Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

9 de setembre de 2016
2 comentaris

El burquini com a punta de llança de les normes islamistes de vida social a França, i aviat a Catalunya

El dictàmen del Consell d’Estat francès suspenent les interdiccions adoptades per nombrosos alcaldes respecte de l’ús del burkini a les platges ha generat a França i arreu del món lliure una viva polèmica que, segons ha dit avui mateix Manuel Valls, encara no s’ha acabat.

A diferència de la burqa interdida legalment a França i Bèlgica com una actitud incompatible amb les normes de coexistència social majoritàriament compartides a les societats europees, el burquini no reuneix les condicions objectives jurídicament apreciables per ser prohibida llevat dels casos puntuals i acreditats d’alteració de la seguretat pública (com ha sigut en el cas del poble de Sisco, a Còrsega). Però, certament, aqueix abillament forma part d’un seguit d’actituds orientades per l’islamisme (no prescrites religiosament) en vistes a establirt fàcticament un codi de conducta social contrari a la laïcitat i la igualtat de gènere.

Entre les nombroses opinions expressades a França, on aqueix fenomen és més evident que no pas a Catalunya, cal destacar l’entrevista a Guylain Chevrier, “L‘urgence de la laïcité face au projet de l’islam politique“, publicada a Le Figaro del 28 de juliol del 2016. En el mateix sentit, l’article de Mathieu Bock-Coté, “Ce que révèle l’affaire du burkini“, també aparegut a Le Figaro del 9 d’agost del 2016.

La qüestió no és només l’ús del burquini a les platges a l’estiu sinó el seguit d’actituds intimidatòries contra les dones -musulmanes i no musulmanes- per la seva indumentària que s’han donat aqueix estiu a nombrosos indrets. El fet més rellevant mediàticament ha esdevingut a Toló, quan una colla d’adolescents han agredit un seguit d’homes per tal com anaven vestides llurs mullers.

Qui fou consellera regional d’Ile-de-France pel PSF, Céline Pina, (ja esmentada anteriorment a aqueix bloc i coneguda arran de la denúncia, en 2015,  dels continguts del saló de «la femme musulmane» de Pontoise), acaba d’escriure un llibre significatiu,  Silence Coupable (Éditions Kero).  Ahir ha publicat a Le Figaro (la premsa políticament correcta no gosa donar-li veu) un article titulat  “Affaire des shorts: la police de la vertu islamiste imposse ses normes par la violence”:

“À Toulon ce dimanche, deux hommes se sont fait agresser et frapper sous les yeux de leurs enfants, par une bande de jeunes issus de la cité dite «sensible» des Œillets, simplement parce que les femmes qui les accompagnaient étaient en short.

Toujours à Toulon, le 13 juin 2016, une jeune fille de 18 ans s’était faite insulter et menacer dans le bus de la ligne 3, par une bande de fille de son âge parce qu’elle portait un short.

Aux cris de «putes» et «vas-y mets-toi toute nue», les jeunes hommes sont venus exercer une police de la vertu que l’on croyait impossible sous nos latitudes. Dans le cas de la jeune fille en short, qui a raconté son agression sur Facebook, à la question «pourquoi vous me traitez de pute parce que je porte un short alors qu’un homme peut se balader torse nu en plein centre-ville sans que personne n’y trouve rien à redire?», les jeunes femmes ont répondu «ben parce que t’es une femme, faut se respecter, sale conne.» Ces gardiennes sourcilleuses de la pudeur des femmes, mais peu de la chasteté de leur vocabulaire par ailleurs, ont tout dit: un homme on doit le respecter, une femme doit se respecter.

On ne saurait plus clairement exprimer l’injonction à intégrer l’assignation à la pudeur comme une norme sociale et l’autocensure comme une norme comportementale. Une assignation à la pudeur qui plonge ses racines dans l’hypersexualisation du corps féminin et qui explique le rejet du corps de la femme, vu comme intrinsèquement impur et sale.

