Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

6 de desembre de 2015
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Régionales 2015: “La passivité de nos gouvernants face a l’islam radical fait progresser le FN”

Aqueixa frase amb la que titulo aqueix apuntament correspon a una entrevista de Le Figaro a la politòloga i directora de la revista digital de pensament politic Causeur, Elisabeth Lévy, que avui mateix -ben abans de saber-se el resultat de les eleccions regionals d’avui a França-   feia la crònica anunciada de la victòria del Front National i de la principal causa que l’explica. Les eleccions departamentals de l’abril d’enguany ja feia preveure el resultat d’avui, després dels atemptats de Charlie Hebdo i la fictícia resposta unitària contra el terrorisme islamista. A la primera volta de les eleccions regionals franceses el FN ha sigut la força més votada (30 % ), seguida dels Republicans (27 %) i el PSF (23 %).

L’ascens electoral del Front National, un partit populista d’arrels petainistes i antijueves, comença al 1985 i des d’allavòrens la demonització brutal a la qual ha estat sotmès pels partits addictes -teòricament- a l’ordre republicà establert no ha impedeit, ans al contrari, el seu creixement social i polític. Pierre-André Taguieff ja ho va advertir en un llibre recent ressenyat en aqueix bloc, la incongruència argumental dels neo-antifeixites, de l’esquerra antisionista, la desconnexió de les elits respecte dels territoris perduts a “les banlieux” i els valors republicans que aparenten defensar, l’aversió dogmàtica als pensadors crítics com Alain Frinkielkraut, han conduït a la crisi del règim en curs.

Polítics socialistes com Malek Boutih o Sebastian Pietrasanta han elaborat un “Plan National de Lutte contre la Radicalisation” que han fet arribar a mans de Manuel Valls, l’únic lider d’esquerres amb una visio estratègica sobre aqueixa qüestió. Abdennur Bidar i Mohamed Sifaoui, intel·lectuals franco-algerians denuncien els integristes islàmics que malden per la incompatibilitat amb els valors democràtics europeus i la perversa influència dels immams finançats per Qatar i Aràbia Saudí entre la comunitat musulmana sense gaire exit, de moment.

Els que sí han fracassat totalment són els tardocomunistes del Front de Gauche i els anticapitalistes del NPA, insignificants electoralment, passius davant el gihadisme i úicament obececats a boicotejar Israel en nom de la causa palestina. Tard o d’hora, aqueix daltabaix arribarà als antisionistes nostrats que hores d’ara viuen moments de glòria amb Ada  Colau i la CUP.

Post Scriptum, 10 de desembre del 2015.

L’ascens del FN no és pas cap solució per l’antisionisme apadrinat -sobretot- per l’esquerra francesa al llarg dels anys, per això l’entitat jueva B’nai B’rith France crida a votar contra aqueix partit a la segona volta de les regionals. Per la seva part, The Times of Israel en la seva edició francesa analitza des de la perspectiva de la comunitat jueva l’actitud a adoptar davant l’ascens del FN a la segona volta de les eleccions regionals.

Aqueixa tolerància governamental envers els gihadistes ha estat denunciada per l’imam de Drancy, Hassen Cholghoumi el qual ha tingut el coratge de dir a la cadena saudí Al-Arabiya que ni després dels assassinats de Charlie Hebdo, ni després dels perpetrats el proppassat 13 de novembre no han estat expulsat de Franca els imams integristes que prediquen la gihad contra la civilització europea posant en perill també els qui com ell mateix dins de la comunitat musulmana propugnen la convivència dins la laïcitat.

Post Scriptum, 20 de desembre del 2015.

Avui, Le Figaro publica una entrevista al filòsof francès Pascal Bruckner amb un títol que ho diu tot: “Il faut un front anti-fasciste contre l’islamisme”.

Post Scriptum, 2 de maig del 2017.

Gilles Kepel, erudit islamòleg francès, afirma en aqueixa entrevista publicada avui mateix pel digital republicà Marianne que “La victoire de Le Pen fait partie du projet djihadiste”:

Pour le chercheur spécialiste du djihadisme Gilles Kepel, les inspirateurs des attentats de l’EI en France ont sciemment cherché à faire croître le vote pour l’extrême droite dans une stratégie de guerre civile religieuse.

Marianne : Vos travaux mettent au jour le projet djihadiste, à savoir tenter de fracturer les sociétés européennes, de provoquer la séparation puis l’affrontement entre les musulmans et les autres citoyens. Avez-vous pu constater dans la campagne électorale la réalisation « politique » de ce projet ?

