Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

13 d'octubre de 2023
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Manifest: «Islamo-gauchisme : nous ne devons plus tolérer l’intolérable»

Arran de les demostracions de suport al jihadisme palestí per part de col·lectius anticapitalistes i islamistes diversos, aplegats en una nebulosa mediàtica i política que l’eminent historiador Jacques Julliard va denominar islamo-gauchisme, un seguit de personalitats notables de la vida pública francesa han signat aqueix manifest que hauria de ser imitat també a Catalunya:

Il y a près de quinze ans, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale sur le port du voile intégral, l’un d’entre nous déclarait que «parce que nous avons été tétanisés à l’idée que nous risquions d’être intolérants, nous avons toléré l’intolérable». Cette déclaration amère se mue en colère et en remords depuis l’attaque des terroristes islamistes du Hamas contre Israël ce samedi 7 octobre, provoquant la mort de 1 200 personnes – dont des femmes, des enfants et des personnes âgées en grand nombre – et en blessant plus de 2 700 autres.

En refusant de condamner sans équivoque l’agression d’Israël par une organisation terroriste, en renâclant à affirmer son soutien envers le peuple israélien, en multipliant les circonvolutions obscènes pour ne pas nommer les choses, une part importante de la gauche a franchi une nouvelle étape dans l’affirmation d’une vision politique qui, en plus d’être injurieuse pour un pays ami qui traverse l’un des moments les plus douloureux de son histoire, est odieuse pour la France.

Ceux-là que l’on a vu scander «Allahu akbar» lors de la manifestation du 10 novembre 2019 aux côtés de groupes salafistes ou liés aux Frères Musulmans, ceux-là qui ont soutenu le militant et avocat franco-palestinien Salah Hamouri, condamné en 2008 par la justice militaire israélienne pour avoir projeté l’assassinat d’un rabbin et accusé d’être membre d’une organisation terroriste, refusent aujourd’hui de condamner non pas seulement les actes accomplis mais l’organisation qui les a planifiés, préparés et ordonnés : le Hamas.

Trop, c’est trop. Il est temps de dénoncer et de combattre ce qu’est devenue une partie de la gauche. Il est temps de comprendre la leçon de ces quinze années écoulées et de ne plus tolérer l’intolérable. En parole et en acte.

Certains élus de LFI se dissimulent encore derrière le faux nez de l’antisionisme pour refuser de qualifier le Hamas de mouvement terroriste et renvoient dos à dos les soldats de Tsahal qui défendent leur pays et des terroristes islamistes qui tuent femmes et enfants, violent, torturent, décapitent et exhibent leurs victimes dans des selfies aux cris de «Allahu akbar». D’autres avancent à visage découvert et ne se cachent même pas derrière ces faux-semblants. C’est le cas du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) qui appelle à l’Intifada et affirme son soutien aux moyens de lutte utilisés le 7 octobre : ce qui revient en droit à faire l’apologie du terrorisme et à inciter à poursuivre les actions terroristes. C’est le cas du PIR (Parti des indigènes de la République), mouvement antisioniste fondé par Houria Bouteldja, qui va encore plus loin dans l’horreur puisqu’il a salué l’héroïsme des combattants de Gaza en adressant au Hamas sa «fraternité militante».

Ces propos ont été rendus possible par notre lâcheté. Nous avons laissé une gauche radicale d’abord complaisante, puis militante, enfin complice, croître en marge des principes républicains sans jamais vouloir la nommer, la dénoncer ou la combattre. Ses relais médiatiques affirmaient à longueur de tribunes et d’émissions que cet islamo-gauchisme n’existait pas et relevait de fantasmes de l’extrême droite : accusations calomnieuses visant à tétaniser toute volonté d’agir contre ceux qui, par idéologie, électoralisme ou simple bêtise, avaient décidé de se tenir du côté de l’intolérable et de faire alliance avec ceux qui se dressent contre nos principes les plus chers.

Nous avons toléré l’islamo-gauchisme antisémite tentant de justifier par la détresse sociale la tuerie des enfants de l’école juive de Toulouse par Mohammed Merah. Nous avons toléré la chape de plomb de cette gauche et de sa formule paralysante «pas d’amalgames». Nous avons toléré ceux qui refusaient d’«être Charlie» au nom de cette escroquerie intellectuelle qu’est l’«islamophobie». Nous avons toléré les propos d’Edwy Plenel affirmant que la une de Charlie Hebdo (qu’on est en droit de ne pas apprécier bien sûr) était une «guerre aux musulmans» menée par «une gauche égarée».