La question du burkini, la multiplication des voiles intégraux, l’agression des femmes en short et le tabassage de leurs compagnons participent de la même logique. Faire du corps de la femme, un enjeu social et politique, un marqueur de la progression d’une idéologie au sein de la société. Dans les deux cas, c’est au nom de la transgression d’une «pudeur», érigée en norme pour la femme, que les agresseurs sont passés à l’acte. Le corps enseveli de la femme, la visibilité de son invisibilisation marque sa soumission à un ordre social où elle ne doit pas exister dans la sphère publique, car elle y apporte le désordre et le dérèglement sexuel. Le short est vécu par certains comme la marque du refus de cette soumission, des résistances à cette nouvelle norme et les agressions qu’il déclenche témoignent de l’influence que gagnent les islamistes dans certains secteurs, où ils ont imposé leur vision du monde faite de séparatisme sexuel et confessionnel, quand bien même la pratique religieuse serait frustre ou aléatoire. Que les hommes aient été passés à tabac obéit au même processus. Puisque la femme, chez ces esprits rétrogrades appartient aux hommes, ceux qui n’imposent pas à leurs femmes cette nouvelle norme, sont faibles, traîtres à leur sexe et sont donc punit de leur déloyauté.

C’est par la violence que les islamistes veulent imposer leurs normes. Ces provocations et agressions sont des avertissements envoyés à un mode de vie qu’ils combattent. Un mode de vie, où la reconnaissance de la liberté des femmes n’est pas l’acceptation de leur frivolité, mais la reconnaissance de leur pleine capacité de citoyenne, qui va avec le droit de vivre en société avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que les hommes. Ces agressions sont un message politique clair: nous tenons les lieux, nous sommes puissants et prêt à en découdre. Vous ne maintiendrez votre mode de vie qu’à vos risques et périls. Et les tests de résistance comme les passage à l’acte se multiplient, sur les plages et dans les quartiers… La peur et le rejet que cette attitude génère est normale. Elle alimente le vote Front National et ce d’autant mieux si les regards se détournent… À la manifestation organisée à Toulon appelée «marche en shorts» après l’agression de la jeune fille en juin, il n’y avait pas un seul élu…

On n’éteindra pas la volonté de conquérir le pouvoir de ceux qui se servent de l’Islam pour imposer leur totalitarisme politique (y compris en attisant le feu de la guerre civile) en ignorant la multiplication de leurs provocations, mais en indiquant clairement que certaines attitudes sont séparatistes et inacceptables.

Une Nation n’est pas une auberge espagnole, ni un monde de bisounours où la tolérance suffirait à éviter tous les conflits. Nous avons tous à nous intégrer au monde commun qu’elle propose et celui-ci a son histoire, ses bornes, ses références et ses exigences. Il arrive ainsi que des revendications soient incompatibles et la notion de conflits de valeurs n’est pas une vue de l’esprit. Ceux qui combattent les fondamentaux de notre contrat social, ou en épousent les provocations violentes ou symboliques, n’y trouveront pas leur place et subiront l’opprobre et la marginalisation, à partir du moment où la manifestation de cet opprobre reste dans le cadre de la loi. Cela n’a rien à voir avec de la stigmatisation et tout à voir avec la justice”.

Post Scriptum, 26 de juny del 2017.

El jurista francès Kaoutar Segrouchni Idrissi publica avui al digital Causeur aqueix punyent article en vistes a la campanya islamista d’estiu: “Burkini: le Sud de la france entre en résistance“.

Post Scriptum, 7 de juliol del 2019.

Céline Pina una militant feminista francesa publicà el proppassat 26 de juny a Le Figaro aqueix article analitzant el rebrot de la campanya pro-burkini a França: “Burkini à Grenoble: quand les tenantes de l’apartheid sexuel se réclament de Rosa Parks”.

Post Scriptum, 1 de setembre del 2019.

Segons informa aqueix vespre Le Figaro una quinzena de militants islamistes i feministes han provocat el tancament d’una piscina municipal a París en exigir banyar-se amb burquini.

Post Scriptum, 30 de juliol del 2020.

Céline Pina va publicar ahir a Le Figaro aqueix punyent article: Hijab de sport à Lyon: «Comment le collectif Alliance citoyenne impose son chantage».

Post Scriptum, 25 de maig del 2022.

El proppassat 20, Le Figaro publicava una reflexió punyent de Michaël Sadoun, «Le burkini ne doit pas se traiter sous l’angle de la laïcité».

Les débats agitant la question religieuse en France sont comme une vague qui se retire et se rappelle à nous sous diverses formes et intensités. Elles viennent régulièrement éprouver la solidité de notre modèle théologico-politique, révélant à chaque passage les nouvelles sédimentations du paysage intellectuel et électoral. Après la séquence présidentielle sur le hijab dans l’entre-deux-tours, la décision d’Éric Piolle d’autoriser le port du burkini dans les piscines municipales de Grenoble relance avec vigueur ce débat. D’autant que cet épisode illustre de manière symptomatique les dysfonctionnements de notre modèle : ingérence étrangère, militantisme de minorités actives, naïveté – si ce n’est complaisance – d’une certaine gauche à l’égard de l’islam politique, faiblesse de notre droit devant les manifestations inédites de l’islam.

