Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

16 de juliol de 2017
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Macron blasma la França col·laboracionista amb el genocidi jueu i l’antisionisme contemporani

El proppassat 10 de juny vaig seguir pels mitjans en directe el discurs d’Emmanuel Macron a Oradour sur Glane, lloc emblemàtic de les atrocitats del nazisme a França, unes paraules convincents contra els totalitarismes d’ahir i d’avui, esmentant Síria i els atemptats gihadistes a França que fan albirar un capteniment ferm del nou president.

Avui ha estat un dia significatiu en la política contemporània francesa: la commemoració del setanta-cinquè aniversari de la ràtzia denominada del Velòdrom d’Hivern de París (lloc de concentració abans de l’enviament als camps d’extermini) contra els jueus organitzada per les autoritats col·laboracionistes amb l’ocupant nazi ha estat protagonitzada pel president Macron que ha afirmat (com ho va fer fa uns anys Manuel Valls) que antisemitisme i antisionisme són sinònims. Una declaració que ha estat ben valorada per la premsa israeliana que espera veure-hi un tombant en l’estratègia diplomàtica francesa activament hostil a Israel.

I això, en presència del primer ministre israelià, Benyamin Netanyahu que hi ha pronunciat un important discurs alertant Europa de l’amenaça de l’islamisme que colpeja Israel i tot el món occidental:

M. le président, mon ami Emmanuel Macron, et toutes les personnes distinguées rassemblées ici, nos ambassadeurs respectifs, les dirigeants de la communauté juive, les témoins, ceux qui ont travaillé si dur pour porter un témoignage. Je veux vous remercier de m’avoir invité à vous rejoindre aujourd’hui pour honorer la mémoire des Juifs qui ont été envoyés, depuis ce lieu, dans les camps d’extermination.

Nous avons entendu des témoignages bouleversants, des témoignages déchirants. Ils ont été incinérés dans la fumée et la poussière.

Pour saisir la portée de la Shoah, c’est ce qui est arrivé ici ce jour-là au cœur de Paris, multiplié par 400, 400 Paris, et vous avez le nombre, le nombre énorme de la destruction de la communauté juive européenne, la destruction de nos enfants.

Je suis venu ici depuis Jérusalem, la capitale éternelle et unifiée du peuple juif et de l’Etat juif. Je suis venu ici m’incliner en mémoire de nos frères et sœurs assassinés, assassinés uniquement parce qu’ils étaient juifs. Je suis venu ici pleurer avec vous les victimes. Mon épouse Sara, qui est avec nous, a perdu toute sa famille dans la Shah. Nous sommes tous venus ici pleurer ensemble les victimes, mais déclarer, en même temps, fièrement, Am Yisrael Chai [le peuple d’Israël vit] !

Il y a 75 ans, de sombres ténèbres s’abattaient sur la ville lumière : les nazis, oui, les nazis et leurs collaborateurs en France, et Jacques Chirac et les présidents successifs méritent d’être reconnus pour avoir dit la vérité. Ils ont brisé les vies de milliers de Juifs français au Vél’ d’Hiv. Il semble que les valeurs de la Révolution française – liberté, égalité, fraternité – ces valeurs ont été écrasées, écrasées brutalement sous la botte de l’antisémitisme. Et pourtant, nous devons le dire, et nous l’avons encore entendu aujourd’hui, nous devons dire que tout n’était pas si sombre.

Et au nom de l’Etat d’Israël, au nom du peuple juif, je salue les nobles citoyens français, qui au risque de leurs propres vies, ont sauvé leurs compatriotes juifs. Nous nous rappellerons toujours avec une profonde gratitude et admiration les habitants héroïques d’endroits comme le Chambon-sur-Lignon, qui ont sauvé des milliers de Juifs. C’est un héroïsme particulier. Nous avons connu beaucoup d’héroïsme en Israël, comme vous ici, en France. C’est un héroïsme différent. C’est un héroïsme dans la bataille, un héroïsme met en danger sa vie pour sauver celles des autres. Mais l’héroïsme des personnes qui ont sauvé des Juifs a impliqué de mettre en danger leur famille, de faire risquer à leurs enfants, leurs épouses, leurs maris, d’être exécutés.

