Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

18 de juliol de 2017
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Daniel Pipes: “Les Israéliens veulent la victoire”

Daniel Pipes és un analista polític jueu nord-americà que ha publicat el proppassat 12 d’aqueix mes al Jerusalem Post un article punyent i innovador apel·lant a recuperar la mentalitat victoriosa del poble jueu com a element fonamental de la seva supervivència en el conflicte multidimensional que lliura per garantir-la front als diversos enemics que volen destruir Israel (islamisme, comunisme, feixisme). Tot seguit reprodueixo la versió francesa de l’article “les Israéliens veulent la victoire“:

Que pense l’opinion publique juive israélienne de l’idée suivante : convaincre les Palestiniens qu’ils ont perdu la guerre séculaire contre le sionisme, bref, que la fête est terminée ? En d’autres termes, que pensent les Israéliens de la victoire ?

Pour le savoir, le Middle East Forum a chargé le Smith Institute d’interroger 700 juifs israéliens adultes. Effectué les 27 et 28 juin avec une marge d’erreur de 3,7 %, le sondage révèle l’existence d’une conviction largement répandue selon laquelle le fait pour les Palestiniens d’admettre leur défaite se terminera par une reconnaissance d’Israël en tant qu’État juif, ce qui mettrait un point final au conflit.

Défaite palestinienne. « Un accord de paix avec les Palestiniens ne sera possible qu’une fois que les dirigeants palestiniens auront reconnu leur défaite dans leur lutte contre Israël. » La proposition recueille un total de 58 % d’opinions favorables avec une forte polarisation selon l’appartenance politique : 69 % sont d’accord à droite contre seulement 16 % à gauche.

Victoire d’Israël. « La raison pour laquelle le conflit israélo-palestinien s’éternise, c’est qu’aucune opération militaire ni aucun engagement diplomatique par rapport aux dirigeants palestiniens n’a débouché sur une victoire d’Israël. » Cette proposition ressemble à la première mais, présentée de manière inverse, elle fait grimper le nombre de réponses positives à 65 % de l’opinion publique israélienne. Plus surprenant, les résultats montrent que, sur l’ensemble du spectre politique, on a conscience d’une façon générale que la victoire est nécessaire à Israël. Les résultats montrent également que cette conviction est partagée par la majorité de chaque sous-groupe d’électeurs – hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, adeptes de toutes les tendances du judaïsme, partisans du mouvement politique juif représenté au parlement.

Ambassade américaine. « Le transfert de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem sera considéré comme une défaite par la majorité des Palestiniens. » Le même pourcentage des personnes interrogées (65 %) approuve également cette proposition, avec un soutien à droite (68 %) à peine plus élevé qu’à gauche (58 %). Le soutien massif apporté à cette proposition par les juifs religieux (89 % de ceux qui s’identifient au parti des Haredim HaTorah Yahadut) loin devant les laïques (53 % du parti anti-Haredim Kulanu) n’a rien de surprenant. Ce qui surprend, par contre, c’est qu’à nouveau la majorité de chaque sous-groupe soutient l’idée.

État juif. « La victoire d’Israël ne pourra pas avoir lieu tant que les Palestiniens n’auront pas reconnu Israël comme l’État juif. » La proposition recueille un pourcentage similaire d’opinions favorables (67 %). Toutefois, à l’instar de la première proposition, un clivage politique apparaît nettement, avec 76 % d’opinions favorables à droite contre 26 % à gauche. Par contre, l’affiliation à tel ou tel parti ne fait pratiquement aucune différence (71 % des membres de HaTorah Yahadut comme ceux de Kulanu) à l’exception notable de Meretz (33 %).

Comment interpréter l’ensemble de ces chiffres ? Le fait que les quatre questions posées recueillent toutes une majorité d’opinions favorables indique une évolution profonde de l’opinion publique israélienne depuis la signature, en 1992, des Accords d’Oslo. Les Israéliens n’espèrent plus que les gestes de bonne volonté permettront d’obtenir la réciprocité de la part des Palestiniens, de rendre du crédit aux dirigeants palestiniens ni de croire en l’apaisement. Le soutien important apporté à ces propositions, allant de 58 à 67 % d’opinions favorables, confirme le fait que la plupart des juifs israéliens souhaitent une politique qui soit différente et ferme.

