Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

19 de febrer de 2019
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França: antisemitisme, palestinisme i islamo-gauchisme

Aqueix vespre hi ha convocades a París dues manifestacions contraposades: la primera, promoguda per un seguit de partits que volen denunciar l’augment d’actes antisemites, és a dir contra jueus, i la segona, la que aplegarà col·lectius pro-palestins, indigenistes i islamo-gauchistes.

Aqueixes mobilitzacions coincideixen amb el debat encetat per un grup de parlamentaris favorables a considerar l’antisionisme com una variant de l’antisemitisme. Els antisionistes insisteixen a diferenciar-se del racisme antijueu d’arrel feixista tot afirmant que impugnar les polítiques del govern d’Israel és ben legítim, cosa que és certa, però la impostura rau en el fet que realment el que neguen és el dret del poble jueu a l’autodeterminació, a tenir un estat propi sobre la seva terra ancestral. I això sí que és essencialment antisemita. Elisabeth Lévy, directora de Causeur, hi publica avui aqueix punyent article: “Antisémitisme: peste plus rouge que brune“.

Per la seva part, l’historiador Thierry Wolton publica avui a Le Figaro aqueixa constatació: “Les racines anciennes et occultées de l’antisémitisme d’extrême gauche”:

Que certaines personnalités se réclamant de la gauche et de l’extrême gauche minimisent la portée des insultes antisémites proférées contre Alain Finkielkraut, lors de la manifestation de samedi à Paris, ne saurait étonner. Dans l’inconscient progressiste, le Juif a longtemps représenté le ploutocrate que la lutte des classes devait se charger d’éliminer.

L’antisémitisme d’extrême gauche est beaucoup moins évoqué que l’antisémitisme d’extrême droite (ce qui ne diminue naturellement en rien la gravité de ce dernier). Or, initialement, la gauche fut à l’avant-garde de la propagation du mal, car elle a embouché la première les canons d’un nouvel antisémitisme né avec la révolution industrielle du XIXe. La haine moderne du Juif s’est développée partout en Europe avec le triomphe du capitalisme. Cet antisémitisme s’alimente à la fois aux sources du ressentiment (la réussite sociale prêtée aux Juifs) et des exclusives nationalistes, par réaction au cosmopolitisme supposé des israélites, comme on disait alors. Le Juif finit par incarner le «pur» bourgeois, celui à qui profite le développement du capitalisme mais qui serait coupé de ses racines nationales, une sorte de capitaliste apatride.

Contempteur de ce mode de production, Karl Marx stigmatise le Juif. «Quel est le fond profane du judaïsme? demande-t-il dans La Question juive (1843). Le besoin pratique, l’utilité personnelle. Quel est le culte profane du Juif? Le trafic. Quel est son dieu profane? L’argent. […]Quelle est en soi la base de la religion juive? Le besoin pratique, l’égoïsme. […]L’argent est le dieu jaloux d’Israël devant qui nul autre dieu ne doit subsister.» Dans Le Capital(1867), il estime que «toutes les marchandises sont de l’argent pour les Juifs intérieurement circoncis». Dans sa correspondance avec son ami Engels, Marx use de mots tels que «petit-juif»,«youpin», «négro-juif». La propagande nazie ne s’est pas privée d’utiliser des citations de l’auteur du Capital pour justifier l’antisémitisme du pouvoir hitlérien.

D’autres penseurs révolutionnaires du XIXe n’ont pas été en reste. Pour l’anarchiste Proudhon, le Juif est un «entremetteur», un «parasite» qui «opère, en affaires comme en philosophie, par la fabrication, le maquignonnage». Bakounine, un des pères de l’anarchisme, voit dans les Juifs «une secte exploitante, un peuple sangsue, un unique parasite dévorant».

Au XXe siècle, le communisme au pouvoir étatise l’antisémitisme. La mention «Juif» était inscrite sur les passeports soviétiques. À la libération d’Auschwitz par l’Armée rouge, en février 1945, Moscou n’a pas parlé de camp de la mort, obligeant les Alliés à forcer la main à Staline pour savoir ce que les troupes soviétiques avaient découvert sur place. La mémoire communiste de la Seconde Guerre mondiale, pour sa part, a privilégié la dimension patriotique, le combattant héroïque et le résistant plutôt que le déporté victime.