Nous n’oublierons jamais, jamais, ces grands êtres humains, Chasidei Umot HaOlam, ces Justes parmi les Nations. Ils nous ont donné une boussole et une carte pour tracer la voie de l’humanité.

Après l’atroce Seconde Guerre mondiale, la France s’est reconstruite de nouveau en une démocratie florissante d’entreprise et de culture. Les Juifs de France en ont fait de même. Pour beaucoup, Simone Veil symbolisait cette renaissance. Simone portait le numéro 78651 sur le bras, un rappel permanant de ses souffrances à Auschwitz et à Bergen-Belsen. En étant ministre de différents gouvernements, en étant présidente du Parlement européen, Simon Veil a vaincu ses persécuteurs. Comme l’a fait le peuple juif.

Des cendres de la destruction, nous avons fondé l’Etat juif. Et c’est la force d’Israël, qui est la seule garantie certaine que le peuple juif ne subira plus une autre Shoah. Plus jamais. Nous ne laisserons jamais cela se produire.

M. le président, mes amis, Nous sommes venus ici avec les survivants de cette persécution, comme M. Noah Kliger, qui est avec nous. Il a plus de 90 ans. Il est ici dans un fauteuil roulant. Il est ici parce que nous avons appris que la discrimination et la persécution commencent souvent par les Juifs, mais ne s’y arrêtent jamais.

Récemment, nous avons été les témoins d’une poussée des forces extrémistes qui cherchent à détruire non seulement les Juifs, bien sûr l’Etat juif aussi, mais bien plus que cela. Ils cherchent à détruire quiconque leur barre la voie, Juifs, chrétiens, musulmans, qui souffrent des coups de leur sauvagerie.

Il y a deux jours à Nice, vous avez parlé d’une guerre de civilisations. Je suis totalement d’accord. L’islam militant veut détruire notre civilisation commune. Les Chiites militants menés par l’Iran, les Sunnites militants menés par l’Etat islamique, cherchent tous deux à nous vaincre. Ils cherchent à détruire l’Europe.

Cela n’est peut-être pas évident aujourd’hui, mais c’est absolument évident pour quiconque écoute ce qu’ils disent, ce qu’ils prêchent, ce qu’ils enseignent à leurs disciples, ce qu’ils enseignent à leurs enfants. Ils doivent vaincre, surmonter, soumettre et finalement éliminer la civilisation européenne. Israël n’est que la première cible occidentale sur leur chemin.

Les islamistes militants ne détestent pas l’Occident à cause d’Israël. Au contraire, ils haïssent Israël à cause de l’Occident, parce qu’ils voient à juste titre en Israël un bastion avancé de nos valeurs communes de liberté, d’humanisme, de démocratie.

Ils essaient de nous détruire, mais ils essaient aussi de vous détruire, et la France est une puissance mondiale, une démocratie mondiale, elle n’est donc pas épargnée non plus. A Nice, à Paris, à Saint-Etienne-du-Rouvray et ailleurs, de sauvages terroristes assassinent brutalement des citoyens français. Ils ont aussi ciblé des Juifs français à Toulouse, à l’HyperCacher ici, à Paris, et récemment, avec le meurtre atroce de Sarah Halimi, que sa mémoire soit bénie.

M. le président, Vous vous tenez audacieusement et fièrement contre ce fléau. Vous condamnez clairement et combattez l’antisémitisme, et vous condamnez clairement et combattez cette bellicosité plus large qui cherche à détruire notre monde.

J’ai été profondément impressionné que votre première visite à l’étranger soit au mali, où ce fléau tente de consumer le cœur de l’Afrique et, de là, de s’étendre ailleurs.