Quelques responsables politiques se sont honorés d’une riposte: Gérald Darmanin a notamment demandé au préfet de l’Isère de procéder à un «déféré-laïcité» devant la juridiction administrative pour annuler cette décision, suivant la procédure créée par l’article 5 de sa loi sur le séparatisme. Le signal politique est louable et sauve l’honneur d’une macronie pas toujours bien au clair sur ces questions. Mais le burkini doit-il vraiment se traiter sous l’angle de la «laïcité» ? Souvenons-nous qu’en 2016, le Conseil d’État avait suspendu son interdiction dans une trentaine de stations balnéaires en s’appuyant même sur la loi de 1905.

Il faudrait ainsi s’attarder une bonne fois pour toutes sur la clarification de cette laïcité», qu’à l’instar du gaullisme, tout le monde revendique sans savoir comment elle s’applique pratiquement. Partie des principes de liberté de conscience et de neutralité de l’État, le «régime de 1905» luttait contre l’emprise de l’Église dans les instances de pouvoir et dans l’école. Or l’islam ne pose aucun problème d’immixtion dans l’État, mais au contraire d’influence grandissante dans la société. Pour répondre à cette influence grandissante notre laïcité ne cesse de s’amender, assez maladroitement, en intégrant sans le dire un principe qui n’était jusque-là que philosophique ou social: la discrétion religieuse. La loi de 2004 se prévalait de la protection des enfants, dont les jeunes consciences devaient être tenues éloignées de toute influence sacerdotale. Luc Ferry éloigna la religion de l’école comme Jean Zay la politique, confortant le statut de cette «enceinte inviolable où ne pénètrent pas les querelles des hommes».

La loi de 2010 dut déployer de nouveaux trésors d’inventivité pour proscrire le port du niqab et de la burqa dans la rue, en invoquant le fameux «trouble à l’ordre public» causé par la dissimulation du visage qui remettait en cause notre civilité.

Mais c’est à présent le burkini qui dérange. Pourtant il ne concerne pas les enfants et ne dissimule pas le visage. Que trouvera-t-on alors pour l’interdire ? La gauche républicaine, de Carole Delga à Manuel Valls, refusant à tout prix la question civilisationnelle, agite l’égalité hommes-femmes, ou la solidarité française vis-à-vis des femmes musulmanes contraintes à la pudeur dans le monde. Faudra-t-il alors interdire la jupe longue ou le kungumam hindous parce que certaines femmes les portent de force ?

Il ne s’agit pas de remettre en cause la volonté de contrer les offensives de l’islam politique. Il s’agit au contraire de rendre cette lutte plus efficace. Les interdictions successives, parées chaque fois d’arguments plus ou moins fumeux ou de mauvaise foi, ne constituent pas une vision pérenne pour la «laïcité à la française».

Si 69% des Français sont défavorables au burkini, c’est parce qu’il incarne une civilisation étrangère – ce qui explique par ailleurs que 72% de musulmans, plus familiers avec ce signe, y sont favorables. Il faut maintenant assumer cette question culturelle, posée aussi par la multiplication des hijabs ou des qamis masculins. Car à force de se considérer comme l’incarnation de l’universel, notre laïcité a oublié qu’elle était elle-même le produit culturel de l’Occident et qu’à ce titre, elle ne pouvait considérer – ainsi que le fait Éric Piolle dans son interview au Point – le burkini comme une pure manifestation individuelle sans signification, au même titre qu’une casquette ou qu’un tee-shirt de Che Guevara.

Rien ne sert d’accabler les Français musulmans, qui pour une grande majorité ne font que vivre leur culte dans les limites assez vagues de la loi. Il faut toutefois être conscient que notre incapacité à sortir de la neutralité de 1905 est une force pour l’ennemi, qui avance sans même avoir besoin de se masquer. La laïcité «républicaine» doit bien sûr continuer de défendre ardemment la liberté religieuse, mais en sachant qu’elle ne peut se tenir à équidistance de toutes les cultures et convictions pour fabriquer du commun. La République pourra ainsi constituer un modèle d’avenir face au communautarisme relativiste des anglo-saxons.