La surprise réside dans la confusion que cachent ces chiffres sans appel. L’apparition d’un clivage de type gauche-droite pour deux des propositions (la défaite et l’État juif), et l’absence de ligne claire sur l’option à privilégier pour les deux autres (la victoire et l’ambassade américaine), sont d’une importance cruciale pour connaître les choix des uns et des autres. L’approbation du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et de l’acceptation palestinienne d’Israël comme l’État juif, apparemment similaires, cachent des positions très tranchées. Ainsi les partisans de Meretz, parti de la gauche dure, soutiennent le transfert de l’ambassade (67 %) deux fois plus que la proposition relative à l’État juif (33 %).

Le fait que la plupart des juifs israéliens adultes souhaitent la défaite des Palestiniens et la victoire d’Israël confirme l’utilité du lancement, ce 11 juillet, du Caucus de la Knesset pour la victoire d’Israël. Co-présidé par Oded Forer (Yisrael Beiteinu) et Ya’akov Perry (Yesh Atid), le Caucus est destiné à explorer les différentes stratégies et tactiques israéliennes à mettre en place une fois que le gouvernement américain aura donné son feu vert pour une victoire israélienne.

Comme le disait un ancien collaborateur du Premier ministre israélien : « Pour la plupart des Israéliens, débattre du processus de paix équivaut à débattre de la couleur de la chemise qu’on souhaiterait porter le jour où on atterrira sur Mars. » Il est temps de changer d’approche, de tourner la page des négociations inutiles et contreproductives pour mettre fin au conflit en recourant à une méthode qui a fait ses preuves par le passé et qu’on appelle la victoire.

Post Scriptum, 7 de febrer del 2018.

Daniel Pipes ha publicat ahir aqueix article al Washington Times titulat “The Us-Israel honeymoon may not last”, (el bloc Malaassot n’he fet la versió francesa) on augura que la bona relació actual entre el president Trump i Israel no durarà gaire i a mig termini pot ésser contraproduent per l’estat hebreu.

Post Scriptum, 23 d’octubre del 2018.

Daniel Pipes ha publicat avui al seu bloc, en versió francesa, aqueix article crític amb l’estratègia de contenció adoptada pel govern Netanyahu: “Pourquoi les Israéliens fuient la victoire” que és una rèplica a l’article anterior que dóna títol a aqueix apunt.

Post Scriptum, 5 de febrer del 2020.

El proppassat 29 de gener Daniel Pipes va publicar al seu bloc la versió francesa del seu article “Mes réserves sur le plan de paix de Donald Trump”:

À l’instar du Premier ministre Benyamin Netanyahou, tous mes amis sont ravis du plan de paix de Donald Trump pour la résolution du conflit israélo-palestinien. J’admets qu’à la différence des plans de paix des présidents précédents, cette dernière initiative en date est louable sur bien des points. Contrairement aux propositions de Carter, Reagan, Clinton et George W. Bush, celles de Trump prennent au sérieux les préoccupations israéliennes en matière de sécurité. Et plus que tout, ce plan indique que le soutien des États-Unis à Israël a atteint un niveau sans précédent et émotionnellement formidable.

Ceci dit, le plan ne m’enchante guère et ce, pour deux raisons. D’abord, qui a besoin d’un tel plan ? Israël ne s’en sort jamais mieux que quand il agit pour ses intérêts de façon indépendante et non en se mettant à la remorque des États-Unis. Tous les dirigeants israéliens depuis 1948 ont eu la sagesse de résister aux plans imposés de l’extérieur, en posant implicitement cette question : « Qui vous a chargé de résoudre nos problèmes ? » Or, cette fois, les deux principaux dirigeants politiques du pays se sont précipités à Washington expressément pour soutenir ce plan. Je prévois que ces mêmes dirigeants ou leurs successeurs regretteront d’avoir cédé une telle autorité aux Américains.

Deuxièmement, je crains que le plan de D. Trump, à l’instar de tous les plans calamiteux qui ont précédé dans la résolution du conflit israélo-palestinien, soit fondé sur le fait de donner de l’espoir aux Palestiniens. C’est bien beau mais c’est foncièrement contreproductif.

Pour le comprendre, penchons-nous sur les Accords d’Oslo conclus en 1993 et qui sont, à ce jour, le plus important de tous les plans proposés. Ces accords avaient pour principe de récompenser les Palestiniens pour leur bonne conduite. Ils promettaient l’autonomie et laissaient entrevoir l’indépendance. Ils nourrissaient le vague espoir d’un « nouveau Moyen-Orient » dans lequel la coopération économique servirait de base à la réconciliation de peuples historiquement ennemis. Ces Accords ont tenté d’atteindre cet objectif par des initiatives quelconques comme un programme de logement et de construction, un plan de développement des petites et moyennes entreprises, un plan de ressources humaines et un programme de développement des infrastructures pour l’eau, l’électricité, le transport et les communications. Vingt-sept ans plus tard, toutes les parties s’accordent à dire qu’Oslo est un échec total.

