Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

8 de febrer de 2011
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Ferhat Mehenni: “Tunisie, Cote d’Ivore, Soudan… la fin de l’Etat postcolonial”

Ferhat Mehenni (Illoula, 5 de març del 1951) signa, com a president del govern provisional de la Cabília, aquest article a l’edició d’avui de Le Monde (un fet per si mateix força significatiu).

 

La Cabília és el territori d’Algèria amb més consciència nacional amazic, altrament dit berber. Des de fa anys la lluita per reconeixement de l’autonomia cabil dins de l’Estat post-colonial ha estat un procés ascendent que ha arribat a forçar una reforma constitucional reconeixent la llengua amaziga com a pròpia al costat de l’àrab. Hores d’ara el moviment autonomista s’ha dotat d’un govern provisional encapçalat per Ferhat Mehenni, cantautor i intel·lectual de prestigi, com a president i albira amb esperança els moviments populars de revolta que s’estan produint al conjunt del món àrab.

Ferhat Mehenni és un amic de Catalunya que ha visitat sovint el nostre país, el darrer cop l’any passat amb motiu de les consultes locals sobre la independència de Catalunya.  Coneix de primera mà la situació política catalana, ja que va participar l’any 2002 a l’Encontre Cabília-Catalunya celebrat a Barcelona.   En aquest article ens ofereix una visió de les revoltes populars que sacsegen el nord d’Àfrica ben poc habitual als mitjans de comunicació: la del punt de vista d’una nació milenària, el poble amazic de la Cabília, que lluita pel reconeixement dels seus drets nacionals.

L’exportació del model d’estat-nació europeu al territoris colonials ha demostrat abastament (com en el cas algerià) la seva artificialitat i ineptitud per adaptar-se a les necessitats dels pobles un cop independitzats oficialment durant la segona meitat del segle passat. Aquest fenomen ha donat peu a conflictes sagnants, genocidis i processos d’uniformització religiosa i cultural forçats per les elits dominants de les estructures neo-estatals post-colonials. La independència del Sudan del Sud mitjançant un referèndum d’autodeterminació sota supervisió internacional és un precedent històric per molts pobles africans, entre els quals els berebers.

Aqueix és l’article de Ferhat Mehenni:

En deux mois, trois pays anciennement colonisés ont marqué l’actualité internationale. La Tunisie, la Cotê d’Ivoire et le Soudan. Même si les événements qui les ont mis sous les projecteurs sont différents, leur objectif est même: dépasser l’Etat légué par la période coloniale.

Gouvernée d’une main de fer depuis son indépendance en 1957, la Tunisie connait les premières violences populaires en cinquante ans. La flambée des denrées alimentaires, symbolisée par un homme qui s’est immolé par le feu, avait probablement mis en relief l’abîme séparant la quiétude des gouvernants de la détresse des gouvernés. Mais elle n’en est que le prétexte. La cause essentielle réside dans l’impossibilité de l’alternance au pouvoir. A force d’empêcher un peuple de respirer, un pays de s’aérer par des élections démocratiques, on finit par produire ce type d’explosion qui, soudain, anéantit l’ensemble des repères.

Le chaos laissé par la fuite du dictateur ne sera pas résorbé de sitôt. Ceux qui, pour arbitrer des litiges de succession et de légitimité politiques, se réfèrent encore à la Constitution ayant consacré le pouvoir personnel depuis plus de cinquante ans, sauveront peut-être pour quelques temps le régime que les Tunisiens rejettent violemment. La “révolution du jasmin” risque de tourner court si une nouvelle constitution n’est pas rédigée par une assemblée élue à cet effet. Le glas a sonné aussi pour l’Etat postcolonial, en Côte d’Ivoire et au Soudan.

La Côte d’Ivoire se retrouve avec deux présidents. Ce n’est pas la première fois que cela arrive en Afrique aux frontières scandaleuses. Contrairement à ce que la communauté internationale redoutait, cela n’a pas généré plus de violence qu’il n’y en avait ; comme si, pour les Ivoiriens, cela allait de soi d’avoir deux chefs d’Etat, légitimes. L’un pour le Nord et l’autre pour le Sud. De toutes les manières, la Côte d’Ivoire vit coupée en deux depuis septembre 2002. Le plus étrange dans cette affaire est que là où l’Occident voit un problème, les Ivoiriens, eux, trouvent leur solution. Ils préfèrent avoir deux présidents qu’une guerre de dix ans. Il serait donc plus avisé d’entériner un état de fait qui existe depuis la rébellion du Nord. Le mieux est de prendre acte de cette réalité et de la consolider par des  frontières reconnues, dans l’intérêt de la paix, de la stabilité et du respect des droits humains. Imposer aux peuples ivoiriens un seul président, c’est, à coup sûr, les pousser à la guerre civile.

