La imputació de Benyamin Netanyahu per presumptes delictes de corrupció és només una expressió d’un fenomen profund: els hereus de les elits sionistes que van fundar l’Estat d’Israel es regiren contra una nació que ja no dirigeixen i ho fan emparant-se en la ideologia post-nacional comuna a les esquerres occidentals. Un exemple d’avui mateix: l’entrevista publicada per L’Humanité a Avraham B. Yehoshua: “En Israël, l’apartheid est devenu comme un cancer“, on abandona la solució de dos estats i aposta per un estat binacional.
Ho explica encertadament avui Léon Rozenbaum en aqueix article crític titulat “Les manoeuvres des post-modernes en Israël”, publicat al digital Source d’Israël:
“Il est bien établi désormais que l’idéologie dominante des dernières décennies surtout en Europe occidentale est le post-modernisme, une véritable idéologie, presque une religion, rangeant l’idée de Nation au magasin des accessoires, avec en vue l’établissement d’un gouvernement mondial, faisant la promotion du grand brassage des populations de tous les continents, l’affaiblissement des Etats, la complaisance coupable face aux visées de l’Islam en Occident, l’utilisation abusive de l’écologie pour justifier ce recul du cadre normal des relations internationales, et le renforcement des compétences de l’Union Européenne comme étape intermédiaire décisive vers l’émergence de ce nouvel ordre mondial.
L’État d’Israël, l’Etat Juif souverain rétabli il y a 70 ans dans sa Patrie Historique après dix-neuf siècles de clandestinité et de stratégie de survie, s’est trouvé lui aussi largement influencé par cette idéologie ouest-européenne surtout parmi les Israéliens dits « laïques » qui s’éloignent autant de la Tradition Juive que de l’Idée nationale et que l’on a coutume de qualifier abusivement de « gauche » israélienne, puisque leur programme politique est loin de préoccupations sociales réelles.
En réalité, c’est leur propension à abandonner le cœur de la patrie juive, la Judée et la Samarie libérées en 1967 au terme d’une tentative avouée d’éradication d’Israël par les armées arabes coalisées, qui assure leur soutien financier massif par l’Union Européenne et des forces occultes dont certaines églises qui n’ont pas encore accepté le retour d’Israël sur la scène mondiale et recherchent son affaiblissement par tous les moyens. D’autres Chrétiens, par contre, s’identifient de plus en plus à Israël et au combat matériel et spirituel que ce peuple doit mener.
Or, Il est devenu évident pour toute personne de bonne foi que la renonciation par Israël à la souveraineté sur ces territoires disputés mais juridiquement revenant légalement à Israël en termes de Droit International Public, signifierait un tel risque sécuritaire par la présence immédiate d’une ou plusieurs armées ennemie à faible distance des centres urbains juifs, que la survie même d’Israël serait compromise à court ou moyen terme par un défaut criant de profondeur stratégique. Dans ces conditions, les droits politiques des ressortissants Arabes de Judée-Samarie, dans leur immense majorité immigrants illégaux des pays voisins postérieurs à 1920, ne pourront s’exercer que dans l’Etat arabe palestinien occupant les 3/5 de la Palestine du mandat britannique, le Royaume de Jordanie, dans le cadre d’un arrangement excluant un déplacement forcé.
Déjà en 1992, la gauche israélienne avait pris le masque sécuritaire d’un illustre général victorieux, Itzhak Rabin, pour tromper l’électorat sur son véritable programme. Après un véritable assaut contre la liberté d’expression et la liberté de réunion, le dévoiement de députés de l’opposition par des prébendes et des postes de ministre à des transfuges vénaux, la coalition Travaillistes-Meretz, avait passé un « accord » avec le chef terroriste le plus ignoble, Yasser Arafat, dont toute la pompe des pelouses de la Maison Blanche à Washington n’était pas parvenue à dissimuler la rouerie et la détermination à tuer le plus de Juifs possible, comme il l’avait affirmé lui-même dans une mosquée de Johannesburg, l’encre de l’ »accord » à peine sèche .
