Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

7 de juliol de 2016
0 comentaris

Nait Sid Kamira: “L’Afrique du Nord est la terre des Amazighs depuis la nuit des temps”

El president del Congrés Mundial Amazigh, Nait Sid Karima, va fer aqueix parlament a un aplec amazic a Montréal, al Quebec, el proppassat 28 de maig que pel seu interès transcric tot seguit del digital Amazigh24.ma que l’ha publicat avui mateix:

L’Afrique du nord est la terre des Amazighs depuis la nuit des temps et elle le demeure toujours.

Située au nord de l’Afrique, étalée sur la quasi totalité de la rive sud de la méditerranée, elle se trouve en un carrefour géostratégique mondial. Très peu peuplée dans les temps anciens, riche de part sa diversité et l’immensité de ses territoires, elle fait l’objet de diverses convoitises tout au long de son histoire.

Des conquérants romains à la colonisation française elle a eu en effet à subir une multitude d’invasions et d’occupations tout au long de son existence.

Nous nous n’attarderons pas sur toutes les occupations, auquel cas il nous faudrait des journées entières, mais nous nous limiterons surtout à l’invasion arabo-musulmane.

Dès les débuts de l’invasion, arabe au nord de l’Afrique, les colonisateurs arabes ont imposé une culture incompatible avec celles des peuples autochtones de cette partie de l’Afrique. Ils nous ont forcé à rallier l’idéologie arabo-islamique pour qui, le savoir et la civilisation débutent avec l’arrivé du prophète Mahomet. Pour eux, toute civilisation antérieure à l’Islam est synonyme de « Jahilia«  qui veut dire ignorance et sauvagerie.

En effet, il est aujourd’hui temps de mettre fin à un des plus grands mensonges de l’histoire du monde et particulièrement de la notre en tant qu’Amazighs.

Il faut le dire, le redire et le crier haut et fort sur toutes les tribunes internationales pour que ce message parvient aux oreilles et aux esprits de la bienpensance mondiale qui ne cessent d’identifier comme arabes et musulmans les habitants des pays nord-africains.

L’Afrique du Nord est amazighe et elle le restera malgré les variations de l’histoire passée et présente.
Sans remonter trop dans l’histoire, disons que la renaissance amazighe émerge de la lumière des mouvements de décolonisation du siècle dernier.

Au Maroc, avec la guerre du Rif et en Algérie avec l’apparition de l’Etoile nord africaine.

Ce mouvement né dans les années 20 du siècle dernier au sein de l’immigration en France, et bien que majoritairement kabyle, s’est donné des le départ comme mission de libérer toute l’Afrique du Nord et qui s’est converti par la suite en Parti du peuple algérien (PPA).

Constitué majoritairement de militants kabyles, habitués aux luttes syndicales et qui avaient adopté l’idéologie socialiste de leur époque afin de toucher l’ensemble des composantes de la société algérienne, ils ont consenti à confier la direction de ce parti à Messali El Hadj, un leader panarabiste, en inscrivant comme objectif principal l’indépendance de l’Algérie.

La première grande crise éclata au sein du PPA en 1949 suite à la demande des militants kabyles d’introduire la dimension identitaire amazighe dans le programme du parti.

Les partisans de l’arabo-islamisme, qui entre temps ont pris le dessus au sein des instances du parti et appuyés par les pays arabes du Golf et de l’Egypte, ont divisé le parti en allant jusqu’à exclure ces militants kabyles voire même à assassiner plus tard certains d’entre eux à l’image de Bennai Ouali, M’barek Ait menguelet et Amar Ould Hamouda.

Ce dramatique épisode reste gravé dans la mémoire des Amazighs en général et des Kabyles en particulier. Bon nombre de spécialistes et d’historiens le considèrent comme étant le point de départ de la lutte de ces derniers pour le recouvrement de leur identité.

