Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

22 de setembre de 2014
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Bòsnia, el cor de l’islamisme balcànic

A Bòsnia va ésser escollida fa dos anys alcaldessa de Visoko, una localitat propera a Sarajevo, la candidata musulmana Amra Babic  essent la primera de tota Europa que porta l’hijab com a símbol d’identitat. Aqueix fet, gens anecdòtic, reflecteix l’emergència de l’islamisme als Balcans i especialment a Bòsnia com analitza aqueix article de Christine Bugoin-Clément, publicat a Le Monde el propassat 18 de setembre, titulat “Les Balkans restent sous la menace d’une radicalisation islamiste“:

“Cette année la Bosnie-Herzegovine à fait parler d’elle jusque dans une Europe qui pourtant l’oublie avec application. Les récentes inondations l’avaient remise en avant et l’attentat suicide commis par un bosnien en Irak ont rappelé à l’Union Européenne (UE) que ce pays est un proche voisin.

L’explosion des conflits au Moyen-Orient a ravivé les angoisses relatives à la radicalisation religieuse dans l’UE. Ces conflits ont accru le nombre de jeunes qui quittent leur pays et leur famille pour aller faire le djihad, et les gouvernements ignorent encore comment endiguer cette épidémie. Cherchant les pays et les mouvements susceptibles d’être à l’origine de ce phénomène, la communauté internationale s’est tournée vers les Balkans, réputés pour être un grand pourvoyeur de mercenaires mais aussi de fanatiques, prêts à commettre des attentats suicides à l’image du porteur de bombe bosnien auteur du récent attentat suicide irakien.

Quel est réellement la situation idéologique en Bosnie-Herzegovine ? Pays qui, à deux heures d‘avion de Paris, n’a pas d’Etat stable et échoue à sortir d’une situation de post-crise traînant en longueur ?

Selon un schéma classique des Etats morcelés, la population s’est regroupée en communautés qui, permettant des ré écriture subjectives et parcellaires de l’histoire, accouchent de générations souvent aussi nationalistes que désabusées. Ici, les perspectives d’avenir sont sombres et la paupérisation, exponentielle. En d’autre terme, le terreau est favorable à l’instauration d’une idéologie qui serait porteuse d’un idéal et d’une vision, quels qu’ils soient.

Cet environnement est d’autant plus propice que de nombreux jeunes sont issus des viols de guerre. De fait, les camps dédiés à l’épuration ethniques ont coexisté avec des « camps de viols », ces violences ayant été utilisés comme arme de guerre dont l’effet à long terme est que les enfants qui en sont nés font aujourd’hui partie d’une société qui en est d’autant plus déchirée.

Nombre de « débats d’idées » sont organisés où des mollah font office de chef d’orchestre : beaucoup d’entre eux ne sont pas bosniaques et ont été formés à l’étranger avec des financements provenant de fonds moyens-orientaux. Les idées présentées sont d’abord alléchantes puis, une fois les auditeurs appâtés, se radicalisent, s’éloignant de l’Islam traditionnellement modéré pratiqué dans les Balkans. Ici on à beau savoir que nombre de ces réunions ne sont que des vecteur de recrutement pour des mouvements extrémistes, elles n’en ont pas moins lieu même dans le centre touristique de Sarajevo.

Par ailleurs, la paupérisation augmentant, certaines femmes en situation de grande pauvreté acceptent de porter le voile contre une rente mensuelle de quelques marks convertibles. Dans les campagnes, cette monétisation s’étend aux hommes et au port de la barbe, du pantalon court et de la tunique traditionnellement porté par les radicaux. Les intégristes musulmans locaux, modifiant ainsi pour les jeunes le paysage dans lequel ils évoluent.

En parallèle, à la fin de la guerre, des moudjahidines venus pour aider au plus fort des combats se sont vus accordé la nationalité bosnienne. Si certaines naturalisations furent annulées, cette présence de groupes de fondamentalistes musulmans reste préoccupante.