Et, en effet, des milliers d’Israéliens innocents ont payé de leur vie ou de leur intégrité physique l’illusion de « paix » vendue mensongèrement par la Gauche israélienne, l’Europe et l’Amérique de Clinton au public israélien, et qu’Arafat et son successeur ont transformé en cauchemar d’ »Intifadas » et autres meurtres antisémites. Il a fallu beaucoup d’efforts pour sortir Israël de cette ornière et l’élection d’une courte tête de Benjamin Netanyahou en 1996 a constitué le signal de l’éloignement salutaire de l’Etat hébreu de l’idéologie postmoderniste.
Depuis plus de dix ans, Netanyahou domine de la tête et des épaules la vie politique israélienne et le bilan de son action est considérable même si, évidemment, il n’est pas exempt de défauts. Le dynamisme économique, l’éradication du chômage, l’inventivité exceptionnelle des entreprises, le désenclavement de la périphérie par une politique de grands travaux et d’équipements routiers et ferroviaires, la mise en valeur des gisements de gaz naturel dans la zone économique d’Israël en Méditerranée, l’amélioration considérable du statut international du pays, le dialogue avec l’Inde, la Chine, la Russie, les USA, l’Afrique, au plus haut niveau, l’établissement d’alliances régionales de plus en plus fermes avec Chypre et la Grèce, avec les Etats de l’Est-Européen, le maintien et le développement d’une puissance militaire considérable dont il est fait un usage parcimonieux, sont essentiellement le fait de Netanyahou.
Cette réussite exceptionnelle fait littéralement enrager une gauche israélienne prête à toutes les compromissions et les manœuvres. En effet la gauche postmoderne détient encore certains fiefs notamment dans la Justice et l’Armée et n’a pas hésité à monter de toutes pièces une série d’ »affaires » judiciaires contre Netanyahou et son épouse. Certes, le couple Netanyahou aurait dû montrer plus de prudence pour ne pas prêter le flanc à de telles attaques.
Mais l’évidence est qu’il s’agit bien d’une tentative antidémocratique d’abattre un leader politique de premier plan, couplé au lancement d’une équipe de généraux qui tentent un « remake » de 1992 avec la complicité de l’Union Européenne. Nous sommes en face des mêmes slogans, de la même prétention empreinte de suffisance à incarner les valeurs de la démocratie, et surtout le même masque sécuritaire très suspect de voler en éclats dès que les pressions postmodernes ne manqueront pas d’arriver.
Le public francophone en Israël a plus de raisons que d’autres secteurs de la population pour déjouer ces manœuvres. En effet, la situation de plus en plus précaire des Juifs en Europe et singulièrement en France est largement le résultat de la désagrégation postmoderne dont nous devons à tout prix empêcher le retour en Israël. Notre vocation particulière commune est bien celle de préparer enfin l’Alyah massive des Juifs de France que les circonstances politiques rendent de plus en plus inévitable dans un délai prévisible et que seul un gouvernement israélien pourvu d’une conscience historique pourra assumer.”
Alguns sectors de la intel·lectualitat jueva són follament antisionistes, com per exemple els editors i principals redactors (Gideon Levy, per exemple) del diari Haaretz (que signicativament hom pot traduir com “la terra”, en el sentit de pàtria), visceralment anti-Netanyahu, contra-identitaris i que donen suport a les candidatures dels partits àrabs. Així, Le Petit Info publicà el proppassat 2 de febrer aqueix breu: “Après le retrait de la vie politique de Dov Hanin, le parti communiste antisioniste ‘Hadash, membre de la Liste arabe unifiée devait lui un remplaçant juif afin de maintenir la définition de parti judéo-arabe. Les instances du parti ont élu le Dr. Ofer Kassif, professeur en Sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem et provocateur d’extrême gauche particulièrement virulent. Il sera le n°3 sur la liste du parti, derrière Ayman Oudeh et Aïda Touma-Suleiman.
