Raül Romeva i Rueda

REFLEXIONS PERISCÒPIQUES

Océans, de Jacques Perrin, una pel.lícula imprescindible / Océans,de Jacques Perrin, un film a ne pas rater

(text en français après intro en catalan)

En tant que persona fascinada pels mars i oceans, i a la vegada preocupada pel maltracte al qual els estem sotmetent, em permeto avui fer una recomanació filmogràfica de primer nivell: Océans, de Jacques Perrin i Jacques Cluzaud. Vegeu el lloc web de la pel.lícula, és impressionant. Jacques-Yves Cousteau afirmava que la gent no es comprometía per defensar allò que desconeixia. Ell va lluitar contra aqeust desconeixement, igual com ho fa Perrin. Aventuro, i crec que no m’equivocaré massa, que serà una de les grans estrelles a les pantalles de tot el món durant aquest 2010. Us deixo amb l’entrevista que Le Figaro ha fet a Perrin.

Avec «Océans», son projet cinématographique le plus ambitieux, le réalisateur du «Peuple migrateur» a réussi son défi : devenir poisson parmi les poissons. Grâce à une technologie de pointe, l’aide de scientifiques du monde entier, une grande patience et une foi de charbonnier. Entretien.

Le Figaro Magazine – Vous avez produit Microcosmos et réalisé Le Peuple migrateur bien avant que l’environnement ne devienne un enjeu. D’où vient votre intérêt pour la nature ?

Jacques Perrin – Mes rêves d’ailleurs ont toujours existé, mais ils n’étaient pas forcément d’aller aux antipodes. Gamin, je rejoignais le Puy de Dôme, l’Isère, les bords de mer… C’est surtout l’imaginaire qui me permettait de partir. Plus tard, il y a eu le tournage de La 317e Section, de Pierre Schoendoerffer : un contact fort avec la nature. On était perdus dans la jungle entre Laos, Cambodge et Vietnam. Au petit matin, le réveil de la faune se répercutait de loin en loin. J’aimais m’aventurer seul avec mon petit fusil de lieutenant. J’adorais m’éprouver et sentir jusqu’où la curiosité et la peur me feraient avancer. C’était comme une espèce d’approche, de compréhension d’un mystère qui me fascine encore.

Et la mer ? Vous ne l’avez découverte qu’à l’adolescence… (segueix / continue)

Oui, à Granville. Le flux et le reflux tapaient si violemment qu’il m’a fallu deux, trois jours pour m’habituer. Passé la surprise de voir que la mer n’était pas Le Monde du silence, de Cousteau, j’ai vite été captivé par cette vie, ce grouillement, cet inconnu dont on ne connaît encore qu’une infime partie. L’autre révélation importante fut ma rencontre avec un pêcheur de Collioure. Je tournais dans Et Satan conduit le bal, de Grisha Dabat, et, la nuit, je filais rejoindre Louis sur son chalutier. A bord, tous les hommes de l’équipage avaient bourlingué… Ce qu’ils avaient vu m’ouvrait des horizons nouveaux.


Comment l’envie de réaliser Océans s’est-elle imposée ?

La mer, j’en rêvais depuis longtemps comme je rêve de cinéma. Je voulais l’approcher avec cet engin témoin, ce relais privilégié qu’est une caméra. La caméra est un « troisième œil » qui va chercher le mystère des choses, dans le mouvement, pas simplement la contemplation… Il y a un angle à partir duquel tout se compose, un triangle entre l’observateur, l’observé et le milieu à partir duquel tout est juste. Pour accéder à cet angle, nous devions absolument être au cœur du théâtre de la vie sous-marine, l’observer sans entrave comme un acteur parmi les acteurs.


Comme toujours dans vos films, vous êtes économe en commentaire. Les images parlent-elles forcément d’elles-mêmes ?

