Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

13 d'octubre de 2023
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Anotacions a Tahar Ben Jelloun : « Le 7 octobre, la cause palestinienne est morte, assassinée »

Avui l’escriptor franco-marroquí ha publicat un punyent article a Le Point essent una de les poques veus de lliurepensadors musulmans (una altra és Sonya Zadig, psicoanalista franco-tunisiana) que gosen plantar cara al jihadisme, -anteriorment ja ho havia fet respecte dels talibans- i ara s’alça contra el que abandera la causa palestina.

“Moi, arabe et musulman de naissance, de culture et d’éducation traditionnelle, marocaine, ne trouve pas les mots pour dire combien je suis horrifié par ce que les militants du Hamas ont fait aux juifs. La brutalité, quand elle s’attaque aux femmes et aux enfants, devient barbarie et n’a aucune excuse ni justification.

Je suis horrifié parce que les images que j’ai vues m’ont touché au plus profond de mon humanité. Je considère qu’on peut résister contre une occupation, lutter contre la colonisation, mais pas avec ces actes de grande sauvagerie. La cause palestinienne est morte le 7 octobre 2023, assassinée par des éléments fanatisés, englués dans une idéologie islamiste de la pire espèce.

Le Hamas est l’ennemi du peuple palestinien

Le Hamas est l’ennemi, pas seulement du peuple israélien, mais aussi du peuple palestinien. Un ennemi cruel et sans aucun sens politique, manipulé par un pays où l’on pend de jeunes opposants pour une histoire de voile sur la tête. La prise d’otages et le chantage à leur exécution ne font qu’exacerber notre colère à tous. Cette brutalité vient de loin. Certes de l’occupation et des humiliations subies par une jeunesse sans avenir, vite prise en main par un mouvement islamiste dépendant du bon vouloir de l’Iran.

Après le massacre, quel que soit le nombre de morts de part et d’autre, la barbarie a imprégné notre imaginaire et il est difficile aujourd’hui de croire que ces hommes ont fait ça pour « libérer » un territoire. Non, la guerre se fait de soldats à soldats. Pas en tuant des civils innocents.

Une blessure faite à toute l’humanité

Non, il n’existe aucune raison à trouver à ce qu’ils ont fait dans les maisons, dans les camps, partout où ils ont pu s’emparer de jeunes en train de faire la fête.

L’horreur est humaine, je veux dire que les animaux n’auraient jamais fait ce que le Hamas a fait. Un ministre du gouvernement de Netanyahou [le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant] a traité les habitants de Gaza « d’animaux ». Non, il y a des hommes sans conscience, sans morale, sans humanité qui ont perpétré les massacres, puis il y a une population qui souffre, qui n’est ni armée ni barbare. Ne pas confondre le Hamas avec la population (2,5 millions de personnes), qui vit sous occupation et embargo.

Je le dis, mais ma voix est seule. Moi, dans ma solitude, dans ma tristesse et ma honte en tant qu’être humain, mon dégoût de cette humanité à laquelle je refuse d’appartenir, je dis, non, c’est un combat qui n’honore pas leur cause. Non, à ces applaudissements dans certaines capitales arabes. Non, à ce triomphe plein de sang des innocents. Non, à l’aveuglement de ceux qui tirent les ficelles d’une tragédie où, tôt ou tard, ce sera la population palestinienne qui payera cette lourde facture. Cette tragédie, nous la porterons dans notre mémoire comme une blessure faite à toute l’humanité. Une blessure, jamais fermée, jamais oubliée”.

Post Scriptum, 15 de novembre del 2023.

Dissortadament, el sentiment expressat per Tahar Ben Jalloun immediatament després de la massacre del 7 d’octubre ha durat poc, ell mateix se’n ha retractat amb un article ambigu ahir al mateix mitjà on va escriure l’anterior: “Hamas-Israël : le danger de l’enlisement“. Avui el replica Georges Benayoun a Tribune Juive:  “Lettre ouverte à Tahar Ben Jelloun“.