Si nous refusons de la redéfinir, la «laïcité» sera condamnée à la faiblesse. La séparation de l’Église et de l’État répondait à merveille aux défis qui se posaient à nous il y a un siècle. Elle est aujourd’hui insuffisante car le projet premier de l’islam politique en Occident n’est pas étatique: il est sociétal.

Post Scriptum, 2 d’agost del 2022.

Avui, a Le Figaro: “Malgré l’interdiction du burkini par le Conseil d’État, des femmes ont pu se baigner avec des «maillots couvrant» à Grenoble. Pour Céline Pina, cette affaire dévoile simultanément la complicité des élus et la faiblesse de l’État face à un Islam politique de plus en plus offensif.”

Post Scriptum, 1 d’agost del 2023.

El Govern de la Generalitat, en una nota de premsa del proppassat 5 de juliol   avalava el burquini recordants “als nous ajuntaments que no poden prohibir el topless, l’alletament, ni generar situacions de discriminació a les piscines municipals”, ignorant el parer de les dones que no el volen legitimar, com Nahat El Hachmi, que en un article a l’Ara del proppassat 28 de juny s’exclamava “Les mores també tenim mugrons”.

  1. Em sap greu haver de dir-li que em sembla que vostè és partidari que la feina bruta -i il·legal- que, ara i aquí, fan quatre feixistes caps rapats, la faci l’Estat d’una manera legal (sense utilizar la violencia física, clar).

    Amb quina autoritat moral es pot criticar l’agressió soferta per una noia a causa d'”ensenyar uns centímetres de més de carn”, si després aplaudim la prohibició d’una vestimenta perquè “no ensenya prou” carn? La llibertat no té res a veure amb els centímetres de carn que s’ensenyi.

    I potser sí que portar burquini a la platja sigui una mena de provocació. La mateixa provocació que portar al carrer uns shorts que deixin una quarta part de la galta del cul a la vista.
    I si en el cas de la noia amb shorts la [hipotètica] provocació no és cap justificació per agredir-la; tampoc no hauria de ser cap raó la [hipotètica] provocació de la dona amb burquini perquè fos agredida o obligada a “despullar-se”.
    En el cas d’una [hipotética] provocació, no és més civilitzat no caure en la provocació?

    Sobre els valors socials que hem de respectar, d’acord. Però els valors socials han de respectar abans que res a les persones. I si el comportament o la vestimenta d’unes persones no implica cap delicte, què n’hem de fer els altres? Ens agradara més o menys el seu comportament o vestimenta, però els hem de respectar. Si més no per amor a la llibertat. Personalment sóc partidari de la diversitat que, per exemple, han portat les persones provinents de Centre i Sudamérica, d’Asia i d’Àfrica: les botigues de fruita i verdura s’han omplert de nous colors i sabors; als carrers, cases i esglésies han aportat saba nova, com també ho han fet als comerços (malgrat les trabes “burrucràtiques” que alguns legisladors municipals han interposat en el tema dels comerços [al carrer de Trafalgar de Barcelona, per exemple] i en l’apertura de centres de culte religiós no-catòlics romans). Sense aquestes persones i les cultures que “representen”, vagi a saber si les fruiteries només oferirien peres, pomes, raïm i un parell de cítrics, i encara tindriem d’anar obligatoriament a missa cada diumenge (sense dir res de la “grissor” física de les persones: em faig creus quan escolto veus radicals -d’un i altre extrem- en contra dels [de les] immigrants o dels [de les] turistes… L’odi i la ràbia poden ser tan grans que inhabilitin la visió de la bellesa?). Certament que una societat més plural pot comportar pluralitat de problemàtiques, però tota problemàtica s’ha d’enfrontar amb el màxim de respecte vers les persones i els seus valors, tot dins de les lleis i normes que lliurement ens donem.

    Atentament

    1. Amic riudomenc,

      L’encapçalament del vostre comentari no pot quedar sense refutació: si llegiu atentament l’apunt en cap moment trobareu cap justificació de les agressions a persones per la seva indumentària. Només les normes jurídiques emanades d’autoritats legítimes poden prohibir i fer complir les seves decisions, sempre revocables en un sistema democràtic. La llibertat d’abillament a la via pública evidentment que té límits: no es pot anar nu pel carrer i tampoc s’hauria de poder anar-hi ocultant el rostre al·legant motius religiosos.
      Allò que he intentat exposar en aqueix apunt és el propòsit d’imposar una moral pública islamista (no necessàriament amb base religiosa) a la vida social incompatible amb la forma de sociabilitat occidental que només es pot preservar mantenint la predominança de la laïcitat.
      Cordialment

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