Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

5 de gener de 2017
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El cas del soldat Elor Azaria i l’ètica d’Israel

La sentència del tribunal israelià que ha jutjat el sergent de les FDI, Elor Azaria, per haver executat un atacant palestí un cop era en terrra l’ha condemnat per aqueix fet, aixecant una forta controvèrsia entre la societat i que també s’ha projectat internacionalment.

David Horovitz publica avui mateix a The Times of Israel aqueix article titulat “Elor Azaria et l’èthique d’Israël”, aclaridor dels límits ètics de l’exèrcit israelià en la guerra contra els enemics que volen exterminar el poble jueu assenyalant que aqueixa diferència és la que permet al poble jueu vèncer per sobreviure front a la barbàrie dels genocides:

“Il y a dix ans, j’avais interviewé Eliezer Shkedi, qui était à l’époque le chef de l’armée de l’air israélienne. Il avait alors fait une révélation fracassante : les équipes de tirs des roquettes Qassam du Hamas de la bande de Gaza emmènent souvent avec eux des enfants quand ils veulent tirer aveuglément des roquettes Israël.

 

Pourquoi ? Ai-je demandé. Parce qu’ils savent que l’aviation ne leur tirera pas dessus s’il existe un risque que des enfants soient touchés, avait expliqué Shkedi.

J’y ai pensé une seconde ou deux, puis j’ai demandé, assez effrontément, si, peut-être, il pouvait y avoir un argument en faveur d’une obligation morale de l’armée de l’air israélienne à néanmoins ouvrir le feu, puisque la première obligation de Tsahal consiste à protéger les citoyens d’Israël, et que retenir les tirs pour préserver des enfants que les ennemis avaient délibérément emmenés avec eux dans une zone de combat entraînait l’exposition d’Israéliens innocents à un risque mortel.

« C’est le genre de dilemme avec lequel nous vivons tous les jours, et je suis ravi que vous m’ayez posé cette question », avait répondu Shkedi.

Bien sûr, avait-il expliqué, l’armée de l’air ne tire pas si les pilotes savent qu’il est possible qu’ils touchent des enfants. A la place, l’aviation travaille constamment pour améliorer sa précision, pour que, s’il y a quelques années elle ne tirait pas quand il y avait un enfant à quelques mètres d’une équipe de tireurs de roquettes du Hamas, elle puisse à présent réduire cette distance à un mètre, ou un mètre et demi.

L’objectif, pour faire court, est de s’attaquer aux terroristes tout en faisant le maximum pour ne pas blesser un enfant, même s’il existe un certain risque pour les cibles israéliennes des terroristes. « Si nous savons que [le terroriste] tient la main de son fils, nous ne tirons pas, avait alors déclaré Shkedi. Même si le terroriste est en train de tirer une Qassam, et que la Qassam va tuer. Nous ne tirons pas. »

« Je suis très fier de ce que nous faisons. Je pense que c’est sans précédent, avait-il ajouté. Je suis fier de notre morale. Je suis fier de nos capacités opérationnelles. »

Les membres des forces de sécurité d’Israël, principalement nos enfants âgés de 18 à 21 ans, doivent affronter des dilemmes moraux aussi profonds que celui-ci – en permanence, et souvent dans l’urgence, – un impératif d’une fraction de seconde pour une décision, dans des circonstances plus inattendues, et avec moins de recours que dans le cas du dilemme précédent, où les enfants et les tireurs de roquettes du Hamas sont considérés avec tant d’empathie par la hiérarchie de notre aviation militaire.

Face à la vague terroriste palestinienne des loups solitaires, par exemple, nos troupes doivent prendre des décisions instantanées à propos des conducteurs et des piétons qui s’approchent d’eux à des barrages, des personnes qui marchent vers eux dans la rue. Est-ce qu’ils ralentissent ? Est-ce qu’ils m’ont entendu crier de s’arrêter ? Qu’y a-t-il dans leurs sacs, dans leurs poches, dans leurs mains ? Est-ce un téléphone, un couteau, une arme ? Ne faites rien, et vous pouvez mourir, et un autre Israélien innocent pourrait mourir. Faites quelque chose, et un Palestinien innocent pourrait y perdre la vie, et la vôtre tournera pour toujours autour de cet instant.