Le Dr. Kassif aime a comparer le gouvernement Netanyahou au régime nazi et a déjà qualifié la ministre de la Justice Ayelet Shaked “d’ordure néonazie”! Lorsqu’il occupait un poste précédent à l’Institut académique Tel Aviv-Yaffo, le Dr. Kassif avait qualifié le ministre de l’Education Naftali Benett de “fasciste”, et le jour de Yom Hashoah 2018, il avait commenté les événements le long de la clôture de sécurité en comparant les soldats de Tsahal aux soldats nazis. Ces différents propos insupportables de cet universitaire et peut-être bientôt député n’avaient pas provoqué de battage médiatique ni entraîné de quelconques sanctions à son encontre.”
Post Scriptum, 15 de maig del 2019.
Sue Surkes publica avui a The Times of Israel un punyent article titulat:”Paradoxe israélien: les pauvres sont capitalistes, les riches sont de gauche”.
Post Scriptum, 21 de juliol del 2019.
Freddy Eytan, director del CAPE de Jerusalem, hi publicà abans d’ahir una punyent reflexió sobre “La conduite malveillante d’intellectuels et d’anciens serviteurs de l’État”.
Post Scriptum, 5 de març del 2020
Segons estima avui el diari israelià Haaretz vint mil jueus antisionistes d’esquerres han votat a les eleccions de fa tres dies per la Llista Àrab Unida, quan a les de l’any passat van ser només nou mil.
Post Scriptum, 1 de març del 2021.
Els mitjans europeus sistemàticament hostils a Israel gaudeixen divulgant el gest d’Avraham Burg, que fou president dela Knesset i fill d’un dels fundadors de l’Estat d’Israel renunciant a la nacionalitat jueva, com titulava Le Figaro del proppassat 11 de febrer: “Avraham Burg, le Juif qui renie le camp des «maîtres» en Israël.” Mentre que els periòdics jueus se’n planyen i el retraten com fa Jewish Forum del 5 de gener: “Burg ce juif qui a la haine de soi“.
Post Scriptum, 13 de juny del 2021.
i24NEWS publicava el proppassat 8 d’aqueix mes aqueixa informació que parla per si sola de la perversitat i deslleialtat de dos antics diplomàtics israelians: Two former Israeli envoys to South Africa accuse Jewish state of ‘apartheid’. In an opinion piece published on South African media, former ambassadors compare map of Palestinian territories to ‘bantustans of South Africa under the apartheid regime’, call on world to take ‘decisive diplomatic action’.
Post Scriptum, 19 de juny del 2021.
Natan Sharansky i Gil Troy van publicar el proppassat 16 aqueixa lúcida reflexió a Tablet: The Un-Jews. The Jewish attempt to cancel Israel and Jewish peoplehood, traduida al francès pel bloc Terre des Juifs.
Post Scriptum, 23 de novembre del 2022.
Article d’abans d’ahir d’Yves Mamou a Tribune Juive: “Des juifs antisionistes ont largement contribué à faire du journal Le Monde un média anti-israélien”.
Post Scriptum, 12 de gener del 2024.
Els mitjns progressistes occidentals obertament antisionistes s’emercen a divulgar les opinions dels jueus d’esquerres israelians pro-palestins com és el cas del periodista de l’Haartez Gideon Levy i del diputat del partit àrab Hadsh-Tal Ofer Cassif que ha donat suport a l’acusació de genocidi d’Àfrica del Sud contra Israel davant el TPI.
Post Scriptum, 14 d’abril del 2024.
Fa quatre dies Hod Bass analitzava des de les pàgines del Jerusalem Post el comportament de la professora de filosofia de la Universitat de Tel Aviv Anat Matar “when she eulogized Walid Daka, a convicted terrorist who kidnapped and murdered IDF soldier Moshe Tamam in 1984 who died earlier in the week from cancer: “Freedom of speech does not guarantee freedom from consequence”.
Avui, The Times of Israel publica: “Israeli academics slammed for signing letter accusing Israel of ‘plausible genocide’. Two dozen members of academia call on the US to stop arming the Jewish state in its war against Hamas in Gaza; students from the country’s devastated south demand their firing.”
Post Scriptum, 11 de desembre del 2024.
Yves Mamou es demana avui a Tribune Juive: Les Juifs de gauche sont-ils juifs ? Que trahissent les juifs de gauche qui prennent le parti des Palestiniens ?
