L’article d’avui de David Horovitz a The Times of Israel sintetitza encertadament el xoc de mentalitats i de moralitats entre el sionisme i l’antisemitisme multidimensional (disfresat a vegades d’antisionisme) en aqueix xoc de civilitzacions que ha desfermat el jihadsme pro-palestí. Fa vergonya haver de llegir la veritat de les seves consideracions, i contrastar-les amb els relats indignes dels mitjans nostrats, pèrfids i covards, que barmen per l’aturada de les hostilitats a Gaza tot preservant Hamàs de tota deslegitimació:
“La brève empathie suscitée par le massacre du 7 octobre fait place à un effort mondial, propulsé par ceux qui haïssent Israël et les Juifs, pour nous priver du droit à la sécurité. Plus de trois semaines après le Shabbat le plus noir de l’Histoire d’Israël, nous restons, sans surprise, une nation en état de choc. Choquée par la sauvagerie meurtrière débridée que des milliers de nos voisins ont déchaînée sur nous, par l’exultation hystérique avec laquelle ils ont arraché 1 400 vies d’une manière que beaucoup d’entre nous ne se résignent toujours pas à regarder.
Nous sommes choqués d’avoir permis que cela se produise, d’avoir fait preuve d’une complaisance, d’un égarement et d’une illusion si dévastateurs, d’avoir été si convaincus que tout ce qu’ils nous montraient et nous disaient sur la manière dont ils allaient nous assassiner était faux. Que nos dirigeants politiques aient si mal évalué et sous-estimé la profondeur de leur haine et leur capacité à la traduire en actes. Que nos chefs militaires aient été si inconsciemment insouciants, si distraits.
Nous sommes également choqués par nous-mêmes, dans tous les secteurs – journalisme compris – où une plus grande capacité à regarder nos ennemis dans les yeux et à intérioriser ce qu’ils avaient à l’esprit à notre égard aurait pu, juste pu, contribuer à faire évoluer l’état d’esprit national pour contrecarrer cette catastrophe sans précédent.
Mais au choc s’ajoute maintenant l’horreur, la déception et la fureur face à l’évolution de la situation en dehors d’Israël – de la brève et initiale empathie pour tous ceux dont les vies ont été anéanties, brûlées et massacrées, pour leurs familles endeuillées et brisées et pour les innocents emportés dans les souterrains du Hamas, à un effort mondial croissant pour nous priver du droit de veiller à ce que cela ne se reproduise plus. Un effort mondial croissant propulsé par ceux qui haïssent Israël et les Juifs, aidé par des faussetés et des représentations erronées partout, de TikTok aux médias prétendument responsables, et gonflé par des imbéciles, pour essayer d’arrêter notre réponse militaire, ou de la limiter et de la saper. En réalité, cela revient à nous dire que ce qui s’est passé le 7 octobre, si cela s’est produit, est terrible, mais qu’il faut s’en remettre. Subvertir le « Plus jamais ça » et nous dire à la place, eh bien, oui, « Presque certainement encore une fois ».
Nous assistons, au milieu d’une guerre qui nous a été imposée dans les circonstances les plus monstrueuses, au refus croissant, à l’étranger, de faire preuve d’un minimum d’honnêteté intellectuelle et de moralité à propos de ce qui s’est passé et de ce qui se passe encore – de faire la distinction entre les victimes et les agresseurs, de comprendre que des Israéliens ont été massacrés dans nos maisons par des membres d’un culte islamiste de la mort et que si l’on n’empêche pas les tueurs de recommencer, ils reviendront, plus forts et plus inhumains. Et que si des Gazaouis non combattants ont été entraînés dans le bain de sang, c’est en dépit des efforts de Tsahal pour minimiser les dommages causés aux civils et parce que le Hamas les maltraite pour tenter de survivre – en les utilisant comme « boucliers humains » dans les écoles, les mosquées, les hôpitaux et les maisons de Gaza, boucliers humains pour une inhumanité insistante. (Des centaines de tueurs ont fui les massacres d’Israéliens pour se réfugier sous l’hôpital al-Shifa de la ville de Gaza, a déclaré vendredi le porte-parole de l’armée israélienne.)
Comme je l’ai déjà écrit, Israël se bat non pas en représailles ou par vengeance, mais pour s’assurer que le gouvernement terroriste de Gaza, qui a pris le pouvoir après le retrait d’Israël de la bande en 2005, ne puisse pas survivre et répéter sa barbarie ; pour dissuader nos autres ennemis plus puissants ; et pour restaurer la foi des Israéliens dans le fait que nous pouvons vivre ici dans des conditions proches de la sécurité.
