas. Il ne faut pas édicter des lois sur la fidélité et l’amour, il faut être digne de fidélité et d’amour.

SUR SON STATUT D’ÉTERNEL MINORITAIRE

Je vais vous révéler un secret: de toute ma vie, je n’ai jamais été dans le camp majoritaire. J’ai grandi dans une famille appartenant au parti Hérout [de Menahem Begin]. Nous étions minoritaires. Durant de longues années j’ai été un ami proche de [Shimon] Pérès, et un peu aussi de [Yitzhak] Rabin. Mais ce n’est pas un secret que je n’ai jamais voté pour eux, et ils le savaient. Ma vie durant, j’ai fait partie de la minorité.

SUR LA RÉVOLUTION FÉMINISTE

La révolution féministe rend le monde meilleur. Elle corrige un mal qui dure depuis des millénaires. Comme dans tout mouvement qui aspire à la justice, on y trouve des éléments marginaux qui ne recherchent plus la justice mais la vengeance. Ce sont ces éléments marginaux que je crains, et non le mouvement dans son ensemble. Entre l’aspiration à la justice et la soif de vengeance, la frontière est très mince. Aucun mouvement n’est vacciné contre le fanatisme – ni le mouvement politique auquel j’appartiens moi-même, ni le mouvement féministe.

SUR LE BILAN DE SA VIE

Bien sûr, j’ai peur de la mort. J’y pense souvent. Au cours de ma vie j’ai reçu beaucoup de coups, dans le domaine privé comme dans le domaine public. Mais, durant les dizaines d’années de mon existence, j’ai reçu tant de cadeaux : l’amour, les livres, la musique, les lieux… Rien de tout cela ne m’était dû, personne n’a signé de contrat en ma faveur. Je suis éternellement reconnaissant. Je voudrais partir avec le sentiment de n’avoir délibérément blessé personne. J’aimerais croire, en quittant ce monde, que certaines de mes paroles ont pu réconforter des personnes, en déranger ou en ébranler d’autres. Si je sais qu’une petite partie des dizaines de milliers de mots que j’ai écrits a eu une influence sur la vie de quelques personnes, cela me suffit : j’aurai quelque chose à montrer, là-haut, à la porte d’entrée.

Post Scriptum, 1 de gener del 2019.

Avui, Pierre Lurçat publica un apunt al seu bloc de The Times of Israel dedicat a explicar la ruptura d’Amos Oz amb el seu entorn familiar i intel·lectual sionista de dreta per esdevenir un esquerranista crític amb el sionisme: “Comment Amos Klausner est devenu Amos Oz: une histoire de désamour et de ténèbres”.

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