12 de desembre de 2009
Sense categoria
0 comentaris

Le mal catalan, editorial de Le Monde

 

Les Catalans de plus de 16 ans résidant dans 168 communes, soit potentiellement 700 000 personnes, sont invités par un collectif d’associations à se prononcer dimanche 13 décembre en faveur de l’indépendance de leur province.
Organisée en dehors des partis et sans l’aval des pouvoirs publics, la consultation n’a aucune valeur légale. Elle témoigne malgré tout que, en quelques années, sous l’effet d’une rhétorique nationaliste attisée par les institutions régionales, l’indépendantisme a gagné du terrain en Catalogne. La configuration politique instable de la Généralité – le gouvernement régional – conforte cette revendication. Il suffirait de peu de chose pour qu’une crise éclate avec Madrid.

La Catalogne n’est pas la seule région d’Europe de l’Ouest à être travaillée par ce désir d’émancipation. Outre le Pays basque, où la violence de l’ETA nuit à l’idée d’indépendance, les Flandres – qui ont beaucoup de points communs avec la Catalogne – et l’Ecosse sont elles aussi tentées de rompre avec l’Etat central. Ces régions ont en commun de disposer de très larges compétences pour gérer leurs propres affaires. Elles sont pour la plupart prospères. Alors, pourquoi aspirent-elles à briser le cadre étatique ?

A l’évidence, l’appartenance de la Belgique, de l’Espagne et de la Grande-Bretagne à l’Union européenne (UE) n’a pas refroidi les nationalismes régionaux, au contraire. En fournissant à ces régions soumises à des forces centrifuges un cadre commun pacifié, l’Europe politique leur permet d’envisager une rupture sans violence. Modifier l’antique tracé des frontières n’est plus synonyme de conflit armé aujourd’hui. Enfin, l’UE, qui dispense depuis longtemps des fonds aux régions, n’a jamais formulé de jugement de valeur sur leurs tentations nationalistes.

L’élargissement de l’Union à des Etats issus du morcellement de l’URSS et de la Yougoslavie a donné des ailes aux nationalistes catalans et flamands. Et pour cause, ces nouveaux Etats sont parfois nettement plus petits et économiquement moins avantagés que les riches régions occidentales qui regardent le large.

“Pourquoi les Slovènes et les Lettons auraient-ils droit à un Etat, et pas nous ?”, demandent les indépendantistes de Barcelone et d’ailleurs. La reconnaissance de l’indépendance du Kosovo leur a fourni un argument supplémentaire. Ce n’est pas un hasard si l’Espagne dénie à cette région de l’ex-Yougoslavie son nouveau statut. Madrid n’est pas loin de penser qu’à jouer avec le feu…
 
Les reaccions dels lectors:

A force de mépriser leurs concitoyens, les politiques n’ont pas compris que ça se retournera un jour contre eux. Elargissement débridé de l’UE, perte totale d’objectifs de société, débat archi stérile et destructeur sur l’identité nationale, etc. Pour ne pas être totalement perdus, les individus ont besoin de se reconnaître dans une communauté proche, soit-elle de région, de religion, de langage ou autre. Et le phénomène ne fera que s’amplifier, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire.

Le problème est pourtant simple, lorsque le népotisme, la corruption ou l’irresponsabilité budgétaire atteignent une région, il n’y a que la région qui paye. Lorsque de telles fléaux atteignent un Etat-nation, et les exemples sont légions aujourd’hui en Europe, c’est l’ensemble de l’Etat qui paye. Le problème est donc multiplié par la masse sans être résolu par elle. Les pays les mieux gérés sont les petits pays, à la taille de la région, et les pays à structure fédérale, c’est évident.

Le rêve:la dissolution d’un Etat fort en x entités régionales.Pas de législation contraignante,le népotisme -+ ou – masqué-dans les nominations des responsables,la solidarité entre “les imbéciles heureux qui ont nés quelque part” et les autres?. vous pouvez crev…,etc….vous n’êtes pas catalan,Français, Syuiss, ztrc?.

Qui seme le Kosovo recolte la Catalogne!.L’irresponsabilite des dirigeants Europeens en particulierB.Kouchner merite d’etre souligne mais pour la Catalogne et le Pays Basque ils meritent a mon avis leur independance.A force de vouloir nous faire comprendre que le monde change nous devons en payer le prix sinon il faut revenir aux fondamentauxcomme disent les sportifs,mais ceci est une autre histoire qui reste a ecrire.

