Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

17 de setembre de 2008
2 comentaris

Sarkozy i el servei cívic

El cap d’estat de la República francesa ha desenvolupat una activitat frenètica des de l’inici dels seu mandat. Una de les darreres mesures que es proposa adoptar és la creació d’un servei cívic voluntari per a jóvens.

 

Luc Ferry, ministre d’educació i joventut entre 2002 i 2004, en tant que president del Conseil d’Analyse de la Société, ha elaborat un rapport proposant la creació d’un servei cívic voluntari per a jovéns. L’orígen d’aquesta mesura rau en la reacció que el govern arran de les revoltes dels joves de la “banlieu” de les ciutats, majoritàriament d’ascendència africana, inadaptats al sistema d’integració republicana que ha funcionat durant decennis a l’hexàgon. El document proposa la creació d’un servei voluntari destinat a fomentar l’intercanvi entre joves de diferents procedències treballant plegats en tasques d’utilitat social. D’alguna manera s’intenta suplir la funció assimiladora i homogeneitzadora  que assumia l’exèrcit francès fins al 1966, quan el servei militar va deixar de ser obligatori. França viu una evident crisi d’identitat que intenta superar amb mesures d’excepció com aquesta.

Catalunya també viu una situació excepcional, sense capacitat política ni econòmica per integrar la nova immigració, i a més, en un context de crisi econòmica. Un servei civil, patriòtic, voluntari, que difongui valors democràtics i una catalanitat oberta i renovada, podria ésser un instrument profitós que supleixi el paper que als anys seixanta exercien els agrupaments escolta i altres entitats cíviques catalanistes. Aquesta seria una mesura de bon govern que està en mans exclusives de la Generalitat. El cas francès pot servir com a referent, però si arribès a instaurar-se a casa nostra, els continguts i les finalitats haurien de respondre a un projecte català de cohesió social i nacional.

Post Scriptum, 22 de gener del 2018.

El president Emmanuel Macron ha fet seva la proposta del seu predecessor Nicolas Sarkozy de crear un servei “national” temporal sense concretar-ne la fórmula i la vinculació amb l’exèrcit.

Post Scriptum, 21 de juliol del 2019.

Finalment, mig d’esquitllevi, el president Macron ha ordenat al seu govern bastir un Service National Universel pels joves amb el propòsit que així s’insereixin socialment i nacionalment a la vida col·lectiva. Però per Marlène Giol, analista de l’Institut Thomas More, el SNU tal com està plantejat no és una bona idea segons explica en aqueix article publicat per Le Figaro el proppassat 21 de juny: «Le gouvernement n’a pas compris ce qui se joue dans la jeunesse française»:

“Le gouvernement a lancé le 16 juin la phase test du service national universel, présenté dès la campagne présidentielle comme la réponse à la nécessité urgente de renforcer l’engagement des jeunes au sein de la société. Or, de variations en réorientations tant sur le fond que sur la forme, le dispositif apparaît aujourd’hui comme une demi-mesure qui ne s’est pas donné les moyens de ses ambitions.

Car la jeunesse française doit faire face à une situation sans précédent. Une situation caractérisée par une vulnérabilité économique et sociale inquiétante, avec un taux de chômage des moins de 25 ans toujours élevé, des problèmes de formation et d’intégration sur le marché de l’emploi, un isolement social croissant, un état de santé préoccupant, etc. À cela s’ajoute un mouvement de retrait progressif et multiforme de la vie publique et sociale, de «désinstitutionnalisation» selon le mot du sociologue Michel Maffesoli, marqué par une participation électorale qui s’effondre (parmi les 18-29 ans, moins d’un électeur sur cinq a voté de manière systématique en 2017) et un repli communautaire, voire communautariste, qui prend des formes certes variées – du plus inquiétant avec le phénomène islamiste au plus avant-gardiste avec les éco-communautés – mais qui mènent toutes à une remise en question du sentiment d’appartenance à une communauté de destin. Les problématiques qu’ils affrontent et les mutations en cours ne peuvent souffrir la tiédeur et le SNU n’apporte pas une réponse à la hauteur des enjeux.

Le service national universel s’inscrit jusque dans sa dénomination dans le regret et l’image fantasmée du service national de nos aînés, vu comme le lieu de la cohésion et du brassage social. Toutefois, derrière les symboles mis en avant pour la promotion de la phase expérimentale (uniformes, levée des couleurs, salut au drapeau, Marseillaise), force est de constater que le contenu du projet est très insuffisant. L’un des marqueurs de cette insuffisance est le peu de temps qui est donné à la réalisation du service. Les jeunes seront amenés à participer à deux phases obligatoires: quinze jours de «cohésion» consacrés à la réalisation de modules collectifs et d’activités pratiques, suivis dans l’année de quinze jours dédiés à une mission d’intérêt général auprès de différents organismes ou acteurs associatifs. La temporalité du projet laisse perplexe. Comment répondre efficacement aux objectifs qu’a annoncé le gouvernement dans un délai aussi court? Si la «phase de cohésion» cherche à répondre à une nécessité dans notre société, il est illusoire de penser y parvenir en si peu de temps, avec un simple «stage accéléré» de la citoyenneté. On s’interroge aussi sur la qualité des modules organisés, tenant plus de sessions de découverte que de réelles formations. L’enracinement ne peut véritablement se réaliser que s’il s’inscrit dans un processus global ancré sur plusieurs années.