Post Scriptum, 24 de febrer del 2024.

Liliane Messika publicà ahir aqueixa “Lettre ouverte à Tahar Ben Jelloun” a Tribune Juive: Tahar Ben Jelloun est un grand écrivain. Mais il confond clavier et mortiers, morale et politique, barbarie et compassion. Arborant une modestie de montgolfière, il donne des conseils de politique au chef d’un État qui a subi la pire attaque du XXIe siècle. La parole est à la défense

Monsieur le prix Goncourt 1987,

Vous prenez votre devoir de citoyen très au sérieux et l’on vous admirerait pour cela, si votre célébrité, et elle seule, ne vous avait pas ouvert les colonnes du Point pour y énoncer vos opinions comme autant de faits incontournables. En témoigne, en incipit, votre annonciation faite à Bibi de sa défaite face au Hamas et aux Palestiniens.

En tant que simple citoyenne, je ne me permettrais pas de prononcer des jugements sur une stratégie militaire. Si je souhaitais l’avis d’un observateur, je m’adresserais à Voltaire : « la guerre, c’est la routine. L’humanité, pour l’instant, n’a jamais connu la paix ; seulement des entre-deux-guerres ». Cela devrait faire réfléchir ceux qui « croient » en la paix comme on croit en un Dieu, sans preuve, voire avec toutes les preuves du contraire.

Les spécialistes sont plus près de leur objet. Ainsi Bismarck : « la diplomatie sans les armes est comme la musique sans les instruments ». En fait, ce qui manque le plus dans votre argumentaire sans argument, c’est le bon sens de Montherlant : « Un seul homme peut déclencher une guerre mais il faut être deux pour faire la paix. »

Qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023 ? Ce n’est pas celui que vous accablez de votre haine projective, ce sont des militaires lourdement armés suivis et aidés par des civils. Ils ont décimé les participants à un festival de musique consacré à la paix et des communautés de pacifistes dévoués à leur cause. Ils ont fait acte d’une barbarie qui a dû terrifier les « simples citoyens » dans le monde démocratique, là où les hommes sont incapables d’imaginer éventrer une femme enceinte ou brûler vif un bébé dans un four.

« Vous avez perdu la guerre parce qu’on ne gagne jamais en tuant aveuglément, sciemment, volontairement des populations désarmées, affamées, désemparées, désespérées, fuyant comme elles peuvent des bombes qui tombent sans arrêt et les prennent pour cible », jugez-vous.

Un observateur contemporain, aussi visionnaire que l’était Voltaire, a noté : « Ils auraient pu faire un métro, ils ont fait des tunnels de la mort. Ils auraient pu construire des industries, ils ont fabriqué des roquettes et des armes. … Qu’on n’aille pas nous raconter que le Hamas a construit seul les tunnels. Évidemment qu’un maximum de “civils innocents” a dû participer à un chantier d’une telle ampleur. Qu’on n’aille pas nous raconter non plus que ONU, UNRWA, MSF, Croix-Rouge n’étaient pas au courant, il y a des sorties de tunnels partout.[1] »

À qui, de qui et d’où parlez-vous, Monsieur le simple citoyen Goncourt ?

Vous parlez au Premier ministre dont 1200 citoyens civils ont été exécutés après avoir été torturés, dont 4500 civils ont été blessés, mutilés, dont des centaines de femmes ont été violées, dont 240 civils de 9 mois à 90 ans ont été kidnappés, le tout avec une telle allégresse de la part des agresseurs, qu’ils ont filmé leurs orgies avec des go-pro et les ont, eux-mêmes, partagées sur les réseaux sociaux.

Vous parlez au Premier ministre d’un État dont l’armée est jugée la plus morale du monde par un des plus éminents spécialistes mondiaux des conflits armés : « l’armée de défense israélienne a fait plus pour respecter les droits des civils qu’aucune armée dans toute l’histoire de la guerre[2] » (Colonel Richard Kemp, chef de l’équipe chargée du terrorisme international au sein du Joint Intelligence Committee, Directeur du Cobra Intelligence Group, chargé de coordonner le travail des agences nationales de renseignement, dont le MI5 et le MI6, Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique.)