@Richard Bien au contraire, c’est l’Etat- Nation à la mode XIXème qui est l’obstacle le plus fort à la fédéralisation européenne, et ces “indépendantistes” qui en sont les moteurs les plus puissants. C’est bien pour un Etat intégré à l’Union, et sans laquelle il n’aurait pas grand sens, que les Catalans vont voter demain. Le nationalisme français nauséabond qui nous prive du droit à parler et enseigner nos langues, et nous impose sa définition obsolète de l’identité, est un frein bien plus fort.

Ce n’est pas par hazard si ce sont les provinces les plus riches qui demandent l’indépendance. La ligue du nord accorderait volontiers l’indépendance aux Pouilles et à la Calabre. Nous français nous attendons avec impatience que la Corse, la Guadeloupe, Mayotte … demandent leur indépendance mais nous pouvons attendre longtemps. 

Quand on commence à mélanger culture et politique, ça sent mauvais, et c’est exacement ce qui se passe en Catalogne. Il y a de la mauvaise foi chez les nationalistes catalans qui réécrivent l’Histoire à leur avantage, ou qui s’imaginent que le castillan n’a pas sa place en Catalogne.


Plus ces idées de différenciation font leur chemin dans la prose gouvernementale, donc dans le discours ambiant, plus nous régressons et plus le rejet de l’autre s’installe. Commençons par nous croire francique, alsacien ,lorrain et pourquoi pas catalan. En attendant la dévastation inéluctable de notre civilisation par nos divisions, continuons à divaguer sur ces schémas obsolètes réducteurs et passéistes. Ils ne répondent plus à la nécessaire organisation pour notre survie : l’Europe fédérale.

Le nationalisme fait partie des maladies infantiles de l’Humanité, celle-ci étant une et indivisible.

En tant que Castillan de naissance je n’ai rien contre, je constate simplement que leur complexe de supériorité est insupportable. Mais qu’on se rassure, quand les Catalans si fiers de leur Barça devront se conenter d’une “liga” catalane étriquée et indigente sans le Real, le rival de toujours, et donc dépréciée à laquelle les grandes stars du foot ne voudront pas participer ils changeront d’avis! C’est aussi con que ça!

Titre discutable mais l’éditorial a raison de parler de rhétorique nationaliste. En effet, un “sentiment d’appartenance” peut résulter d’un processus historique et culturel mais aussi se fabriquer ou se manipuler (par une relecture biaisée de l’Histoire catalane ignorant ses vicissitudes avant 1714, par exemple) plus souvent pour le pire que le meilleur. Quant à prétendre que la violence disparaîtrait du Pays Basque avec un référendum, c’est une imposture quand on connaît la nature d’ETA.

Et ce n’était qu’une histoire de gros sous? On peut remarquer, comme en Italie, en Belgique en Espagne que ceux sont généralement les provinces prospères qui veulent se séparer. Elles ne veulent tout simplement plus payer pour les autres quelles considèrent comme des boulets.

c’est vrai ça, je ne vois pas pourquoi on ne découpe pas l’Espagne en une multitude de régons indépendantes , et moi dans le Rouergue je veux mon indépendance, dans le Quercy aussi , je veux préserver mon identité régionale, scrogneugneu !!

Belle contradiction en Une du Monde : d’un côté les photos des fusillés du Mont Valérien glorifiés comme combattants de la Liberté et de l’Indépendance, de l’autre le mépris d’un même désir de Liberté et d’Indépendance en Catalogne, qui en 36-39 a certainement eu plus de fusillés et de résistants que les Français en 39-45 ! Moralité : 1/ l’indépendance, comme au bon temps des colonies, c’est réservé à la France. 2/ tous les états existants sont légitimes, peu importe qui ils enferment !

Les “grands” états européens ont effectivement joué avec le feu en favorisant le dépeçage de la Yougoslavie, avec le résultat consternant que l’on constate. Quand Ricardo nous dit que la violence basque cesserait immédiatement en cas de référendum, il rêve. Le nationalisme est une des formes de la violence, et le micro nationalisme en est la forme la pire, car il refuse absolument l’autre, le juste un peu différent, avec lequel nous construisons la grande nation.

Cette évolution centrifuge est dans l’ordre (ou le désordre) des choses. Elle correspond au besoin vital des espèces vivantes de se regrouper en communautés distinctes et dotées d’une identité séparée. Elle est une réponse cinglante à ceux qui espéraient que nous nous allions nous diriger vers une identité universelle, anonyme, indifférenciée. Fatale et mortifère erreur. Il faut relire les écrits de Konrad Lorenz sur la sélection naturelle, l’évolution des espèces.