Le plan Trump s’appuie également sur un mélange de souveraineté et de progrès économique et définit des ambitions bien plus grandes encore. Il jette l’autonomie aux oubliettes et projette l’indépendance pleine et entière d’un « État de Palestine », une expression mentionnée pas moins de 1397 fois tout au long des 180 pages que contient le document. Il est clair que quiconque se préoccupe de la sécurité d’Israël, frémit face à l’imminence de cette perspective.

Comme le laissent entendre son titre (« De la paix à la prospérité ») et son sous-titre (« Une vision pour améliorer la vie des peuples palestinien et israélien »), le plan claironne ses ambitions économiques. Constatant que les Gazaouis « subissent un chômage massif, une pauvreté généralisée, de graves pénuries d’électricité et d’eau potable ainsi que d’autres problèmes qui menacent de provoquer une crise humanitaire majeure », le plan promet de les mener à « un avenir prospère » au moyen d’une aide de plus de 50 milliards de dollars en nouveaux investissements répartis sur dix ans.

Le plan « De la paix à la prospérité » affirme que ses recommandations pourraient favoriser le « doublement du PIB palestinien en 10 ans, la création de plus d’un million de nouveaux emplois, la réduction du taux de chômage à moins de 10% et du taux de pauvreté de 50%. » C’est dans cet esprit que le plan mentionne les mots électricité et prospérité respectivement 116 et 303 fois.

Le plan va jusque dans les moindres détails. Ainsi, il recommande la création d’une « station balnéaire de la Mer Morte » en demandant qu’Israël permette à la Palestine de développer cette zone au nord de la Mer Morte en ce compris une route permettant aux Palestiniens « de circuler entre l’État de Palestine et cette station balnéaire, sous réserve de considérations liées à la sécurité d’Israël. » Autre exemple : le plan prévoit sur une durée de deux ans, la levée de 25 millions de dollars qui seront consacrés à fournir « un soutien technique solide au secteur public palestinien pour le développement d’un nouveau régime et d’un nouveau cadre en matière commerciale. »

Ma réaction est de me demander s’il existe une personne au monde pour croire sincèrement en la mise en œuvre de ne fut-ce qu’une seule de ces chimères. Plutôt que d’essayer – une fois de plus – de les appâter en leur faisant miroiter l’accès à une meilleure qualité de vie moyennant le fait d’accepter leur voisin israélien, il faut faire entendre aux Palestiniens la vérité pure et simple :

· Leur attitude séculaire consistant à rejeter les Juifs, le judaïsme, le sionisme et Israël est le seul et unique problème qui empêche une solution. Cette attitude doit cesser immédiatement et complètement.

· Ils n’obtiendront aucune station balnéaire, aucun régime commercial, aucune aide financière conséquente et encore moins une quelconque souveraineté ou prospérité tant qu’ils n’auront pas accepté sans équivoque l’État juif d’Israël ni décidé d’agir en conséquence de façon pérenne.

Si j’émets des réserves sur le plan de D. Trump, c’est parce que ce dernier répète en l’intensifiant, cette vieille méthode calamiteuse consistant à promettre des avantages aux Palestiniens. Or, ce que les Palestiniens devraient plutôt entendre, c’est la dure et pure vérité selon laquelle rien de bien ne pourra se produire tant qu’ils n’auront pas abandonné leur politique détestable du rejet. Plutôt que d’entretenir l’espoir, le plan devrait brosser l’image d’une situation désespérée ; faute de quoi, il se révélera aussi insignifiant que toutes les initiatives présidentielles antérieures.

Post Scriptum, 2 de juliol del 2021.

Daniel Pipes, esmanà l’article que encapçala aqueix apunt amb aquest altre publicat al diari israelià Israel Hayom, traduït al francès el 8 de juny: “Les Israéliens veulent la victoire mais, de préférence, sans en payer le prix“. També publicà el proppassat 23 de juny al seu bloc aqueix llarg apunt complementari dels anteriorment esmentats aquí: Donner une chance à la guerre. Les dirigeants arabes esquivent la défaite militaire.

Post Scriptum, 13 de novembre del 2021.