La guerre civile, celle qui a duré plus de vingt ans, vient d’être enterrée au Sud-Soudan. L’Accord global de paix, signé le 9 janvier 2005, est mis en application par un référendum qui consacre la partition du pays. La nouveauté dans cette démarche est la pulvérisation, par voie démocratique, du principe de “l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation”. Désormais,  dans le monde anciennement colonisé, nous entrons dans une ère où les frontières vont souvent bouger. Cette étape marque la fin des Etats postcoloniaux.

Les convulsions politiques de la Tunisie, la Somalie ou du Congo, d’Afghanistan, du Cachemire ou d’Irak sont celles de l’héritage étatique colonial agonisant. Les troubles vont, à terme, se généraliser à la plupart des pays dessinés par la colonisation, cet acte inaugural de la mondialisation. En effet, l’Etat qui les incarne y est encore celui-là même que  la colonisation s’était donné par la force pour imposer l’ordre international contemporain.

Aujourd’hui, l’Etat postcolonial perd le nord. Cette mondialisation, dont il ignorait n’en être qu’une étape, réveille les peuples à leurs droits. Tout à coup, on lui demande  de servir au lieu de réprimer, autoriser là où il interdisait… Pour cet Etat, la démocratie, c’est le monde à l’envers. Il se retrouve le jouet de l’Histoire qui l’a instrumentalisé avant de lui signifier sa fin de mission.

L’Europe gagnerait à adopter une attitude conciliatrice à l’égard des bouleversements géopolitiques que cela commence à engendrer. L’Occident en général, a plutôt intérêt à s’y préparer, les accompagner, voire les impulser pour ne pas avoir à les subir. Quelles que soient les nouvelles entités politiques qui prendront le relais, les intérêts occidentaux seront préservés. Par exemple, la France a regardé, impuissante, le régime tunisien s’écrouler. Elle n’a pas pu, non plus, imposer sa solution en Côte d’Ivoire. Ce n’est pas pour autant que ses intérêts y seront remis en cause !

Le cas tunisien pose un problème commun à tous les pays issus de la décolonisation : celui de la nature de l’Etat. Celle-ci, en étant d’origine coloniale, les condamne à n’être que des dictatures. Même si pour la Tunisie il existe encore une question identitaire berbère, les troubles d’aujourd’hui posent plutôt l’impérieuse nécessité d’en finir avec l’Etat postcolonial et son remplacement par un Etat de droit et de liberté. Un Etat qui soit au service des peuples et des citoyens et non de la dictature.

Quant aux cas du Soudan et de la Côte d’Ivoire, ils montrent l’exemple de pays où les problèmes identitaires, laissés en suspens, ont prédominé au point de provoquer la séparation et l’éclatement du pays. C’est probablement ce qui arrivera à tous ceux qui, au nom de la raison d’Etat, nient les droits des peuples qui les composent. Le déni génère crispation identitaire et résistance. Le bras de fer qu’il engage porte en lui tous les risques de guerre et, en fin de parcours, ceux de la sécession. Dans ces pays, la seule manière d’éviter le pire, est de les pousser au respect des identités des peuples par le truchement d’autonomies régionales ou de fédéralismes. Le Conseil de sécurité de l’ONU, en votant la résolution 1813 qui entérine la proposition marocaine d’une autonomie régionale au Sahara, a envoyé un signal fort dans ce sens.

La Kabylie, que le pouvoir algérien refuse toujours de reconnaître, se bat déjà depuis dix ans pour son autonomie régionale. Elle montre également la voie à l’Afrique et à l’Asie des peuples en guerre, pour un combat pacifique. Même en état de légitime défense (127  manifestants tués par le pouvoir algérien entre 2001 et 2003) le peuple kabyle a préféré la politique à la guerre. La mise sur pied de l’Anavad (gouvernement provisoire Kabyle en exil) le 1er juin 2010 est de nature à en renforcer le processus.

La reconnaissance de ce gouvernement par la communauté internationale va sûrement encourager, chez les peuples opprimés en mal d’existence, les options politiques les moins radicales. Nous aurons, ainsi, une évolution du monde, sinon heureuse, du moins beaucoup moins chaotique vers la fin des Etats postcoloniaux, ce boulet qui, depuis tant de décennies, occasionne à l’Afrique et à l’Asie d’interminables soubresauts.

Post Scriptum, 20 d’abril del 2017.

Avui, quan s’escau el trenta-setè aniversari de la revolta amazic a la Cabília reprodueixo aqueix article de Ferhat Mehenni responent al diari pro-governamental algerià “Algerie Patriotique” des del digital Tarmut el 22 de juliol del 2015 i titulat “La guerre contre la Kabylie est déclarée“:

En une semaine, trois personnalités kabyles dont deux acteurs économiques, sont descendues en flammes par le journal en ligne « Algérie-patriotique », journal connu pour être celui des services algériens.

