Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

8 de juny de 2015
1 comentari

Anotacions a Vincent Desportes: “Nous sommes en guerre, et pour longtemps”

El proppassat dijous 4 de juny, Le Monde publicava una entrevista en profunditat al general francès, a la reserva, Vincent Desportes, qui fou director de l’Escola de Guerra, actualment professor associat de Ciències Polítiques a La Sorbona, titulada significativament, “Nous sommes en guerre, et pour longtemps” en la qual analitza l’amenaça del gihadisme a França cinc mesos després de l’assassinat dels periodistes de Charlie Hebdo.

El militar francès expressa opinions ben fonamentades sobre la necessitat d’elaborar, i aplicar, una nova doctrina sobre l’ús de la força armada al si de les societats occidentals abocades a suportar conflictes de nou tipus en sòl europeu setanta anys després de l’acabament de la darrera guerra, quan la població viu instal·lada en la ficció que els episodis bèl·lics només es donen en terres llunyanes i on s’ha perdut la noció de l’autodefensa armada tot deixant-la en mans d’un reducte de professionals:

Avec les attentats de janvier, la France est elle entrée en guerre ?

Oui, et bien avant cela. Avec près de 10 000 soldats en opérations extérieures, autant sur le territoire national, nous sommes engagés dans une guerre à l’échelle du monde, et pour longtemps. Avec ces attentats, les Français ont seulement pris conscience que l’ennemi a traverse les frontières, qu’il est chez nous. Il faut s’adapter à cette évolution durable de l’espace stratégique.

Qui est aujourd’hui notre ennemi ?

Ceux qui viennent commettre des attentats en France menacent nos vies et nos intérêts : le terrorisme militarisé. Un jour il s’appelle Al- Qaida, un autre un djihadiste de retour d’Irak. Ce n’est pas parce que les guerres d’hier opposaient des Etats que les guerres actuelles ne sont pas des guerres. Le principe de la guerre est d’échapper à ses modèles.

La présence militaire dans les rues contribue-t-elle au retour de la guerre ?

Les Français imaginent que parce qu’ils ont tue la guerre chez eux depuis soixante-dix ans, la guerre est morte. C’est faux ! Ils doivent prendre conscience de la montée des périls. Le feu a pris autour de l’Europe, de l’Ukraine à la Mauritanie. Si le seul effet de la présence de nos soldats dans les rues est de faire comprendre que la sécurité n’est pas donnée, alors on aura progressé. Mais ces militaires sur le territoire ne doivent pas être employés comme des supplétifs de la police. Leur entraînement onéreux serait gaspillé s’ils ne sont que les sentinelles de la tour Eiffel. Alors qu’ils peuvent apporter des savoir- faire exceptionnels : renseigner, contrôler des zones, des frontières, intervenir, bref remplir des missions spécifiques. Ils doivent apporter leurs compétences selon une doctrine qui reste encore à définir.

En supprimant le service national, notre société ne s’est-elle pas privée d’un élément essentiel de la fabrique de l’identité nationale ?

Une société fonctionne sur des piliers qui la structurent. Or ces piliers s’affaiblissent. Le sentiment d’appartenance de notre société se dilue. La conscription rendait ce service de socialisation complémentaire de la famille et de l’école. Mais les armées demeurent un de ces piliers : tout affaiblissement de l’armée est celui de l’Etat, mais aussi de la société.

Assistons-nous à un retour de la guerre en Europe ?

On ne peut rien exclure. Nous avions écarté de notre horizon le choc entre Etats sur le continent européen. La crise ukrainienne nous ramène à la réalité. Or, dans la conception actuelle de nos forces, cette hypothèse a été évacuée. Elles sont trop réduites pour conduire ce genre de guerre. Si Vladimir Poutine équipe ses forces de milliers de chars ultramodernes, ce n’est pas juste pour les défilés ! Son vice-premier ministre, Dmitri Rogozine, n’a-t-il pas déclaré : « Les chars russes n’ont pas besoin de visa pour entrer en Europe » ? De l’Europe au Sahel, la guerre peut prendre toutes les formes, y compris celles que nous n’imaginons pas. Jusqu’au dernier avatar en date, Daech. Car l’Etat islamique associe le meilleur de la symétrie et le pire de l’asymétrie, avec d’un côté l’affrontement conventionnel (les chars Abrams volés aux forces irakiennes), et de l’autre la plus haute sophistication dans l’horreur.

L’UE n’est-elle pas démunie face à des acteurs qui ont recours à la force ?

Nous devons lui être reconnaissants d’avoir préservé la paix depuis 1945. Mais cette idée joue désormais contre elle. Les Européens ont évacué la guerre de leur horizon et s’en sont affaiblis sur les plans moral et matériel. L’Europe nous rapproche désormais de la guerre parce qu’elle a détruit chez nous la conscience de la guerre. Les meilleures idées ont des effets pervers.

N’a-t-on pas tendance à recourir trop facilement à l’outil militaire dans la gestion des crises ? Ainsi, on lance une opération navale pour endiguer l’afflux de migrants en Méditerranée : le migrant est-il un ennemi ?