A Luc, je suis d’accord. Mais cela signifie que les différents états deviennent superflus et Bruxelles à longue vue le seul organe central. On n’y est pas encore.

Pourquoi ce titre? En quoi une indépendance serait-elle un mal? La violence en Euskadi cesserait immédiatment si le principe d’un referendum était enfin admis. Par ailleurs, l’Euskadi, résultat de 30 ans de gvt nationaliste, est très bien notée par les agences de naotation à la différence de l’Etat central. Il faut pas oublier que Catalans et Basques, nous avons un pied de ce côté de la frontière ce qui ne doit pas nous exclure d’une éventuelle indépendance, si tel est le désir de la majorité

Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes n’est-ce pas le fondement de la démocratie, et le referendum son intrusment? Qu’est-ce qu’un peuple? La question est vaste et l’espace manque ici. En deux mots, c’est un “sentiment d’appartenance”. Pour quoi ce droit qui est reconnu, voire même couragé, ailleurs, ne le serait-il pas ici. L’existence d’une Union européenne a pour conséquence de faire qu’une indépendance aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celles du XX° siècle. En serait-elle un “mal”

Pourquoi ce ton méprisant du Monde : “sous l’effet d’une réthorique nationaliste”, “attisée par les institutions régionales”, “l’indépendantisme” comme si c’était une maladie… Le rédacteur connaît il l’histoire de la Catalogne ? L’exécution par Franco de Lluis Companys, son président, en 40 et de Josep Sunyol, président du FC Barcelone en 36 ? La perte de la liberté le 11 septembre 1714 ? Si l’Allemagne Nazie avait conservé la France 300 ans, son occupation serait devenue légitime ?
 Luc G.

 

Il existe une masse politique critique en terme géographique ou démographique au delà de laquelle gouverner devient beaucoup plus compliqué. Cette masse critique, au plan géographique, s’est crééé naturellement, c’est la région ou la province. Après l’avoir cassée en départements, nous l’avons recréée sous la pression des faits lors des lois de décentralisation et elle va redevenir, avec l’Europe et la réforme en préparation, l’unité politique par excellence. C’est indéniable et c’est ainsi.

Et alors? Ce succès des mouvements indépendantistes montre bien que dans une époque marquée par la mondialisation et l’uniformisation des cultures et des modes de vie, les hommes cherchent à trouver refuge dans leurs “petites patries”, à se distinguer des voisins pour valoriser un collectif de proximité. Certe illusoire, ce projet combat le sentiment mortifère d’être plongé dans un “grand tout” anonyme. Alors, dans un cadre démocratique, européen, sans violence et sans haine. Pourquoi pas? 

 

 

 

Article del corresponsal:

Un isoloir dans un temple romain, cela change des salles de classe ou des annexes de mairie. Le magnifique vestige antique, dans le centre médiéval de la cité, est l’un des neuf bureaux de vote mis à la disposition des 25 000 électeurs de Vic, conviés dimanche 13 décembre, comme les habitants de 168 autres localités de Catalogne, à un référendum pas comme les autres.

Dans le canton d’Osona, le seul où l’on vote dans toutes les communes (34), 126 bureaux sont à la disposition des 118 000 électeurs inscrits. On vote dans des locaux syndicaux et associatifs, dans des salles paroissiales et des théâtres. A Manlleu, la deuxième ville du canton, l’imam avait même proposé sa mosquée, avant de se rétracter. “Sur pression de Madrid”, assure-t-on, sans la moindre preuve, dans les cafés alentour.

Il est vrai que ces référendums locaux, organisés par des plates-formes citoyennes, ont tout pour déplaire au pouvoir central. “Etes-vous favorable à ce que la Catalogne soit un Etat souverain, social et démocratique, intégré dans l’Union européenne ?” : telle est la question que pose cette consultation sans valeur juridique, mais dont tous les partis redoutent les retombées politiques.

Le oui l’emportera, nul n’en doute.

C’est le chiffre de la participation que scruteront les états-majors des partis. Pour l’intellectuelJulià de Jodar, venu à Vic pour participer à une réunion publique en faveur du “oui”, “le résultat donnera une bonne radiographie de l’état de conscience des Catalans les plus déterminés”.