Notre choc s’étend également aux craintes pour le bien-être de ceux qui, à l’étranger, défendent Israël et pour l’obligation d’Israël de protéger son peuple face à ceux qui veulent nous éradiquer. Foudroyés par la montée en flèche de l’hostilité à l’égard des Juifs qui se manifeste en ligne, lors des manifestations anti-Israël, sur les campus universitaires et au-delà, nous nous inquiétons pour les Juifs du monde entier, dont la sécurité est mise à mal dans un conflit qui a une résonance mondiale et dans lequel les défenseurs d’Israël sont dénoncés et dissuadés.
Enfin, le choc que nous ressentons face à la situation dans laquelle nous nous trouvons se transforme en inquiétude pour nos parents et amis en uniforme qui se sont battus si vaillamment lorsqu’ils ont été alertés tardivement du désastre qui se déroulait dans le sud le 7 octobre, et qui sont maintenant de plus en plus nombreux à entrer à Gaza pour tenter d’anéantir le Hamas. Nous craignons pour leur sécurité alors qu’ils s’apprêtent à affronter ces tueurs exaltés dans leurs tanières.
Même aujourd’hui, après tout ce qui s’est passé le 7 octobre, nous craignons que nos soldats et leurs commandants ne sous-estiment encore les bassesses auxquelles nos ennemis s’adonneront, les méthodes qu’ils emploieront, les nouvelles horreurs qu’ils chercheront à déclencher, dans leur effort inlassable et obsessionnel pour ôter des vies israéliennes et juives. Et pourtant, au milieu du choc, de l’horreur, de la colère et de l’inquiétude croissants, nous savons que nous devons l’emporter. Face à un ennemi qui se glorifie de la mort, le peuple et la nation d’Israël insistent sur la vie”.
Post Scriptum, 4 de novembre del 2023.
Les cròniques del director de The Times of Israel, David Horovitz, reflecteixen professionalitat, lúcidesa política i humanitat, quin contrast amb els referents mediàtics de l’antisionisme, com Vicent Partal, Edwy Plenel o Joan Roura. L’article d’avui mereix ser reproduït íntegrament: “Une guerre longue, dure et douloureuse”.
La guerre contre le Hamas, avec tous les risques terribles qu’elle comporte, se déroule finalement dans les profondeurs du territoire ennemi. Suite aux frappes aériennes que l’armée israélienne a menées pendant trois semaines contre le Hamas – à la suite de l’horrible massacre du 7 octobre, au cours duquel les terroristes du groupe ont tué 1 400 personnes dans le sud-ouest d’Israël – Tsahal a graduellement intensifié son offensive terrestre, avec l’objectif déclaré de détruire les capacités militaires et administratives du Hamas.
Mais cette mission est extraordinairement complexe. En effet, le Hamas, armée terroriste vouée au culte de la mort islamique, a pu endoctriner, former et armer des dizaines de milliers d’assassins sauvages pendant des années. Il a développé un vaste réseau d’opérations clandestines, dont une grande partie s’est avérée impénétrable aux frappes de l’armée de l’air, et à partir duquel ses hommes armés tentent à présent de repousser la progression de l’incursion de l’armée israélienne. Après les pertes insupportables du 7 octobre et le cauchemar de 240 otages, dont des bébés, des enfants en bas âge, des personnes âgées et des infirmes, Israël pleure aujourd’hui la perte de soldats tués dans ce piège mortel qu’est la bande de Gaza.
L’offensive est, en outre, sérieusement entravée par l’utilisation cynique et prévisible de la population de Gaza comme bouclier humain par le Hamas. Il est impossible de savoir dans quelle mesure le Hamas bénéficie du soutien des Gazaouis, mais il est clair que le gouvernement terroriste empêche de nombreux non-combattants de quitter les zones de combat dans le nord de la bande de Gaza. Par conséquent, Tsahal, qui exhorte quotidiennement les non-combattants à évacuer, ne sait pas si elle a affaire à des terroristes ou à des civils à mesure qu’elle s’enfonce dans la zone de combat urbaine.
