Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

19 de juliol de 2012
1 comentari

La causa nacional kurda s’obre pas enmig de la crisi siriana

El diari Gara publicava abans d’ahir una entrevista amb Saleh Mohammed, el líder del Partit de la Unió Democràtica, la formació que agrupa majoritàriament la comunitat kurda de Síria.

 

La lluita d’alliberament nacional del poble kurd està prenent nova embranzida enmig d’un context geoestratègic bèl·lic, no solsament a Síria -on la dictadura del partit BAAS està entrant en fase de descomposició- sinó també a Turquia on el règim islamista d’Erdogan continua emprant l’exèrcit per atacar el PKK i evitar la formació d’una regió autònoma kurda com s’ha esdevingut al Kurdistan iraquià.

El mateix dirigent era entrevista el proppassat 13 de juliol pel diari Ara on denunciava la interferència de Turquia fent creure que el seu partit (PYD) era aliat d’Al-Assad, quan la realitat és que els kurds es mantenen al marge del règim i de la insurecció armada -majoritàriament sunnita- encapçalada per l’Exèrcit Sirià Lliure. La plataforma opositora Consell Nacional Sirià continua, sota el protectorat turc, es nega a reconèixer els drets nacionals del poble kurd, per això el PYD en resta al marge i propugna un estatus de nacionalitat pels kurds.

Post Scriptum, 30 d’agost del 2012.

Abans d’ahir, apareixia a Le Monde aqueix article titulat “Syrie: le facteur kurde“, signat per Shahzad Abdul que analitza l’emergència del nacionalisme kurd enmig del conflicte sirià i l’amenaça turca.

Post Scriptum, 29 d’octubre del 2012.

Ahir es va produir el primer xoc armat d’envergadura entre kurds i rebels sunnites anti-Assad a Alep, presagi d’enfrontaments a venir quan caigui la dictadura del BAAS.

Post Scriptum, 23 de novembre del 2012.

Els enfrontaments armats entre les milícies kurdes i els islamistes revoltats s’estan ampliant a mesura que el règim d’Assad s’afebleix i perd el control de bona part del territori estatal.

Post Scriptum, 18 d’agost del 2013.

Txente Rekondo, analista de politica internacional del diari basc Gara va publicar el proppassat 12 d’aqueix mes d’agost l’article “El verano kurdo” on resumeix els canvis que s’estan produint a l’area geografica del Kurdistan i que poden afavorir la progressiva coordinacio entre les comunitats kurdes dels diversos estats. Aixi, l’alto el foc entre el PKK i el govern turc, o el control per part de les milicies autoctones de les zones de poblacio kurda a Siria, combatent alhora a l’exercit d’Al Assad i als gihadistes d’Al Qaeda.

Post Scriptum, 20 d’agost del 2016.

Patrice Franceschi, un francès solidari ambla causa nacional kurda i especialment implicat amb la lluita d’aqueix poble immers en el conflicte sirià és entrevistat ahir per Le Figaro que resumeix les seves punyents opinions amb aqueix titular: “Les kurdes acceptent de payer le prix du sang pour triompher de l’islamisme en Syrie”.

Post Scriptum, 26 d’agost del 2016.

Le Figaro publicà ahir un article de Fabrice Balanche, –Agrégé et docteur en Géographie, Fabrice Balanche est maître de conférences à l’Université Lyon-2 et chercheur invité au Washington Institute. Spécialiste du Moyen-Orient, il a publié notamment La région alaouite et le pouvoir syrien (éd. Karthala, 2006) et Atlas du Proche-Orient arabe (éd. RFI & PUPS, 2010)- titulat “Un Kurdistan indépendent peut-il vraiment émerger du chaos syrien ‘”:

Il est encore difficile de prédire l’avenir de la Syrie, mais il est clair que la région kurde de ce pays -appellée Rojava par les intéressés – est devenue une réalité. Ses limites sont encore floues et seront différentes de celles revendiquées officiellement par le Parti (kurde) de l’Union démocratique (PYD). La construction en cours reflète la volonté de rassembler les Kurdes de Syrie, de le rendre viable sur le plan économique et enfin d’en faire une voie d’accès vers la mer Méditerranée pour l’ensemble du Kurdistan.