« L’Afrique du Sud a engagé devant la plus haute juridiction des Nations unies une procédure accusant l’État d’Israël de génocide à l’encontre des Palestiniens dans la guerre à Gaza », écrivez-vous ouvertement.

Pourquoi ne rendez-vous pas également compte du résultat ? « La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné des mesures conservatoires le 26 janvier 2024 dans l’affaire de l’Afrique du Sud qui allègue qu’Israël viole la Convention sur le génocide. La Cour a adopté des ” mesures conservatoires “, ou ordonnances contraignantes, qui exigent notamment d’Israël qu’il prohibe le génocide contre les Palestiniens de Gaza, qu’il permette la fourniture de services de base et d’aide humanitaire, et qu’il prohibe et punisse l’incitation à commettre un génocide.[3] »

La Cour n’a pas trouvé de génocide, sinon elle aurait exigé le cessez-le-feu dont rêvent  tous les supporters du Hamas.

Plaidoirie de l’accusation

En revanche, vous citez la condamnation d’Israël par Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Vous avez raison de le mentionner : depuis sa création, cet organisme a condamné chaque année Israël entre cinq et dix fois plus que tous les autres pays réunis.

Est-ce parce qu’Israël est le pire au monde en matière de respect des Droits humains ou parce que le UNHCR est composé de 70% de dictatures[4] ? En effet, il n’y a que 17 démocraties sur les 47 pays membres, dont l’Algérie, le Bangladesh, la Chine, Cuba, l’Érythrée, l’Iran, le Kazakhstan, le Pakistan le Qatar, la Somalie, le Soudan… ?

Enfin, cerise sur le makroud, vous affirmez : « Vous avez perdu la guerre parce que les dirigeants du Hamas dans leur majorité sont encore actifs. Sans doute parce que la population les aide et les protège, non pas nécessairement en accord avec leur idéologie ni même avec les atrocités commises par des éléments le 7 octobre, mais elle les protège  parce que seul le Hamas semble capable de vous infliger une défaite, peut-être pas militaire mais morale et politique. »

Le Hamas a perdu un tiers de ses combattants (12 000 sur environ 30 000)[5]. Il n’a jamais construit un seul abri, seulement des tunnels réservés à ses apparatchiks.  Il n’a pas stocké de nourriture, d’eau, de médicaments ou de carburant pour les Gazaouis. À l’inverse, il a systématiquement pillé l’aide humanitaire internationale à son bénéfice exclusif.

Le Hamas n’a rien prévu pour évacuer les civils. À l’inverse, il a empêché la population d’évacuer via les couloirs humanitaires que l’armée israélienne avait mis en place. Il utilise les Gazaouis vivants comme boucliers humains et les morts comme outils de communication.

Êtes-vous bien sûr que la population le soutient ? Les civils qui ont séquestré chez eux des otages, certainement. Ceux qui ont pillé les maisons des Israéliens tués en enjambant leurs cadavres, probablement. Ceux qui ont violé les prisonnières (vivantes ou mortes) éventuellement. Mais les autres ?

Enfin, vous ne mentionnez pas les nombreux pays arabes qui, malgré leur appartenance à la Oumma, se rapprochent de « l’ennemi sioniste », dont ils réalisent le potentiel pour les protéger plus efficacement de la barbarie que la girouette américaine. Un oubli ou une réalité qui contrarie votre vœu pieux ?

Notes

[1] www.facebook.com/AlainLegaret

[2] Vidéo : www.youtube.com/watch?v=FCSaA7V5Uc4

[3] www.hrw.org/news/2024/01/26/gaza-world-court-orders-israel-prevent-genocide

[4] https://theconversation.com/lonu-est-elle-une-organisation-democratique-208336

[5] https://fr.timesofisrael.com/tsahal-12-000-terroristes-du-hamas-tues-a-gaza-le-double-de-ce-quaffirme-le-groupe/

 

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