El proppassat 5 d’aqueix mes Daniel Pipes va fer aqueixes declaracions a Israel Today, “Islamisme et conflit israélo-palestinien: prévisions.

Israel Today : Quel est l’avenir de l’islamisme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ?

Daniel Pipes : Son avenir, c’est le déclin. J’annonçais dès 2013 que l’islamisme commencerait à s’affaiblir dans les pays à majorité musulmane. Huit ans plus tard, cette prévision semble assez juste. Regardez, par exemple, le Maroc, l’Algérie, la Libye, l’Égypte, la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Iran. Ce déclin résulte principalement des réactions négatives de musulmans qui font l’expérience des horreurs de l’islamisme ou qui voient les autres en souffrir. Le déclin est aussi la conséquence de luttes internes à l’islamisme comme en Libye et en Turquie.

IT : L’Égypte et la plupart des pays arabophones du Golfe Persique ont déclaré illégale l’organisation des Frères musulmans. Quant aux alliés de celle-ci, ils ont récemment subi des pertes importantes en Tunisie et au Maroc. Quelle est l’ampleur de ces phénomènes ?

DP : L’ampleur est grande et reflète d’une part, le déclin général de l’islamisme dont on vient de parler et, d’autre part, les difficultés particulières rencontrées par les Frères musulmans et leurs alliés depuis l’accession au pouvoir, en 2013, d’Abdel Fattah al-Sisi en Égypte. Le fait que cette organisation islamiste naguère de premier plan est désormais confrontée à de tels problèmes a des implications dans le monde entier, partout où la fraternité est établie.

IT : Afin de trouver une solution au conflit palestino-israélien, une partie de la droite israélienne plaide en faveur de l’idée selon laquelle « la Jordanie est la Palestine » c’est-à-dire que la Jordanie est la véritable patrie des Palestiniens. Vous vous êtes opposé à ce point de vue dans les années 1980. Est-ce que quelque chose a changé depuis ?

DP : Oui, deux phénomènes sont apparus depuis lors et confirment ce que je disais à l’époque. L’un concerne la baisse de la proportion de Palestiniens au sein de la population jordanienne en raison de l’afflux massif d’Irakiens et de Syriens depuis 1990 si bien que la composante palestinienne de la Jordanie est nettement plus réduite. L’autre concerne l’identification de plus en plus forte à l’identité palestinienne, qui n’a émergé qu’en 1920 et qui avait donc 70 ans en 1990 et en a plus de 100 aujourd’hui. À l’heure actuelle parmi les Israéliens, on entend heureusement beaucoup moins qu’auparavant parler de cette folle idée selon laquelle « la Jordanie est la Palestine ».

IT : Quelle solution voyez-vous au conflit palestino-israélien ?

DP : La victoire d’Israël qui consiste pour Israël à prendre les mesures nécessaires pour convaincre les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza que leur effort de guerre contre l’État juif est sans espoir, qu’ils doivent se rendre à l’évidence et aller de l’avant. Si vous voulez plus de détails, vous trouverez dans ma bibliographie sur le sujet une liste de 65 articles que je recommande de lire en commençant par « Le chemin vers la paix passe par la victoire d’Israël et la défaite des Palestiniens ».

IT : Quelle est l’importance des accords d’Abraham entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ?

DP : Les accords sont importants en eux-mêmes, particulièrement ceux conclus avec les Émirats arabes unis et Bahreïn en raison de leurs nombreuses dimensions économiques et stratégiques. Mais ils sont également importants en tant que signaux envoyés aux Palestiniens pour leur dire que certains Arabes commencent à ne plus supporter la politique du rejet et l’intransigeance. Si les Palestiniens insistent pour essayer d’éliminer l’État juif, leurs frères arabes, eux, commencent à aller de l’avant.

IT : Vous attendez-vous à ce que d’autres gouvernements signent également ces accords ? Et si oui, lesquels ?

DP : Oui, je le pense. L’Arabie saoudite constituera le gros lot mais cela n’arrivera vraisemblablement pas tant que régnera le roi Salmane, 85 ans, qui est un nationaliste arabe à l’ancienne. Il est toutefois très probable que Riyad traite officiellement avec Jérusalem si le prince héritier, Mohammad bin Salman, venait à succéder à son père. La reconnaissance saoudienne d’Israël aurait des répercussions immenses et marquerait dans le conflit israélo-arabe un tournant inédit et jamais vu avec les accords conclus depuis 1979 avec l’Égypte, la Jordanie, l’Organisation de libération de la Palestine, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.

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