Le commentaire est une illustration univoque qui exprime le sentiment de l’auteur ou du narrateur. Il oriente l’image. Mes films ne sont pas des cours de sciences naturelles. Je souhaite que les gens s’interrogent, qu’ils ressentent les choses sans forcément les comprendre. Pourquoi le mérou attend-il dans sa tanière pour manger des petites loches ? Les questions sont posées sans qu’il y ait de réponses. Nous l’assumons parfaitement. Le film encyclopédique sur les océans reste à faire. Le nôtre n’est qu’une mosaïque d’images composée par des artistes (opérateurs, cameramans…) aux sensibilités diverses. Tous sont allés dans des lieux différents, d’où ils ont rapporté un morceau de vie… De ces pièces éparses est née une symphonie que chacun peut saisir en fonction de sa propre sensibilité. S’il y a un message, rien n’est énoncé, tout est induit par l’émotion.


Comment s’y prend-on pour émouvoir un public gavé de documentaires et d’images spectaculaires ?

On a couru sept ans après l’émotion et le mouvement : trois ans de préparation, et quatre ans de tournage avec trois équipes. C’est le temps qu’il nous a fallu pour devenir poissons parmi les poissons. Pour s’approcher, sans les déranger, des baleines et des requins, qui sont très craintifs, on a utilisé des bouteilles à circuit fermé qui évitent les bulles. Pour filmer au ras de l’eau, jusqu’à 50 mètres de profondeur, pour suivre chaque espèce à sa vitesse, on a mis au point des engins incroyables. Il n’était pas question de chercher le spectaculaire, mais d’offrir une nouvelle perception : celle de nager épaule contre nageoire. Les uns regardant les autres. Pour la première fois, la vraie personnalité des poissons est révélée dans son hydrodynamisme de vie. On voit leur regard de prédateur, de proie, selon. Percevoir ce regard, c’est percevoir le vivant, l’importance de toutes les espèces dans la grande chaîne de la biodiversité. Espérons que l’émotion que cela provoque donne envie à chacun de préserver ce qu’il voit.


Vos équipes ont parcouru toutes les mers de la planète. Quel état des lieux peut-on en dresser ?

On pêche 90 millions de tonnes de poissons par an et l’on en balance 20 millions. C’est un énorme gâchis ! Il faut voir les bancs de thons rouges sauvages partir de la côte est des Etats-Unis, passer par les Açores, entrer à Gibraltar, arriver au large de la Syrie ou de la Sicile avant d’être stoppés net par des filets tournants ravageurs. Tous sont pris. Jusqu’à 50 tonnes de poissons restent emprisonnés pendant un ou deux mois, le temps d’être conduits vers les côtes italiennes et turques où les attendent les bateaux industriels japonais. Au Japon, un beau thon rouge peut se vendre plus de 100 000 euros. Il n’y a déjà plus de thons rouges de 600 kilos. La morue des bancs de Terre-Neuve a disparu. Il ne reste plus que 10 % des requins, souvent mutilés pour récupérer leurs ailerons… Les responsables ne sont pas que les Chinois et les Japonais : les Espagnols et les Français les vendent aux marchés asiatiques. Cette agression faite à la mer est le fruit de la stupidité des hommes dans leur globalité.


Certains sont persuadés qu’il est trop tard pour réagir. Pas vous ?

On n’est pas loin de la catastrophe, mais les mentalités évoluent, une conscience germe. On doit encore y croire. D’autant que là où la mer est en jachère, là où elle est protégée, ça repart !


Qu’avez-vous pensé du sommet de Copenhague ?

La simple existence de ce sommet, en présence de chefs d’Etat du monde entier, témoigne, là encore, d’une nouvelle prise de conscience. Il y a quelques années, les scientifiques ne publiaient leurs recherches qu’à destination d’un cercle restreint. Aujourd’hui, ils sont davantage pris en considération par les pouvoirs politiques.


Comment s’inscrit votre film par rapport à ceux de Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand ou Al Gore ?

Nous allons tous dans le même sens. Nicolas Hulot est un homme capable de rassembler les gens, de les pousser à s’engager. Ce que Yann Arthus-Bertrand nous a montré de là-haut est également formidable. Al Gore, lui, a réalisé un film pédagogique essentiel. Chacun à sa façon tente de sensibiliser en utilisant l’image, le verbe, le discours… Avec Océans, nous sommes surtout revenus aux acteurs de la tragédie. Chaque espèce se présente, s’exprime dans sa façon de chasser, de fuir, de migrer. On l’observe sans qu’aucune parole ne soit nécessaire. J’ai commencé ma carrière par du cinéma politique. Pour moi, ce film attrayant, émouvant, est aussi une forme d’engagement.