Les communistes français ont aidé, à leur manière, à banaliser l’antisémitisme. Faut-il rappeler que le PCF a souvent insisté sur les racines juives de Léon Blum, son ennemi social-démocrate? Que le parti s’est livré, à la fin des années 1940, à une virulente campagne antisémite sous prétexte que Jules Moch, ministre de l’Intérieur, briseur de grèves en 1947, était juif?

Se souvient-on de l’hallali de la presse communiste contre les Juifs au moment du procès des blouses blanches en URSS, point culminant de la campagne antisémite de Staline en 1953? Un sondage de l’Ifop, datant de 1966, sur «Les Français et le problème juif», indiquait que les militants du PCF étaient plus nombreux (28 %) que la moyenne des personnes interrogées (19 %) à considérer que les Juifs ne sont pas «des Français comme les autres».

De l’histoire ancienne, mais c’est dans les plis du passé que naissent les plaies à venir. Aujourd’hui, dans le vocabulaire politique de la gauche et de l’extrême gauche, le Juif n’est plus appelé comme tel, le sioniste a pris sa place. Le phénomène n’est pas proprement français. Les accusations d’antisémitisme portées de nos jours contre le parti travailliste britannique, singulièrement contre son leader Jeremy Corbyn, sous couvert d’antisionisme et de prises de position pro-palestiniennes, indiquent combien les vieux réflexes antijuifs perdurent.

«L’antisionisme est une introuvable aubaine, a remarqué Vladimir Jankélévitch dans son livre L’Imprescriptible (1986), car il nous donne la permission et même le droit et même le devoir d’être antisémite au nom de la démocratie! L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d’être démocratiquement antisémite.» Le philosophe poursuit: «Et si les Juifs étaient eux-mêmes des nazis? Ce serait merveilleux. Il ne serait plus nécessaire de les plaindre: ils auraient mérité leur sort.» Nous y sommes, quand les territoires occupés sont comparés aux camps de la mort, les Israéliens accusés de «génocide» et les Palestiniens présentés comme les nouveaux «damnés de la terre», victimes du racisme juif, comme le proclament haut et fort nombre d’antisionistes amateurs de déclarations de cet ordre.

Post Scriptum, 20 de febrer del 2019.

Molts membres de la comunitat jueva es van negar ahir a manifestar-se: com Pierre Weil ho explica avui a Le Figaro. Abans d’ahir, Shamuel Trigano ja avançava que aqueixes manifestacions serveixen de ben poc i fins i tot resulten contraproduents: “Plus il y a de manifestations, plus l’antisémitisme s’aggrave”. Un cop acabades les mobilitzacions de París i altres ciutats franceses The Times of Israel n’ha fet un exhaustiu resum que permet calcular que van sortir al carrer contra l’antisemitisme trenta mil persones aproximadament.

Post Scriptum, 25 de febrer del 2019.

L’historiador Georges Bensoussan (sovint esmentat en aqueix bloc) ha estat entrevistat avui per La Petit Hebdo sobre el creixement de la judeofòbia a França i el moviment de les armiulles grogues: “France, le pays du déni”.

Post Scriptum, 28 de febrer del 2019.

Tsilla Hershco publica avui aqueix report als Perspectives Paper del BESA Center: “The Yellow Vsts in France: Social Protest, Violence and Antisemitism“. I també avui Libération publica un manifest amb quatre-cents signants titulat: “L’antisionisme est une opinion, pas un crime“.

Post Scriptum, 5 de març del 2019.

André Senik, historiador especialitzat en l’estudi del pensament polític contemporani, publica a L’Express aqueix article: “Comment riposter à l’antisionisme“.

Post Scriptum, 2 d’abril del 2019.

Pierre Lurçat publica avui al seu bloc “Vu de Jerusalem” aqueix punyent apunt: “Migration du discours antijuif radical dans les grands médias français: un cas d’école”.

Post Scriptum, 6 de maig del 2019.