Gilles Kepel : Le projet explicite des djihadistes, tel qu’on peut le constater en consultant leurs sites et leurs tchats, consiste à favoriser la victoire de l’extrême droite, afin de convaincre les musulmans que la France est un pays raciste, que l’intégration est une impasse et qu’il leur faut se rassembler derrière les plus radicaux d’entre eux.

L’intention est clairement indiquée dès 2005 dans le manifeste d’Abou Moussab al Souri, Appel à la Résistance Islamique Globale. On peut y trouver l’inspiration des attentats de Montauban et Toulouse, jusqu’à Paris et Nice, qui prévoit plusieurs étapes dans la montée d’une guerre civile sur une base politico-religieuse, dont celle de faire croître exponentiellement le vote d’extrême droite par des attentats de masse conçus comme des provocations destinées à fracturer la société. Dans cette perspective, les élections présidentielle et législatives de 2017 apparaissaient pour l’Etat islamique comme l’occasion de prendre le débat politique en otage.

Marianne: Jusqu’à présent, ce n’est pas un succès ?

Si les attentats avaient continué sur le rythme de 2015 et 2016, avec un nombre de victimes civiles jamais vu depuis 1944, on peut parier que Marine Le Pen serait arrivée en tête du premier tour ! Rappelons-nous comment, juste après l’assassinat du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées, on s’interrogeait sur le report possible de voix sur une candidate qui affichait le programme le plus ultra contre le terrorisme. Mais si cela ne s’est pas produit en effet, c’est parce que l’EI a été soumis à une offensive militaire au Moyen Orient qui a eu pour effet de bloquer ses frontières, d’empêcher la circulation de ses agents vers l’Europe. De plus, le principal coordinateur des attentats, le rappeur Roannais-Oranais Rachid Kassim a été tué par une frappe de drone sur le territoire du « califat » d’où il agissait, en février dernier. Dans son testament, il critique d’ailleurs le leadership de l’Etat islamique qui n’investirait plus assez dans le terrorisme en Europe.

La dernière opération d’envergure, avec la tentative par deux femmes de faire sauter une voiture piégée près de la cathédrale Notre-Dame de Paris, suivie d’un poignardage contre un policier, a échoué le 4 septembre 2016. Depuis, l’investissement dans les technologies informatiques et la coopération avec les services américains ont permis de casser les codes des messageries électroniques, entraînant de nombreuses arrestations préventives. La France est redevenue, comme dans les années 1995-2012, un territoire où l’action des djihadistes est plus difficile qu’ailleurs. D’où la multiplication des actions en Allemagne, qui doit faire face à l’afflux de réfugiés venus du Moyen Orient, où l’action policière est moins coordonnée, et qui fait face à une montée, dans les sondages, de l’extrême droite sous la forme de l’AFD.

Marianne: Pour en revenir à la fracture, dans la campagne présidentielle, ne voit-on pas se constituer un bloc identitaire, composé de catholiques revendiqués (vote Fillon), d’anti-immigrés « culturels » (vote Le Pen), face à des candidats flirtant avec le communautarisme au nom du multiculturalisme comme Benoît Hamon ou Philippe Poutou ?

C’est plus complexe que cela. En 2013, les conservateurs religieux de Sens commun et ceux de la Manif pour tous avaient bénéficié d’un soutien de la part des associations islamistes, très virulentes à l’encontre du mariage des homosexuels, alors que 90% des électeurs se déclarant musulman avaient voté pour François Hollande en 2012. Le sondage IFOP publié par l’hebdomadaire Le Pélerin à la suite du premier tour de la présidentielle constate que 10% des électeurs se déclarant musulman ont voté Fillon et 5% Le Pen ; 24% Macron ; 17% Hamon; 37% Mélenchon. Il y a donc une fragmentation du vote, et un fort « survote » pour Mélenchon et Hamon, mais du soutien pour Fillon et Le Pen quand même – par rapport aux résultats globaux du scrutin. En revanche on constate un enclavement croissant des quartiers populaires, du fait de la forte pression sociale qu’y exercent des salafistes cherchant à asseoir leur hégémonie par des codes culturels ou vestimentaires, corrélé par le chômage massif des jeunes et la prévalence des trafics. L’enjeu pourrait se révéler important lors des élections législatives, qui se dérouleront en juin, en plein ramadan. Marwan Muhamad, leader du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a d’ores et déjà annoncé qu’il délivrerait des labels « islamophobe », « moins islamophobe » aux candidats, pour orienter les votes des musulmans. Il n’est pas sûr que l’opération réussisse, mais cela démontre qu’il y a bien des acteurs qui cherchent à constituer une clôture communautariste. De son côté, Marine Le Pen cherche à se placer comme la représentante d’un peuple essentiellement atavique.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon n’a pas de référence communautariste, cela provient probablement de son éducation trotskiste, certes lointaine. Je n’en dirais pas autant de Benoît Hamon, élu de Trappes dans les Yvelines, qui s’est montré plus proche du multiculturalisme. Enfin, j’estime que la candidature d’Emmanuel Macron a pour objectif de dépasser cette fracture entre identitaires et communautaristes.