C’en est fini. Nous ne devons plus craindre de dénoncer l’intolérable par crainte des procès en «islamophobie» ou d’odieuses chasses aux sorcières. Nous ne devons plus laisser sans réagir se propager dans notre pays, ses rues, ses mairies, ses écoles, un islamisme conquérant et de plus en plus assumé. Nous ne devons plus laisser sans réponse les appels explicites à la lutte armée contre Israël, un pays ami et seul État démocratique de sa région. Nous devons cesser de ne rien dire et au contraire proclamer notre détermination à ne pas laisser s’installer dans notre pays un islamo-gauchisme conquérant qui pave la voie à un islamismo-fascisme qui assume l’action violente et le terrorisme.

Car ce n’est plus seulement la conversation civique qui est rendue impossible avec ses tenants. C’est la paix civile qui est en jeu, et la montée des tensions sur notre territoire. Dans cet archipel qu’est devenue la France, gardons-nous des prêcheurs de haine qui galvanisent désormais au grand jour certains îlots. C’est la raison pour laquelle, venus d’horizons, de traditions et d’engagements divers, nous avons adressé, à l’initiative de l’Institut Thomas More, une lettre officielle demandant au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin la dissolution de plusieurs organisations ou mouvements politiques. En l’espèce, le choix de la dissolution n’est pas laissé à la discrétion de l’État : il est juridiquement contraint de le faire puisque les motifs justifiant une dissolution sont remplis. Face à l’intolérable, il est temps de joindre l’acte à la parole.

Les signataires de cette tribune, à l’initiative de l’Institut Thomas More (think-tank conservateur libéral) :

Mehdi Aifa, responsable associatif ; Élisabeth Badinter, philosophe ; Guillaume Bigot, politologue ; Rémi Brague, philosophe ; Jean-François Braunstein, philosophe ; Carine Chaix, avocat ; Vincent Coussediere, professeur de philosophie, essayiste ; Sara Daniel, journaliste ; Chantal Delsol, membre de l’Institut, professeur émérite des universités ; Alain Finkielkraut, de l’Académie française, philosophe ; Renée Fregosi, philosophe et politologue ; Yana Grinshpun, maître de conférences linguistique ; Hubert Heckmann, maître de conférences ; Nathalie Heinich, sociologue ; Emmanuelle Henin, professeur à Sorbonne Université ; Florence Heymann, anthropologue, chercheur émérite au CNRS ; Marie Myriam Ibn Arabi, chef d’établissement ; Aymeric de Lamotte, directeur général adjoint de l’Institut Thomas More ; Damien Le Guay, philosophe ; Alexandra Laignel-Lavastine, philosophe et historienne ; Jean-Thomas Lesueur, directeur général de l’Institut Thomas More ; Bérénice Levet, docteur en philosophie, essayiste et professeur (IPC) ; Ariane Littman, artiste et maître de conférences au Collège académique HADASSAH. Fadila Maaroufi, anthropologue ; Aurélien Marq, essayiste ; Anne-Sophie Nogaret, écrivain ; Rémi Pellet, professeur de droit, Université Paris Cité ; Damien Serieyx, éditeur ; Jean Szlamowicz, professeur des universités et linguiste ; Pierre-Henri Tavoillot, philosophe ; Pierre-André Taguieff, philosophe et historien des idées ; Michèle Tribalat, démographe ; Caroline Valentin, avocat ; Pierre Valentin, essayiste ; Lyvann Vate, professeur agrégé de philosophie ; Olivier Vial, président de l’UNI ; Aude Weill-Raynal, l’association La France en partage.

Post Scriptum.

Significativament el manifest assenyala el director de Mediapart Edwy Plenel a qui retrata el politòleg Pierre-André Taguieff en aqueix article aparegut a Tribune Juive: “Plenel, antisioniste et islamolâtre”.

