Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

27 de gener de 2013
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Repensar l’holocaust perpetrat pels nazis

 

Al nostre país aqueixa data passa sense la notorietat que mereix i en absència d’una remembrança específica dels milers de catalans morts al camps d’extermini bastits pels nazis i els seus col·laboradors arreu d’Europa. Aqueixa mancança s’explica per diverses raons.

La primera, és que el franquisme fou còmplice del genocidi perpetrat singularment contra els jueus europeus en unes proporcions que encara avui són desconegudes i que els pocs estudiosos que s’han endinsat en la matèria, com Martín de Pozuelo, apunten a unes proporcions molt més elevades que les admeses fins ara pels historiadors del franquisme.  Aqueix fet explica la tolerància de la jurisprudència espanyola amb els qui neguen el genocidi nazi i difonen el pensament que justifica la judeofòbia. La sentència recaiguda en el cas de la llibreria Kalki n’és una mostra. La banalització del nazisme per deslegitimar les reivindicacions nacionals catalanes n’és una altra.

La segona raó, rau en el fet que l’esquerra hegemònica -l’anomenat progressisme- està empeltat per les arrels totalitàries del comunisme i l’integrisme catòlic, circumstància que impedeix a l’esquerra banal i anacional catalana copsar les dimensions dels genocidis -fins i tot els contemporanis, com el de Kamputxea o Rwanda-. La culpabilització de l’Estat d’Israel per part d’aqueixos enemics de la llibertat de les persones i els pobles els duu a negar la memòria de l’holocaust nazi, excusant-se en la impostura que els palestins són al seu torn també víctimes de genocidi. Els antisionistes nostrats, la CUP amb David Fernández al capdavant- són un referent clar d’aqueix totalitarisme banal que impera impunement a la vida política catalana, la perpetuació del qual impedeix la viabilitat d’un projecte de llibertat.

La tercera reflexió hauria de girar sobre els efectes de la desmemòria del nazisme que provoca el reviscolament de partits manifestament neonazis a estats europeus com Grècia o Hongria o la justificació retrospectiva de la judeofòbia per boca de personatges amb passat nazi com Günter Grass. El silenci europeu al voltants dels propòsits genocides contra el poble jueu expressats obertament pel règim teocràtic iranià són significatives d’aqueix forat negre en la cultura política europea que no troba prou veus amb autoritat moral per sortir de l’atzucac post Auschwitz.

Post Scriptum, 27 de gener del 2020.

L’entrevista a l’historiador Georges Bensoussan publicada per Le Figaro el proppassat 23 d’aqueix mes és una reflexió escaient al setanta-cinquè aniversari de l’alliberament d’Auschwitz: “La Shoah constitue une rupture dans l’histoire humaine”:

La diabolisation du Juif a abouti à cette ontologie du mal qui décrète qu’un peuple est «en trop sur la terre», explique l’historien. Voilà trois quarts de siècle presque jour pour jour, le 27 janvier 1945, l’Armée rouge libérait Auschwitz. L’historien Georges Bensoussan explique en quoi le génocide des Juifs diffère de tous les précédents et analyse sa place désormais centrale dans la mémoire collective de l’Occident.

LE FIGARO. – Nous commémorons le 75e anniversaire de la «libération» des camps de concentration et d’extermination. Quelle place cet événement occupe-t-il dans l’histoire de l’Occident?

Georges BENSOUSSAN. – On peut contester le mot «libération» dans la mesure où aucune action n’a été entreprise par les Alliés pour mettre fin aux tueries systématiques à Auschwitz dont ils étaient pourtant informés au moment de la tragédie des Juifs hongrois entre mai et juillet 1944.

Pas un seul avion allié n’a été dévolu à cette opération réclamée par plusieurs institutions juives de l’époque. Auschwitz n’a donc pas été «libéré». Il a été évacué par les Allemands quelques heures avant l’arrivée de l’Armée rouge.

