Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

4 de maig de 2015
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Scarlett Haddad: “Accord sur le nucléaire: trois scénarios possibles”

La periodista libanesa Scarlett Haddad, sempre molt ben informada sobre els punts de vista d’Hesbol·là i l’Iran, publica avui aqueix precís anàlisi sobre les eventuals sortides de les negociacions sobre desenvolupament de l’energia atòmica per part de l’Iran:

“Du Yémen à la Syrie, en passant par l’Irak et la Libye, la région est en feu et les analystes sont unanimes pour affirmer que cet embrasement est lié aux négociations sur le nucléaire iranien entre la République islamique et la communauté internationale. Par contre, les avis sont divergents sur le scénario du 30 juin prochain. Trois scénarios sont avancés.

Le premier est un constat d’échec et l’arrêt des négociations en raison de l’impossibilité de conclure un accord. Ce scénario est le moins probable pour deux raisons essentielles : la première, c’est que l’alternative aux négociations c’est la guerre, alors que les États-Unis ne veulent clairement pas d’une guerre généralisée et préfèrent les embrasements contrôlés et aux effets limités à la région du Moyen-Orient. La seconde est le fait que la technologie iranienne est devenue tellement avancée que s’il n’y a pas de négociations pour suspendre le programme nucléaire iranien, ce pays pourrait se doter de la bombe atomique dans un an ou deux.

Le second scénario est celui d’une nouvelle prolongation des négociations d’une durée allant de trois à six mois. Les sources proches du 14 Mars estiment que c’est le scénario le plus probable, l’Iran ne pouvant pas accepter un accord qui n’entraînerait pas la levée immédiate des sanctions qui lui sont imposées. Or ces sanctions obéissent à un processus complexe qu’il est impossible de suspendre d’un seul coup. De plus, les sources du 14 Mars sont aussi convaincues que les guerres actuelles au Yémen et en Syrie seront de nature à modifier les rapports de force régionaux au cours des deux prochains mois, de manière à mettre l’Iran en difficulté et à l’obliger à ne pas signer l’accord pour tenter de reprendre l’initiative dans la région. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Arabie saoudite s’est impliquée directement au Yémen, tout en menant une vaste offensive en Syrie, après avoir conclu une alliance spectaculaire avec le Qatar et la Turquie. L’objectif de ces offensives serait donc non seulement de redorer le blason du royaume wahhabite et d’en faire le leader du monde arabo-musulman, mais aussi de réduire l’influence iranienne dans la région. Et une nouvelle prolongation des négociations avec l’Iran équivaudrait au renvoi de la signature de l’accord à une date éloignée, sachant qu’à partir de septembre, les États-Unis entreront dans une période de campagne électorale qui limite la liberté d’action du président Barack Obama.

Le troisième scénario est celui de la conclusion de l’accord dans les délais prévus, c’est-à-dire au plus tard le 30 juin. La plupart des centres d’études américains, notamment Stratfor, penchent pour cette formule et sont convaincus que la conclusion de l’accord est inévitable et elle est dans l’intérêt des deux camps. Selon ces centres de recherche, un nouveau report n’aboutirait qu’à retarder l’échéance et à la laisser s’enliser dans les méandres des questions politiques internes américaines. Par contre, la plupart des instituts de recherche américains affirment que le dossier nucléaire n’est pas tenu par un parti, qu’il s’agisse des démocrates ou des républicains. Il fait partie des questions stratégiques américaines et par conséquent, aussi bien les républicains que les démocrates sont convaincus de la nécessité d’aboutir à un accord.

Les Iraniens eux aussi penchent vers le troisième scénario. Selon une source diplomatique iranienne à Beyrouth, les Américains veulent absolument conclure l’accord le plus tôt possible, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les dossiers politiques et militaires en suspens. Les raisons qui poussent les Américains à vouloir signer l’accord avec l’Iran seraient donc essentiellement liées à la production de l’énergie. La source diplomatique iranienne précitée précise ainsi que les États-Unis sont convaincus que l’énergie pétrolière n’en a plus que pour 70 ans au plus. Elle va donc de plus en plus être remplacée par l’énergie nucléaire civile qui, avec les autres énergies alternatives, va devenir la principale énergie de substitution. Or l’Iran est un des plus grands pays producteurs d’uranium indispensable à l’énergie nucléaire. Il aurait même un vaste gisement qui n’aurait pas encore été exploité. Les États-Unis savent donc, estime la même source, que l’Iran ne veut pas produire une bombe atomique mais, à travers l’accord sur le dossier nucléaire, ils souhaitent pouvoir contrôler sa production d’énergie atomique civile, et l’empêcher de construire des armes non conventionnelles comme les bombes à neutrons. La source diplomatique iranienne précise que le club des pays « nucléaires » compte en gros une douzaine d’États : les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité (les États-Unis, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et la Russie), plus l’Inde, le Pakistan, l’Afrique du Sud, le Canada, le Japon, la Corée du Sud et Israël (on parle aussi de la Corée du Nord, mais ce pays n’aurait pour l’instant que les installations. Quant à l’Irak, ses efforts nucléaires ont été tués dans l’œuf par une attaque aérienne israélienne). Ce qui signifie que, globalement, le club des pays nucléaires est pratiquement sous le contrôle des États-Unis, soit directement par le biais d’alliances bilatérales, soit indirectement, par le biais du Conseil de sécurité de l’Onu. Seule la République islamique d’Iran échappe à l’influence américaine. Pour les États-Unis, la conclusion d’un accord avec l’Iran sur le nucléaire serait donc une nécessité, dans le but de contrôler la production d’énergie nucléaire de ce pays. Lequel de ces scénarios sera le bon ? Il faudra attendre le 30 juin pour le savoir.”

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