Le Hamas et les autres terroristes qui ciblent des Israéliens cherchent à nous tuer. Ils ne se cachent pas de cela ; le Hamas s’est ouvertement engagé à détruire tout Israël. Mais cette ambition implique aussi de vouloir déstabiliser notre société, d’y rendre la vie quotidienne tendue, angoissante et idéalement, de leur point de vue, finalement insupportable. Et cela implique de détruire graduellement notre société et ses valeurs, de tenter de rendre nos efforts pour maintenir notre propre moralité face à leurs hostilités meurtrières si coûteux qu’ils en sont insupportables.

Il n’est absolument pas certain que la Première ministre Golda Meir ait réellement dit que même si la paix venait, il nous faudrait longtemps pour pardonner à nos ennemis arabes de nous avoir obliger à tuer leurs enfants, mais la citation présumée résonne encore, parce qu’elle contient une vérité : s’en prendre aux terroristes au couteau, à la voiture bélier, kamikazes ou à la roquette pose des défis aussi bien moraux que pratiques à Israël et à ses forces armées.

La lutte, non seulement pour sécuriser ce pays, non seulement pour empêcher que son peuple ne soit blessé, mais pour le faire tout en cherchant sans cesse à agir moralement, même, ironiquement, alors qu’une grande partie de la communauté internationale nous accuse odieusement de faire l’inverse, est interminable, et si complexe.

Arrive alors Elor Azaria, infirmier combattant de l’armée israélienne, dont les différentes raisons pour abattre un terroriste palestinien désarmé et neutralisé, qui voulait tuer en mars dernier à Hébron, ont été soigneusement disséquées et cliniquement rejetées par un tribunal militaire qui l’a jugé coupable d’homicide mercredi.

Le simple fait qu’Azaria ait été jugé, jugé minutieusement dans un tribunal israélien irréprochablement crédible, représentait la réaffirmation de la détermination d’Israël à préserver sa moralité, son insistance à empêcher nos ennemis, nos adversaires terroristes, de nous réduire à leurs profondeurs cyniques et meurtrières.

Le jugeant coupable à l’unanimité, les trois juges ont conclu qu’Azaria n’avait pas agi dans les affres d’un dilemme d’une fraction de seconde, qu’il n’avait pas fait un mauvais choix, mais compréhensible dans l’émoi de l’une de ces circonstances presque impossibles que les forces de sécurité israéliennes trouvent souvent devant elles.

Il a plutôt, ont estimé les juges, agi délibérément, motivé par un sentiment de revanche et par la conviction que les terroristes méritent de mourir. « Le fait que l’homme gisant au sol soit un terroriste, qui venait juste de chercher à prendre les vies de soldats israéliens à cet endroit, ne justifie pas en soi une action disproportionnée », ont tranché les juges.

Pardonner immédiatement Azaria, et cela devrait être évident, mais ne l’est apparemment pas, reviendrait à se moquer du processus judiciaire, et des valeurs vitales qui nous préservent. Cela impliquerait de tolérer l’intolérable, de compromettre les ordres d’ouverture du feu et toutes les directives qui guident nos troupes dans leur travail.

Les actes d’Azaria étaient une aberration ; une grâce les blanchirait. Une peine clémente, s’il reconnaît sa responsabilité et exprime des remords pour ses actes, comme l’a honorablement suggéré le député du Likud Yehuda Glick, serait très différente.

Parce que, comme le dit entre les lignes le verdict de la cour, nous ne pouvons pas et nous ne nous laisserons pas entraîner au niveau de ceux qui cherchent à nous annihiler. Parce que notre moralité est au centre de notre légitimité, et que cela n’a rien à voir avec ce que le monde pense de nous, et tout à voir avec ce sur quoi nous insistons.

Parce que, comme l’a fait comprendre il y a dix ans Eliezer Shkedi, nous avons la sagesse et la compétence pour maintenir notre morale et les capacités opérationnelles nécessaires, qui se complètent l’une l’autre pour faire en sorte que nous puissions nous défendre.”

Post Scriptum, 8 de gener del 2017.

Freddy Eytan, director del CEPA de Jerusalem, publica avui al digital de l’entitat aqueix article titulat significativament, “Un lourd fardeau pour un simple soldat de Tsahal“:

Le procès a duré plus de 9 mois et le verdict vient de tomber. Trois juges militaires justifient, dans un long réquisitoire de cent pages, pourquoi le soldat Elor Azaria a été accusé d’homicide volontaire. Ils ont réfuté en bloc les arguments des avocats de la défense. Leur plaidoirie n’a sans doute pas été assez convaincante malgré tous les brouhahas.

