Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

13 de desembre de 2015
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Renaixença corsa

La victòria de la llista nacionalista unitària a Còrsega a la segona volta de les eleccions regionals  franceses celebrades avui (amb un 35’34 % dels vots) pot ser un tombant històric en l’evolució -a vegades autodestructiva- del nacionalisme cors.

El candidat que l’encapçala, Gilles Simeoni, de Femu a Corsica, i actual alcalde de Bàstia, és un advocat i polític continuador de la nissaga familiar dels patriotes Edmond i Max Simeoni, europeistes i republicans, desvinculats de les lluites clàniques que han marcat les quatre dècades d’existència del Front d’Alliberament Nacional Cors. A la segona volta els candidats de les altres formacions nacionalistes (Rinnovu i Corsica Libera) han sumat esforços amb la candidatura de Simeoni amb un missatge identitari i de prosperitat que ha desplaçat l’hegemonia de l’esquerra i la dreta francesa i reduint el FN al 9% dels vots.

La resistència armada corsa ha esgotat el seu cicle de manera unilateral, com ETA, (també té pendent de resoldre la situació dels presos), sense resultats polítics fins que ha deixat pas a una estratègia basada en la regeneració cívica, econòmica i cultural de Còrsega, amb nous dirigents i un missatge obert ben allunyat del militarisme dels grups clandestins. Avui és el primer resultat tangible d’aqueix projecte de renaixença corsa quan fins fa poques setmanes els amics que hi tinc n’eren escèptics atès l’enquistament dels problemes  endògens.

Caldrà que el nacionalisme català pari atenció al procés cors, la seva capacitat d’entesa entre nacionalistes, la defensa de la identitat nacional contrasta amb el multiculturalisme ideològicament dominant a casa nostra, l’absència de posicionaments anticapitalistes estèrils tan habituals entre els progressistes catalans, la fermesa de les conviccions patriòtiques en lloc de la banalitat dels independentistes no nacionalistes nostrats.

Post Scriptum, 17 de desembre 2015.

Avui, Josep Lluís Carod-Rovira publica al digital El Món l’article “Victòria corsa” que comparteixo plenament i que posa com a exemple d’unitat nacionalista per sortir de l’atzucac català actual.

Post Scriptum, 20 de desembre del 2015.

L’ús normalitzat de la llengua corsa a les institucions regionals per part dels electes nacionalistes ha esverat els partits d’ordre francesos, tan de dreta com d’esquerra, que ja demanen al govern de París “une réaction claire” contra els gestos simbòlics  -com el jurament del càrrec sobre un llibre de Pascal Paoli o el cant de l’himne Salve Regina en lloc de la Marsellesa”.

Post SCriptum, 3 de juliol del 2017.

Després de l’espectacular victòria electoral dels nacionalistes corsos a les eleccions parlamentàries del proppassat juny, aqueix article d’avui a Le Figaro, escrit per Paul-François Paoli, “Victoire nationaliste en Corse: un signal d’alarme civilisationnel envoyé au continent” és dels pocs que alerten veritablement a França de l’abast històric del moviment independentista cors:

Le moins que l’on puisse dire est que la Corse ne partage pas la macronmania ambiante. Au-delà du caractère cocasse de la présence de députés nationalistes à l’Assemblée, militants dont l’idéologie conteste l’existence même d’une représentation nationale à laquelle ils participent désormais, on doit se poser la question de ce que cette élection révèle. Deux états de choses à notre avis. La première leçon est que dans cette région de moins de 350 000 habitants la sensibilité politique dominante est depuis longtemps «identitaire». Identitaire version Marine Le Pen, qui est arrivée en tête au premier tour de l’élection présidentielle devant Fillon. Identitaire aux législatives de juin avec les nationalistes.

La Corse, ou le même individu peut voter tour à tour FN ou nationaliste illustre à sa manière une des intuitions du grand sociologue italien Pareto qui fut un des auteurs de référence de Raymond Aron. Les idéologies sont une faible réalité à la surface de nous-mêmes. Nos choix politiques fondamentaux sont affectifs. À cet égard le microcosme corse témoigne d’une fracture avec le continent qui va très au-delà du clivage mis en évidence par Christophe Guillou dans La France périphérique. Certes la Corse, de par son caractère excentré, son fort taux de chômage et sa faible activité économique appartient bien à la France périphérique, mais ce n’est pas tout.

La Corse est en rupture de ban symbolique avec l’hexagone. Pour beaucoup les Corses n’éprouvent plus le sentiment d’avoir une communauté de destin avec la France, contrairement à moult Antillais ou Réunionnais. Si nous nous permettons de généraliser d’une manière que d’aucuns trouveront abusive c’est que la société corse est suffisamment modeste sur le plan de la densité pour être homogène sur celui de la sensibilité. La Corse refuse de se conformer à l’idéologie d’une Europe bruxellisée à la construction de laquelle les nationalistes ont d’ailleurs contribué, ce qui n’est pas une de leurs moindres contradictions.