La population kurde est à peine majoritaire au Rojava

Depuis la victoire de Kobane au Nord de la Syrie contre Daech en janvier 2015, les combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) n’ont cessé d’étendre leur territoire, principalement au détriment de l’Etat Islamique, mais également des autres rebelles dans lecorridor d’Azaz. A partir des territoires homogènes kurdes d’Afrin, de Kobane et de Qameshli, le PYD s’est lancé à la conquête des territoires mixtes pour assurer la continuité territoriale entre les fiefs kurdes – Tel Abyad au printemps 2015 et Manbij aujourd’hui -, voire de territoires non-kurdes, comme Shadadeh pour couper les routes de l’Etat Islamique entre la Syrie et l’Irak, mais également dans le but de contrôler les puits de pétrole de la région.

La population administrée par le Rojava est d’environ 2 millions d’habitants, mais seule 60% de celle-ci est kurde. Dans les cantons de Djézireh et de Kobane la proportion de Kurdes est majoritaire (55%), mais ne l’est pas dans le futur canton d’Afrin. Selon son extension ou non vers la frontière turque, la proportion de Kurdes sera comprise entre 30 et 40%. Les districts d’Azaz et de Jerablos, peuplés par des Arabes et des Turkmènes, ne sont pas stratégiques pour le PYD kurde. Azaz est occupé par des rebelles pro-turcs et Jerablos vient d’être pris à l’Etat islamique par l’armée turque. Il n’est donc pas question pour le PYD kurde de tenter de s’en emparer. En février 2016, l’artillerie turque a bombardé les milices kurdes lorsqu’elles ont tenté de prendre Azaz.

Désormais, plus le PYD étendra son territoire et plus il devra intégrer des populations non Kurdes, c’est notamment le cas dans la région de Manbij, où les Kurdes représentent moins du quart de la population. Cependant les dirigeants kurdes pensent qu’une partie de la population locale pourra être «rekurdisée». Il est vrai qu’une part non négligeable des habitants de cette région est d’origine kurde. Les Kurdes arabophones peuvent choisir opportunément de renouer avec leurs racines kurdes si l’acteur politique dominant est le PYD. Par ailleurs, la démographie peut être sensiblement modifiée si les réfugiés arabes ne reviennent pas dans la région à la différence des Kurdes. C’est notamment le cas dans le district de Tel Abyad où les Arabes qui soutenaient l’Etat Islamique sont persona non grata.

La faiblesse numérique de la population kurde dans certaines parties du Rojava (nom donné au Kurdistan syrien) peut également être compensée par des alliances avec des tribus arabes désireuses de s’allier avec le plus fort et/ou pour éliminer une tribu concurrente, telle que les Shammar au Sud-Est de Hassakeh. Enfin, le PYD espère attirer une partie des Kurdes de Damas et d’Alep, soit un million de personnes, dans les territoires dont ils sont originaires pour renforcer son emprise politique. Mais encore faut-il que la situation économique le permette.

La pénurie d’eau

Les zones kurdes ont été délibérément laissées dans le sous-développement par Damas. Il s’agissait de provoquer l’émigration des Kurdes vers les grandes villes syriennes où ils s’arabiseront plus facilement. Ainsi, la Djezireh (province de Hassakeh) était-elle une quasi-colonie intérieure productrice de coton et de céréales selon un mode d’exploitation resté très traditionnel et handicapé par la pénurie d’eau. Les prélèvements côté turcs réduisent la disponibilité en eau dans le Nord de la Syrie. Contrairement à la vallée de l’Euphrate où les agriculteurs bénéficient des aménagements hydrauliques publiques et donc d’une eau abondante et bon marché, les exploitations agricoles de Djezireh sont alimentées par des puits privés. Dans la décennie 2000, la sécheresse et le triplement des prix du carburant pour les motopompes ont provoqué une sensible réduction des zones cultivées dans la province de Hassakeh (http://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/view/water-issues-are-crucial-to-stability-in-syrias-euphrates-valley). Un vaste plan d’irrigation à partir du Tigre est en projet depuis 2008, mais l’absence de volonté politique de Damas, puis la guerre civile, ont bloqué sa réalisation. Cela serait le premier chantier auquel devrait s’atteler l’administration du Rojava, car l’agriculture est la principale ressource de la région. Mais il faudrait pour cela qu’elle trouve un accord avec l’Irak et la Turquie pour puiser dans un fleuve international. En 2008, Bachar el-Assad avait obtenu l’accord de la Turquie, mais désormais tous les paramètres ont changé.

