Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

5 d'abril de 2016
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Israel i Azerbaidjan

Els xocs bèl·lics a l‘Alt Karabakh entre Armènia i Azebaidjan han retornat tràgicament a l’actualitat un conflicte antic amb moltes implicacions geoestratègiques. Excepcionalment, Azerbaijan és un estat de població majoritàriament musulmana, amb una significativa minoria jueva, que manté bones relacions amb Israel, és el principal proveïdor de petroli per a Israel i client preferent de la indústria d’armament  israeliana i un partenaire clau en relació amb l’Iran. Ambdós estat van signar al 2012 un acord de cooperació en matèria de defensa.

Les relacions entre tots dos pobles, però,  venen de lluny com es por deduir d’aqueix article publicat per Said Musayev, politòleg àzeri, a The Times of Israel el 20 de novembre del 2014 i titulat “Histoire des juifs d’Azerbadjan“:

“Chaque année le 16 novembre, la communauté internationale célèbre la Journée internationale de la tolérance. Ce 16 novembre 2014 – j’ai choisi de mettre en avant le fabuleux modèle de tolérance et de multiculturalisme établi depuis des siècles en Azerbaïdjan. C’est une chose importante surtout en ces moments fragiles que nous vivons, la montée de la haine intercommunautaire, interreligieuse dans différentes sociétés. J’ai pensé nécessaire de partager un article consacré au rare témoignage des Juifs en Azerbaïdjan.

L’Azerbaïdjan contemporaine est géographiquement située sur la fameuse Route de la Soie à la frontière de l’Europe et l’Asie. Elle a été créée à l’intersection des cultures de diverses civilisations (ahamani-sassanide, romaine-byzantine, scythe-caspienne et turc-Oguz).

Grâce à son emplacement géographique favorable et sa nature riche, cette région est devenue un vaste lieu d’habitation depuis l’Antiquité.

Depuis toujours, l’Azerbaïdjan a été enregistré dans l’Histoire comme une région qui se distingue par sa tolérance élevée et son hétérogénéité ethnique et culturelle. Cette terre est la patrie de la religion de zoroastrisme, le premier berceau du christianisme au Caucase, le lieu de répartition spatiale de la religion islamique et la région de différents groupes ethniques coexistant en paix. Les sources historiques indiquent l’élargissement de la structure ethnique de l’Azerbaïdjan.

Historiquement, ce territoire a aussi été habité par des groupes ethniques tels que des Juifs de montagne, les Tats, les Talychs, les Kurdes, les Molokans, les Ingiloys, les Tsakhurs, les Avars, les Lezgins, les Khinaligs, les Budugs, les Girizs.

Bien que les représentants des groupes ethniques se considèrent azerbaïdjanais, ils ont aussi conservé quelques éléments distinctifs de leur culture propre. Ce qui se reflète dans la vie domestique, l’artisanat, la cuisine et dans les diverses cérémonies et traditions.

Les Juifs ont vécu en Azerbaïdjan depuis des siècles et peuvent être divisé en deux groupes : les juifs ashkénazes et les juifs de Perse.

Les Juifs Ashkénazes ont été déplacés en Azerbaïdjan au XIX siècle lors d’une tentative de la Russie tsariste d’imposer la culture russe dans la région. Les Ashkénazes sont venus en Azerbaïdjan pendant la Seconde Guerre mondiale pour échapper aux nazis.

Les Juifs de Perse (Iran actuel), également connus sous le nom des Juifs de montagnes, étaient en Azerbaïdjan depuis plus de 2000 ans et l’Azerbaïdjan a toujours été très accueillant envers eux.

Les Juifs des montagnes ont vécu dans le Caucase pendant des siècles et sont supposément des descendants des tribus perdues qui ont quitté Israël après la destruction du Premier Temple, en 587 av.

Leurs ancêtres ont habité dans le sud de l’Azerbaïdjan, maintenant la partie nord-ouest de l’Iran, où ils ont adopté la langue Tat, tout en restant juifs. La langue a évolué pour devenir un dialecte juif distinct appelé judéo-Tat ou Juhuri.

Après avoir fui la persécution en Perse, de nombreux Juifs ont émigré vers les villages de montagne de chaque côté des mers Noire et Caspienne. Ils s’installent en Albanie caucasienne, sur la rive gauche de la rivière Kur et interagissent avec le Kaganate Kypchak des Khazars.

Dans les siècles suivants, l’augmentation du nombre de juifs a été soutenue par un flux constant venu d’Iran. Tout au long de l’époque médiévale les Juifs des montagnes ont établi des liens culturels et économiques avec d’autres communautés juives de la Méditerranée. L’agriculture et le commerce de tissu était leur principale occupation jusqu’à la soviétisation.