Vous avez travaillé avec de nombreux scientifiques. En quoi cette collaboration va-t-elle permettre de faire avancer la recherche ?

On a notamment travaillé avec le Census of Marine Life qui publiera l’an prochain un recensement des espèces de la mer établi sur dix ans. Non seulement ils nous ont donné 5 millions de dollars, mais ils nous ont fait bénéficier d’un réseau scientifique de 200 chercheurs. Partout où on allait, on était invités à découvrir des sanctuaires que les uns et les autres souvent se réservent. C’est ainsi que l’on a pu voir la pieuvre violacée ou le blanket octopus… En échange de la découverte de ces espèces rares, nous leur avons laissé 478 heures de film.


Océans
a cumulé les défis. Quelle limite vous étiez-vous fixée ?

Le défi était d’observer, au fil des saisons, partout dans le monde, une multitude d’espèces. Le plus difficile a presque été d’arrêter le tournage. On aurait pu continuer encore et encore… Quant à l’effort fourni, peu importe les dimanches. Au moment de gravir une montagne, mieux vaut ne pas regarder le sommet et fixer son attention sur chaque pas. Ce n’est qu’une fois arrivé en haut qu’une impression de vertige peut vous saisir.


Le vertige d’un engagement financier particulièrement lourd, par exemple ?

Je voulais que l’équipe puisse travailler sans se soucier du financement. C’était ma responsabilité de convaincre nos partenaires : les chaînes de télévision, les industriels… Il se trouve qu’ils ont été un certain nombre à croire que cela valait la peine d’aller au bout.


Avez-vous eu des moments de découragement ?

Chaque fois qu’un problème se posait, des surprises, des miracles survenaient. On n’a jamais abandonné un tournage par découragement. La fonte des neiges nous a poussés à partir, mais nous sommes revenus l’année suivante. Au pôle Nord, on a mis un temps fou à obtenir l’image du morse avec son petit, mais on s’est accrochés. Cette scène de madone, cette tendresse nous renvoient tellement à nous-mêmes que nous ne pouvions pas nous en priver.


Qu’est-ce que l’aventure d’Océans vous a appris sur vous-même ?

Du Peuple migrateur, j’avais retenu le combat pour la vie. Avec Océans, j’ai découvert un théâtre de la vie exubérant, fascinant, une vitrine de la biodiversité étourdissante. C’est émouvant d’observer ces mammifères, ces poissons qui vous touchent par leur grâce, leur énergie. Quand je pense que l’on a filmé 200 espèces pour en montrer 80 dans le film, alors que 240 000 espèces sont recensées et qu’il en reste 2 à 3 millions à découvrir… Océans, c’est un poème cinématographique inachevé.


Jusqu’où va vous entraîner votre passion de la nature, du cinéma ?

Le cinéma n’est pas pour moi un métier, je le vis comme une passion. J’ai la chance inouïe de satisfaire une connaissance jamais assouvie, de faire des rencontres exaltantes, de créer de nouvelles façons de filmer… Pour Océans, nous avons mis au point des techniques révolutionnaires. Vous réglez une caméra, vous filmez du bleu pendant des semaines, et d’un seul coup, un thon passe dans l’objectif. Puis des dizaines d’autres qui viennent regarder. N’est-ce pas formidable d’être les premiers à recevoir cette émotion-là ? Cela vaut le coup de prendre des risques. Avec Les Quarantièmes rugissants, je m’étais retrouvé à la rue. J’ai mis huit ans à m’en remettre. A l’âge que j’ai aujourd’hui, cela serait un peu plus dur, mais je veux aller vers cette étincelle. Je n’ai pas envie d’arrêter. Pourquoi ? Que puis-je léguer à mes enfants ? Pas le confort, tout de même !

Font entrevista i foto: Le Figaro Magazin, num 1524. 9 gener 2010.-

» Un avant-goût d’ « Océans » avec le livre du film sur fnac.com



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