Le 31 octobre, à Londres, Amos Schocken, éditeur en chef et principal actionnaire du quotidien progressiste israélien Haaretz, a donné une conférence au cours de laquelle il a déclaré que non seulement, « le gouvernement [du Premier ministre Benjamin] Netanyahu impose un cruel régime d’apartheid à la population palestinienne », mais qu’en plus il « s’en moque ». Il a qualifié les islamistes palestiniens de « militants de la liberté » et a regretté qu’Israël les qualifie de «terroristes».
Amos Schocken a aussi expliqué que « ce qui se passe dans les Territoires occupés et dans certaines parties de Gaza est une seconde Nakba« , un terme qui signifie « catastrophe » et que les Arabes utilisent pour désigner l’exil de 700 000 arabes consécutif à la Guerre d’Indépendance de 1948. Les Palestiniens et l’extrême gauche occidentale se sont entendus pour faire de « nakba » un équivalent de « Shoah ». Amos Schocken a donc repris à son compte cette équivalence qui dit que les Palestiniens ont souffert des juifs, comme les juifs ont souffert des nazis pendant la seconde guerre mondiale.
Le patron de Haaretz a terminé son speech en expliquant qu’un État palestinien était nécessaire et que le seul moyen d’y arriver était « d’appliquer des sanctions contre Israël, contre les dirigeants qui s’y opposent et contre les colons [résidents d’implantations] ».
Ces propos qui n’étaient pas destinés à un large public ont fini par émerger dans la sphère médiatique à la fin du mois de novembre. Ils ont provoqué des secousses politiques violentes. Et le gouvernement de Benjamin Netanyahou a annulé les abonnements de toutes les administrations au journal Haaretz.
Pourquoi le gouvernement du premier ministre Benjamin Netanyahou a-t-il réagi aussi vivement ?
La question mérite d’être posée car les propos d’Amos Schocken ne diffèrent pas fondamentalement de ce qu’on peut lire depuis vingt ans dans le journal Haaretz sous la plume d’éditorialistes comme Gideon Levy, ou Amira Hass. Pas un jour ne passe sans que le journal de gauche phare d’Israel reprenne le narratif de l’ennemi : « nakba », « colons » (pour désigner les juifs), « militants de la liberté » (pour désigner le Hamas), « apartheid »…
D’autre part, aucun état d’urgence n’a été proclamé, aucune censure n’a été instituée et aucune interdiction de manifester n’a été promulguée. La gauche et l’extrême gauche israélienne juive se sont déchaînées contre le gouvernement, comme ils le faisaient avant le 7 octobre 2023. Le ministre de la Communication israélien Shlomo Karhi, membre du Likoud, a eu raison de qualifier les propos d’Amos Schocken de « propagande défaitiste et fausse ». Mais rien ne le fonde en droit à arrêter Amos Schocken et à le déférer devant un tribunal d’exception.
Légitimation d’un second génocide
Pourquoi cette réaction alors ? Peut-être parce qu’accuser Israel d’ « apartheid » après le 7 octobre 2023, ne serait pas admissible ? Rappelons qu’à cette date, le Hamas a lancé 3 800 terroristes à l’assaut du sud d’Israel qui ont massacré 1 200 hommes, femmes et enfants juifs désarmés, fait des violences sexuelles une arme de guerre et pris en otage 251 hommes, femmes et enfants juifs ?
En gros, la victimisation des Palestiniens ne serait plus audible. En tous cas en Israel. Comme l’expliquait l’historien Georges Bensoussan dans le Figaro, du 3 octobre : « Les Israéliens, et plus largement une partie des Juifs dans le monde, ont vécu le 7 octobre comme une préfiguration de l’effondrement final de l’État d’Israël. L’acte II de la Shoah ». Martine Cohen, sociologue, a confirmé ce sentiment dans la revue Esprit : « L’ampleur des massacres et leur cruauté ont suscité sidération et effroi parmi les Israéliens comme parmi les Juifs de France. Mais une peur plus existentielle est réapparue : Israël peut-il disparaître ? … le souvenir de la Shoah a émergé à nouveau ».