De fait, certains musulmans de Bosnie ont adopté leur doctrine et se sont ralliés au mode de vie inspiré d’un intégrisme saoudien dit wahhabite qui n’existait pas dans le pays précedemment. Certains villages sont même devenus des bases de repos, parfois d’entraînement pour les djihadistes. Leur présence sur le territoire a permis d’augmenter leur influence sur les jeunes tentés par la radicalisation. Ces mêmes jeunes côtoient quotidiennement une corruption endémique, frappant tous les niveaux d’une société où l’appartenance à un groupe (politique ou d’influence) alliée à la pratique ostensible de l’Islam, concourent à l’ascenseur social. Le glissement de la foi vers la radicalisation est très aisé…

En outre et depuis peu, ces jeunes djihadistes doivent se marier pour obtenir terres et habitations en remerciement de leur implication au combat. Aussi, des jeunes filles sont emmenées pour être épousées, permettant ainsi aux jeunes combattants de jouir de ces « butins de guerre » dans les pays où ils sont intervenus. Si quelques familles portent plainte cela n’empêche pas des chaînes de télévision de diffuser des interviews de fanatiques vantant l’amélioration de leur conditions de vie, conséquence de leur implication. Ces « témoignages » donnent ainsi une perspective tangible d’avenir à des jeunes qui n’en ont plus. Cependant, plusieurs raisons permettent à ce stade de relativiser cette radicalisation.

D’abord, les Balkans ont une longue histoire de confrontation et d’acceptation religieuse puisque les trois grandes religions y ont toujours coexisté et que la population musulmane a su y trouver sa place par une pratique modérée. Quand le Haut-Représentant de l’ONU faisait d’un bâtiment construit sur fonds moyen-orientaux le nouveau symbole de la Bosnie, la réaction fut immédiate : la presse a aussitôt rappelé, dans un éditorial assassin, que les Bosniens aiment la vie, l’alcool et les jupes courtes et qu’ils ne veulent pas se voir imposer un symbole aux antipodes de leurs aspirations et réalités.

Par ailleurs, la société d’après-guerre repose sur les femmes, dont nombre de veuves. Elles ont assuré seules la survie de leur famille et sont peu enclines à accepter qu’on limite leur liberté.

Enfin, suite à la tentative d’attentat contre l’ambassade américaine de 2011, les Etats-Unis ont fait pression sur le gouvernement, amenant le croate M. Komsic, président bosnien en exercice, à rappeler que, bien que n’étant pas à l’abri d’actes terroristes, les autorités locales étaient capables de garantir la sécurité des citoyens américains et de la représentation diplomatique. En ce sens, des interventions policières couronnées de succès dans des villages wahhabistes locaux ont encouragé le gouvernement.

Il reste que, si la paupérisation et l’implantation du radicalisme religieux devaient s’accroître, il est permis de craindre que l’intégrisme augmente de façon exponentielle. Si l’UE est très présente sur la zone elle devrait, dans l’intérêt de cet Etat mais aussi dans celui de sa propre lutte contre la radicalisation de l’islam, consentir un effort particulier pour endiguer l’appauvrissement des populations qui en constitue le terreau le plus fertile.”

Post Scriptum, 14 de marc del 2015.

Ahir, el periodista Laurent Gelin signava aqueixa informacio a RFI, “Les reseaux islamistes radicaux se multiplient dans les Balkans” on informa que mes de sis-cents gihadistes de Bosnia, Albania i Kosove lluiten a les rengles del Califat Islamic al Proxim Orient:

“Selon des chercheurs du King’s College de Londres, plus de 600 personnes originaires des Balkans occidentaux se battraient actuellement en Irak et en Syrie. Des départs massifs qui témoignent de la fragilité de sociétés économiquement sinistrées et de pays qui peinent à tourner la page de l’après-guerre, qui dure depuis deux décennies.

Depuis quelques mois, les opérations policières contre des réseaux islamistes radicaux se multiplient dans les pays des Balkans. Après avoir longtemps sous-estimés la menace, les gouvernements de la région semblent s’être décidés à intervenir. En septembre 2014, puis en janvier dernier, les forces spéciales de la police de Bosnie-Herzégovine ont lancé l’opération « Damas ». Ils ont arrêté des hommes suspectés d’avoir financé des mouvements terroristes et organisé le départ de volontaires vers l’Irak et la Syrie. C’est aussi lors de ce coup de filet que le principal prédicateur radical du pays, Hussein « Bilal » Bosnić, a été interpellé.”