La question essentielle, aujourd’hui, est ailleurs. Si le génocide des Juifs ne fut qu’un épisode supplémentaire dans la «triste et violente histoire des hommes» dont parlait Michelet, il n’y aurait pas lieu de faire du 27 janvier une date emblématique. Mais ce génocide a ouvert une nouvelle page dans l’histoire humaine.

Ce n’est plus le génocide comme moyen, vieille habitude, c’est le génocide comme fin en soi. Il ne s’agit pas de faire disparaître le peuple juif pour des raisons économiques, religieuses, politiques ou territoriales, mais parce qu’il représente le principe du mal sur la terre. Dans l’économie psychique de l’Occident, la diabolisation du Juif a abouti à cette ontologie du mal qui décrète qu’un peuple est «en trop sur la terre». Les modalités techniques du massacre en sont la signature. En quoi?

Ici, la victime a été amenée à l’assassin…

Quand généralement l’assassin va à la victime, ici, depuis les quatre coins de l’Europe, la victime a été amenée à l’assassin jusque dans des lieux de mise à mort conçus spécialement à cet effet. Ce ne sont pas des ennemis qui ont été assassinés, mais de la prétendue vermine qu’on a éliminée. L’ennemi garde figure humaine jusque dans la mort qu’on lui inflige.

Pas ici. La mise à mort des Juifs à Treblinka ou à Belzec, réduits à l’état de nuisibles, a détruit la notion de mort, et, par les cendres mêlées des victimes, elle a fait disparaître le principe d’humanité. De Birkenau à Sobibor, au-delà du peuple juif, ce qui a figure humaine a été «néantisé».

C’est pourquoi ce qui s’est passé là ne fut pas un massacre de plus dans l’histoire des hommes, mais une rupture anthropologique. Nous ne sommes pas dans des sociétés qui ont «vaincu le nazisme», mais dans des sociétés post-nazies (Pierre Legendre), comme le montre toute notre évolution contemporaine. Ne pas l’entendre, et continuer à ânonner qu’«il n’y en a que pour les Juifs», est faire preuve d’une singulière myopie, doublée d’une couche épaisse de bêtise.

Que nous dit cet événement sur l’Europe? L’histoire du Vieux Continent s’en trouve-t-elle à jamais bouleversée?

Le génocide des Juifs n’a pas eu lieu à l’ère des persécutions mais après cent cinquante ans d’une émancipation initiée par la France révolutionnaire (1791) et après que tous les pays d’Europe eurent émancipé leurs minorités juives.

Il dit d’abord l’échec de l’émancipation rêvée par les hommes du XVIIIe siècle. Il dit aussi la force des schémas culturels qui, sans s’exposer à cette accusation d’essentialisme qui prétend voir dans la culture le nouveau synonyme de la race destiné à mieux exclure, font que certaines structures anthropologiques comme certaines représentations culturelles peuvent contribuer au terreau d’un désastre.

Le génocide des Juifs marque aussi la défaite des Lumières, à la condition de comprendre que les douze années du IIIe Reich ne furent ni un «accident», ni une «parenthèse», mais le triomphe des anti-Lumières qui avaient réduit l’humanité au biologique et aux rapports de force. Sur fond de paramètres politiques propres au monde germanique de cette époque, ce qu’avait mis en lumière l’historienne et germaniste Rita Thalmann. Et, avant elle, Edmond Vermeil.

Enfin, le génocide fut aussi l’assassinat d’une culture qui fit qu’au sortir de la guerre une génération tout entière était devenue orpheline de sa langue maternelle, le yiddish.

La perception de cet événement a-t-elle évolué dans le temps?

Comme tout sujet d’histoire ou presque, sa perception a évolué, non par l’effet magique du temps, mais par le travail des historiens et les témoignages accumulés au fil des années. On est passé d’un relatif silence à une focalisation qui a parfois fini par absorber l’histoire de la Seconde Guerre mondiale tout entière. Et, par un déplacement du centre géographique du désastre, des camps de concentration de l’Ouest (qui n’étaient pas des centres de mise à mort) vers Auschwitz-Birkenau, et d’Auschwitz aujourd’hui vers les centres de mise à mort de l’Aktion Reinhard, véritable épicentre du génocide à l’Est, mais demeuré, lui, sans trace mémorielle.