Comme l’ont souligné à maintes reprises les dirigeants politiques et militaires, cette guerre sera longue, difficile et douloureuse. Mais en dépit de la grande tristesse ressentie par la population et de la perte de confiance dans ces hiérarchies tant politiques que militaires, et en dépit des divisions persistantes en Israël sur la manière dont nous sommes parvenus à ce moment qui est le plus sombre de notre histoire moderne, Tsahal bénéficie d’un soutien quasi général, ses troupes sont non seulement extrêmement motivées mais aussi très dévouées, et ses commandants tout comme la coalition de l’état d’urgence national sont déterminés à mener à bien la mission, qui ne s’arrêtera pas tant que le Hamas n’aura pas été désarmé.
A nos côtés
Déchiré sur la scène domestique, dirigé par un gouvernement particulièrement intransigeant cherchant à neutraliser le pouvoir judiciaire, Israël s’est retrouvé plongé dans ce conflit alors qu’il se trouvait déjà dans une situation précaire. Idem sur la scène internationale, où les positions anti-arabes, pro-annexion et suprémacistes des principaux ministres, qui ont donné le ton à la coalition, n’étaient guère propices à un soutien maximal au moment où Israël en avait le plus besoin.
En dépit de cela, un certain nombre d’alliés se sont montrés inébranlables, notamment les États-Unis, dont le président sioniste s’est montré prêt à passer outre les propos désobligeants des membres de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu à son égard et à l’égard de son administration.
Bien conscients que cette guerre entre Israël et le Hamas soit déjà un conflit sur plusieurs fronts et qu’elle risque d’entraîner une guerre totale dans la région et au-delà, le président Joe Biden et le secrétaire d’État Antony Blinken soutiennent Israël dans son combat, déployant toujours plus de ressources militaires dans la région, multipliant les déplacements et les appels téléphoniques, et participant même aux délibérations du cabinet de guerre d’Israël. « Vous êtes peut-être assez fort pour vous défendre tout seul », déclarait Blinken à Tel Aviv dans les premiers jours de la guerre, « mais tant que l’Amérique existera, vous n’aurez jamais, jamais à le faire. Nous serons toujours à vos côtés ».
Il est clairement primordial pour Israël de maintenir ce partenariat militaire et diplomatique avec les États-Unis. En effet, ce sont les Etats-Unis, et eux seuls, qui ont la capacité de résister aux pressions internationales en faveur de l’arrêt de l’offensive contre le Hamas, et ce sont les Etats-Unis seuls qui ont la capacité de dissuader, et le cas échéant d’engager, l’Iran si celui-ci décidait d’élargir la guerre.
Netanyahu semble avoir compris, quoique avec un peu de retard, que les appels des États-Unis en faveur d’une augmentation de l’aide humanitaire pour les non-combattants de Gaza valaient la peine d’être écoutés. Dans ce qu’il définit comme une guerre entre le monde civilisé et les barbares, les forces de la civilisation doivent agir et être perçues comme agissant humainement.
Agitateurs pro-Hamas, craintes de la diaspora
Bien entendu, cette guerre s’est déjà propagée bien au-delà de la région en termes d’opinion publique et d’actions, ce qui a eu des répercussions considérables pour les Juifs de la diaspora – dont beaucoup se sentent de plus en plus menacés – mais aussi pour certains pays qui se voudraient éclairés et dont les agitateurs anti-israéliens et pro-Hamas ne cessent de s’enhardir.
Pour une partie toujours plus importante du monde qui nous regarde, les 1 400 personnes massacrées en Israël sont déjà « de vieilles nouvelles ». Pour certains, cette réaction est motivée par des haines ancestrales, tandis que d’autres sont tout simplement trop faibles pour faire preuve d’un minimum de rigueur et d’honnêteté intellectuelles.
Ces mêmes personnes considèrent comme marginaux les tirs incessants de roquettes, tirés à l’aveugle sur Israël, qui obligent une grande partie de la population à se mettre à l’abri plusieurs fois par jour, et qui empêchent toute scolarisation normale et détruisent l’économie.
En revanche, elles ont été promptes à occulter le fait que le Hamas opère sous et autour des hôpitaux, des mosquées, des églises et des écoles de la bande de Gaza, et à rejeter comme obsolète le fait qu’il utilise des civils gazaouis pour se couvrir et se protéger.