Les Corses, catholiques sur le plan des rituels, ne veulent pas d’un islam visible en Corse c’est la signification du vote Le Pen aux présidentielles. Ils ne veulent pas non plus de l’exhibitionnisme des minorités LGBT. On n’imagine pas une gay pride à Ajaccio bien que l’homosexualité soit acceptée dans l’île. Les Corses ne supportent qu’un seul communautarisme: le leur. Que révèle ce phénomène? Une angoisse d’ordre anthropologique: celle du déracinement. Peu nombreux, les insulaires éprouvent la hantise de la dissolution dans un monde multiculturalisé où les groupes humains, sous prétexte de métissage, ont tendance à perdre leur caractère. «Nous les Turcs nous ne ressemblons qu’à nous-même» disait Mustapha Kemal, le père de la Turquie moderne. En Corse comme partout où il perdure, le sentiment d’identité est moins lié aux «valeurs» qu’aux mœurs. Ce sont les mœurs, autrement dit les normes et les coutumes, qui fabriquent le sentiment communautaire et non les «valeurs». On choisit dans une certaine mesure ses «valeurs», on ne choisit pas les normes et les usages qui constituent une société insulaire comme la Corse.

La Corse est un pays, ce n’est pas un espace. C’est une terre avec laquelle les Corses ont un lien puissant car ils y enterrent leurs morts. C’est ce lien avec leur propre pays que les Français urbains, pour beaucoup, ont perdu. L’idéologie néolibérale et l’islam procèdent d’anthropologies opposées. La première magnifie les droits de l’individu, l’islam ceux de la communauté. Cependant la dynamique du Marché comme celle de l’Ouma sont fondées sur un espace ouvert qui ignore peuples et frontières. Cette dynamique, les Corses la refusent d’instinct. Ils pressentent obscurément que cet aspect de la mondialisation risque de détruire ce qui reste de l’identité de leur pays.

C’est ici que la Corse adresse un signal angoissé aux continentaux: vous qui nous reprochez parfois de «prendre le large» êtes-vous encore un peuple, une nation? Et à quoi bon appartenir à un pays, qui, à moult égards, ne s’appartient plus? Où est passé le peuple français quand 57 pour cent des inscrits viennent de s’abstenir? Ce pays où un musulman a pu torturer et tuer une vieille femme juive (Sarah Halimi) en criant Allah Ou Akbar sans provoquer l’indignation des indignés professionnels ne ressemble-t-il pas, d’ores et déjà, à celui que décrit Houellebecq dans Soumission? Ce pays où une histrionne, Houria Bouteldja pour la nommer, peut déclarer son mépris des «sous-chiens» (Français de souche) sans provoquer de réactions politiques notables est considéré comme d’ores et déjà perdu par bien des Corses qui ne sont pas tous nationalistes, loin s’en faut. N’a-t-il pas d’ores et déjà cessé de s’appartenir pour beaucoup de Français «périphériques» qui se réfugient dans l’abstention?

Pour l’instant l’action intelligente d’Emmanuel Macron agit comme un baume sur un pays qui a été humilié par la présidence de Hollande. Mais ce baume ne pourra pas soigner les plaies d’un peuple dont le chef de l’État flatte la diversité, ce cache-sexe du communautarisme, concept anglo saxon qui est en train de faire faillite outre-manche. À quoi fera-t-on croire que les militants LGBT à qui Macron a envoyé un twitt de félicitation au lendemain de la Gay Pride et les musulmans qu’il a salués le 25 juin lors de la rupture du jeûne forment une communauté de destin? Les Corses, pour beaucoup, ne veulent pas de ce destin-là. Voilà la signification du vote identitaire en Corse.

Post Scriptum, 7 de novembre del 2017.

Vincent Bernadi és un cors que ha fet carrera com analista dins l’estructura del poder estatal francès i que acaba de publicar una interessant reflexió a les pàgines de Le Figaro el proppassat d’aqueix mes: “Quand le cas catalan change la stratégie des nationalistes corses”.

Post Scriptum, 3 de desembre del 2017.