S’ensuit ensuite l’assassinat de l’architecte de la révolution algérienne, Abane ramdane, qui par le biais de la Plateforme de la Soummam du 20 aout 1956, à opéré un recadrage idéologique dans le sens de la construction d’une Algérie algérienne dans toute sa dimension et sa diversité.

Au lendemain de l’indépendance en 1962, les partisans de l’arabo-islamisme aidés par l’Egypte et avec la complicité de la France, prennent le pouvoir par la force et renversent les instances de la direction légitime du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).

Laminée par sept années de guerre cruelle, la Kabylie, qui en a supporté l’essentiel, a opposé une résistance à ce coup d’état en créant le Front des forces socialistes (FFS) dirigé par le leader historique kabyle Monsieur Hocine Ait ahmed. La création de celui-ci a conduit au soulèvement armé de 1963 et qui a fini par être défait et écrasé par l’armée algérienne.

Commence alors une longue période de répression sauvage exercée par le sanguinaire Houari Boumedienne à l’égard de tout ce qui est amazigh en allant jusqu’a interdire la pratique de la langue amazighe dans la rue. Ce qui a fait dire à un autre grand écrivain amazigh, je cite Kateb Yacine :

‘’Aujourd’hui, par les armes, nous avons mis fin au mythe ravageur de l’Algérie française, mais pour tomber sous le pouvoir d’un mythe encore plus ravageur : celui de l’Algérie arabo-musulmane, par la grâce de dirigeants incultes. L’Algérie française a duré cent trente ans. L’arabo-islamisme dure depuis treize siècles ! L’aliénation la plus profonde, ce n’est plus de se croire français, mais de se croire arabe. Or il n’y a pas de race arabe, ni de nation arabe. Il y a une langue sacrée, la langue du Coran dont les dirigeants se servent pour masquer au peuple sa propre identité«  (Dixit Kateb Yacine).

C’est à Paris, dans les années 70, qu’un rescapé de la purge des berbéristes de 1949, Monsieur Bessaoud Mohand Arav, fonda avec un certain nombre de militants et de camarades de luttes, la première académie berbère dénommée Agraw imazighen

Cette organisation entreprit un travail de mémoire, d’histoire, de conscientisation et de vulgarisation de la dimension amazigh de l’Afrique du Nord.

Elle s’est attelée à détruire le mythe imposé et entretenu par les arabo-islamistes et leurs relais, Elle a également à son actif la création du drapeau amazigh qui, aujourd’hui, est brandi dans les moindres recoins de tous les territoires amazighs d’Afrique du Nord.

C’est en 1980, à la faveur de ce qui est mondialement connu aujourd’hui sous le nom de Printemps berbère, que la Kabylie et le monde amazigh en général renaissent encore une fois de leurs cendres de manière spectaculaire en défiant les dictatures nord africaines.

En effet, c’est suite à l’interdiction d’une conférence de l’écrivain, anthropologue et linguiste kabyle Mouloud Mammeri à l’Université de Tizi-Ouzou, qui porte aujourd’hui son nom, que les citoyens et citoyennes de Kabylie ont manifesté des jours durant dans tous les villes et villages de Kabylie pour mettre fin à ce dictat. S’ensuit une nouvelle fois une répression sauvage et l’arrestation des principaux leaders du mouvement qui ne seront libérés que quelques mois plus tard grâce à la mobilisation sans faille de tous les Kabyles.

Depuis, et tout au long des années 80, le mouvement amazigh n’a cessé de prendre de l’ampleur en Kabylie. Ce qui a donné naissance à un large tissu associatif culturel très dense conjugué à l’émergence d’auteurs et de producteurs dans tous les domaines culturels. Que ce soit dans le domaine de la littérature, du cinéma, du théâtre, de la musique, de la chanson, de l’artisanat et aussi l’enseignement de la langue pris en charge bénévolement par les militants et autres acteurs de la société civile.