Nous pouvons, bien entendu, regretter que ce procès n’ait pas eu lieu loin des projecteurs, et que le soldat n’ait pas été jugé autrement. Certes, les juges n’ont pas été sensibles au contexte général et à « la voix du peuple », mais c’est ainsi que des juges fonctionnent dans le cadre d’un tribunal militaire. Malheureusement sans aucun sentiment !

Soyons clairs, ce procès n’était sans doute pas celui d’un nouveau capitaine Dreyfus, et le soldat Azaria n’était pas non plus un héros, un vaillant combattant qui avait prouvé sa bravoure.

Jamais dans l’histoire de Tsahal un procès n’a provoqué tant d’émotion et de polémique publique. Depuis le 24 mars 2016, l’affaire du soldat de Tsahal, qui a achevé un terroriste palestinien gisant au sol à Hébron, préoccupe sans relâche l’opinion israélienne et internationale.

Et pour cause, cette affaire concerne de nombreux aspects de notre vie quotidienne, et notamment notre combat contre le terrorisme, la conduite des soldats dans les Territoires, les valeurs de Tsahal, les enquêtes des ONG, la Justice militaire, le rôle de la presse, mais aussi l’avenir des relations du peuple israélien avec son armée.

Il est inadmissible de refuser le verdict bien que l’appel soit sans doute justifié. Cependant, il est scandaleux et révoltant de manifester violemment dans la rue contre l’état-major de l’armée et surtout de menacer son chef, le Général Eizeinkot. Comment des parents osent-ils refuser après ce verdict d’envoyer leurs enfants sous les drapeaux ? Comment inciter à la haine et propager des insultes sur les réseaux sociaux contre des officiers qui nous défendent nuit et jour ?

Cette conduite malsaine des opposants au verdict, et surtout celle de voyous anarchistes, est forte dangereuse et inquiétante. Elle risque d’ébranler les valeurs fondamentales de notre démocratie. De manquer de discipline au sein de l’armée, de refuser la mobilisation pour défendre la patrie, et d’inciter à la révolte dans les casernes. La police devrait agir avec fermeté pour éviter tout dérapage et affrontement inutile.

La récente manifestation de solidarité à Tsahal et à ses chefs réunie Place Rabin à Tel-Aviv prouve que, malgré les profondes divergences, la majorité écrasante des Israéliens respecte leur chef d’état-major et aime leur armée qui demeure sans équivoque l’armée du peuple.

Dans cette affaire, des hommes politiques de tous bords sont intervenus inutilement et ont réussi à politiser grossièrement Tsahal par des slogans populistes. Mettons donc Tsahal à l’écart de toute récupération et démagogie dans le débat public, bien qu’il faille reconnaître que le théâtre de l’opération n’a pas été géré convenablement par les officiers opérants sur le terrain. La presse, et tout particulièrement les chaînes de télévision, ont aussi grossi l’évènement et ont transformé ce procès douloureux et sensible en une émission populaire de « télé réalité ». Les avocats de la défense ont eu tort de sensibiliser l’opinion publique par des preuves douteuses et parfois contradictoires. Ils ont commis un grand tort en laissant la famille se bercer d’illusions.

Pauvre famille Azaria, c’est bien elle la victime qui souffre depuis le premier jour. Elle ne réalisera jamais que son fils est vraiment un assassin. Comment l’est-il s’il a tué un terroriste venu poignarder lâchement des copains du même régiment ? Comment des parents pourront-ils expliquer demain aux nouveaux conscrits qu’ils affronteront le même sort que le soldat Azaria, s’ils tiraient trop rapidement sur la gâchette, ou vidaient leur chargeur sur un terroriste neutralisé. Comment écarter toute menace et danger même avec une arme à la main ?

Toute cette affaire est bien complexe et très compliquée. A tort, elle a été mise dans toute sa pesanteur sur le dos fragile d’un seul et simple soldat. Certes, celui-ci a agi nerveusement dans un climat tendu et sensible et dans une ville explosive comme Hébron, mais il n’a pas non plus respecté la règle appliquée sévèrement dans chaque armée, celle d’obéir aux ordres de ses supérieurs. Il est aussi interdit pour un soldat d’agir par vengeance.

Contrairement aux autres armées de pays démocratiques, Tsahal agit avec un code de conduite bien clair. Elle est l’une des rares armées au monde qui enquête minutieusement sur chaque incident et reconnaît sans équivoque les erreurs commises. Tsahal a aussi accepté les conventions et les lois internationales en ce qui concerne les règles appliquées en état de guerre. On n’achève jamais un prisonnier blessé.

