Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

29 de juny de 2024
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França, Ucraïna i Rússia

La guerra de Rússia contra Ucraïna, i de fet contra Europa i Occident, ha estat absent als debats de la campanya electoral francesa per a les eleccions de demà. El crit d’alerta sobre la penetració del règim de Putin (com abans el soviètic) a la política francesa el llença l’observatori Desk Russia amb aqueix article punyent der Françoise Thom, Vers une poutinisation de la France ? i aqueix altre de Vincent Laloy que assenyala les complicitats al si de la dreta: “Du Rassemblement national à Éric Ciotti : le parti de Poutine“.

Ahir, el periòdic La Tribune publicava aqueix article col·lectiu de l’associació « Pour l’Ukraine, la liberté et la nôtre » titulat precisament,  Elections législatives : mais où est passée l’Ukraine ?

Les élections législatives sont décisives pour l’avenir de notre pays et il est tout à fait légitime que nous nous mobilisions pour la sauvegarde de la démocratie et de l’État de droit, contre le racisme et l’antisémitisme, pour le pouvoir d’achat et pour la sécurité.

Pendant ce temps là, toutefois, ne l’oublions pas, Vladimir Poutine poursuit son agression contre l’Ukraine et, au-delà, contre l’Europe, qu’il veut disloquer, mais aussi contre notre pays, dont il s’efforce de réduire la voix et le rayonnement international. La guerre sans merci que nous livre la Russie se moque bien de nos efforts pour éviter la prétendue « co-belligérance » ! En appuyant les juntes militaires du Sahel, le Kremlin et ses mercenaires sont parvenus à chasser presque complètement la France d’une zone militairement stratégique dans la lutte contre le terrorisme islamique. Cette guerre sans effusion de sang, ce sont aussi les cyber-attaques qui visent nos infrastructures, dont nos hôpitaux, en infiltrent les systèmes informatiques, les paralysent et s’emparent de nos données. Cette guerre, c’est encore la multiplication de fausses informations, orchestrées par Moscou, démultipliées par les « usines à trolls » qui inondent les réseaux sociaux. Que reste-t-il, alors, de la liberté de l’information, au principe même de notre république ? Qui a tagué des étoiles de David sur des immeubles, qui a apposé des mains rouges sur le Mémorial de la Shoah, qui a déposé de prétendus cercueils de soldats français dans Paris, sinon des agents de la Russie ? Dans un seul but : répandre les mensonges et la haine qui sèment la confusion dans les esprits, instillent le doute face à toute information, même fondée, et nous rendent incapables de discerner le vrai du faux et de faire les choix politiques que réclame notre pays.

La propagande de Moscou

Or, le rôle néfaste du Kremlin est absent du débat public. Où est donc passée la guerre que nous mène la Russie, dans vos programmes et votre campagne, Mesdames les candidates et Messieurs les candidats ? Où est passée l’Ukraine, dont les armées affrontent seules celles de Poutine ? Quelques lignes de soutien à la démocratie ukrainienne ne suffisent pas ! Où sont les engagements précis et les mesures concrètes que vous comptez prendre ? Où est passée l’exigence du retour des dizaines de milliers d’enfants déportés et russifiés ? Quelles initiatives prendrez-vous pour que justice soit rendue aux milliers de survivantes ukrainiennes des violences sexuelles ? Allez-vous faire pression pour que soient enfin rendus à l’Ukraine les civils illégalement détenus, qui continuent à subir viols et tortures dans les prisons russes ? Allez-vous exiger que soient libérés les Russes condamnés à des dizaines d’années de colonie pénitentiaire pour leur seule opposition à la guerre ?

Après plus de deux ans d’agression de la Russie et au moment où nos concitoyens sont mobilisés par les enjeux politiques des élections législatives, ne pas exposer aux électrices et électeurs les défis devant lesquels nous place le Kremlin serait indigne du mandat que vous briguez. Combattre le fascisme, c’est aussi combattre celui qui règne à Moscou : la propagande infecte y lobotomise la population, le régime y emprisonne et y tue les opposants à une guerre d’agression qui fait des centaines de milliers de victimes. Lutter pour la liberté, c’est aussi apporter notre aide aux Ukrainiens qui ne combattent pas seulement pour la leur, mais aussi pour la nôtre.

Personne ne souhaite que la guerre se poursuive sur des années ou reprenne, après un cessez-le-feu ou la cession de territoires. Poutine doit donc être défait en Crimée et dans l’Est de l’Ukraine. Seul le retrait total de l’armée russe assurera à l’Ukraine une victoire décisive et instaurera une paix durable pour les Ukrainiens et les Européens. Prendre les décisions politiques et budgétaires que cela implique est de votre responsabilité, Mesdames les candidates et Messieurs et candidats.

Dépenses militaires

En 2024, les dépenses militaires du Kremlin s’élèvent à 107 milliards d’euros. Le doublement du budget d’aide militaire à Kyiv, afin d’atteindre en France et dans toute l’Europe 0,25 % du PIB, assurerait la moitié de cette somme ; une fois ajoutée au montant fourni par les alliés non européens de l’Ukraine, elle excéderait le budget russe. Les combattants ukrainiens recevraient enfin les armes indispensables pour tenir le front, protéger les civils et préparer la libération du pays.

Afin de faire face à la menace russe, il est également indispensable d’augmenter notre propre budget militaire, dont la trajectoire de hausse actuelle est bien trop faible pour répondre à une guerre de haute intensité, tandis que l’effort de 2% du PIB consenti par la plupart de nos voisins européens, ne sera atteint qu’en 2027. Pour répondre aux besoins de l’Ukraine et de notre défense, les 40.000 entreprises françaises de notre base industrielle et technologique de défense doivent recevoir des garanties sur les commandes. Si l’on veut financer ces dépenses vitales pour notre sécurité, la seule solution, est de lever et mutualiser au niveau européen un emprunt de 100 milliards d’euros. Il convient également de saisir non les seuls intérêts des avoirs de la Banque centrale de Russie, mais le capital, pour la seule UE, de 200 milliards d’euros lui-même, gelé depuis 2022. Cette mesure, à laquelle ne s’opposent que des arguments économiques bien peu convaincants, est pour les juristes parfaitement légitime au regard du droit coutumier international. L’ensemble de ces décisions permettrait de faire pencher la balance de la guerre en faveur de l’Ukraine.

Certes, aux yeux de certains de nos concitoyens, ces choix politiques et ces efforts budgétaires pourraient sembler loin de leurs besoins les plus urgents. Aussi est-ce à vous, Mesdames les candidates et Messieurs les candidats, d’en expliquer la nécessité et de les faire partager, si vous voulez réellement soutenir l’Ukraine et protéger notre sécurité à tous !

Galia Ackerman, rédactrice en chef de Desk Russie

Guillaume Ancel, ancien officier et écrivain

Gérard Bensussan, philosophe

Nicolas Bouzou, essayiste et économiste

Gilles Chevalier, contrôleur général des armées (2S)

Jonathan Littell, écrivain et cinéaste

André Gattolin, universitaire, ancien sénateur

Alexandre Melnik, politologue, ancien diplomate

Pierre Raiman historien, co-fondateur de Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !

Sylvie Rollet, professeure émérite des universités, présidente de Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !

Dominique Schnapper, sociologue, ancienne membre du Conseil constitutionnel

Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po, senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA), auteur de Notre Guerre (Ed. de l’Observatoire)

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