El digital Le Nouvel Observateur publica avui una carta oberta d’un seguit de personalitats franceses titulada “Heureux comme un antisémite en France” arran del fet que l’assagista d’extrema dreta Alain Soral, condamnat per negacionisme, evita de moment, l’ingrés a presó i denuncien un « Munich judiciaire “. Les signataires : Mario Stasi, président de la LICRA ; Dominique Sopo, président de Sos Racisme ; Sacha Ghozlan, président de l’UEJF ; Pierre Mairat, coprésident du MRAP ; Marc Knobel, président de « J’accuse ! » ; Alain Jakubowicz, président d’honneur de la LICRA ; Michael Ghnassia, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de Cassation ; Patrick Klugman, avocat ; Stéphane Lilti, avocat ; Jean-Louis Lagarde, avocat ; Ilana Soskin, avocate ; Stéphane Nivet, délégué général de la LICRA.

Post Scriptum, 25 de juny del 2019.-

Avui, The Times of Israel publica una extensa ressenya del llibre de Marc Weitzmann sobre l’antisemitisme a França: “Les juifs de France subissent la haine de gauche, de droite et des islamistes”.

Post Scriptum, 3 de setembre del 2019.

JForum publica avui una reflexió de Shamuel Trigano arran del reconeixement per part d’un antic responsable del govern Mitterrand d’un pacte amb les organitzacions terroristes palestines: “La trahison de la République. L’agrément de la France à la terreur palestinienne“:

Post Scriptum, 24 d’octubre del 2020.

Philippe Karsenty publica avui a Causeur assenyalant els vincles entre palestinisme i jihadisme arran de la degolla del professor d’hsitòria que ensenyava als alumnes la llibertat d’expressió i les caricatures de Mahoma: Dissolution du collectif « Cheikh Yassine », il n’y a pas de hasard. C’est aussi le propalestinisme qui a tué Samuel Paty.

Post SCriptum, 19 de febrer del 2021.

El proppassat 1 de novembre, Didier Lemaire, professeur de philosophie à Trappes (Yvelines), després de l‘assassinat de Samuel Paty, va fer una a la resistència front a l’amenaça islamista que li ha costat viure assetjat fins i tot per l’alcalde de la localitat. El seu escrit publicat a L’OBS és dissortadament vigent: Trappes : « Comment pallier l’absence de stratégie de l’État pour vaincre l’islamisme ? ».

Post Scriptum, 16 de maig del 2021.

Jean Szlamowicz publica avui al digital jueu francòfon Menora aqueix punyent article, “Le discours anti-israélien en France, la fabrique de la haine“.

Post Scriptum,  7 de maig del 2023.

L’Assemblea Nacional francesa va rebutjar el proppassat 4 d’aqueix mes declarar Israel un estat racista, com va fer per vergonya nostra el Parlament de Catalunya:  Analyse du scrutin n° 1456 du 4 mai 2023: Israël État d’apartheid?

Post Scriptum, 26 d’octubre del 2023.

Georges Bensoussan és entrevistat per Le Point el proppassat 20: “Les Juifs de France se sont sentis trahis, et ils l’ont été”.

Le Point : L’importation en France du conflit israélo-palestinien est souvent évoquée. N’a-t-elle pas eu lieu depuis longtemps ?

Georges Bensoussan : Il n’y a ici rien de nouveau. Le gouvernement semble découvrir tout à coup une réalité connue des Français depuis plus de vingt ans. Dire que le conflit est importé ne suffit pas à double titre : d’une part, parce qu’il manque à ce constat la désignation des responsables ; d’autre part, parce que ce qui est d’abord importé en France, bien avant le conflit, c’est l’islamisme. À certains égards, l’attaque d’Arras, le 13 octobre, a partie liée au conflit, parce que le Hamas avait décrété ce vendredi-là “jour de colère”, incitant les musulmans à entrer en guerre contre leurs autorités de tutelle, en particulier dans le monde occidental. En ce sens, cet assassinat est lié, même lointainement, au conflit israélo-palestinien parce que ce conflit est islamisé depuis un bon siècle, en dépit de la parenthèse nationaliste des années 1950-1975. Or cette islamisation est la cause première de l’impasse dans laquelle cet affrontement est aujourd’hui enfermé. L’islamisation n’envisage en effet aucun compromis. Elle est dans le “eux ou nous”. Il suffit de lire les textes du Hamas, à commencer par sa charte. Ils sont disponibles en français sur Internet. Tout y est écrit noir sur blanc. L’État d’Israël est tout entier une “colonie”. Il est tout entier illégitime et tout entier il devra disparaître. C’est le noyau central du conflit. Tout le reste n’est que diversion. Ce refus initial qu’on craint de mettre en lumière, et qu’on se refuse à condamner clairement, est à l’origine de tout le malheur de la région.