À cet égard, l’une des principales insuffisances du projet gouvernemental est la relégation au second plan de l’étape qui apparaît comme la plus intéressante: l’engagement de longue durée sur la base du volontariat pour les jeunes de moins de 25 ans. En effet, cette phase n’est proposée qu’à titre facultatif, qui plus est à de jeunes adultes qui seront pour la plupart pris dans la spirale des études ou de la vie active. Laisser cette étape à la marge du SNU revient à vider le projet de sa substance car c’est là que se situe le cœur de l’action à mener pour dynamiser l’engagement.

Le flou entretenu sur certaines propositions constitue un autre élément de doute quant à l’efficacité du projet. Ainsi, Emmanuel Macron avait laissé entendre il y a quelques mois sa volonté d’inclure l’intégralité du permis de conduire dans le SNU. Une telle initiative correspondait à une avancée pour lutter contre un problème économique et social réel: la mobilité des jeunes et son coût (plus de huit jeunes sur dix titulaires du permis ont eu besoin du soutien financier de leurs parents, selon l’Insee). Hélas, le dispositif sera bien moins ambitieux: si la formation au code est bel et bien incluse dans la partie obligatoire du SNU, l’idée de faire passer l’épreuve pratique du permis aux seuls jeunes qui effectueraient la phase facultative, c’est-à-dire l’engagement de longue durée, est encore en discussion…

Trop léger dans son aspect économique et social, le SNU l’est plus encore sur le plan de la citoyenneté. En le positionnant comme une «expérience de dépaysement», le gouvernement manque l’objectif essentiel, qui est l’enracinement du jeune dans son environnement et la reconnexion avec le monde qui l’entoure. Pour y parvenir, il aurait été nécessaire de consacrer du temps à des sujets qui ancrent les jeunes dans leur univers social et culturel et intègrent les acteurs de leur quotidien. De plus, rien de sérieux n’est prévu pour promouvoir le sentiment d’appartenance à la communauté nationale ni le lien d’attachement culturel et politique à la France. Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse chargé du projet, expliquait récemment que les soirées des jeunes seraient dédiées à des débats «sur des enjeux de société, par exemple les discriminations liées à l’orientation sexuelle, le handicap, la radicalisation […] l’égalité femmes-hommes»…

En plaçant le SNU au centre de son dispositif de reconquête de l’esprit d’engagement, le gouvernement ignore la partie substantielle de l’enjeu, qui est la fragmentation de notre société et la nécessité de reconstituer le lien social dans ce qui fait sa diversité et sa complexité. Le développement d’une «culture de l’engagement» promis par l’exécutif ne se fera pas sans la mise en place d’un système global d’ouverture aux valeurs et aux richesses de la nation, accompagnant chaque jeune tout au long de son évolution, structurant son apprentissage de la citoyenneté et de l’appartenance. D’autres solutions existent, au cœur même de la société française. Pour les faire émerger, il est nécessaire de sortir des logiques étatistes verticalisantes et de donner aux acteurs de terrain les outils pour agir sur leur propre réalité.

Post Scriptum, 21 de juny del 2021.

Avui, comença el Service national universel (SNU), promesa electoral d’Emmanuel Macron al 2017, per 18.000 joves voluntaris. Els analistes de l’institut Thomas More inisteixen a considerar aqueix dispositiu insuficient en aqueixa entrevista d’avui a Le Figaro: Le SNU n’est pas une réponse à la hauteur des défis auxquels la jeunesse française est confrontée».

Post Scriptum, 1 de març del 2023.

Avui, a Le Figaro: “Le gouvernement a confirmé qu’une obligation du service national universel «sur le temps scolaire» est à l’étude. Pour, Rafaël Amselem, du think-tank GenerationLibre, le SNU n’est pas une réponse à la hauteur des défis auxquels les sont confrontés“.

Post Scriptum, 12 de gener del 2024.

«Pour un service national obligatoire qui ne soit pas seulement militaire».

  1. Benvolgut Jaume,

    El Servei Civil Voluntari ja existeix a Catalunya, almenys des de 1985. Fou quan una colla d’amics en temps en què la cooperació internacional era molt menys mercantilista que l’actualitat i èrem uns quants que desafiàvem l’estat amb la nostra voluntat de no fer el servei militar, que vam organitzar la secció catalana del Servei Civil Internacional (http://www.sci-cat.org/ ) Ens dedicàvem a organitzar camps de treball solidaris, al voltant de projectes de cooperació, principalment arreu d’Europa. Els camps, a més, eren (són encara) internacionals -mai més de dues persones de la mateixa nacionalitat per camp- i tenien la voluntat d’establir sinèrgies i comunicació entre gent de diverses nacions. L’invent el va fer un suís, el 1920 quan va aplegar alemanys i francesos que treballaven per recontruir Verdun de les seves runes. Al llarg dels anys que va durar la meva col·laboració (de 1988 a 1993) vaig fer moltes amistats i complicitats, i a diferència de la mili convencional, el ritus iniciàtic va suposar més virtuts que defectes. Encara em veig amb alguns col·legues en el que esdevè una identitat europea. Es tracta d’una entitat autogestionària i anacional (de fet, la secció catalana va organitzar a posteriori l’espanyola, i ambdues tenen la mateixa consideració que la finlandesa, la britànica o la suïssa). Una gran eina de formació, que crec que valdria la pena estendre entre la gent jove i no tan jove.

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