Monsieur le président, Votre lutte est notre lutte. Les zélotes de l’islam militant, qui cherchent à vous détruire, cherchent aussi à nous détruire. Nous devons leur faire face ensemble, nous devons rester fort contre eux ensemble, et nous devons les vaincre ensemble. Pour l’honneur sacré de ceux qui ont péri ici, pour le bien des générations à venir, assurons-nous la victoire, la victoire de la liberté, l’égalité la fraternité. Rappelons-nous du passé, sécurisons-nous demain.

Post Scriptum, 17 de juliol del 2017.

The Times of Israel avui publica íntegrament el discurs del president Emmanuel Macron i el comunicat conjunt amb el cap de govern d’Israel Benyamin Netanyahu.

Post Scriptum, 22 de juliol del 2017.

Jean-Luc Mélenchon ha criticat frontalment el discurs de Macron i la visita de Netanyahu tot afirmant que el règim de Vichy no representava França i, per tant, no cal fer-se’n ara responsables de les malvestats comeses alhora que empara l’antisionisme contemporani.

Post Scriptum, 7 de novembre del 2018.

Emmanuel Macron ha fet evident, un cop més, el seu capteniment erràtic en molts temes. Aqueixa setmana prèvia al centenari de l’acabament de la Primer Guerra Mundial ha dit i desdit que Petain podria ser homenatjat en els actes commemoratius d’aqueixa efemèride però no pas com a governant col·laborador del nazisme durant la Segona Guerra Mundial, olvident que va ser condemnat a la indignitat nacional a perpetuïtat. La premsa israeliana s’ha indignat amb l’actitud incongruent del president francès.

Post Scriptum, 21 de febrer del 2019.

The Times of Israel reprodueix íntegrament el discurs del president francès Emmannuel Macron ahir al vespre al sopar anual del Conseil Representatif des Institutions Juives de France en el decurs del qual va anunciar que l’antisionisme seria considerat part integrant de l’antisemitisme sense necessitat de modificar el Codi Penal.

Post Scriptum, 7 de febrer del 2020.

Avui, JForum publica un article de Shmuel Trigano titulat “Les juifs et Macron: fin de partie“:

Avec le recul, la visite de Macron à Jérusalem offre un condensé du syndrome français envers Israël, ce syndrome qui est à l’œuvre de toutes parts, des médias à l’opinion publique via l’AFP et le Quai d’Orsay. Cette visite, mise en scène de façon programmée, fut construite comme un happening enchaînant les scènes symboliques. Avant la compassion et les grands mots de la mémoire, à Yad VaShem, l’esclandre de l’église Sainte Anne – un remake chiraquien presque comique – avec pour horizon final la visite à Ramallah.

Dans cet enchainement de scènes successives, la compassion macronienne pour la Shoah montre ses deux finalités.

La première – proferée dans une église- clame que les Juifs (en la personne des policiers israéliens chargés de protéger le président) ne sont pas chez eux à Jérusalem : un discours adressé en fait aux Palestiniens. La France par contre, elle, est chez elle à Jérusalem et elle relaie la clameur des Palestiniens. Mais quelle France ? Celle des capitations et de la protection des chrétiens dhimmis en pays musulman ? N’est ce pas ce même déni que confirment résolution après résolution (et depuis Sarkozy) les votes de la France à l’UNESCO, déniant aux Juifs leur histoire plus que bimillénaire en Eretz Israël ? Et de fait l’eglise Sainte Anne est l’adresse de deux ONG antisionistes militantes. En somme l’esclandre programmé avait vocation à faire un clin d’œil aux Palestiniens en rapport avec la ville de jérusalem, comme si Macron s’excusait d’être venu à jerusalem sous l’égide de l’Etat juif.