1 – Le premier d’entre eux, voir le lien ci-dessus, mis en ligne le 21/07/2015 à 12h 20, et signé par un certain Karim Bouali, intitulé « Un ex-officier du Mossad confirme la relation entre les «séparatistes» algériens et les services israéliens ». Il commence par cette généralité : « Dans un livre paru aux Etats-Unis, et intitulé Periphery : Israel’s Search for Middle East Allies (Périphérie : Israël à la recherche d’alliés au Moyen-Orient), l’ancien officier des services secrets israéliens, Yossi Alpher, a révélé que le Mossad a bien noué des relations avec des berbéristes d’Algérie et du Maroc, afin de maintenir ces pays sous pression.»

Le signataire de l’article s’appuie sur cet extrait pour lui accoler aussitôt la thèse du DRS selon laquelle : « L’officier israélien confirme par-là les relations entre le porte-voix du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, Ferhat Mehenni, avec les services de renseignement israéliens ». Ensuite vient la manipulation de mes déclarations dont certaines ont été déformées pour dresser l’opinion arabo-islamiste contre moi. La manœuvre consiste à faire croire aux lecteurs que ce sont là des révélations de ce livre, ce qui n’est nullement le cas. A aucun moment ni moi, ni l’Anavad ou le MAK n’ont été cités par ce livre. Cet article nous diabolise pour délégitimer le combat pacifique de la Kabylie pour son droit à son autodétermination. Je n’ai jamais pris de contacts avec le Mossad. Mon voyage en Israël s’inscrit dans le cadre de relations d’Etat à Etat. Le Gouvernement Provisoire Kabyle est fondé à plaider en faveur de l’avènement d’un Etat kabyle auprès de tous les pays du monde. La Kabylie et le peuple kabyle ont besoin de se prendre en main pour ne plus vivre sous la botte et la dictature de généraux algériens suspicieux et antikabyles. Apparemment, c’est la réponse affolée des tenants du pouvoir devant le succès de l’interview que j’ai accordée à Algérie-focus, deux jours auparavant.

2 – Le deuxième, signé par R. Mahmoudi, mis en ligne le 20 juillet à 16h 25, est consacré au dynamique patron de la compagnie aérienne Aigle Azur, M. Arezki Idjerouidène. Dénoncé par une scabreuse organisation, il est reproché à ce patron modèle un «complot contre Air Algérie», et « la connexion avec le mouvement autonomiste MAK à travers une exploitation pernicieuse de la langue amazighe et le soutien que lui apportent des médias proches du mouvement séparatiste kabyle ». Je tiens à démentir l’existence d’un quelconque lien d’Aigle Azur et de son patron avec le MAK ou le Gouvernement Provisoire Kabyle. Là encore, l’antikabylisme est servi à l’opinion, probablement pour justifier la décision d’Alger de ne pas verser les 35 millions d’Euros que l’Algérie doit à cet opérateur.

3 – Enfin, le neveu de l’ancien président Boumediène, Nacer Boukharrouba, s’attaque violemment au brillant homme d’affaires kabyle, M. Issad Rebrab qu’il accuse d’avoir bâti sa fortune sur le dos de l’Etat.

Cela ne s’arrête pas là. Même celui qui, en bon Kabyle de Service (KDS), M. Ahmed Ouyahia, pour ne pas le nommer, ex premier ministre, qui pourtant ne cesse de nous dénoncer et d’appeler au meurtre contre nous, n’a pas été épargné par l’actuelle vague antikabyle. Il a eu sa charge de la part de ses propres mentors à travers un article résumant un livre dont l’auteur était son ancien « directeur de cabinet » et qui aurait trouvé refuge au Qatar.

La guerre de l’information contre la Kabylie est déclarée par l’Algérie. La guerre réelle, celle avec des chars et des fusils mitrailleurs serait-elle pour bientôt ?Il faut le croire. L’impossible consensus de la mafia au sommet de l’Etat algérien sur la succession de Bouteflika, comme sur celle de Boumediene fin 1978, pourrait tenter ceux qui sont derrière le site ( http://www.algeriepatriotique.com) à provoquer un nouveau bain de sang en Kabylie.

Post Scriptum, 19 de juny del 2019.

Ferhat Mehenni és entrevistat avui per Causeur: “15 ans après, on ne dit toujours pas qui a assassiné mon fils”.

Post Scriptum, 13 d’octubre del 2021.