Les Juifs Ashkénazes, un héritage redécouvert

Les racines des Juifs d’Azerbaïdjan remontent à l’existence de l’Albanie caucasienne, un ancien royaume médiéval situé dans ce qui est maintenant l’Azerbaïdjan, et peuplé par les prédécesseurs de Lezgins modernes, Tsakhurs, Azéris, Oudis, etc. Les fouilles archéologiques menées en 1990 ont abouti à la découverte des vestiges du village juif de VII siècle près de Bakou et d’une synagogue à 25 kilomètres au sud-est de Guba.

Les Juifs vivent principalement dans les villes de Bakou, Soumgaït, Guba, Oğuz, Goychay et le village de Qırmızı Qəsəbə (Village Rouge), la Cité au monde où les Juifs de Montagnes constituent la majorité.

Historiquement, les Juifs ont eu une habitude de vivre dans et autour de la ville de Shamakhi (principalement dans le village de Mücü), mais la communauté a été inexistante depuis le début des années 1920.

Bakou, la capitale du pays, est le foyer de la grande majorité des 16 000 Juifs de l’Azerbaïdjan. La première maison de réunion religieuse à Bakou a été construite en 1832 et a été réorganisée en synagogue en 1896, plus de synagogues ont été construites à Bakou et dans sa banlieue dans la fin du XIX siècle.

La communauté juive a pu se développer dans un climat de tolérance gouvernementale. La nouvelle constitution de la République d’Azerbaïdjan adoptée en 1995 accorde la liberté religieuse et affirme qu’il n’y a pas de religion d’État. Cependant, l’émigration vers Israël, la Russie et l’Allemagne a décimé la communauté juive de 80 000 personnes présentes dans le début des années 1990.

Aujourd’hui la ville capitale possède trois synagogues et dix à quinze organisations juives, y compris la Communauté religieuse des Juifs d’Europe à Bakou, un Centre israélien des programmes éducatifs, l’Organisation juive des Femmes, la société des anciens combattants de la guerre, un Journal juif, l’Organisation d’Amitié Israël-Azerbaïdjan, et le Centre bien-être Havva pour les femmes et les enfants.

Un Comité exploite un jardin d’enfants juifs, un centre communautaire, un centre de charité Hessed, et un centre pour les étudiants Hillel. L’Agence juive pour Israël mène des programmes dans la ville, y compris un oulpan d’hébreu, un camp d’hiver pour les enfants, et un club pour les parents, ainsi qu’un programme pour préparer les candidats à l’aliya.

En 2002, l’école d’enseignement d’Avner Chabad est ouverte à Bakou. L’école dispose d’un programme mixte laïc et juif, déjeuners fraîchement préparés, et aucun frais de scolarité. Il n’y a pas la prière à l’école depuis la loi de l’Azerbaïdjan sur la séparation de la religion et de l’État.

A la fin du XIX siècle, 972 familles de Juifs de montagnes vivaient dans Sloboda, où onze synagogues et vingt écoles juives ont été mises à la disposition des membres de la communauté. Alors que frappaient un antisémitisme virulent en Europe de l’Est, la communauté juive a prospéré en Azerbaïdjan. Krasnaya Sloboda (Le Village Rouge de Guba) est devenu connu comme « La Petite Jérusalem ».

En somme, les Juifs ashkénazes ont été particulièrement actifs dans la vie politique de l’Azerbaïdjan. En 1912, environ un tiers des avocats et des médecinsde Bakou étaient juifs ashkénazes. Dr Yevsey Gindes, juif ashkénaze et originaire de Kiev, a servi comme ministre de la Santé de la République démocratique d’Azerbaïdjan (1918-1920).

Toutefois, lorsque l’Union soviétique a enveloppé l’Azerbaïdjan en 1920, le mode de vie des Juifs a été presque totalement annihilé. En 1928, les Soviétiques ont obligé les Juifs de montagnes à changer leur langue judéo-Tat et à convertir leurs lettres hébraïques traditionnelles en alphabet latin.

Puis, en 1938, les Tats ont été forcés d’adopter l’alphabet cyrillique ou leurs propres langues ont été soviétisées et les autorités soviétiques ont fermé leurs institutions culturelles. En 1937, les communistes ont interdit l’usage de l’hébreu, cinq rabbins ont été exécutés, et d’autres ont été exilés en Sibérie.

Après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, les conditions de vie à Sloboda ont graduellement diminué dans la récession. Les offres d’emploi étaient rares et un grand nombre de Juifs sont partis à l’étranger à la recherche de meilleures opportunités économiques. Immigrer en Israël (Tel-Aviv et Haïfa), aux États-Unis (New York) et au Canada (Toronto) était courant.

Mais le 17 novembre 1993 le retour de Heïdar Aliyev, leader national du Peuple d’Azerbaïdjan, au pouvoir a tout changé. La première Constitution de l’Azerbaïdjan indépendante a été adoptée par referendum, le 12 novembre 1995. La séparation de la religion et de l’État est votée ainsi que plusieurs réformes sur la laïcité. Heïdar Aliyev rend les trois synagogues et un collège juif, nationalisés par les Soviétiques, à la communauté juive. Il renove sept des onze synagogues d’origine, y compris la synagogue Gilah, construite en 1896, et la grande synagogue Kruei construite en 1906 près de Guba.

