Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

23 de febrer de 2009
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Dia Internacional de Txetxènia

Avui, els txetxens lliures commemoren l’inici del genocidi sofert pel seu poble a mans del règim soviètic encapçalat per Stalin a partir del 23 de febrer del 1944, quan va deportar més de quatre-centes mil persones d’aquesta nacionalitat al Kazakhstan.

Una quarta part d’aquestes persones desplaçades forçosament varen morir en el trajecte o arran de les dures condicions de reassentament. A Catalunya, la Lliga dels Drets dels Pobles duu a terme una campanya permanent de denúncia de l’opressió nacional que actualment pateix el poble txetxè sota el règim d’ocupació militar que hi ha imposat la Federació Russa. La campanya porta per lema “Txetxènia: trenquem el silenci” i es pot seguir a través de la pàgina: www.txetxenia.org. Entre els escassos intel·lectuals catalans que s’han ocupat del cas de Txetxènia destaca Alfons Quintà, que va publicar articles com “Txetxènia: Putin, antítesi de Tolstoi” (Avui, 2 de novembre del 2002).

Per a més informació és operatiu un portal d’informació en anglès sobre la causa del poble txetxè: www.amina.com on es pot trobar, entre d’altres documents, el projecte constitucional de la República de Txetxènia. En espanyol, recomano el document d’anàlisi estratègic sobre “El conflicto de Chechenia”, de Félix Vacas Fernández i José Luis Calvo Albero editat, l’any 2003, per l’Instituto de Estudios Internacionales y Europeos “Francisco de Vitoria” i la Escuela de Guerra del Ejército.

Post Scriptum, 23 de febrer del 2018.

Les pàgines web txetxènes enllaçades han estat bloquejades pel règim rus que ha imposat una dictadura islamista com a forma de control de la insurgència independentista. Poques notícies arriben provinents d’aquell país dissortat: la persecució dels gais, dels defensors dels drets humans i les protestes massives contra les caricatures de Charlie Hebdo i la instrumentalització del fanatisme musulmà per tal d’assassinar Boris Nemtsov, entre d’altres.

Aqueixa entrevista de Le Point a Oleg Khabibrakhmanov, el 23 d’abril del 2015, titulada significativament “Aujourd’hui en Tchétchénie, tout le monde a peur“, il·lustra perfectament la situació real del país:

Oleg Khabibrakhmanov est l’un des derniers militants pour les droits de l’homme en Tchétchénie qui continue de se rendre à Grozny. Il brise l’image d’une Tchétchénie reconstruite et pacifiée que le Kremlin aimerait propager. Pour lui, la République caucasienne vit dans la terreur et la corruption, et demeure une poudrière.

Le Point.fr : Comment Ramzan Kadyrov règne-t-il aujourd’hui sur la Tchétchénie ?

Oleg Khabibrakhmanov : Ramzan Kadyrov estime que les bases de son influence sont ses forces de sécurité. C’est un homme qui fonde toute son influence sur la répression. C’est son outil principal. Il y a deux polices. La police ordinaire, qui s’occupe du maintien de l’ordre public, et les unités spéciales, qui sont la garde rapprochée de Kadyrov. Ce sont des gens qui n’obéissent pas à la loi. On les appelle les Kadyrovtsy, du nom du président. On les estime entre 6 000 et 20 000 hommes. Ils sont reconnaissables à leur uniforme noir, qu’aucune autre unité dans toute la Fédération de Russie ne porte, sont lourdement armés et ont un entraînement de type militaire.

Pourtant, Grozny est pacifiée, reconstruite…

Certes. Au point qu’on la surnomme la Dubaï du Caucase ! En même temps, le chômage est très élevé, la corruption est endémique et la qualité de vie des Tchétchènes n’est guère enviable. On a plein de gratte-ciel, d’immeubles de luxe, mais ils sont largement vides. La tradition en Tchétchénie veut que les gens qui en ont les moyens aillent habiter dans une maison. Ce sont donc seulement les gens modestes qui vivent dans des appartements. Résultat, ces appartements de luxe n’ont pas trouvé preneurs. C’est pour cela que Gérard Depardieu s’est fait offrir un penthouse à Grozny !

Les Tchétchènes sont rackettés sans cesse. Ils doivent payer pour tout. Lorsqu’une personne trouve un travail dans le secteur public ou réglementé par l’État, il va devoir payer six mois de salaires de pot-de-vin à la personne qui l’embauche ! Pareil pour les aides, les allocations familiales et même les pensions de retraite. Pour les obtenir, il faut reverser une part conséquente au fonctionnaire qui l’accorde. C’est là toute l’absurdité de l’économie de ce pays. La Tchétchénie ne produit rien. Elle est à 100 % subventionnée par le budget fédéral russe. Le clan Kadyrov cherche à récupérer la plus grande partie de cette manne.

Poutine n’a-t-il pas réussi à mettre un terme au conflit ?

Lors de la seconde guerre de Tchétchénie, Kadyrov père a fait défection, avec son fils, des rangs indépendantistes et il a convaincu beaucoup de chefs indépendantistes de rejoindre le camp russe avec lui. Mais dire que les séparatistes ou même le terrorisme sont éradiqués peut blesser certains Tchétchènes, car ils les considèrent comme une lutte pour leur indépendance.