Ce passage d’une mémoire aveugle à une mémoire aveuglante

Il n’y eut jamais de silence absolu. François Azouvi, il y a quelques années, avait fait litière de cette vision par trop restrictive. Reste que la mutation essentielle demeure ce passage d’une mémoire aveugle à une mémoire aveuglante, laquelle n’est d’ailleurs pas forcément synonyme d’une meilleure compréhension de l’événement, a fortiori quand, à force d’être plaquée sur le présent, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, elle empêche de le comprendre.

Post Scriptum, 24 de març del 2022.

Fa un parell de mesos saltà als mitjans d’arreu del món una “descoberta” impactant, Anna Frank havia estat denunciada als nazis per un jueu, Vilaweb, normalment esquerp a tractar tot allò jueu, també se’n va fer ressò: “Un notari jueu va revelar l’amagatall de la família d’Ana Frank als nazis, segons una nova investigació. Arnold van den Bergh hauria lliurat als nazis una llista d’amagatalls de jueus a Amsterdam per salvar la vida de la seva pròpia família”. Ara, l’editora holandesa del llibre l’ha retirat de la venda atesa les crítiques historiogràfiques, un fet del qual els mitjans que el van esbombar acríticament no n’han dit ni ase ni bèstia. Trobar jueus que denuncien jueus exonera els còmplices passius de l’holocaust de la seva responabilitat, per això casos que aquest tenen tanta acollida a Occident.

Post Scriptum, 27 de gener del 2024.

Georges Bensoussan, avui a Tribune Juive comenta l’acusació de genocidi menada per Àfrica del Sud contra Israel davant el TPI:  “De quoi l’accusation de génocide portée contre Israël est-elle le nom ?

L’ accusation de génocide porté contre Israël n’est pas nouvelle. Le schéma est connu de longue date. “L’antisionisme est une introuvable aubaine, écrivait déjà Jankélévitch en 1971, car il nous donne la permission et même le droit et même le devoir d’être antisémite au nom de la démocratie ! L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d’être démocratiquement antisémite. Et si les Juifs étaient eux-mêmes des nazis ? Ce serait merveilleux. Il ne serait plus nécessaire de les plaindre ; ils auraient mérité leur sort”.

Les Juifs, des nazis ? Nous y sommes. Ce faisant, le crime réel des nazis disparaît derrière la guerre que mène l’armée israélienne contre le Hamas à Gaza. L’idée fait son chemin depuis un certain nombre d’années. Au cours d’une manifestation pour Gaza en janvier 2009, l’écrivain antisémite Alain Soral déclarait : “Nous, résistants français d’Égalité et Réconciliation, voulons par notre présence ici saluer l’héroïque résistance du ghetto de Gaza comme nous aurions salué il y a soixante ans, au nom des mêmes valeurs, l’héroïque résistance du ghetto de Varsovie. » En 2023, l’historien libanais Gilbert Achcar use de la même comparaison pour évoquer l’action du Hamas le 7 octobre : « La dernière contre-offensive de Gaza fait plutôt penser au soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943”.

Accuser aujourd’hui l’État d’Israël de pratiquer un génocide à Gaza – Israël doit tout faire pour “empêcher la commission de tous actes entrant dans le champ d’application” de la Convention sur le génocide , a déclaré vendredi 26 janvier la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye, sans évoquer pour autant un cessez-le-feu –, lequel reproduirait point par point la Nakba dépeinte en pendant arabo-palestinienne de la Shoah, permet d’abord d’éluder la collusion du mufti de Jérusalem avec les nazis qui loin d’être réductible à une “dérive personnelle” (sic) comme on le lit parfois, s’inscrivit au contraire au diapason d’une grande partie du nationalisme arabe, à l’image de l’Irak (où il trouva refuge en 1939) où prospéraient les mouvements de jeunesse Al-Futuwwa et Kataëb Al-Shabab profondément réceptifs à la propagande nazie.

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