Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

1 d'abril de 2013
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Fòrum Social Mundial a Tunísia: islamisme, anticapitalisme i antisionisme

Els dies 26 a 30 de març s’ha celebrat a Tunísia la trobada del Fòrum Social Mundial. He anat seguint els debats a través dels mitjans francesos que han prestat especial atenció al primer encontre d’aqueixa mena que té lloc després de l’esclat de la denominada eufemísticament primavera àrab. La principal novetat ha estat la confluència de l’integrisme islàmic amb l’anticapitalisme europeu, embrió d’una síntesi totalitària de nou encuny destinada a jugar un paper clau als propers anys en una Europa en declivi. Malgrat les divergències que han contraposat les feministes autòctones i els integristes musulmans el punt de trobada ha estat l’antisonisme i l’odi a Israel manifestat a la cloenda.

Liberation, el 29 de marc, anunciava que “A Tunis, les islamistes investissent le Forum social”:

Il est bientôt 16 heures, mardi, près de la place du 14-Janvier, point de départ de la marche d’ouverture du Forum social mondial de Tunis. Une demi-douzaine de jeunes filles voilées cherchent leur place dans le cortège qui s’apprête à démarrer. Elles sont membres de l’association L’empreinte des jeunes, qui lutte «contre la consommation de drogue et de tabac, qui détruit les bases de notre société», explique Takoua, frêle lycéenne, venue entre autres «donner la vraie image de la Tunisie». Parmi les messages qu’elle veulent délivrer : «Pas de liberté sans union nationale», lit-on sur l’une de leurs banderoles. Un écho au concept d’«unité» cher aux islamistes.<

Non loin, les bénévoles de l’association Afek («horizon») ont écrit le même message. Et celui-ci, plus abscons : «Oui au tourisme de la révolution, non aux transgressions impérialistes.» «On est contre les touristes qui viennent sans trop de vêtements, et on est contre les Femen, cette association qui est contre nos traditions», explique celui qui porte la banderole, tandis que, juste derrière, des manifestants scandent des slogans contre Rached Ghannouchi, le leader du parti islamiste Ennahda.

Eparpillés dans le cortège, les islamistes tunisiens ont participé discrètement à la manifestation d’ouverture, sous diverses bannières associatives. Seules les Ligues de protection de la révolution, très décriées pour leurs méthodes musclées contre tous ceux qu’ils considèrent comme des bénalistes, se sont fait remarquer, en criant des slogans comme : «Travail, liberté, charia islamique».

Le soir, pendant que Gilberto Gil chante pour les alters réunis près du stade d’el-Menzah, le Palais des congrès accueille un concert de «rap musulman», devant un maigre public. «Il n’y a de dieu que dieu…», chante ainsi l’Algérien Lotfi Double Kanon, la star de la soirée, aux textes truffés de références religieuses. A l’affiche aussi : le Français Médine ou encore le Tunisien Psyco-M, connu pour ses diatribes antilaïques. «Ils abordent tout : la jeunesse, la drogue, les clichés contre l’islam, la révolution, la misère», résume Teycir Ben Salem, debout sur sa chaise avec ses amies, poings levés.

Mercredi matin alors que les débats démarrent partout sur le campus universitaire el-Manar, bastion de la jeunesse islamiste dans les années 1980, les étudiants du syndicat islamiste UGTE donnent des sketches, juste devant leur local, au fin fond de la fac. La saynette dénonce l’interdiction faite aux étudiantes en niqab d’entrer en cours. «Cette pièce est un moyen de vous faire comprendre nos problèmes. Soutenez-nous !», interpelle Safa, l’une des actrices, à la fin.

«Les filles en niqab ne peuvent pas entrer dans les cours. Ça fait 26 jours que des étudiants font un sit-in pour les soutenir, à l’intérieur de l’administration. Le Forum social est une bonne occasion de chercher du soutien international ou tunisien», développe Safa. Croisée un peu plus loin, Amina, l’une de ces étudiantes en niqab, a tenté de s’incruster dans plusieurs débats, «mais on ne m’a pas laissé prendre la parole».