Marianne: Vous critiquez les hommes politiques à qui vous reprochez de sauter comme des cabris en criant « laïcité ». Certes, mais que faire alors que nous n’avons aucun autre contrat sociétal possible ?

Ce que je veux dire, c’est on ne peut pas présenter la laïcité comme le fondement de la société. C’est plutôt son pinacle, son achèvement. Elle conclut une œuvre collective, elle ne la précède pas. La laïcité ne retrouvera son sens que lorsque les promesses républicaines seront tenues, en permettant notamment aux jeunes des quartiers populaires, où le taux de chômage atteint 40%, d’accéder aux savoirs et par là au marché du travail de notre société post-industrielle et digitale, leur donnant la possibilité de se définir et de se construire eux-mêmes, en échappant ainsi à la rétractation sur les identités particulières. C’est pourquoi j’estime qu’une réforme profonde de l’éducation devrait être la priorité du prochain quinquennat.

Post Scriptum, 10 de juliol del 2018.

Un sermó antijueu de l’imam de Tolosa de Llenguadoc ha sortit a la llum deixant en evidència la passivitat de les autoritats franceses davant els fets i el suport que l’imputat ha rebut de les autoritats islàmiques franceses (el rector de la gran mesquita de París, per exemple) que el govern tenia d’interlocutores en vistes a formular un islam a la francesa. Le Monde ha posat en dubte les paraules denunciades per MEMRI i la classe política ha demostrat la seva desorientació davant un cas que no és, ni molt menys, aïllat.

Post Scriptum, 29 de juny del 2020.

Aqueix article breu d’avui a Le Monde explicant -d’una manera edulcorada- com el PCF ha perdut el bastió de Saint-Denis on governava ininterrompudament des del 1945 i com l’extrema dreta ha a guanyat Perpinyà resumeix les causes profundes de la desfeta de l’esquerra francesa: Municipales : le jour où le Parti communiste a perdu Saint-Denis.

Post Scriptum, 29 d’abril del 2022.

Abans d’ahir, a Le Figaro: “Pour le médiologue Philippe Guibert, Marine Le Pen se heurte de fait à un double plafond de verre sociopolitique, auquel s’ajoute un problème idéologique, qui rend sa victoire impossible, sans alliances: «Pourquoi le lepénisme ne peut pas incarner une alternative réelle au système actuel».

Post Scriptum, 16 d’octubre del 2022.

El proppassat 8 d’aqueix mes Le Figaro entrevistà Jean-Yves Camus )director de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès), segons qui:  “Le Front national, devenu Rassemblement national, a fêté ses 50 ans mercredi 5 octobre. Le chercheur Jean-Yves Camus explique comment le parti a su renouveler son électorat en un demi-siècle, sur fond de déclin de la gauche: «Le parti des classes aisées est devenu celui des catégories populaires de la France périphérique».

Post Scriptum, 9 de desembre del 2023.

El progressisme mediàtic i polític occidental -notòriament també el català- s’exclama contra l’ascens dels partits que hom qualifica d’extrema dreta sense comprendre les causes d’aqueix capgirament ni cap mena d’autocrítica. El cas del Front National francès és significatiu, fa el discurs sobre la nació, la identitat i la civilització occidental que l’esquerra ha abandonat en pro del wokisme i l’islamo-gauchisme. Ahir, Le Figaro publicava aqueix article de l’actual líder del Rassemblement National en defensa de la laïcitat, jutgeu vosaltres mateixos:   “À l’occasion de l’anniversaire de la loi du 9 décembre 1905, le président du Rassemblement national affirme que ce principe est aujourd’hui mis à mal par l’islamisme et leurs idiots utiles. L’esprit de renoncement de nos dirigeants nous conduit à la catastrophe, argumente-t-il. «Défendons la laïcité contre ses ennemis réels, non pas les crèches de Noël mais les prédicateurs islamistes».

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