Et bien entendu, elles sont les premières à croire et à faire circuler les fausses accusations selon lesquelles Israël prend délibérément pour cible des civils ainsi qu’à rejeter systématiquement sur Israël la responsabilité d’incidents ayant fait des victimes civiles qui sont immédiatement considérés comme crédibles. Les efforts de diplomatie publique d’Israël n’ont jamais été très probants. Et ce gouvernement fondamentalement dysfonctionnel est encore moins à même de la mener à bien.
La bataille de la diplomatie publique est menée par des Israéliens ordinaires, qui font de leur mieux sur les réseaux sociaux bien qu’ils soient en infériorité numérique et manquent de ressources. Ce sont également eux qui ont contribué à organiser le déplacement de centaines de milliers d’Israéliens, du sud et du nord, et ce dans presque tous les aspects de leur vie, qui se sont mobilisés pour les otages, qui essaient de sauver l’agriculture israélienne et bien d’autres choses encore.
Le gouvernement, quant à lui, s’est montré incapable d’exploiter les opportunités qui s’offraient à lui, même dans le cadre ordinaire de la diplomatie publique, comme lors des visites de dirigeants du monde entier venus les soutenir. Comme l’a souligné à plusieurs reprises ces dernières semaines l’ancien chef des opérations de Tsahal et ancien chef du Conseil national de sécurité, Giora Eiland, les visites de solidarité et les témoignages de soutien des dirigeants mondiaux sont insuffisants.
Ces dirigeants devraient être priés d’émettre des exigences au nom d’Israël qu’ils disent soutenir : exiger que la Croix-Rouge ait accès aux otages, exiger que l’hôpital Shifa soit évacué, soutenir l’appel d’Israël pour que les non-combattants du nord de Gaza se dirigent vers le sud et soient autorisés à le faire, exiger l’arrêt des tirs de roquettes aveugles.
Dans l’état actuel des choses, a déploré Eiland lors d’une interview accordée à la radio de l’armée ce mercredi matin, « des Juifs sont tués et le monde se lamente ». Et comme il l’a indiqué dans une autre interview, la semaine dernière, « les Juifs aussi ont le droit de vivre ».
Post Scriptum, 12 de novembre del 2023.
Una altra crònica excel·lent de David Horovitz: “Tsahal veut un an pour vaincre le Hamas ; Macron voudrait que tout s’arrête maintenant”.
Post Scriptum, 18 de novembre del 2023.
Imprescindible, David Horovitz, al proppassat 15, “Tsahal ne veut pas de « clichés victorieux », mais la victoire, quel que soit le temps que cela prendra”.
Post Scriptum, 26 de novembre del 2023.
Nou lliurament, aqueix cop analitzant l’intercanvi d’ostatges per presoners: “Les manœuvres du Hamas témoignent de sa mainmise continue sur Gaza. Ce régime terroriste, amoral et barbare, joue cyniquement avec les familles, avec Israël, obligeant même Biden à s’impliquer”.
Post Scriptum, 6 de desembre del 2023.
David Horovitz: “Le Hamas veut nous donner envie de ne plus vivre en Israël. La « victoire », c’est lorsque cette menace est vaincue. En combattant à Gaza, l’armée israélienne entame un long processus visant à restaurer la confiance du public dans sa capacité à nous protéger d’ennemis sauvages et amoraux ; ce n’est pas le cas de nos dirigeants politiques.”
Post Scriptum, 8 de desembre del 2023.
Ahir, un nou lliurament: “Pourquoi Israël, qui voulait penser en avoir fini avec Gaza, parle d’une « guerre de non-choix ». Israël avait quitté Gaza en 2005. Au cœur de l’échec catastrophique à anticiper ou préparer l’attaque contre l’armée terroriste qui nous a envahis le 7 octobre, il y a eu le désir de nos lead.
Post Scriptum, 2 de febrer del 2024.
David Horovitz, ahir a The Times of Israel: Peut-on obtenir la libération des otages sans compromettre la guerre contre le Hamas ?
Post Scriptum, 17 de febrer del 2024.
Ahir, al The Times of Israel David Horovitz retrata la situació: “Tôt ou tard, l’armée entrera à Rafah et elle pourrait aussi devoir se battre au nord“.
1. La guerre à Gaza est loin d’être terminée. Le potentiel d’une guerre dans le nord ne cesse de croître, jour après jour.
Le chef d’état-major Herzi Halevi a indiqué mardi que les réservistes avaient été rapatriés de Gaza et qu’ils avaient été renvoyés à leur quotidien habituel – ajoutant toutefois que leur présence serait encore nécessaire dans les rangs de l’armée. Et il pensait à ce moment-là à deux fronts. L’armée israélienne, a-t-il précisé, « se prépare à la guerre » contre le groupe terroriste libanais du Hezbollah.