Après l’établissement de relations diplomatiques entre Israël et l’Azerbaïdjan en 1993, les deux pays ont maintenu de solides relations bilatérales, faisant de ce pays caucasien une des seules poignées de pays à majorité musulmane entretenant des relations politico-diplomatiques avec l’État juif.

La coopération entre l’Azerbaïdjan et Israël a des racines profondes. Les Juifs vivant en Azerbaïdjan depuis la fin du XIX – début XX siècles et jusqu’à ce jour ont laissé une marque indélébile et ont une grande contribution au développement de l’Azerbaïdjan : tant dans la science, la culture, la santé, l’économie et l’industrie.

Actuellement l’hébreu est enseigné aux collèges et dans les universités publiques. Il faut rappeler que le 1 novembre 2014, a été signé un protocole d’accord à Bakou entre l’Université de Haïfa en Israël et l’Université des Langues d’Azerbaïdjan.

‘’Il n’y a jamais eu d’antisémitisme en Azerbaïdjan’’, rapporte Arye Gut, expert israélien d’origine azerbaïdjanaise sur les questions internationales. Comme beaucoup d’Azerbaïdjanais qui ont immigré en Israël, il maintient de solides liens personnels et d’affaires avec son pays d’origine. Un rêve…”

Post Scriptum, 6 d’abril del 2016.

Seda Hakobyan i Alexandre Solano publiquen avui a Vilaweb una anàlisi ben documentada sobre aqueix conflicte: “L’Alt Karabakh: armenis i àzeris tornen a la guerra més oblidada”.

Post Scriptum, 20 de desembre del 2016.

Jacques Benilouche analitza des del seu bloc Temps et Contretemps el proppassat 15 d’aqueix mes la visita de Benyamin Netanyahu a l’Azerbaidjan en aqueix documentat apunt titulat: “Israéliens et iraniens face à l’Azerbaidjan“.

Post Scriptum, 12 de febrer del 2020.

The Times of Israel dedica avui un reportatge al memorial de l’holocaust d’azerbaijanesos a mans de botxevic armenis l’any 1918, inspirat en el model d’Yad Vashem. La relació d’Israel amb Azerbaijan és preferent a la d’Armènia, n’és una mostra el fet que el genocidi d’aqueixos darrers a mans dels turcs al 1916 encara no ha estat reconegut oficialment.

Post Scriptum, 20 de juliol del 2020.

Alex Galitsky publica avui aqueix article al Jerusalem Post: Azerbaijan is not a true friend of Israel.

Post Scriptum, 4 d’octubre del 2020.

El conflicte en curs entre Azerbaidjan i Armènia situa Israel en una posició complexa i contradictòria: fa costat al règim azerí lliurant-li armament i a canvi obté una posició (conjuntural, mentre Turquia ho permeti) que amenaça la rereguarda de l’Iran. El silenci -vergonyant- de les autoritats i els mitjans israelians delata la incomoditat de veure’s fent costat a Turquia, Pakistan i els jihadistes sunnites. Només algunes veus, com el digital francòfon JForum, abans d’ahir, ofereixen una explicació en termes geoestratègics. Analistes com Jacques Benillouche miren de fer una aproximació explicativa des del punt de vista de l’interès nacional israelià: Arménie-Azerbaïdjan : le dilemme d’Israël. En termes crítics amb l’actual posició governamental israeliana s’expressà ahir Klod Frydman des del bloc Mabatim: “Les enjeux de la guerre en Arménie.”

Post Scriptum, 27 d’octubre del 2020.

El digital jueu francòfon JForum publica avui la traducció francesa d’un article aparegut ahir originalment al Jerusalem Post “Vivre en Azerbaïdjan ou en Arménie en tant que Juif”, escrit per l’escriptor i analista polític Roman Gurevich. L’autor exposa els precedents històrics i actual de l’antisemitisme armeni en contrast amb l’absència d’un fenomen similar a Azerbeijan.

Post Scriptum, 12 de novembre del 2020.

La crònica d’ahir de l’analista del Jerusalem Post Seth j. Frantzman, traduïda al francès per JForum, és punyent: “La victoire de l’Azerbaïdjan fait flotter les drapeaux israéliens“.

Post Scriptum, 5 d’abril del 2021.

El periòdic jueu francòfon Coolam News publica avui una entrevista amb el ministre d’Assumptes Exteriors de l’Azerbaidjan Djeyhoun Baïramov: “La relation particulière d’Israël avec son alliée chiite : L’Azerbaïdjan.”

Post Scriptum, 4 de setembre del 2023.

Avui a Tribune Juive Jean-Pierre Allali escriu: “Le conflit du Haut-Karabakh. Des faits, des chiffres“.

Post Scriptum, ,28 de setembre del 2023.

Marc Knobel, “Israël sacrifie l’Arménie“, denuncia l’historiador abans d’ahir a La Règle du Jeu.

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