Et les idées portées par le Forum ? Cyrine Ben Chahla se dit «sensible à la question de la redistribution des richesses». «Le prophète a parlé de la nécessité de rémunérer les ouvriers de façon juste, mais l’islam n’est pas contre le capitalisme», précise Mohamed Salah Benhaj, un militant d’Ennahda venu rendre visite aux copains de l’UGTE. «Il faut protéger les riches pour qu’ils investissent», embraye son voisin.

Dans l’allée en contrebas, se succèdent les stands des associations de charité islamisques. «On n’est pas du tout une association islamiste», nie la directrice de Marhama, Zohra Hammami, de crainte d’être accusée de servir Ennahda. L’ONG a pourtant été lancée par Mohsen Jendoubi, un temps chargé des «relations avec les associations de développement» dans la direction du parti islamiste.

Marhama, explique Zohra Hammami, est là pour essayer d’«établir des contacts avec d’autres associations, apprendre des expériences des autres pays». L’organisation veut passer d’une logique de charité à une logique «de développement social». «Ça suffit de donner aux gens, il faut les aider à monter un petit projet pour résoudre leurs problèmes une fois pour toutes», développe la directrice. Pause déjeuner, à la buvette de la fac, deux jeunes filles, membres de l’association religieuse Saheb Ettaba, sillonnent l’assistance pour expliquer que «l’islam n’est pas le terrorisme», mais «la religion du sourire».

Zone B. Salle F. Il y a du monde pour l’atelier sur l’islam politique à l’épreuve du pouvoir, organisé par l’association Uni’T, portée par de jeunes Franco-Tunisiens. Ameur Larayedh, membre du bureau politique d’Ennahda, tient à dire qu’il est «content que la Tunisie accueille ce forum», même si «on n’est pas d’accord sur tout». «Mais trois points nous rassemblent», souligne-t-il, énumérant «la cause palestinienne, la lutte contre toute forme de domination et le soutien aux révolutions arabes». Des alternatives imaginées par Ennahda, le public n’apprendra pas grand-chose. Ameur Larayedh se contente de souligner que «l’héritage est très lourd, il y a beaucoup de corruption. Mais on est en train d’élaborer un nouveau modèle basé sur la redistribution des richesses». «Ça fait deux ans qu’ils répètent les mêmes choses», soupire un étudiant dans l’assistance. «Ennahda n’a pas de ligne économique, contrairement aux Frères musulmans égyptiens qui assument une orientation libérale décomplexée», analyse à la sortie Wajdi Limam, le président d’Uni’T.

«Jusqu’à présent, leur programme, c’était “l’islam est la solution”. Je ne vois pas de réflexion réelle, dans les partis islamistes, sur les alternatives économiques et sociales possibles», critique aussi Alain Gresh, devant un amphi archi-bondé. Plus que le directeur adjoint du Monde diplomatique, c’est Tariq Ramadan que le public, majoritairement jeune, est venu écouter. «La Tunisie est aujourd’hui dans une situation économique et politique fragile, qui risque de la faire tomber sous la coupe du FMI et de la Banque mondiale», assène-t-il, fort applaudi. «Les gens sont désenchantés de la révolution car les émergences ne sont pas encore là», reconnaît Nejmeddine Hamrouni, stratège de l’ex-Premier ministre Hamadi Jebali.

Al seu torn, Le Monde del 30 de marc titulava així la crònica de l’encontre: “A Tunis, un Forum social mondial aux accents arabes”:

Les groupes s’épiaient depuis un moment déjà, lorsque, abandonnant leur guerre des drapeaux, deux étoiles vertes d’un côté, trois étoiles rouges de l’autre, les partisans du régime syrien de Bachar Al-Assad et ceux de la rébellion syrienne en sont venus aux mains, donnant, vendredi 29 mars, à Tunis, un peu de fil à retordre aux organisateurs du Forum social mondial (FSM). “Dieu, la Syrie et Bachar !”, apostrophaient les uns, “Dieu, la Syrie, le peuple !”, scandaient les autres. Mais, surprise, le camp des pro-Bachar était surtout composé de Tunisiens nationalistes arabes, soutenus par le parti baasiste local.