Qu’est ce qui fait que le patron juif d’un journal israélien de gauche ne se solidarise pas avec son peuple quand celui-ci est victime d’une attaque de type génocidaire ? Qu’est ce qui le laisse froid au point de ne pas remettre en question ses préjugés favorables sur les Palestiniens, la justice sociale, le droit international etc ? Question subsidiaire : un juif de gauche qui continue de vidtimiser les Palestiniens après le 7 octobre est-il encore juif ?
Il est déjà arrivé dans l’histoire que certains juifs proposent des analyses politiques qui les placent soudain en position d’excommunié, tant au plan national qu’international. Ainsi, quand Hannah Arendt publie « Eichmann à Jérusalem » en 1963, une violente polémique s’ouvre. Le ton glacé avec lequel la célèbre philosophe et politiste germano-américaine, critique le comportement des institutions juives dans les pays occupés par les nazis pendant la guerre, a choqué. Les fameux conseils juifs des ghettos sont accusés d’avoir facilité le travail de sélection des futurs déportés par les nazis.
Le célèbre historien du judaïsme, Gershom Scholem écrit à Hannah Arendt pour lui reprocher non pas ses propos ou son analyse, mais le ton froid, presque malveillant qui a été le sien dans la rédaction du livre. « Ce que je n’approuve pas dans votre livre c’est l’insensibilité, le ton presque sarcastique et malveillant qu’il apporte à traiter ces sujets qui touchent à notre vie en son point le plus sensible. Il existe dans la tradition juive, un concept difficile à définir et pourtant suffisamment concret que nous appelons Ahavat Israel, l’ « amour du peuple juif ». En vous chère Hannah, comme en beaucoup d’intellectuels issus de la gauche allemande, je n’en trouve que peu de traces » (lettre du 25 juin 1963).
Hannah Arendt répondra à Scholem qu’elle n’appartient pas à la gauche mais à la tradition philosophique allemande, et qu’elle ne se reconnait pas dans le Ahavat Israel pour la bonne raison qu’elle n’aime pas le peuple juif, pas plus qu’elle n’aime aucune entité abstraite comme le peuple français, ou le peuple allemand, ou le parti communiste américain … « J’aime uniquement mes amis et la seule espèce d’amour en laquelle je crois est l’amour des personnes » (lettre du 24 juillet 1963).
On ne fera pas à Amos Schocken l’honneur de le comparer à Hannah Arendt. Pour la seule et bonne raison que la célèbre analyste du totalitarisme n’a jamais eu un mot de complaisance ou de soutien envers les nazis. Jamais elle n’a repris le vocabulaire des exterminateurs pour critiquer les juifs. Seul son manque de compassion envers le comportement des élites juives dans leur relation aux nazis a été jugé choquant.
Amos Schocken a choqué parce qu’il a délégitimé l’Etat d’Israel (apartheid, nakba, occupation…) au moment où l’immense majorité de la population israélienne et juive a eu le sentiment que la Shoah recommençait. Il a choqué les juifs d’Israel et d’ailleurs parce qu’il a utilisé le même vocabulaire que les centaines de milliers d’antisémites qui ont défilé partout sur la planète au cri de « la rivière à la mer ».
Cette gauche juive là, celle qui pactise avec les exterminateurs islamistes, est-elle encore juive ?
Dans une lettre envoyée à Hannah Arendt, célèbre philosophe et politiste juive, l’historien du judaïsme Gershom Scholem lui reprochait d’avoir, comme beaucoup de « juifs de gauche », « une profonde aversion pour tout ce qui touche au sionisme ». Il venait de lire « Eichmann à Jérusalem », et reprochait à Arendt le ton acerbe qu’elle avait utilisé pour critiquer la mise en scène du procès, le procès lui-même et la collaboration des élites juives avec les nazis dans les pays colonisés par le Reich.
La même « aversion » envers le sionisme peut-elle être reprochée à la clique de Haaretz, celle qui affirme qu’Israel est un pays d’apartheid et que les miliciens du Hamas sont des « combattants de la liberté » ? Les journalistes du célèbre quotidien israélien répondraient, comme Hannah Arendt sans doute, qu’ils appartiennent au peuple juif, que cela plaise ou non à leurs détracteurs. Mais ils ajouteraient sans aucun doute que leur sionisme, n’a de sens que s’il accompagne un système de valeurs.