La deuxième finalité du scénario macronien vise à cantonner la Jerusalem visitée dans la compassion pour la Shoah, de façon à laisser entendre que la justification de l’Etat juif serait décidée par l’Holocauste et pas par les droits historiques du peuple juif (qui bien sûr dans cette vision de l’histoire n’existe pas : on se souvient du ministre Blanquer lors de la soirée sur France 2, s’emportant contre les Juifs français qui partent en Israël). Face à la Jerusalem dans laquelle Israel n’est pas chez lui, il n’y a donc de Jerusalem juive qu’en vertu de la culpabilité de l’Europe dans la Shoah et de sa compassion pour les victimes, c’est à dire, par delà les Juifs, les supposées victimes palestiniennes. Le partage est ici émimment clair.

Et attention qu’Israël ne brouille pas ce partage ! comme l’exprime bien la mise en garde proférée à Yad VaShem : « Nul n’a le droit de convoquer ses morts pour justifier quelque… haine contemporaine ». On croit entendre le commentaire du philosophe Paul Ricœur sur l’accaparement de la mémoire de la Shoah par les Juifs”, un philosophe dont Macron fut l’assistant.

Le plus terrible devait venir après, dans l’avion de retour, avec la confession de la culpabilité de la France dans le crime contre l’humanité qu’elle aurait commis en Algérie et dont elle devrait faire repentance.

Je n’approfondirai pas ici l’ignominie révoltante que constitue ce jugement pour quelqu’un qui a connu et vécu l’Algérie et, par delà, plusieurs millions de descendants des Français originaires d’Algérie vivant en France.

Pour m’en tenir au plan du voyage à Jérusalem, cet apparentement symbolique montre très bien comment la repentance pour la Shoah fraie la voie à la cause arabe, en l’occurence ici palestinienne. On se demande à ce propos qui instrumentalise la Shoah sinon Macron ? La Palestine devient de cette façon le condensé de la mauvaise conscience occidentale : la Shoah, le colonialisme. Israël en devient en effet l’agent par son existence même, même si c’est de la faute à l’Europe. Se pencher sur la Shoah, c’est donc aussi se pencher sur la « Shoah » des Palestiniens, la Nakba, et la rédemption post-« coloniale » de ces derniers.

La reconnaissance par Macron du fait que que l’antisionisme est un des traits du nouvel antisémitisme est ainsi totalement annulée dans ce syndrome. Le mensonge palestinien à la source du nouvel antisémitisme en ressort au contraire accrédité et renforcé. Et c’’est bien ce que montrent les médias français dans le compte rendu du voyage à Jérusalem . Car le syndrome comporte aussi un plan intra-français. Ce rapport à Israël s’inscrit en effet, de façon implicite, dans une sorte de « négociation » symbolique et psychologique -muette- avec la population française immigrée, en grande partie d’origine algérienne (ce trait est important), qui a adopté le narratif palestinien – qui passe mieux en France – pour narratif de sa propre identité et justification de sa montée sur la scène politique française (cf. la présence du drapeau palestinien dans toutes les manif.).

Dans cette négociation, le traitement d’Israël par le pouvoir joue comme une monnaie d’échange symbolique. C’est ce qui explique pourquoi la réalité de l’antisémitisme du début des années 2000 est restée invisible quand elle n’a pas été sciemment occultée (voir l’aveu du ministre de l’intérieur D. Vaillant quant à ses causes ). C’est ce qui explique pourquoi il y a aujourd’hui une auto-censure immanente sur tout ce qui touche l’islam et l’antisémitisme des milieux islamiques alors que tous les excès et les mensonges, les diffamations, sont possibles et permis dès qu’il s’agit d’Israël ou des Juifs.

Il y avait une délégation juive qui accompagnait Macron. Elle est restée silencieuse, retiendra l’histoire. Mais il doit être clair que, dans la lutte contre le nouvel antisémitisme, les Juifs de France n’ont absolument rien à attendre du pouvoir macronien.

Post Scriptum, 26 d’abril del 2022.

Freddy Eytan analitza avui a The Times of Israel el resultat de l’elecció presidencial a França des del punt de vista de les relacions amb Israel: Macron II, les Juifs et Israël.

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