Brassant parmi les étagères, oubliées et un peu poussièreuses (je dois le reconnaître), j?ai trouvé le livre L?Agulla Daurada (L?Aiguille Dorée) de l?écrivante catalanne Montserrat Roig. Sa lecture a rendu plus chère les heures vides du train qui m?ont emmené entre Tortosa et la vallée du Velay.
"Voyager en dehors de son pays ne signifie pas simplement la fascination pour l?inconnu, mais il y a aussi des heures d?ennui et de nostalgie. D?une nostalgie égoïste et mesquine. Tout ce que on a laissé derrière soi devient net, un procès de sélection. Voyager n?est pas simplement une accumulation de connaissances et d?expériences – qui souvent sont tant déréglés et confuses comme l?expérience dans son pays -, mais aussi la nécessité de faire un ménage à fond dans les monde immédiat et connu. T?y aide le fait de vivre sans routine. La distance évite des analyses précipitées, et souvent crispées, de ce qui te touches de près et de ce qui se présente désordonné et bâti.
Je crois que la nostalgie est nécessaire parce que c?est triste et parce que cela implique une conscience active des choses qui t?entourent. Quand tu es loin de tes images et des objets quotidiens, tu apprends à penser d?une autre manière, merci aux choses que tu vois pour la première fois".
Fragment de L’agulla Daurada
de Montserrat Roig