Un système de valeurs?
Les « valeurs » dont se prévalent les journalistes de Haaretz sont les mêmes que celles qui sont mises en avant par la gauche progressiste, par les ONG de défense des droits de l’homme et qui affirment qu’en Israel et en Judée Samarie, les Palestiniens souffrent d’ « inégalités », qu’ils sont « discriminés », qu’ils vivent dans un système d’ « apartheid » et de « colonisation » ou les droits humains ne sont pas respectés.
Gideon Levy – éditorialiste de Haaretz et alter ego idéologique d’Amos Schocken – coche toutes les cases de ce sionisme « progressiste ». Gideon Levy affirme qu’ « Israël a perdu son humanité » à Gaza tout simplement parce qu’Israel se défend contre plus faible que lui.
Détruire un ennemi du peuple juif ne serait acceptable pour les juifs progressistes qu’à la condition de ne tuer personne. « Avons-nous vraiment le droit de faire cela (tuer 25 000 personnes) », demande Gideon Levy en reprenant sans discuter les chiffres du Hamas ? « Qu’est-ce que cela révèle sur nous, sur nos valeurs morales ? »
Ca ce qui compte n’est ce pas, n’est pas la sécurité du territoire israéllien, ni la sécurité de la population israélienne, mais la bonne image morale que certains juifs progressistes ont d’eux-mêmes.
Pour Haaretz, la sécurité est inadmissible si elle a pour prix des morts palestiniens. « 25 000 personnes supplémentaires tuées à Gaza garantiront-elles davantage de sécurité à Israël ? Et même si oui, avons-nous le droit de le faire ? » Sous-entendu : « Non, la sécurité d’Israël serait immorale si elle passait par le décès de 25 000 ennemis supplémentaires ». Un juif moral a le droit de se défendre, mais à la condition de n’attenter à la vie d’aucun de ses ennemis.
On retrouve ici toute l’argumentation des ONG gauchistes (Amnesty, Human Rights Watch, Fédération internationale des droits de l’homme…) qui interdisent à Israel de se défendre, car se défendre revient à protéger la « colonisation », l’ « apartheid », le « racisme » institutionnel d’Israël envers les Palestiniens etc.
Kaufman compare ces juifs du dénigrement qui se rangent aux côtés des ennemis d’Israël aux « noirs de maison » des grandes plantations de coton du sud des Etats Unis. Ces esclaves domestiques vivaient dans la maison du maître, étaient dispensés du travail des champs et prenaient aussi grand plaisir à se distancier des esclaves des champs. Kaufman traite ces juifs qui utilisent leur notoriété pour se désolidariser d’Israël de « juifs de maison ».
« Ils ont donc trouvé normal de manifester pour la Palestine et de liker #blacklivesmatter. Ils ont milité pour les opprimés, ils ont approuvé les règles de la diversité et de l’inclusion, et tout naturellement, ils ont dénoncé le « génocide » des juifs sur les Palestiniens ».
Autrement dit, ils ont opté pour les « valeurs » au détriment de la solidarité avec les juifs d’Israël.
« Pourquoi les Juifs de maison sont-ils les seuls à abandonner si facilement leur propre peuple ? Pour continuer à bénéficier des avantages et des fastes que la société leur a consenti ? Certainement, mais pas seulement. Ils l’ont fait parce qu’ils ont eu peur », dit Kaufman. Ils n’étaient pas préparés à cette vague mondiale d’antisémitisme. Ils ont eu peur que le Hamas et le Hezbollah ne fassent pas la différence entre les « bons » juifs de gauche progressistes pétris de « bonnes » valeurs et les « mauvais » juifs, ceux de la « colonisation », de l’ « apartheid », qui défendent leur pays.
La majorité des juifs de la planète aujourd’hui se solidarisent avec les juifs d’Israël. Ce sont des mauvais juifs. Les autres, les bons juifs de gauche, ceux qui préfèrent leurs « valeurs » à la pérennité d’Israël sont peut-être encore juifs, mais ils sont aussi devenus profondément antisionistes.
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