Je dois souligner aussi l’importante contribution de la chanson engagée dans cette grande entreprise de sensibilisation et de conscientisation des masses à travers les chanteurs kabyles tels que Ferhat Mehenni, Slimane Azem et Matoub lounes. Ce dernier fut d’ailleurs assassiné en 1998 par le régime algérien. Pour ne citer que les plus emblématiques.

Durant la décennie 90 qui a vu se déverser la terreur islamiste, la Kabylie fut particulièrement ciblée par la sauvagerie terroriste et le pouvoir algérien au même temps.

Pour les uns il s’agit de se venger de cette Kabylie qui refuse de s’islamiser et pour les autres c’est pour en finir avec les intellectuels, écrivains et journalistes kabyles les plus en vus tel que Tahar Djaout, Smail Yefsah, Said Mekbel et autres.

A partir de 1995, la nécessité de mettre en place une structure supra- amazigh, qui regroupera l’ensemble de la militance amazigh à l’échelle de l’Afrique du nord, s’est faite sentir. C’est cette nécessité qui a conduit à la fondation du Congrès mondial amazigh, CMA, lors de la rencontre de Tafira dans l’Archipel des Canaries et dont l’objectif est de coordonner les luttes à l’échelle de Tamazgha. De combattre également l’utopie arabiste non sans internationaliser la question amazighe pour la sortir du face à face macabre avec les régimes criminels des États nord africains.

La création congrès mondial amazigh a marqué une étape significative dans la marche des peuples d’Afrique du Nord Grâce à son travail au niveau international, le CMA a toujours prôné le droit des Amazighs à prendre leur destin en main, conformément au droit international. Les Amazighs qui ont des rêves de liberté, ont progressivement appris à se familiariser avec les concepts de « peuple » et de « droit à l’autodétermination ».

Là aussi, l’apport et le soutien de la militance kabyle, de part son expérience et sa forte diaspora présente quasiment dans tous les pays du monde, sont déterminants..

Peu de temps après, cette même Kabylie a vécu l’une des agressions les plus violentes de son histoire contemporaine.

La révolte pacifique d’avril 2001, connue sous le nom du Printemps noir de Kabylie, a causé la mort de 128 jeunes qui furent froidement assassinés, avec balles explosives, par les forces «  de l’insécurité«  algérienne. Des milliers de blessés dont des dizaines restent handicapés à vie.

Une fracture irrémédiable venait donc de se produire et un mouvement réclamant l’autonomie de la Kabylie, appelé Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), a vu le jour le 06 juin 2001. La revendication linguistique et culturelle venait de prendre une autre dimension pour s’orienter clairement vers un statut politique particulier de la Kabylie

La persistance de la surdité du pouvoir algérien dans ses pratiques répressives et négationnistes a fait monter d’un autre cran la revendication autonomiste pour s’orienter vers le droit à l’autodétermination à travers la naissance du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie ( MAK).

Aujourd’hui, ce mouvement indépendantiste est devenu de loin la première force politique en Kabylie soutenu par la grande majorité du peuple kabyle qui aspire à sortir du giron arabo-islamiste algérien.

Au cours de ces dernières années, l’exemple du peuple kabyle a inspiré d’autres peuples amazighs, comme par exemple les Chaouis, Mozabites et autres à revendiquer leur autonomie.

Je termine avec la citation de l’écrivain anthropologue Mouloud Mammeri :‘’ Quelque soient les obstacles que l’histoire lui apportera, c’est dans le sens de sa libération que mon peuple – et avec lui les autres – ira. L’ignorance, les préjugés, l’inculture peuvent un instant entraver ce libre mouvement, mais il est sûr que le jour inévitablement viendra où l’on distinguera la vérité de ses faux semblants.’’

Tannemirt

Deixa un comentari

L'adreça electrònica no es publicarà. Els camps necessaris estan marcats amb *

Aquest lloc està protegit per reCAPTCHA i s’apliquen la política de privadesa i les condicions del servei de Google.

Us ha agradat aquest article? Compartiu-lo!