Le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a raillé les propositions variées qui ont été soumises par des pays étrangers qui l’obligeraient à faire reculer ses forces de la frontière et il renforce graduellement ses attaques – avec des tirs de barrage de roquettes, parfois une trentaine de projectiles, ces derniers jours ; avec des frappes intermittentes sur un poste militaire déterminant, avec des tirs de roquette qui ont fait deux blessés graves, une mère et son fils de quinze ans, mardi à Kiryat Shimona et avec des tirs meurtriers à Safed, mercredi matin, qui ont entraîné de « larges » représailles, a précisé l’armée.
Il est difficile de dire quelle ligne rouge le Hezbollah devrait franchir pour entraîner une escalade significative de la réponse de Tsahal. Des chefs militaires et des responsables politiques ont laissé entendre qu’une frappe lancée contre un site stratégique, une agression qui entraînerait un nombre majeur de victimes civiles, ou un tir de barrage substantiel en direction de Haïfa pourraient marquer un point de rupture.
Il y a aussi une possibilité, celle où Israël chercherait plutôt à éviter la guerre sur le front nord et ce aussi longtemps que le pays accordera son attention à Gaza. Mais il y en a également une autre, alors que trois divisions sont actuellement déployées dans le nord – il n’y en a qu’une seule habituellement – et que l’armée a davantage de forces prêtes à passer à l’action sur la frontière nord qu’elle n’en a à Gaza en ce moment même.
2. Les pressions du monde en faveur d’une fin de la campagne militaire visant à démanteler le Hamas deviennent croissantes, jour après jour.
Dix-huit des 24 bataillons du Hamas ne sont plus fonctionnels mais les unités de combat du groupe terroriste qui restent se trouvent largement à Rafah. Une grande partie de la communauté internationale, même parmi les alliés d’Israël, fait part de façon de plus en plus bruyante de son opposition à une opération majeure dans la ville, craignant que l’armée ne tue un nombre inadmissible de civils en tentant de vaincre le Hamas, alors que les déplacés surpeuplent actuellement le secteur.
L’Afrique du sud, le proxy du Hamas et de l’Iran en matière de guerre juridique, recommande vivement à la Cour internationale de Justice d’intervenir. Le responsable des Affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borrell, encourage les alliés d’Israël à simplement cesser d’envoyer les armes dont l’État juif a besoin pour continuer sa campagne militaire. Une Cour néerlandaise empêche le gouvernement des Pays-Bas de transférer à Israël des pièces détachées de F-35 américain qui ont été entreposées en Hollande. Le secrétaire aux Affaires étrangères David Cameron et les responsables de l’administration du président Joe Biden, depuis le sommet de la hiérarchie, mettent en garde Tsahal contre toute entrée dans la ville du sud de Gaza jusqu’à ce qu’un plan de protection des civils gazaouis, clair et efficace, ait été établi – une protection qui, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken l’a dit de manière particulièrement nette, n’a pas été suffisamment assurée dans les 130 jours de guerre qui se sont écoulés jusqu’à présent.
Halevi, lors de sa conférence de presse de mardi, a sèchement fait part de son « appréciation » face aux conseils donnés par les alliés d’Israël mais il a dit de manière catégorique que l’armée était en capacité d’isoler l’ennemi. Des informations récentes ont fait savoir que Tsahal avait l’intention d’installer des campements, sur la côte, où les civils évacués de Rafah pourront s’abriter, hébergés sous des tentes. Des rumeurs contradictoires laissent entendre depuis des semaines que l’armée aurait l’intention, au contraire, de déplacer les civils qui ont trouvé un refuge à Rafah vers Khan Younès, une fois que la phase majeure des combats sera terminée dans ce secteur.
D’une manière ou d’une autre, les chefs politiques et militaires affirment que Tsahal s’attaquera au Hamas à Rafah – le dernier bastion encore largement intact du groupe terroriste et le lieu où se cacherait le dirigeant du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, et où se trouverait la majorité des otages.