Suite à ce verdict, toute la théorie et les manipulations contre Tsahal se sont rapidement écroulées. Comment les chancelleries, les ONG, et les médias peuvent maintenant condamner Tsahal pour avoir commis “des crimes de guerre” et exiger des commissions d’enquête internationale ainsi que l’arrestation de généraux israéliens ? Nous ne souhaitons faire aucune comparaison avec les opérations et les exactions des autres armées du monde et rappeler les guerres des pays occidentaux et de l’OTAN dans des pays étrangers, loin de leurs capitales respectives.

Dans ce procès, il n’existe pas non plus de camps opposés, entre la Droite et la Gauche, entre le gouvernement et l’opinion publique. Entre l’état-major et des « soldats rebelles ». Comment peut-on imaginer une campagne personnelle contre le chef des armées, chargé de notre propre sécurité ? Contre des juges militaires ? C’est insensé et absurde dans un pays démocratique plongé depuis sa création dans un état de guerre permanente. Tsahal n’est pas une milice. L’ordre hiérarchique et la discipline seront toujours, chez nous, des règles d’or.

La majorité écrasante des Israéliens souhaitent aujourd’hui une grâce du soldat Azaria, cela pourrait mettre un terme à la polémique et au déchirement de la société, mais en même temps relancera probablement une forte polémique et de nouvelles accusations de la part de nos détracteurs et ennemis sur la scène internationale.

Benjamin Nétanyahou a été le premier à s’exprimer favorablement pour une clémence au soldat, et plusieurs ministres et députés l’ont suivi dans cette démarche. Ils l’ont fait, à notre sens, hâtivement, trop vite. Il est important de ne pas casser la procédure judiciaire pour des raisons politiques ou partisanes. C’est donner le mauvais exemple. Un véritable leadership devrait agir avec sang-froid et calmer avec sagesse tous les esprits.

Post Scriptum, 17 d’agost del 2017.

Pierre Lurçat, jurista israelià, ha publicat al seu bloc de The Times of Israel un parell d’articles dissentint de les opinions precedents: el proppassat 3 d’aqueix mateix mes d’agost l’article “L’affaire Elor Azaria au regard du droit israélien et du tsedek hebraïque” i el segon, de data 13, titulat “La révolution éthique a commencé au sein de Tsahal“, on explica un cas precedent de fa vint anys, el del soldat Yossi Hadassi, que es va suïcidar en no poder superar la pressió mediàtica que l’acusava d’haver mort innecessàriament un atacant palestí.

Post Scriptum, 4 de febrer del 2022.

Abans d’ahir Jerusalem Post publicava un editorial relatiu al cas d’un ancià palestí mor d’una crisi cardíaca després de ser breument maltractat per soldats del Tsahal: “Death of elderly Palestinian-American violates IDF values. But because the IDF prides itself on being the most moral army in the world, it must ensure not only that the soldiers involved are punished, but that lessons be learned for the future.”

Post Scriptum, 14 de juliol del 2022.

Fa quatre dies, a JForum: Elor Azaria s’est marié aujourd’hui:

Elor Azaria, le soldat dont le nom, depuis 2016, est connu dans tout Israël et bien au-delà, s’est marié aujourd’hui. On se souvient qu’il avait été accusé d’avoir tué un palestinien à terre, donc supposé incapable de nuire. La balle mortelle avait été tirée quelques secondes après la première, ce sont ces secondes qui lui ont valu de ne plus être considéré en légitime défense selon la Cour militaire. Il a reçu à l’occasion de son mariage la visite du député Itamar Ben Gvir venu lui souhaiter un grand Mazel Tov!

Azaria avait déclaré avoir visé Sharif à la tête parce qu’il pensait que l’individu dissimulait une bombe dans ses vêtements, et qu’il y avait un couteau à proximité. Il avait expliqué que les militaires criaient, disant qu’il fallait faire quelque chose, « et j’ai agi exactement comme on m’a enseigné de le faire depuis le début de ma formation de soldat de combat ». La cour martiale avait catégoriquement rejeté les affirmations d’Azaria, citant la nonchalance affichée par le jeune homme au moment où il avait tué Sharif et ses déclarations faites aux soldats selon lesquelles l’agresseur méritait de mourir car il avait attaqué ses camarades.

Depuis, Elor Azaria manifeste régulièrement son soutien aux soldats accusés d’avoir agressé des suspects palestiniens et il est apparu dans une campagne du député du Likud Yaron Mazuz pour les primaires. Considéré par les uns comme un héros, comme un criminel par des autres , Elor Azaria, qui a effectué 18 mois de prison, symbolise depuis la défense les droits des soldats.

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