Avui s’escau l’aniversari de l’assassinat de la jove kurda Mahsa Amini per part de la policia iraniana pel fet de no dur el vel islàmic. Una nova revolta contra la dictadura teocràtica ha estat menada per les dones i els joves soportant brutals condicions repressives i al preu de centenars de noves víctimes.
A moltes ciutats europees s’han fet actes de record i manifestacions de protesta, (a Barcelona un centenar de manifestants segons BTV), un miler de dones de relleu internacional han signat un manifest en el mateix sentit (no hi figura cap catalana). Cap remembrança als mitjans nostrats, cap anàlisi de fons, ni cap declaració de dirigents polítics o institucionals.
D’entre els nombrosos articles publicats a la premsa forastera vull reproduir aqueix publicat ahir per Le Figaro, signat per Guillaume Trichard est Grand Maître du Grand Orient de France: «Mahsa Amini, martyre de l’obscurantisme».
Il y a un an exactement, Mahsa Amini perdait la vie. Elle avait 22 ans. Cette jeune Iranienne avait été arrêtée, trois jours plus tôt, en plein cœur de Téhéran par le sinistre « police des mœurs » (sic) qui sévit dans tout le pays. Son crime ? Porter une tenue de hijab qualifiée d’«inappropriée ». Dans un premier temps, il a été dit à son frère présent sur les lieux que la jeune femme devait être emmenée pour un «cours d’éducation et d’orientation». Deux heures plus tard le jeune homme apprenait que sa sœur avait été admise dans un hôpital. En l’attendant devant le siège de la «police des mœurs», en plein cœur de la capitale iranienne, il avait entendu des cris de détresse, et des femmes quittant en hâte le bâtiment lui ont ensuite déclaré : «Ils ont tué quelqu’un là-dedans!». Mahsa a succombé d’une crise cardiaque.
Faisant suite à d’innombrables dérives au cours desquelles la police a usé de violence contre les femmes pour «non-respect de la loi sur le port du hijab», la mort tragique et révoltante de Mahsa Amini a servi de révélateur d’un système profondément pervers et impuni: un système de répression barbare, moyenâgeux, qui frappe principalement les femmes. D’ailleurs, les funérailles de Mahsa, dans sa ville natale du Kurdistan iranien (Saqqez), ont donné lieu à des manifestations, aussitôt dispersées par la police à coups de gaz lacrymogènes, tandis que le cinéaste Asghar Farhadi, très écouté dans le pays, qualifiait sa mort de «crime».
Un an après, hélas, rien n’a changé dans la dictature religieuse des mollahs. La répression des dissidents – c’est-à-dire des hommes et des femmes libres – est féroce. Mahsa Amini se rappelle à nous, car elle est une des innombrables victimes de l’obscurantisme et de ses passions criminelles.
Le Grand Orient de France, obédience dont j’ai désormais la charge, a été en pointe ces dernières années pour dénoncer, où elle sévit, la lèpre du fanatisme, et pour combattre les ravages de «l’infâme » dont parlait Voltaire, qui s’affirme et s’enhardit, non seulement en Iran mais dans beaucoup d’autres pays et même dans d’autres aires de civilisation.
Plus que jamais, les femmes et leurs droits élémentaires sont menacés, visés, bafoués par les extrémistes religieux. Des conceptions littéralistes et absolutistes de la religion mettent en péril les droits élémentaires de la personne humaine. Plus que jamais, également, nous devons nous mobiliser intellectuellement, politiquement, spirituellement. Pour faire face. Pour riposter. C’est une vigilance renouvelée qui est attendue de nous, et le Grand Orient de France, dans la fidélité à son histoire et à ses engagements, a vocation à se tenir à l’avant-garde, comme une sentinelle. Enfin, nous attendons une inflexion positive de la politique d’asile de la France pour qu’elle accueille les femmes et les hommes que les régimes théocratiques menacent et oppriment.
Le combat en faveur des Lumières (re)devient, en effet, l’horizon indépassable de notre temps et l’enjeu majeur des années qui s’annoncent. N’ayons pas peur de le dire: la pensée de l’émancipation et sa politique de la résistance, que nous lèguent les philosophes du XVIIIe siècle, nous sont indispensables. Elles éclairent nos sombres temps.
La témérité et le sang-froid des Iraniennes et des Iraniens face à la tyrannie qui s’abat sur eux forcent le respect. Leur attitude exemplaire, leur courage en imposent. Ils nous donnent un enseignement de résistance: chaque fois que nous reculons face au chantage et à la barbarie, nous leur permettons de dévaster un peu plus une société. Ne l’oublions pas. Nous le devons à la mémoire de Mahsa.
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