Depuis jeudi, plus de 4 000 électeurs de Vic ont déjà voté par anticipation. Si cette forte participation se confirmait, dimanche soir, dans l’ensemble des villes et villages concernés, cela consacrerait la montée significative du sentiment indépendantiste observé depuis quelques années.

Pour Alfons Lopez Tena, responsable de la plate-forme Osona Decideix, qui a organisé le scrutin dans les 34 communes du canton de Vic, le succès sera au rendez-vous si la participation se situe dans une fourchette de 35 % à 50 %, la valeur de référence étant le référendum pour la Constitution européenne qui n’avait pas attiré plus de 45 % d’électeurs. Cette fois, les urnes sont ouvertes aux mineurs de 16 ans et aux étrangers extracommunautaires. Danjoma, un Ghanéen de 37 ans, installé à Vic depuis 2001, explique dans un catalan impeccable qu’il ira voter ; son “oui” sera franc et massif comme son rire quand il dit se sentir “afro-catalan”. Pour sa communauté, il parie sur l’avenir : “Si on nous permet de voter aujourd’hui, cela signifie que nous aurons le droit de vote dans une Catalogne indépendante.”

La frénésie de référendums sur l’indépendance, tous organisés et financés par des structures issues de la société civile, est née après le succès populaire d’une initiative de ce type à Arenys de Munt, un bourg de 8 000 habitants près de Barcelone, le 13 septembre.

D’autres vagues de consultations sont prévues début 2010, dont une à Gérone, et une autre peut-être à Barcelone. Une génération spontanée qui a “surpris et débordé les partis”, reconnaît Joan Ridao, de Esquerra republicana catalana (ERC), la formation catalane pourtant ouvertement séparatiste.

“Il y a eu une explosion à la base. La raison de fond est la frustration d’un peuple”, estime Alfons Lopez Tena. Chacun a ses raisons d’aller aux urnes, mais tous parlent du “manque de respect”, voire des “humiliations” dont souffrirait la Catalogne. Bien sûr, il y a le nouveau statut qui, remplaçant celui de 1979, devait élargir l’autonomie de la Generalitat, notamment sur le plan de la politique fiscale. Les Catalans l’attendent depuis 2003. Proposé par le Parlement régional, voté moyennant quelques restrictions par le Parlement de Madrid, puis ratifié par référendum par les Catalans en 2006, le texte est depuis près de quatre ans en cale sèche au Conseil constitutionnel.

S’il venait à être retoqué, ou seulement raboté dans les prochains jours, comme le laissent entendre des fuites dans la presse, il faudrait s’attendre à une radicalisation politique en Catalogne, analysent la plupart des observateurs. Dans un éditorial commun titré “La dignité de la Catalogne”, douze journaux catalans ont dénoncé, le 26 novembre, “le croissant ras-le-bol de devoir supporter le regard courroucé de ceux qui continuent à percevoir l’identité catalane comme un défaut de fabrication empêchant l’Espagne d’atteindre une impossible et rêvée uniformité”.

Pour les indépendantistes affirmés, comme Julià de Jodar, “le statut, c’est déjà du passé, il est politiquement mort”. Mais pour la majorité, son rejet ajouterait à la désaffection de la société catalane pour sa classe politique, accusée de mal défendre les intérêts d’une Catalogne spoliée par le reste de l’Espagne : de récentes coupures géantes d’électricité ou le chaos du réseau des trains régionaux ont réamorcé la thèse d’une région attardée en matière d’infrastructures alors qu’elle paie pour les autres communautés autonomes.

Le sentiment d’injustice commence à gagner les milieux catalans les plus modérés : “Peut-être que l’histoire va nous amener à demander énergiquement l’indépendance alors que ce n’était pas du tout dans notre intention de départ”, s’interroge l’écrivain Alex Susanna, gestionnaire de la fameuse Pedrera – l’immeuble la plus connu d’Antoni Gaudi – à Barcelone.

Ce que Xavier Cortacans Pujol, le jeune libraire de Vic, résume d’une formule plus abrupte : “Plus le gouvernement de Madrid nous maltraite, plus nous nous sentons indépendantistes.”

Jean-Jacques Bozonnet 

Deixa un comentari

L'adreça electrònica no es publicarà. Els camps necessaris estan marcats amb *

Aquest lloc està protegit per reCAPTCHA i s’apliquen la política de privadesa i les condicions del servei de Google.

Us ha agradat aquest article? Compartiu-lo!