Le pétrole du Rojava n’est pas encore exportable

La présence de puits de pétrole en Djezireh est un atout pour le Rojava. Avant la guerre civile, les puits de Malkyeh et Shedadeh assuraient environs le tiers de la production syrienne (380,000 barils/jour). Depuis, elle s’est effondrée faute d’entretien et de possibilité d’exportation, les oléoducs sont inutilisables et la frontière turque est fermée. Néanmoins cela procure au Rojava une autonomie énergétique. Le pétrole est raffiné dans des ateliers artisanaux, puisque les deux seules raffineries de Syrie sont à Banias et Homs. Le pétrole est devenu l’une des principales sources de revenus de l’administration du Rojava.

Dans le futur, le gouvernement kurde pourrait exporter la plus grande partie de sa production, car en temps normal, elle dépasse largement la consommation locale. Mais il se posera alors le problème du transport. L’exportation via Banias, sur la côte syrienne, exige un partage avec le gouvernement de Damas, qui aura du mal à accepter le transit de «son pétrole» sans prélever la majeure partie des bénéfices. Le Rojava pourrait choisir de se brancher sur l’oléoduc kurde d’Irak qui rejoint la Turquie, mais cela signifie de trouver un accord avec le gouvernement régional du Kurdistan (KRG) en Irak (comme prévu dans la Constitution irakienne de 2005, le Kurdistan irakien est très largement autonome du pouvoir central de Bagdad). Or, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, au pouvoir à Erbil, et le PYD syrien ont de très mauvaises relations. Le commerce entre les deux entités kurdes en souffre énormément. Ce qui est problématique pour le Rojava puisqu’il s’agit actuellement de sa seule connexion terrestre avec l’extérieur: la frontière turque est fermée au nord et l’Etat Islamique contrôle son flanc sud.

Un corridor pour le PKK turc vers la Méditerranée?

Le principal problème du Rojava est son enclavement. L’économie est basée sur l’agriculture, la société kurde est très résiliente, ce qui lui permet de supporter des conditions de vie spartiates. Mais les classes moyennes et supérieures quittent la région. Pour arrêter l’hémorragie, il faut que le PYD améliore la situation économique. Pour cela la libre circulation des marchandises avec l’extérieur du Rojava est indispensable. Or, il est difficile d’espérer une normalisation des relations avec la Turquie et avec le Kurdistan irakien à court terme. Au sud, l’avenir de la vallée de l’Euphrate est incertain. Combien de temps faudra-t-il pour éradiquer l’Etat Islamique et stabiliser la région?

La seule alternative à la route irakienne est donc une connexion à l’ouest avec Alep, ce qui désenclave le Rojava via la zone tenue par l’Etat syrien. La jonction entre Afrin et Kobane s’impose donc également pour cette raison majeure. Le PYD pourrait ainsi jouer sur la concurrence entre Damas et Erbil, c’est-à-dire entre Moscou et Washington. Mais cela suffira-t-il à maintenir les Kurdes syriens dans le camp occidental? N’oublions pas que le PYD syrien est le fils des Kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et que ce dernier possède un projet régional. Dans ce cadre, l’extension du Rojava vers l’ouest constitue un corridor vers la Méditerranée indispensable pour désenclaver le Kurdistan turc une fois l’indépendance acquise. Les recompositions territoriales en cours au Moyen-Orient nourrissent les espoirs des Kurdes. Peut-être parient-ils également sur la création d’un Etat alaouite dans la région côtière syrienne solidaire du Kurdistan face à la Turquie sunnite et aux Arabes sunnites. Il est remarquable que les cartes officielles du Rojava s’étendent du Tigre jusqu’à Jesser Shoghour, c’est-à-dire à la limite du Djebel Alaouite.

Post Scriptum, 26 de novembre del 2017.

La guerra multidimensional de Síria entra en una nova etapa després de la desfeta militar del Califat Islàmic, la victòria russo-iraniana i la retirada nordamericana abandonant els kurds a la seva sort en favor de Turquia. Per això l’Aliança Nacional Kurda de Síria intenta negociar un estatut federal amb el règim de Damasc i els seus protectors.

Post Scriptum, 28 de juny del 2020.

Avui fa deu dies, les diverses formacions kurdes de Síria van anunciar haver arribat a una entesa unitària amb els EUA de mitjancers, fet que potencia la seva força front al règim de Damasc i la Turquia. L’analista Irina Tsukerman publica avui al BESA Center aqueix report sobre el rol que poden jugar amb el suport dels EUA: Will Kurdish Unity Talks Lead to a More Muscular US Policy on Syria?

Deixa un comentari

L'adreça electrònica no es publicarà. Els camps necessaris estan marcats amb *

Aquest lloc està protegit per reCAPTCHA i s’apliquen la política de privadesa i les condicions del servei de Google.

Us ha agradat aquest article? Compartiu-lo!