C’est-à-dire ?

On devrait souligner cette dissymétrie étonnante : les Juifs de France, qui ont souvent un lien charnel avec l’État d’Israël, dans lequel réside parfois une partie de leur famille, se gardent d’”importer le conflit”. En revanche, une partie de la jeunesse française d’origine immigrée, d’origine maghrébine en particulier, surjoue ici par la violence antijuive un conflit avec lequel elle n’entretient pas de relation personnelle. L’antisémitisme culturel du Maghreb a été importé en France par l’immigration. Il a pu s’atténuer dans certains milieux, quand il s’est exacerbé dans d’autres, en particulier quand la réponse à la modernité dans les milieux masculins les moins bien intégrés fut le ressentiment et la réislamisation. Le conflit du Proche-Orient n’est pas à l’origine de cet antisémitisme, il le réactive, de même qu’il aggrave depuis plus de vingt ans déjà le divorce entre la gauche et les Juifs.

Cette rupture vous surprend-elle ?

Ce lien s’est rompu avec la soudaine progression des actes antisémites en France, qui passent d’une centaine par an dans les années 1970-1990 à 600, à 700, à 800, voire à 900 certaines années depuis l’an 2000. À cette époque, la majeure partie de la gauche française n’a pas su réagir. Les Juifs de France se sont sentis trahis, et ils l’ont été en effet, par ceux dans lesquels ils avaient toujours mis leur confiance. Depuis l’affaire Dreyfus, le lien avec la République était pour eux une évidence. Mais ce divorce traduit une rupture bien plus ample, celle de cette partie de la gauche avec les classes populaires. De même que cette gauche-là, dite aussi “de gouvernement”, a abandonné le social, et par voie de conséquence les classes populaires, au profit du sociétal, elle a abandonné pour des raisons évoquées plus haut le combat contre l’antisémitisme d’aujourd’hui. Elle n’a cessé de commémorer les morts de la Shoah pour mieux détourner son regard des tragédies du présent, d’Ilan Halimi à Sarah Halimi. Avec parfois la complicité silencieuse d’une petite partie de l’establishment israélite français.

La France a-t-elle encore les ressources morales et une volonté politique pour résister à cette nouvelle terreur ?

Aucune situation n’est perdue si le courage est au rendez-vous. Ce qui suppose de mettre des mots sur la violence qui nous est infligée, et en particulier sur le terrorisme d’un gauchisme culturel qui nous empêche de décrire le réel en brandissant l’accusation censée réduire l’adversaire au silence : “extrême droite”. Il y a deux combats à mener : celui du courage politique des élus de tous bords. Et celui du gauchisme culturel, qui structure une partie importante des médias comme de l’université. Tant que le monde du journalisme et celui de l’éducation, jusqu’à l’université, sera formaté par cet ordre moral et ce conformisme manichéen, nous ne verrons pas le bout du tunnel. Il nous reste à comprendre le sens de cette idéologie médiocre – dans laquelle s’insèrent la cancel culture et le wokisme –, si prégnante parmi ceux que Pierre Bourdieu aurait nommés avec justesse les “fractions dominées de la classe dominante”. Au lieu d’une condamnation morale, il nous faut comprendre en termes sociaux ce que cette pensée signifie.

Les Juifs sont-ils condamnés à ne se sentir en sécurité nulle part ?

L’idée que les Juifs ne seraient en sécurité nulle part est une idée dangereuse non seulement parce qu’elle pousse au désespoir, mais aussi parce qu’elle est la transposition laïque de l’élection divine : les Juifs seraient “le peuple élu de la haine universelle”, comme le disait Léon Pinsker, en 1882. Si la haine est bien là, elle n’est pas universelle et elle sera d’autant mieux circonscrite qu’on mettra sur elle, pour la désigner, les mots justes, sans fard ni lâcheté. En nommant les assassins pour ce qu’ils sont : des assassins. Cela n’interdit pas d’interroger à frais nouveaux le sens de la haine antijuive. Il y a là, en effet, quelque chose de fécond qui permettrait d’élargir la réflexion sur le fonctionnement des sociétés modernes, en particulier des sociétés occidentales. Qu’est-ce qui dans le signifiant “juif” insupporte ? Ce peuple qui se fonde sur l’obéissance à la loi enseigne l’acceptation de la limite et la frustration. Nos sociétés ne sont-elles pas caractérisées précisément par l’incapacité d’accepter la frustration ?