El règim algerià ha demanat a França l’extradició de Ferhat Mehenni acusant-lo d’activitats terroristes com a cap del Mouvement pour l’Autodeterminació de la Kabylie (MAK). Aqueixa ha estat la seva resposta mitjançant el digital Tamurt: Ferhat Mehenni répond à Tebboune : « Les seules armes qui sont à ma disposition sont la sagesse et le pacifisme ».

Dans une allocution très attendue prononcée, lundi 12 octobre, le chef du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, Ferhat Mehenni, a répondu aux graves accusations portées contre lui par le président algérien Abdelmadjid Tebboune et qui portent sur une prétendue organisation « de collectes de fonds pour l’achat d’armes ». Visiblement serein, le maquisard de la chanson kabyle a mis au défi ses accusateurs de montrer leurs preuves et a assuré que ses seules armes sont « la sagesse et le pacifisme ».

Dimanche dernier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait accordé une interview à deux journalistes algériens au cours de laquelle il a accusé le MAK d’avoir organisé « des collectes d’achat d’arme », tout en qualifiant le leader de ce mouvement indépendantiste kabyle, en l’occurrence Ferhat Mehenni, de « terroriste ». Le président algérien, qui sert de vitrine à la junte militaire, a même affirmé qu’il détient des preuves sur ce qu’il avance. « Nous avons des preuves sur des collectes de fonds pour l’achat d’armes », a-t-il déclaré. Dans son allocution prononcée, hier mardi, Ferhat Mehenni a rejeté en bloc ces accusations, tout en réaffirmant encore une fois que son combat et celui des indépendantistes kabyles est imprégné de pacifisme. « Les seules armes qui sont à ma disposition sont la sagesse et le pacifisme, l’écriture et la réflexion, la musique et la poésie, les idées et la philosophie. Si ces dons dont la nature m’a truffé font la panoplie du parfait terroriste ou font de moi le parfait terroriste, ce serait alors mettre le monde à l’envers », a riposté le président du GPK (Gouvernement provisoire kabyle en exil).

Abondant dans le même sens, Ferhat Mehenni a mis au défi le président algérien d’apporter les preuves de ses accusations. « Si Monsieur Tebboune a quelques preuves comme quoi j’ai agi pour collecter des fonds pour acheter des armes, chiche, si c’est un homme, qu’il les montre », a-t-il annoncé. Par ailleurs, le leader indépendantiste a rassuré que son mouvement ne cèdera jamais aux tentations et aux manœuvres du régime algérien qui veut l’entraîner dans la violence. « Ils veulent nous pousser au maquis, mais on restera pacifique », a-t-il insisté. Par ailleurs, Ferhat Mehenni a souligné que les prétendues preuves avancées par Alger sur son éventuelle implication dans les incendies ayant ravagé la Kabylie, le meurtre de Djamel Bensmail ou l’achat d’armes doivent être soumises à une commission internationale.

En effet, le président algérien a évoqué l’existence « de captures d’écran qui montrent sans équivoque que des instructions incendiaires étaient venues de Paris et de Rabat ». Réagissant à ces accusations, le chef du MAK a mis encore au défi ses détracteurs de les montrer au monde entier. « Qu’il nous les montre et que le monde entier soit enfin convaincu de notre culpabilité. Allez, soyez un homme Monsieur Tebboune ! Montrez ces preuves au monde puisque vous les détenez. Ceci dit, sur les captures d’écran nous avons quand même quelques réserves. Aujourd’hui, n’importe qui peut falsifier des choses et montrer de fausses captures d’écran. Il faut soumettre l’ensemble des preuves que vous avez à une commission internationale. (…) Nous sommes là pour vous contrer, pour vous montrer que vous êtes dans l’erreur. Vous êtes incapables, vous n’avez pas les preuves nécessaires pour nous inculper de quoi que ce soit parce qu’il n’y en a pas et parce que nous sommes innocents et tout le monde le sait », a déclaré Ferhat Mehheni. Celui-ci a, pour sa part, ouvertement accusé le régime algérien d’être derrière les incendies qui ont ravagé la Kabylie en août dernier et l’assassinat du jeune de Miliana à Larbaa Nath Irathen. « Ce sont vos hommes qui ont allumé le feu, qui ont tout manigancé, qui ont brûlé la Kabylie avec des hélicoptères, avec des avions, avec des matières prohibées même en temps de guerre et avec du laser. Mais, vous croyez que vous agissez à huis clos et que le monde d’aujourd’hui c’est celui des années 60 », a-t-il accusé le président algérien.

Pour le premier responsable du MAK, la montée en puissance du mouvement indépendantiste en Kabylie est derrière cette guerre déclarée par la junte militaire algérienne contre le peuple kabyle. « Si vraiment les kabyles n’étaient pas pour l’indépendance, pourquoi vous terrorisez la Kabylie alors ? Pourquoi vous jetez les gens en prison », s’est-il interrogé.

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