Durant la guerre de Bosnie-Herzégovine, entre 1992 et 1995, des volontaires étrangers étaient venus se battre avec l’armée bosniaque contre les forces serbes et croates. Certains d’entre eux ont fait souche dans le pays. Depuis, ces réseaux extrémistes se sont structurés et implantés durablement, même s’ils restent encore largement minoritaires. En Bosnie-Herzégovine, comme dans le reste de la région, la situation économique catastrophique est la principale cause de la radicalisation des jeunes musulmans.

Il est toujours difficile de donner des chiffres précis du nombre de citoyens des Balkans déjà partis se battre en Irak et en Syrie. Au Kosovo, les autorités parlent de 300 personnes, en Bosnie-Herzégovine, ils seraient 150 et en Albanie, plus d’une centaine. Des chercheurs du King’s College de Londres ont compté plus de 600 personnes concernées dans la région. Reste que c’est souvent par les avis de décès qu’on peut avoir confirmation qu’un homme est allé se battre et qu’il est mort.

Pour les jeunes de Novi Pazar, une ville majoritairement musulmane du sud de la Serbie, autrefois prospère grâce à l’industrie textile et qui sombre aujourd’hui dans la misère, l’islam est souvent la seule porte de sortie contre la misère sociale. Sous l’action de quelques dizaines d’extrémistes, certains d’entre eux se sont radicalisés. Six hommes de la ville sont tombés en Irak et en Syrie. Et les organisations citoyennes de la région ne se font pas d’illusion : si la situation politique désastreuse et la faillite économique perdurent, les départs vont se poursuivre.

Dans l’ensemble des Balkans, les signes inquiétants se multiplient. Début février, le drapeau noir de l’organisation Etat islamique a été hissé sur le fronton d’une maison de Gornja Maoča, dans le nord de la  Bosnie. Ce petit village était devenu depuis quelques années un repaire de néo-salafistes officiellement affiliés à al-Qaïda. La police a mené plusieurs raids dans des maisons de la région, mais ces réseaux n’ont pas été détruits.

Quelques semaines plus tôt, l’imam du petit village de Trnovi, dans l’ouest de la Bosnie-Herzégovine, avait été poignardé à cause de ses prêches qui exhortaient les jeunes à refuser d’aller en Syrie. En Albanie, deux imams sont actuellement en procès pour avoir organisé des filières de volontaires. Et selon les services de sécurité de Rome, l’Italie serait devenue une plaque tournante des jihadistes originaires des Balkans. Le ministère italien de l’Intérieur aurait déjà identifié cinq cellules des Balkans opérant sur le sol italien.”

Post Scriptum, 19 d’abril del 2015.

Aqueix article aparegut a l’Orient-Le Jour de Beirut, resumeix perfectament en el seu titular el seu contingut: Bosnia, que durant la guerra del 1991-1996 va rebre giahistes d’arreu per combatre l’agressio serbia ara n’exporta:

“La Bosnie, qui attirait les jihadistes pendant la guerre des années 1990, fournit aujourd’hui des combattants pour des groupes islamistes en Syrie ou en Irak, un mouvement qui représente un défi sécuritaire pour les Balkans.

Des centaines de musulmans de Bosnie – communauté majoritaire (40%) et essentiellement modérée dans cette ex-république yougoslave de 3,8 millions d’habitants -, ont adopté une interprétation rigoriste de l’islam, inspirée par le wahhabisme saoudien, importée dans le pays par des étrangers et des organisations “humanitaires” au cours du conflit.

La plupart de ces combattants étrangers, qui épaulaient les forces musulmanes, ont quitté la Bosnie dans l’après-guerre. Mais le grain du radicalisme avait été semé. Vingt ans plus tard, les prêcheurs salafistes en Bosnie ne sont plus des étrangers, mais des ressortissants bosniens. Ils recrutent leurs adeptes et parmi eux les candidats au jihad dans des lieux de prière qui échappent au contrôle de la communauté musulmane officielle.