“Je suis choqué, tous les jours les médias tunisiens attaquent la révolution syrienne…”, soufflait, dépité de devoir battre en retraite, Oubada Abbous, un étudiant de 23 ans, originaire d’Idlib au nord-ouest de la Syrie, non loin d’Alep.

En Tunisie, pays qui a donné, le premier, le signal, des soulèvements arabes, le contraste est parfois, il est vrai, déroutant. Ainsi, quand une partie de la société tunisienne s’émeut chaque jour un peu plus du départ de nombreux jeunes partis faire le djihad en Syrie dans les rangs de groupes armés, d’autres défendent bec et ongles le régime de Bachar Al-Assad.

Finalement, la tension retombe une fois les fauteurs de trouble dispersés, mais les organisateurs du FSM veillent au grain. Le grand rendez-vous altermondialiste, qui s’est ouvert pour la première fois en terre arabe depuis le 26 mars, réunit, sur le campus universitaire Al-Manar de Tunis, des ennemis jurés. La délégation marocaine affiche la couleur sur sa tente, avec une banderole dénonçant la “propagande” du Polisario, à côté de Sahraouis pro-indépendantistes venus en nombre.

Un petit groupe d’opposants iraniens défile au nez et à la barbe de militants qui ont tendu un grand portrait de l’ayatollah Khomeyni. Les Algériens ne sont pas tous d’accord entre eux. Il y a ceux qui défendent un “pays démocratique”, et ceux qui y dénoncent “ les atteintes aux droits de l’homme” et l’empêchement fait par les autorités à des syndicalistes autonomes et à des militants contestataires de se rendre au FSM.

Partout, les nationalistes arabes dominent, ici, par exemple, avec un portrait de Saddam Hussein. Les islamistes aussi sont bien présents, studieux dans l’atelier consacré à l’islam politique et aux révolutions arabes, alors même que des voix se sont élevées, lors de l’assemblée des femmes, pour crier “A bas les Frères musulmans !” Français, Italiens, Espagnols, les Européens ne sont pas en reste, tout comme les Africains et les Brésiliens, pour condamner, des piles de tracts à l’appui, la “dictature du capitalisme” et ses ravages.

Placé sous haute surveillance sécuritaire, ce forum, qui a laissé dans l’ensemble les Tunisois plutôt indifférents ou dubitatifs, est avant tout un mélange de couleurs et de sons où les chants traditionnels se mêlent à l’Internationale. On s’agglutine devant des stands qui exposent des tasses à l’effigie de Che Guevara et des assiettes au portrait de Chokri Belaïd, l’opposant tunisien de gauche assassiné à Tunis le 6 février.

Festive avant tout, l’ambiance se fait parfois féroce lorsqu’il s’agit de piétiner ou de brûler un drapeau israélien. Le lien unificateur entre tous, ici, reste la cause palestinienne, impossible à ignorer avec l’immense drapeau déroulé sur une façade du campus, les stands d’aide pour Gaza, et les nombreux slogans qui éclatent à tout moment. C’est par un dernier grand rassemblement pour la Palestine que le rendez-vous altermondialiste devait ainsi s’achever, samedi 30 mars”.

Post Scriptum, 8 d’abril del 2013.

Complemento les anteriors informacions amb aqueixa crònica del diari espanyol Público corresponent al primer d’abril on es descriu l’ambient regnant a la manifestació pro-Palestina que va cloure l’encontre de Tunísia

Post Scriptum, 13 d’abril del 2021.

The Times of Israel alerta avui mateix que a “Tunisie: Une vague de violences antisémites. Les violences se seraient aggravées depuis le début de l’année, quand le président tunisien avait accusé les Juifs d’être à l’origine de l’instabilité dans le pays”. El proppassat 14 de maç, Edy Cohen, publicava aqueix punyent report al BESA Center: Tunisian Jews Are in Immediate Danger, derivat d’un anterior (del 3 del mateix mes) que advertia que “The President of Tunisia Slanders the Jews.

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