Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

5 d'abril de 2015
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Antoine Courban: “Perse islamique ou Iran de toujours ?”

L’intel.lectual libanes Antoine Courban (de qui he reproduit anteriorment en aqueix bloc articles brillants denunciant el totalitarisme, l’islamic especificament) va publicar abans d’ahir a L’Orient-Le Jour de Beirut aqueix article analitzant el supremacisme irania d’arrels milenaries, rebrotat ara sota la formula de l’islamisme xiita destinat com esta a ser un dels actors clau en l’Orient Mitja que s’esta configurant:

“Récemment, Walid Joumblatt s’est lancé dans une véritable philippique contre ce qu’il a appelé la « Perse islamique » pour dire la République islamique d’Iran. Nombreuses furent les critiques qui semblent avoir mal saisi l’intention de Joumblatt. Depuis dix ans, nous ne cessons de mettre en garde dans ces colonnes contre un éventuel projet d’hégémonie impériale perse sous couvert de révolution islamique d’abord, de résistance contre Israël par la suite, pour en arriver à l’inextricable argumentaire utilisé par ceux qui veulent nous faire croire que soutenir militairement un Bachar el-Assad et se métamorphoser en tortionnaires du peuple syrien sont des objectifs nobles et bénis.

L’expression « Perse islamique » peut sembler caricaturale pour dire la religiosité impériale qu’on décèle dans le discours de l’establishment iranien actuel. À y regarder de plus près, cette même expression renvoie à des réalités géopolitiques bien précises : le projet d’un nouvel empire perse aussi hégémonique que ses prédécesseurs achéménide, parthe, sassanide et séfévide, d’une part, et un certain islamisme pouvant jouer le rôle d’un ciment idéologique de l’empire ou, à tout le moins, se présentant comme un horizon de panreligiosité universelle marquée par un certain syncrétisme, d’autre part.

Si on s’en tient aux déclarations récentes de responsables iraniens, ces derniers disent tout leur désir d’empire en affirmant contrôler plusieurs capitales arabes : Beyrouth, Damas, Bagdad, Sanaa, voire en affirmant que Bagdad est la capitale de ce nouveau Reich. La dernière fois qu’on avait vu les Perses contrôler, à la fois, les rivages de la Méditerranée orientale et ceux de Bab el-Mandeb, ce fut à la veille de l’islam durant les dernières guerres que les Sassanides lancèrent contre les Romains (Byzantins) entre le VIe et le VIIe siècle. On se souviendra de l’intervention brutale de la Perse aux côtés du royaume de Himyar (actuels Yémen et Hadramout) qui s’était converti au judaïsme au Ve siècle et s’était lancé dans une persécution acharnée contre les Arabes chrétiens des pays de Najran. Cette campagne persano-himyarite avait provoqué une violente riposte des puissances chrétiennes de l’époque, à savoir l’Éthiopie alliée à l’Empire romain (byzantin). Quelques années plus tard, le Sassanide Chosroes ravagera la Mésopotamie et le Levant, prendra Jérusalem, détruira ses sanctuaires et emportera la relique de la croix dans sa capitale Séleucie-Ctésiphon (al-Madaën) non loin de Bagdad. En 622, année du début de l’Hégire, l’empereur romain Héraclius vaincra définitivement les Perses sassanides et ramènera la relique de la croix à Jérusalem.

Comme il y a 15 siècles, les Perses lancent une double offensive, à la fois à Bab el-Mandeb et sur les rivages du Levant. Comme leurs prédécesseurs sassanides, les mollahs usent de la même stratégie qui consiste à attiser les divisions religieuses et confessionnelles en jouant l’alliance des minorités contre la majorité. Les Sassanides avaient joué la sympathie de l’Église de leur « Orient » et de ses congénères syro-araméens opposés au concile de Chalcédoine d’un « Occident » romano-byzantin et hellénisé. Les mollahs d’aujourd’hui font tout pour s’attirer l’allégeance d’un ensemble de minorités religieuses adversaires d’un vague « Occident » dans lequel on retrouve, méli-mélo, les Arabes sunnites dans le rôle des anciens byzantins de jadis, ainsi que les puissances occidentales, UE et USA, sans compter Israël.

Il s’agit de la même Perse même si ce terme fut officiellement remplacé par celui d’Iran (pays des Aryas) le 21 mars 1935 par Reza Chah Pahlavi. Le Parlement iranien accordera à son fils Mohammad Reza Chah, en date du 15 septembre 1965, le titre de chahanchah Aryamehr (Roi des rois, Lumière des Aryens). Le terme « arya/aryen/iranien » demeure ambigu, car porteur de certains présupposés péjoratifs de discrimination entre les hommes, à cause de son évolution historique. Les anthropologues racistes d’Occident s’en étaient servis pour construire une imposture scientifique, celle du « mythe aryen » : le surhomme nordique, de race blanche supérieure fait pour dominer tous les peuples. Ces élucubrations européennes ne sont pas demeurées sans quelque écho en Perse.

Ainsi, la Perse islamique évoquée par Walid Joumblatt peut être comprise comme un projet impérial, celui des « Aryas/Iraniens ». Ce projet n’est pas sans rappeler celui des Germano-Aryens ou III° Reich. L’empire des Aryas de Perse demeure en quelque sorte fidèle à une tradition qui remonte aux Sassanides. Le trait qui le distingue est une idéologie, non point raciste comme celle du Reich allemand, mais religieuse, islamiste. Cet islamisme aryen/iranien/persan utilise une grille de lecture révolutionnaire, comme le marxisme, et fait preuve d’un authentique messianisme millénariste, celui d’un groupe religieux, le chiisme khomeyniste, caractérisé par un esprit de classe.”

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