Jacques Brel és un dels monstres de la cançó. No només de la francesa. El vaig descobrir quan estudiava francés a l’institut, a través d’un professor dels que llavors eren progres. Com que nosaltres veníem del no res, allò que a París ja sonava a antic ací era tota una novetat. Com més entenia a aquell belga, més m’agradava, i continua agradant-me. No sóc gens entés en música, però la seua, i sobretot la manera d’interpretar les cançons, m’han corprés des de llavors.
En tinc discos d’aquells de vinil, després vaig passar al CD, i finalment també tinc algun DVD amb els que he aconseguit entendre més coses de les seues lletres, i sobretot acabar de comprovar la capacitat interpretativa que tenia. Diu que va deixar de fer actuacions en directe, entre altres coses, perquè cada vegada perdia més de mig quilo. I és de creure en veure’l cantar.
Adés he trobat un vídeo amb la interpretació d’una de les cançons més famoses, una de les grans cançons de Jacques Brel que només en la seua veu arriba a la perfecció: Amsterdam.
Brel, un cantant genial
AMSTERDAM
(1964)
Dans le port d’Amsterdam y a des marins qui chantent
les rêves qui les hantent au large d’Amsterdam.
Dans le port d’Amsterdam y a des marins qui dorment
comme des oriflammes le long des berges mornes.
Dans le port d’Amsterdam ya des marins qui meurent
pleins de bière et de drames aux premières lueurs.
Mais dans le port d’Amsterdam y a des marins qui naissent
dans la chaleur épaisse des langueurs océanes.
Dans le port d’Amsterdam y a des marins qui mangent
sur des nappes trop blanches des poissons ruisselants.
Ils vous montrent des dents a croquer la fortune,
a décroisser la lune, a bouffer des haubans.
Et ça sent la morue jusque dans le coeur des frites,
que leurs grosses mains invitent a revenir en plus.
Puis se lèvent en riant dans un bruit de tempête
referment leur braguette et sortent en rotant.
Dans le port d’Amsterdam y a des marins qui dansent
en se frottant la panse sur la panse des femmes.
Et ils tournent et ils dansent comme des soleils crachés
dans le son déchiré d’un accordéon rance.
Ils se tordent le cou pour mieux s’entendre rire
jusqu’à ce que tout à coup l’accordéon expire.
Alors le geste grave, alors le regard fier,
ils ramènent leur batave jusqu’en pleine lumière.
Dans le port d’Amsterdam y a des marins qui boivent
et qui boivent et reboivent et qui reboivent encore.
Ils boivent à la santé des putains d’Amsterdarn,
de Hambourg ou d’ailleurs… Enfin ils boivent aux dames
qui leur donnent leur joli corps, qui leur donnent leur vertu
pour une pièce en or et quand ils ont bien bu
se plantent le nez au ciel, se mouchent dans les étoiles,
et ils pissent comme je pleure sur les femmes infidèles.
Dans le port d’Amsterdam. Dans le port d’Amsterdam.