En France, LFI renvoie dos à dos Israël et le Hamas. Pur calcul électoraliste ou reflet de convictions profondes ?

Il s’agit des deux, en vérité. La conviction profonde, c’est que la cause palestinienne est entourée d’un halo de romantisme, elle a pris le relais des grands mythes mobilisateurs d’hier. Avec à la clé une autre dimension, celle de la déculpabilisation liée aux protagonistes juifs. Double bénéfice renforcé de surcroît par cette idée qui participe de la vulgate de l’époque et qui veut que les victimes aient forcément raison, ce qui permet de ne pas interroger la responsabilité historique de chacun dans les drames qui les accablent. Ici, en l’occurrence, la responsabilité palestinienne sur le long terme dans ces tueries d’essence génocidaire. Or l’histoire longue de ce conflit n’est, hélas, guère connue du public français, sauf dans sa version manichéenne : un oppresseur colonialiste écrasant de sa force mécanique et de son arrogance la misère d’un peuple spolié de ses terres en 1948. Le règne de l’émotion dans lequel nous vivons du matin au soir ne veut pas prendre le risque de la connaissance. Parce que toute connaissance est un risque de reconnaissance, et aussi plus simplement parce que la connaissance historique est synonyme de désenchantement. Or l’historien est celui qui empêche de mythifier le monde. Oui, en effet, il peut y avoir des raisons électoralistes puisque l’idée court dans une partie de la gauche qu’elle devrait s’appuyer sur l’électorat nouveau apporté par l’immigration. En particulier, l’immigration musulmane. Un calcul politiquement naïf parce qu’une grande partie de cet électorat est conservateur en matière sociétale. Mais aussi un calcul cynique qui enferme les populations musulmanes dans une vision méprisante.

La distinction entre antisionisme et antisémitisme a-t-elle un sens aujourd’hui ? La cohabitation entre Israéliens et Palestiniens est-elle encore possible ?

La distinction antisémitisme/antisionisme avait toute sa raison d’être avant 1948. On pouvait être antisioniste sans être antisémite dès lors qu’on considérait que le sionisme était une utopie, voire une erreur funeste, et ce tant dans le monde juif que dans le monde non juif. Mais, une fois proclamé l’Etat d’Israël, l’antisionisme n’a plus sa raison d’être. Il n’existait que par rapport à un projet. Quand ce projet est devenu réalité, cette opposition de principe est devenue caduque. C’est pourquoi défendre l’antisionisme aujourd’hui n’a guère de sens sinon celui dénoncé très tôt par Léon Poliakov et Vladimir Jankélévitch, celui de pouvoir être antisémite sans être raciste, et même d’être “antisémite démocratiquement”, comme le disait ce dernier avec beaucoup d’humour. Les crimes commis à Kfar Aza, à Beeri, sur les lieux de la rave-party, et ailleurs encore sont de même nature que les massacres des Tutsis perpétrés à la machette à partir du 7 avril 1994. De même nature génocidaire que les tueries antijuives de Kaunas, en 1941. Pourtant, Israéliens et Palestiniens seront toujours là à se faire face et à devoir vivre ensemble, ou du moins les uns à côté des autres après des tueries qui ont été célébrées dans les rues arabes par la distribution de friandises et de gâteaux. Pour envisager à nouveau de vivre ensemble, il faudra forcément en passer par l’énoncé des crimes, le récit de leur déroulé et leur jugement. Sinon il n’y aura ni justice ni cohabitation. D’autres peuples qui avaient traversé des épreuves épouvantables après lesquelles toute passerelle paraissait rompue ont réussi à cohabiter. Le réel a repris ses droits, c’est-à-dire la nécessité de vivre à côté de voisins que l’on n’a pas choisis.

Post Scriptum, 7 de desembre del 2023.

Malgrat la pressió mediàtica i les manifestacions contra Israel, ahir Le Figaro informa d’aqueix sondatge: “Près de deux tiers des Français considèrent toujours que l’objectif d’Israël d’éliminer le Hamas est justifié”.

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