Els resultats de la primera volta de les eleccions per escollir els l’asamblea corsa que agruparà els consells departamentals de Còrsega ha suposat una clara victòria de la coalició nacionalista que veu reforçada l’hegemonia política autòctona front a les sucursals dels partits francesos (En Marche, la France Insoumise, Front National..). També és significatiu que l’editorial de Le Figaro d’aqueix vestre mateix signat per Yves Thréard duu per títol “En Corse, le pari du réalisme”, contraposant la via pragmàtica dels nacionalistes corsos dins la legalitat francesa amb la dels independentistes catalans fora de la legalitat espanyola. Realment, allò que temen és que aviat emprenguin el nostre camí un cop confrontats amb els límits de l’integrisme d’estat jacobí.

Post Scriptum, 10 de desembre del 2017.

Avui, a la segona volta de les eleccions a l’Assemblea de Còrsega la victòria dels nacionalites és espectacular amb més del cinquanta per cent dels vots. Fet que ha provocat que Le Figaro aqueix vespre faci una enquesta entre els lectors preguntant si creuen que Còrsega esdevindrà un estat independent.

Post Scriptum, 13 de desembre del 2022.

Comunicat del proppassat 7 d’aqueix mes per part de Corsica Libera arran de la detenció de set patriotes: “Testu di a cunfarenza di stampa :

Alors que le mouvement national a créé en Corse depuis des années les conditions d’une solution politique et l’avènement d’une paix réelle, l’Etat français n’a eu de cesse d’opposer le déni de démocratie et la négation des droits de notre peuple à décider de son avenir sur sa propre terre.

Ces derniers jours, l’appareil d’Etat passe à l’offensive et révèle clairement ses intentions quant au traitement de la question nationale corse en réactivant une logique de conflit et de répression politique que les Corses pensaient, à bon droit, appartenir définitivement au passé.

La séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice derrière lesquels s’abrite le gouvernement français pour s’exonérer de sa responsabilité dans la situation présente, et plus largement dans les affaires corses, sont des fictions utiles. La Cour européenne des droits de l’Homme avait d’ailleurs clairement signifié, il y a quelques années, qu’en France le parquet n’était pas une autorité judiciaire du fait de l’absence de garanties d’indépendance à l’égard du pouvoir politique. Cette affirmation est d’autant plus vraie pour le parquet national dit antiterroriste qui est une autorité sous influence politique.

En guise du « processus à vocation historique » pourtant annoncé à grands renforts de communication, c’est donc le retour des opérations de police politique, dignes du temps des dragonnades, avec son lot d’exactions et de méthodes indignes que chacun a pu constater.

En effet, depuis lundi matin, nous rappelons que 7 militants de Corsica Libera ont été transférés à Paris dans le cadre d’une commission rogatoire alibi diligentée par le parquet dit « antiterroriste ». Il s’agit de militants politiques de la cause nationale corse. Parmi eux se trouvent de très jeunes militants —l’un d’eux a à peine 18 ans — des responsables du nouvel organe exécutif de Corsica Libera et des militants historiques. Ces opérations font suite à des interpellations menées sur Aiacciu la semaine précédente.

Les policiers de la SDAT ont également perquisitionné un local de notre parti, révélant un peu plus encore la volonté de l’appareil d’Etat de museler un combat politique par ceux qui se prétendent les garants de la « démocratie », de l’ « Etat de droit » et des « droits de l’Homme ».

Corsica Libera entend dénoncer aujourd’hui publiquement les manoeuvres de l’Etat français visant à criminaliser une lutte politique légitime, celle du droit du peuple corse à la souveraineté.

Corsica Libera rejette avec force le traitement de ses militants dans le cadre de logiques et procédures « antiterroristes », qu’il s’agisse des interpellations de ses militants par les hommes de la SDAT ou de leur fichage dans le cadre de l’indigne Fijait.

Corsica Libera dénonce les déclarations honteuses de Gérald Darmanin qui, au micro de France Info, assimilait hier les interpellations en cours au combat contre la « criminalité organisée » que celui-ci prétend mener en Corse. Ces amalgames, dans le climat délétère que connaît notre pays, relèvent de la manipulation et d’une tentative de déstabilisation de la société corse. Elles ouvrent la porte à tous les amalgames, à tous les coups tordus.

Les militants de Corsica Libera sont des militants politiques dont le combat et le projet se situent aux antipodes des logiques affairistes et criminelles que nous rejetons pour notre pays. Nos propositions dans des secteurs sensibles comme celui du foncier et de l’immobilier, par exemple, sont même la meilleure garantie contre ce type de dérives que l’Etat français a pour sa part couvert et favorisé depuis des décennies.

Face à ces manoeuvres et ces tentatives d’intimidations, Paris se confrontera à deux écueils. D’une part, nous allons faire face. D’autre part, les Corses savent faire preuve du plus grand discernement face à ces manoeuvres et tentatives d’intimidation. Ils ne sont pas dupes : ils nous connaissent et savent la sincérité de notre engagement.