C’est une “réussite” bien relative de Poutine que de dire que le terrorisme a presque disparu de Tchétchénie. Ce qui s’est passé, c’est que la plupart des activistes armés sont passés dans les républiques voisines, au Daguestan ou en Ingouchie. Il ne s’agit que d’un déplacement du problème. Mais Kadyrov profite de la menace terroriste, l’exploite et la manipule pour demander et soutirer toujours davantage de soutien à Poutine et au gouvernement fédéral.

Plus de terrorisme en Tchétchénie ? On parle de 2 500 djihadistes tchétchènes dans les rangs de l’État islamique…

En décembre 2014, Grozny a été attaquée par un groupe armé. Quatorze policiers ont été tués dans cette attaque, selon les chiffres officiels. En réaction, Kadyrov a donné une interview dans laquelle il a promis que les familles des assaillants, qui avaient tous été tués, allaient être traitées “selon la loi des montagnes”. Je me suis demandé ce que c’était que cette loi des montagnes. Mais Kadyrov l’a explicité. Il a dit : “On va brûler leur maison et expulser les familles hors du pays.” Or les familles tchétchènes sont des familles nombreuses. C’est une catastrophe pour lutter contre le terrorisme parce que les familles des terroristes tissent des liens entre elles et font face ensemble à la répression.

Juste quelques semaines plus tard, Kadyrov a dit que les personnes accusées du meurtre de Boris Nemtsov (opposant à Vladimir Poutine assassiné le 27 février 2015 à Moscou, NDLR) sont de vrais patriotes qui n’iraient jamais faire de mal à la Russie, mais que s’ils sont coupables, ils devraient être jugés selon la loi russe. Je ne comprends pas qu’il n’ait pas mentionné de nouveau sa “loi des montagnes” à leur sujet. Kadyrov a beaucoup de mal à lâcher les siens. Or les personnes accusées publiquement font partie de sa garde rapprochée, qui lui est très loyale. Il a du mal à s’en désolidariser. Le fait qu’il s’agisse de membre du bataillon Nord – un détachement d’élite de l’armée tchétchène – montre qu’il ne s’agit sans doute pas de boucs émissaires.

Justement, quelle est la marge d’enquête sur les forces de sécurité en Tchétchénie ?

Lorsqu’on établit qu’il y a bien un lien entre une disparition forcée ou un crime et une unité de l’armée, on saisit le comité d’enquête russe qui doit perquisitionner les locaux militaires et interroger les officiers responsables. Dans les faits, lorsqu’un enquêteur arrive en Tchétchénie, il n’obtient en général aucun accès. Un enquêteur s’est même fait menacer de mort par un simple policier. Les officiers refusent en général de répondre aux interrogatoires et bloquent tout accès aux locaux, alors même que ces enquêtes sont diligentées par le gouvernement fédéral russe.

Quelle est la relation entre Poutine et Kadyrov ?

Le régime de Kadyrov est totalement autoritaire. Il n’écoute personne, à part Poutine, et personne ne peut rien lui dire. Poutine et Kadyrov sont dans une logique d’interdépendance. Ils ont besoin l’un de l’autre. Bien sûr, Poutine est beaucoup plus important. Ce que veut Poutine, c’est créer un État policier. Mais pas une police au sens régalien du terme – une police de répression, d’informateurs. Aujourd’hui en Tchétchénie, tout le monde a peur. Et cela arrange Poutine parce que cela crée un certain équilibre. Et si cet équilibre n’est plus là, cela pourra déboucher sur un conflit armé. Dès que Poutine partira, la question de l’appartenance de la Tchétchénie à la Fédération de Russie se posera à nouveau. La stabilité de la Tchétchénie ne tient que par la peur.

Je vais vous en raconter un exemple. Il y a trois mois, dans le village de Khosi-Yurt, le village où est né Kadyrov, un adolescent a peint sur un mur l’inscription “Khosi-Yurt soutient l’État islamique”, avec le drapeau du groupe djihadiste. Cela a provoqué un choc. On dit que Kadyrov en a pleuré. C’était l’échec du système qu’il avait mis en place. Une journaliste a écrit que c’est le fils d’un des adjoints du ministre de l’Intérieur qui avait fait cela. Le père a été remettre lui-même son fils à Kadyrov. Et depuis, on ne l’a pas revu.

Post Scriptum, 23 de febrer del 2019.

L’article d’Anne Le Hérou i Aude Merlin, “Le régime Tchétchène se prévaut de l’islam pour mieux réprimer”, publicat l’abril de l’any passat a Le Monde Diplomatique il·lustra dissortadament el sistema repressiu imposat pels col·laboracionistes instrumentalkitzant l’islam com a forma de dominació total.

Post Scriptum, 6 de març del 2022.

Avui, a Vilaweb: “La guerra txetxena que s’amaga en els combats entre les tropes ucraïneses i russes. L’exèrcit rus té el suport de les tropes de Razman Kadírov, mentre que dos batallons de voluntaris txetxens lluiten amb els militars ucraïnesos”.

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