“Il n’y a aucun doute que le processus de recrutement est possible grâce à l’existence d’un réseau dans ces lieux de prière” salafistes, assure Esad Hecimovic, journaliste bosnien spécialise de la question. A son avis, la mise en place d’un “califat”, à savoir une “patrie islamique”, est la principale motivation de ces jeunes jihadistes. “Le danger s’est transformé au cours des années. Pendant les conflits dans les Balkans, on avait sur place des combattants étrangers. Maintenant, nous avons des combattants de Bosnie et des Balkans qui participent aux conflits ailleurs” dans le monde, fait-il valoir.

La communauté wahhabite en Bosnie serait toujours très minoritaire – estimée par les autorités à 3.000 membres- , mais elle sert de base pour recruter des jihadistes. Quelque 200 ressortissants bosniens ont rejoint les rangs du groupe Etat islamique. Une trentaine ont été tués et une quarantaine sont rentrés en Bosnie, selon des estimations des renseignements locaux. “Ceux qui reviennent dans le pays sont très dangereux. Pas seulement parce qu’ils combattaient là-bas, mais aussi parce qu’après une telle expérience, ce ne sont plus les mêmes personnes”, met en garde Jasmin Ahic, professeur à la Faculté de criminologie de Sarajevo. 

“Ils sont bien sûr observés (par les agences sécuritaires), mais le danger est qu’ils se mettent à recruter d’autres candidats” pour le jihad, ajoute ce spécialiste du terrorisme. Pour empêcher leur départ, les autorités ont modifié la législation. Les jihadistes et leurs recruteurs encourent désormais des peines allant jusqu’à vingt ans de prison. Depuis septembre, la police a arrêté une trentaine de suspects, mais la plupart ont été remis en liberté. Des faits qui restent difficiles à prouver, estiment des spécialistes.

Le procès de l’un des prêcheurs salafistes, Husein Bosnic, dit Bilal, 42 ans, s’est ouvert en janvier devant un tribunal de Sarajevo. Ancien membre d’une unité des moudjahidines pendant la guerre de Bosnie, qui était composée aussi d’étrangers, il s’est imposé comme leader de la mouvance wahhabite locale après le départ en Syrie fin 2013 de son “prédécesseur” Nusret Imamovic. Imamovic, dont le nom figure sur une liste de “terroristes étrangers” à l’échelle mondiale publiée en septembre 2014 par le Département d’État américain, serait aujourd’hui, selon des renseignements bosniens, le numéro trois du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’el-Qaëda.

L’imam de Buzim (nord-ouest), Husein Bosnic, père de 17 enfants et qui vit dans une union avec quatre femmes – bien que la polygamie soit interdite en Bosnie -, est inculpé d'”incitation publique à des activités terroristes” et de “recrutement” de jihadistes. “Il recevait de l’argent en provenance de certaines personnes des pays arabes. Il s’agit de montants importants”, a affirmé pendant le procès le Procureur Dubravko Campara. Quatre autre personnes, deux jihadistes et deux recruteurs, ont également été inculpés début avril à Sarajevo.

Le phénomène touche la plupart des pays des Balkans, notamment la Serbie, le Kosovo et l’Albanie où des procès similaires se sont ouverts ses dernières semaines et dont les autorités ont également durci la législation. On estime à environ 600 le nombre total de djihadistes recrutés dans ces pays par des groupes en Syrie et en Irak.”

Post Scripum, 5 de juny del 2015.

Marie Verdier publica al diari catolic frances aqueix article titulat “Vingt ans apres la guerre, le Sarajevo multi-etnique se delite“, amb motiu de la visita del Papa Francisco prevista per dema a la capital de Bosnia Herzegovina, una terra clivellada per les divisions confesionals on creix l’islamisme i la influencia turca i dels paisos arabs.

Post Scriptum, 19 de novembre del 2015.

Ahir hi va haver un atac gihadista a Bòsnia amb el resultat de dos soldats serbis morts i la immolació de l’atacant suïcida, fet que té els seus precedents tal com assenyala aqueixa notícia de The Times of Israel.

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