Corsica Libera est aujourd’hui la cible d’un appareil d’Etat qui exploite la stratégie de division du mouvement national que nous avons, pour notre part, toujours rejetée et qui prévaut malheureusement depuis plus d’un an. Après avoir exigé et obtenu que le courant indépendantiste soit écarté des responsabilités institutionnelles et après avoir mené une campagne de dénigrement systématique à notre encontre, Paris est donc entré dans une nouvelle phase de répression aveugle visant à exclure Corsica Libera de l’espace politique en assimilant notre mouvement à des « bandes criminelles ». En revendiquant publiquement cette stratégie, Gérald Darmanin démontre que là où d’aucuns cherchent à distinguer les « faucons » et les « colombes » il y a, en fait, une approche homogène de la question corse à laquelle il s’agit d’apporter une réponse sans ambiguïtés.

Corsica Libera est aujourd’hui ciblée dans la mesure où notre organisation s’oppose clairement au processus mené par un Etat dont la « vocation historique » consiste en la dissolution d’une communauté multiséculaire singulière, le peuple corse, au sein d’une population totalement assimilée à l’ensemble politique et culturel français.

À travers Corsica Libera, ce sont donc tous les Corses qui refusent la disparition programmée de leur peuple sous les effets conjugués de la spéculation immobilière et d’une colonisation de peuplement effrénée qui sont visés. Ce sont tous les Corses qui dénoncent le cynisme de la parodie de discussions en cours, tous ceux qui entendent oeuvrer résolument pour une solution politique garante de leurs intérêts en tant que peuple.

À cet égard, Corsica Libera a été depuis de nombreux mois la seule force politique à affirmer clairement qu’il n’y avait actuellement aucun processus politique en cours, aucune volonté de la part de Paris de s’engager sincèrement dans une logique de résolution des causes du conflit que connaît la Corse depuis cinq décennies.

Les derniers événements viennent malheureusement confirmer cette analyse, Paris levant chaque semaine un peu plus le voile sur ses intentions réelles. Ce constat ne nous réjouit pas. En tant que militants de la cause corse, jamais nous n’avons spéculé, et jamais nous ne spéculerons, sur l’échec d’une solution politique car c’est notre peuple qui, in fine, en paye le prix fort. C’est dans cet état d’esprit que nous avons d’ailleurs soumis au débat une proposition de résolution en dix points autour de la reconnaissance des droits du peuple corse, de la dévolution du pouvoir législatif, de l’instauration d’une citoyenneté corse qui conditionne l’accès au foncier, à l’emploi, et aux listes électorales, de la dévolution du pouvoir fiscal, de la justice sociale ou encore la libération des prisonniers politiques et de l’arrêt des poursuites. Cette proposition demeure soumise au débat en direction de l’ensemble des forces politiques de notre pays.

Par conséquent, dans le contexte actuel, nous nous adressons aux Corses et, en particulier aux forces se réclamant du mouvement national, notamment à celles qui gèrent aujourd’hui la Collectivité de Corse, afin d’envisager une sortie par le haut de cette situation d’impasse politique. Nous soumettons, en ce sens, à la réflexion trois questionnements.

1/ Quiconque peut-il encore considérer, à cette heure, qu’un « processus à vocation historique » est en cours avec Paris ?

2/ En conséquence de cette première question, les représentants de la Corse peuvent-ils continuer à accepter la logique des « lignes rouges », des « préalables » et des manoeuvres de déstabilisation promus depuis Paris sans opposer un rapport de force politique déterminé ?

3/ Enfin, est-il possible de continuer à accepter que des militants politiques soient de cette façon interpellés et transférés loin de leur terre sans opposer de réaction ? Est-il possible de continuer à accepter le jeu malsain du gouvernement français visant à criminaliser le combat politique de certaines organisations du mouvement national, d’un côté, en distribuant des certificats de respectabilité de l’autre ?

Pour notre part, notre conviction n’a pas variée. Nous demeurons prêts à la construction avec tous les Corses qui le souhaitent d’un projet national moderne, cela en ayant pleinement conscience que cet objectif passera nécessairement par la mobilisation et le rapport de force politique organisé. Dans l’immédiat, Corsica Libera réitère son entière solidarité avec ses militants, exige leur libération immédiate et poursuit ses actions de soutien en appelant ce soir à un nouveau rassemblement à Bastia.

Libertà pè Matteu, Niculaiu, Ghjisè, Battì, Liunellu, Ghjacumu è Carlu ! Libertà pè tutti i patriotti !

Post Scriptum, 13 de setembre del 2023.

Vilaweb entrevistà ahir Jean-Guy Talamoni: “La llengua i la terra, aquest és el cor de totes les nostres reivindicacions”.

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