Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

17 d'abril de 2013
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Ziad Majed: “Il a fallu attendre deux ans….”

Ziad Majed, es un politòleg libanès dedicat a l’estudi dels conflictes contemporanis al Liban, Síria i en general mon àrab. Va publicar el proppassat 6 d’abril aqueix article a l’Orient Lejour defensant la revolució siriana tot blasmant la passivitat internacional. Avui, quan s’escau l’aniversari de la independència de Síria respecte del protectorat francès l’any 1946 és una reflexió a tenir en compte.

Cela fait plus de deux ans que la révolution syrienne affronte un régime barbare, soutenu par la Russie et l’Iran. Des dizaines de milliers de morts, des centaines de milliers de blessés, de détenus et de disparus, des millions de déplacés, et des destructions à travers tout le pays ; tel est le bilan (provisoire) aujourd’hui.

Si le clan Assad, au pouvoir depuis 1970, et ses deux grands alliés sont les seuls responsables directs de cette tragédie, les responsabilités internationales et régionales indirectes sont nombreuses.

Hésitations : depuis le début de la révolution et jusqu’à fin 2012, les Nations unies, les États-Unis, l’Union européenne et la Ligue arabe se sont montrés hésitants face aux crimes du régime. Leurs hésitations l’ont ainsi encouragé chaque mois à tester les « nouvelles limites » de sa barbarie. Elles ont également conforté Moscou dans ses positions, et ont poussé Téhéran à montrer plus de détermination dans son soutien aux Assad, prolongeant en conséquence le calvaire.

Tantôt « les craintes pour les minorités » étaient le prétexte de ces hésitations (comme si le despotisme et les massacres contre la « majorité » sont les garants des « minorités » !), tantôt la position géostratégique de la Syriequi menace d’une déstabilisation généralisée dans la région servait de justification pour l’attentisme, et tantôt c’était la peur des islamistes et du « chaos » qui conduisait la communauté internationale à parler de « dialogue » et de « solution politique ». Comme si un clan qui utilise les chars, l’aviation et les missiles Scud contre les civils de « son » pays pour se maintenir au pouvoir est concerné par un dialogue politique permettant d’éviter le chaos !

Islamophobie : en focalisant sur « l’islamisme » face à la laïcité (attribuée faussement au régime Assad), des leaders politiques occidentaux et des observateurs et « experts » ont éludé la question de la dictature et des libertés. Et même à supposer – comme ils le prétendent – que la révolution syrienne soit « islamiste » ou qu’elle « s’est islamisée », cela légitimerait-il les bombardements, la torture d’enfants et l’égorgement de familles entières ?

Argumenter du caractère « islamiste » de la révolution est devenu en soi une justification implicite des crimes du régime et une incitation au meurtre des prétendus « islamistes », qui ne sont en effet que des Syriens ! Cela révèle, en plus de l’islamophobie, un racisme à peine camouflé qui déshumanise le peuple syrien et considère son meurtre un fait divers, ou une violence ordinaire due à la lutte de pouvoir entre Assad et les « islamistes » (méritant avec leurs familles la  liquidation) !
Gauche pavlovienne : des écrivains de la gauche « anti-impérialiste », influents sur l’opinion publique occidentale « progressiste », font depuis deux ans abstraction des peuples, et font délibérément diversion sur les causes des Syriens en questionnant la démocratie en Arabie saoudite, les ambitions du Qatar, « l’encerclement israélo-occidental » de l’Iran, et les plans d’hégémonie américaine dans le Moyen-Orient et ses champs de pétrole ! Tout se passe comme si le meurtre de dizaines de milliers de Syriens par le régime Assad n’était pas en soi un motif suffisant pour exiger son départ et son jugement, indépendamment de tout enjeu régional ou international.
Pire encore, certains de ces pavloviens – criant au complot à chaque fois qu’un régime qu’ils soutiennent est menacé par les soulèvements populaires – blâment les victimes en interrogeant la légitimité de leur révolution qui pousse Assad à se défendre, et donc à les tuer !.

Ainsi, les hésitations comme les complicités ont permis au régime syrien de survivre pendant deux ans en comptant d’autre part sur des aides colossales, en argent comme en armes, du camp qui le soutient…

Des signes positifs

Mais la révolution syrienne continue. Sa détermination à arracher la liberté ne cesse de surprendre. De larges parties du pays sont aujourd’hui libérées, et la persévérance des révolutionnaires commence malgré la douleur à porter ses fruits. On peut observer depuis janvier 2013 un début de changement dans certaines attitudes internationales et régionales. La Ligue arabe, la France et la Grande-Bretagne appellent ouvertement aujourd’hui à l’armement de la révolution pour en finir avec cette situation tragique. Cela est accompagné par la reconnaissance de la coalition de l’opposition comme seul représentant légitime de la Syrie. Une prochaine reconnaissance similaire par les Nations unies serait un coup très dur pour le régime. Ce dernier serait isolé, privé de toute tribune diplomatique et médiatique, et réduit en une force d’occupation militaire, une machine de mort qui n’a plus que sa puissance de feu.

La révolution syrienne nous a donc mis, peuples et gouvernements, pendant plus de deux ans, devant nos responsabilités éthiques et politiques. Il a malheureusement fallu attendre la fin de la deuxième année pour que certains soient à la hauteur du courage et des sacrifices des Syriens…

Quelle honte ! Et quelle révolution !

Post Scriptum, 15 de maig del 2013.

Enllaço una altra anàlisi sobre la revoltasiriana, l’article “Syrie, de la révolte au déchirement”, de Peter Harling i Sarah Birke, publicat abans d’ahir a Le Monde.

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