Le diabolisateur professionnel qu’est Plenel est sélectif dans ses cibles[1]. Il va jusqu’à s’apitoyer sur le cas de l’islamiste tendance frériste Tariq Ramadan, à propos duquel il affirme le 5 novembre 2017 sur BFMTV : « J’ai toujours été contre sa diabolisation, comme je suis contre, au prétexte du terrorisme, de diaboliser nos compatriotes musulmans quels qu’ils soient. » Tout le monde est diabolisable selon Plenel, sauf les musulmans, quoi qu’ils fassent – le terrorisme jihadiste se réduisant à un « prétexte » de facture « islamophobe ». Quelques jours après les massacres jihadistes commis du 7 au 9 janvier 2015 à Paris, Plenel s’associait à Tariq Ramadan pour donner une conférence à deux voix concordantes devant un public majoritairement musulman. C’était le 17 janvier 2015, à Brétigny-sur-Orge, pour la clôture de la journée de l’association APMSF (« Actions pour un monde sans frontières »). L’année suivante, du 18 au 26 avril 2016, son entreprise Mediapart a consacré une enquête en cinq volets au gourou Ramadan, présenté comme un « intellectuel contesté » et un « inclassable » traité comme un « épouvantail ». Plenel ne pouvait que communier avec le prédicateur islamiste dans sa palestinolâtrie compassionnelle. Il faut souligner que, chez Plenel, le propalestinisme inconditionnel, qu’il professe depuis le début des années 1970, est étroitement associé à son islamophilie militante. La prétendue « religion des faibles », des « pauvres » et des « opprimés[2] » lui arrache des larmes. Il ne veut pas savoir qu’elle est aussi la religion du jihad guerrier. Après avoir publié en septembre 2014 son essai militant Pour les musulmans[3], il en fait sans vergogne la promotion en janvier 2015, quelques jours après les attentats jihadistes contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes.

L’espace islamo-gauchiste existe : Plenel en est l’une des principales figures médiatiques. Il faut rappeler que sa carrière de chantre islamo-gauchiste a commencé il y a un demi-siècle, par une intervention dans le style palestino-gauchiste de l’époque. Sous son pseudonyme « Joseph Krasny », Plenel publie le 16 septembre 1972 dans l’organe de la LCR, Rouge (n° 171), un article où il appelle à « défendre inconditionnellement » le commando de tueurs de Munich (11 athlètes israéliens massacrés). Lisons-le récitant sa leçon « révolutionnaire » : « Aucun révolutionnaire ne peut se désolidariser de Septembre noir. Nous devons défendre inconditionnellement face à la répression les militants de cette organisation. (…) À Munich, la fin si tragique, selon les philistins de tous poils qui ne disent mot de l’assassinat des militants palestiniens, a été voulue et provoquée par les puissances impérialistes et particulièrement Israël. » Le jeune trotskiste et militant « anti-impérialiste » était déjà un ennemi déclaré du sionisme et d’Israël. On peut imaginer qu’aujourd’hui renaissent ses espoirs « anticolonialistes » et « anti-impérialistes » de jeunesse, devant l’apparition, en Cisjordanie, de nouveaux groupes armés palestiniens sur le modèle des commandos du Hamas et du Jihad islamique, en lutte contre « l’occupation coloniale » attribuée à « l’État d’apartheid » qu’est pour lui Israël où, comme il le répète en boucle dans ses interventions médiatiques, « l’extrême droite » est « au pouvoir ».

Le « vigilant » néo-gauchiste a remplacé la révolution prolétarienne par la délation permanente de ses ennemis, qui sont tous les représentants d’une grosse catégorie fantasmatique baptisée « le fascisme » ou « l’extrême droite », rassemblant tous les maudits. Il réduit ses ennemis à un seul et même type répulsif, défini par un ensemble de croyances et d’opinions condamnables, dont le « racisme anti-immigrés » et l’« islamophobie », qui les conduiraient tous, explicitement ou non, à professer la thèse du « Grand Remplacement ». La réduction de tous les ennemis à l’ennemi unique permet par exemple de soupçonner ou d’accuser de « racisme » un intellectuel engagé dans la lutte antiraciste mais épinglé comme ennemi par le « vigilant ». L’objectif de ce dernier est d’élever un rideau de fer entre les bons « antifas » et les méchants « fachos », entités chimériques dont il a mis en scène le grand affrontement dans son univers magique. L’amalgame polémique de style vigilantiel aboutit à une conclusion implacable : quiconque est accusé d’être « d’extrême droite », de « faire le jeu de l’extrême droite » ou de « discuter » avec l’un de ses représentants peut être accusé de croire au « Grand Remplacement », c’est-à-dire d’être « raciste » et donc de mériter une punition exemplaire. La démarche est connue : surveiller, accuser et punir. Pour le « vigilant » de métier, punir, c’est avant tout salir, exclure, ostraciser.