3. L’opération qui a permis, lundi, le rapatriement en Israël des otages Louis Har et Fernando Marman a été une réussite extraordinaire qui a démontré, a-contrario, combien ce type de sauvetage était difficile, presque impossible. Elle a nécessité des niveaux de renseignement hautement spécifiques et un raid des soldats, sur le terrain, où il n’y avait aucune marge d’erreur. Si seulement une once de cette expertise avait pu être utilisée avant le 7 octobre…
Ce sauvetage, le seul à avoir été couronné de succès depuis le retour en Israël d’Ori Megidish, à la fin du mois d’octobre, rendra toute nouvelle tentative de mener une opération de ce genre un peu plus dure, le Hamas ayant été humilié et étant dorénavant amené à prendre, sans aucun doute, de nouvelles précautions contre la possible répétition d’un tel camouflet.
Si le ministre de la Défense Yoav Gallant a affirmé que l’opération marquait « un tournant » dans la guerre contre le Hamas, il a reconnu, lundi – c’est tout à son honneur – que la libération de la majorité des captifs se ferait par le biais d’un accord négocié et non par le biais d’actions héroïques de la part des soldats.
Les discussions portant sur ce possible accord sont encore une fois en cours au Caire, et Biden espère finaliser les arrangements nécessaires pour mettre en place une trêve initiale de six semaines et un échange de détenus – prisonniers condamnés pour atteinte à la sécurité nationale en Israël contre otages – qui permettrait ensuite de pouvoir avancer vers un cessez-le-feu permanent.
Halevi, de son côté, emploie des termes très différents. Il a souligné, mardi, que l’armée se concentrait, bien sûr, sur l’objectif de la libération des captifs, à Gaza, mais qu’une fois qu’un processus négocié portant sur leur remise en liberté serait terminé, alors l’armée serait en mesure de reprendre sa campagne contre le Hamas avec toutes ses forces – et qu’elle le ferait.
Ses maîtres politiques, avec à leur tête le Premier ministre Benjamin Netanyahu, Gallant et le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz, partagent ce point de vue avec conviction. Après des années de préparation résolue, le Hamas a envahi Israël le 7 octobre, et ses terroristes ont commis un véritable carnage. Le groupe fait dorénavant tout ce qui est en son pouvoir – notamment en marchandant la vie des otages qu’il a enlevés ce jour-là – pour tenter de survivre et ainsi, pour pouvoir se reconstruire et massacrer des Israéliens, encore et encore. Si le Hamas peut faire connaître à cette guerre une fin prématurée, les Israéliens ne seront pas en capacité de retourner dans leurs habitations de l’Ouest du Neguev ou de dormir, l’esprit tranquille, partout ailleurs pour cette raison – sûrement pas avec des ennemis triomphants, enhardis. Ce qui signifierait le point final de ce pays.
De manière cruciale, l’administration Biden offre encore largement son soutien à la campagne militaire israélienne et notamment – dans son principe – à l’opération majeure que pourrait mener l’armée israélienne à Rafah. « Nous n’avons jamais dit que les Israéliens ne pouvaient pas aller à Rafah pour faire partir le Hamas », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche en réponse à une question posée lundi pendant une conférence de presse. « Le Hamas reste une menace pour les Israéliens. Et absolument, les Israéliens et l’armée israélienne vont continuer leurs opérations contre les dirigeants et contre les infrastructures du groupe terroriste comme ils doivent le faire. Nous ne voulons pas voir se répéter le 7 octobre. »
« Ce que nous disons », a-t-il continué, « c’est que nous ne pensons pas que cela soit conseillé de s’aventurer à Rafah pour un raid majeur sans un plan approprié, exécutable, efficace et crédible qui visera à assurer la protection du plus d’un million de Palestiniens qui se sont réfugiés à Rafah. Ils étaient partis pour le nord et ils sont certainement partis vers le sud pour tenter de fuir les combats. Israël, en conséquence, a l’obligation de garantir que l’armée saura les protéger ».
Le défi militaire que doit relever Israël est exacerbé par l’inconséquence de certains membres au sein de la communauté internationale, et par l’hostilité évidente à Israël dont témoignent d’autres acteurs ; par l’ignorance paresseuse qui caractérise une opinion publique internationale très cruelle et par les divisions et les frictions qui entourent Netanyahu et ses alliés d’extrême-droite, au sein de la coalition – c’est une exacerbation qui se retrouve dans le pays comme dans le monde entier et notamment, ce qui est crucial, dans les relations avec un président Joe Biden dorénavant exaspéré et ne le dissimulant pas. Mais il faut gagner la guerre et ramener les otages.
Us ha agradat aquest article? Compartiu-lo!