Dans ses discours accusatoires où il appelle à la censure, Plenel cite avec dévotion Charles Péguy, Walter Benjamin ou Hannah Arendt, qu’il ose présenter comme ses maîtres. Me vient alors à l’esprit ce fragment de Nietzsche : « Il est répugnant de voir de grands hommes révérés par des pharisiens. »  Il est en effet répugnant de voir un agitateur mondain comme Plenel se réclamer, la voix tremblante, d’un Péguy ou d’un Benjamin. 

Notes

[1] Voir Pierre-André Taguieff, Prêcheurs de haine. Traversée de la judéophobie planétaire, Paris, Fayard/Mille et une nuits, 2004, pp. 318-320, 330-335 ; id.Une France antijuive ? Regards sur la nouvelle configuration judéophobe. Antisionisme, propalestinisme, islamisme, Paris, CNRS Éditions, 2015, pp. 177-179, 306 (note 10) ; id.Liaisons dangereuses : islamo-nazisme, islamo-gauchisme, Paris, Éditions Hermann, 2021, pp. 89-91.

[2] Rappelons que le bolchevik musulman Mirsaid Sultan Galiev (1892-1940) considérait l’islam comme une « religion opprimée, acculée à la défensive » dans son article paru en décembre 1921 : « Les méthodes de propagande antireligieuse parmi les musulmans », in Alexandre Bennigsen & Chantal Lemercier-Quelquejay, Les Mouvements nationaux chez les musulmans de Russie. Le “sultangaliévisme” au Tatarstan, Paris, & La Haye, Mouton & Co, 1960, p. 228.

[3] Edwy Plenel, Pour les musulmans, Paris, La Découverte, 2014 ; puis coll. « Poche essais », 2016. Pour une critique dirimante de cet essai, voir Michel Onfray, « Pleneliser », Revue des Deux Mondes, octobre 2018, pp. 43-53.

Post Scriptum, 19 de gener del 2024.

Ferghane Azihari publicà a Le Point del proppassat 6 aqueixa contundent “Lettre à François Burgat, islamologue aux idées courtes”. En partageant un communiqué du Hamas saluant « la virilité et l’honneur » des attaques du 7 octobre, l’islamologue François Burgat témoigne une fois encore de sa vision simpliste du monde.

Post Scriptum, 28 de gener del 2024.

Una iniciativa impensable al nostre país, agenollat davant el jihadisme pro-palestí, abans d’ahir la revista francesa Actualité Juridique publicava: “Plusieurs personnalités dont JL. Mélenchon, T. Portes et D. Obono visés par une plainte pour apologie du terrorisme“.

Une association a décidé de saisir le parquet national antiterroriste (PNAT) d’une plainte pour apologie du terrorisme contre plusieurs figures politiques françaises, partis et associations, essentiellement de gauche, pour leurs prises de position publiques à la suite de l’attaque terroriste du 7 octobre contre Israël.

L’association Jeunesse Française Juive vient de déposer, le 19 janvier dernier, 41 plaintes et signalements (article 40 du code pénal) auprès du parquet national antiterroriste (PNAT) pour apologie du terrorisme (article 421-2-5 du Code pénal).

Elle vise notamment Jean-Luc Mélenchon (LFI), Danièle Obono (LFI), Thomas Portes (LFI), Philippe Poutou (NPA), Olivier Besancenot (NPA).  Des partis et associations sont également mis en cause : le NPA, Révolution permanente, le Parti des indigènes de la République, le collectif Palestine vaincra, Perspectives musulmanes, le Média musulman etc. On trouve enfin des personnalités telles que le journaliste Taha Bouafs, l’influenceur Dylan Thiry, le militant antifasciste Raphaël Arnault, la sociologue Gwenola Ricordeau ou encore l’idéologue d’extrême droite Alain Soral.

Ce que leur reproche l’association ? D’avoir tenu publiquement des propos à la suite des attentats du 7 octobre relevant à ses yeux du délit d’apologie du terrorisme tel que défini par l’article 421-2-5 du code pénal : « Le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l’apologie de ces actes est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende. Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 100 000 € d’amende lorsque les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne ».

Post Scruiptum, 6 de febrer del 2024.

es demana avui a Le Figaro. “Hommage aux victimes du Hamas: «De qui se moque LFI ?».

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