Le problème est celui de l’équilibre. Les capacités d’intégration des sociétés sont limitées. Au-delà d’un certain taux, elles s’effondrent. Il est du devoir des politiques de faire en sorte que l’équilibre ne soit pas brisé. Faut-il utiliser la force militaire ? Je ne sais pas. L’emploie-t-on trop souvent ? Probablement. Elle ne peut pas tout régler. Même quand c’est le cas, il faut l’utiliser avec responsabilité, car la guerre possède une dynamique propre qui la fait toujours échapper à son initiateur. Ce n’est pas parce qu’on possède la force que l’on domine la guerre. Le fossé entre la force et la puissance n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui ! La force des Occidentaux est considérable, mais elle ne se transforme plus que difficilement en puissance. Le modèle américain dysfonctionne depuis vingt-cinq ans, et nous conservons les mêmes modèles de forces qui peinent à produire un résultat stratégique.

Que faut-il faire ?

Cette problématique de l’utilité de la force est centrale. Nous continuons à investir dans des systèmes portés par l’idée fausse que la guerre consiste à détruire au mieux des cibles. Au lieu de penser les solutions du monde réel, nous utilisons notre force en nous disant qu’elle va bien finir par devenir puissance. Résultat : soit nous entrons par obligation dans des conflits que nous sommes incapables de gagner, comme au Sahel, soit nous les fuyons piteusement comme en Irak, voire en Afghanistan.

Les cyberattaques entrent-elles dans les missions de l’armée ?

Les missions de l’armée évoluent. Il y a cent ans, on aurait pu se demander si avoir des avions en était une ! La mission de l’armée, c’est de proposer une défense militaire là ou il y a des attaques militaires. La guerre s’empare des espaces que l’homme conquiert : terre, mer, air, espace et cyberespace. Les militaires ne doivent donc pas en être absents.

La cyberguerre menace-t-elle les Français ?

Les risques sont importants. Un jour, cette cyberguerre sera capable de prendre les commandes d’un avion pour le précipiter au sol. Chacun est menacé (comptes bancaires, médias…) mais la menace ne peut être collective, car si c’est un Etat qui la conduit on peut la faire cesser par des moyens conventionnels. Ces cyberattaques, tant qu’elles demeurent diffuses et ponctuelles, peuvent désorganiser mais pas détruire.

Ne surestime-t-on pas cette menace ?

On a toujours tendance à surestimer un nouvel outil de guerre. Mais cette phase de sensibilisation est très utile : elle va réduire notre vulnérabilité face à cette menace de contournement de notre force. Prenons garde que l’effort fait sur la cyberdéfense ne se traduise pas par un affaiblissement ailleurs.

Le rapport des militaires au combat a changé, du soldat au drone puis du drone au robot. Cette évolution participe-t-elle de la dématérialisation de la guerre ?

N’ayez aucune illusion ; la guerre, c’est l’affrontement des volontés humaines. Les hommes vont toujours chercher à contourner la force de l’ennemi et l’attaquer par d’autres voies, mais il s’agit toujours de la guerre des hommes. La prochaine pourrait bien débuter par un combat de robots, mais une fois qu’ils auront été détruits, les hommes reprendront les armes. Quand on a détruit tous les navires, il n’y a plus de guerre navale. Quand on a détruit tous les avions, il n’y a plus de guerre aérienne. Quand on a détruit tous les chars, alors la guerre commence. Cela fait longtemps que l’époque des Horaces et des Curiaces est révolue, celle des héros auxquels les nations confiaient leur destin. C’est pour cela que la guerre est désormais au sein des populations et qu’elle y restera.”

Trobo modestament, sense pretendre ésser un especialista en temes militars, (només m’hi he aproximat en l’article “El nou ordre europeu, la política de seguretat i el dret d’autodeterminació”, publicat a la Revista de Catalunya, número 139, corresponent a l’abril del 1999), que les reflexions de Vincent Desportes són encertades pel que fa a l’afebliment del paper dels exèrcits a les societats europees.

Una qüestió obvia per un poble com el català que aspira a tenir estat propi només hauria de tenir una resposta, no hi ha estat sense exèrcit, i la impostura dels pacifistes beneïts que clamen abans d’hora per una Catalunya desmilitaritzada hauria de ser desqualificada raonadament per absurda en lloc de lloada mediàticament pel progressisme banal actualment hegemònic, fins i tot al si del moviment independentista.

Rellegir les opinions de militars d’alt rang com Desportes o Richard Kemp són com un crit d’alerta que ressona en el buit de les opinions públiques europees volgudament ignorants dels reptes que afecten a la nostra supervivència com a civilització.

Anteriorment, el 17 de desembre de l’any passat, el mateix general compareixia davant la Comissió d’afers estrangers, de la defensa i de les forces armades per tractar del paper de l’exèrcit francès al si de la coalició internacional que lluita contra el Califat Islàmic. Un conflicte que sembla aliè des de Catalunya estant als ulls dels dirigents polítics nostrats .

Post Scriptum, 12 d’agost del 2016.

El general Desportes és entrevistat aqueix cop per Le Figaro que ho titula així: “Obama n’a pas créé Daesh, mais les Etats Unis sont responsables”.

Donald Trump a fait polémique cette semaine polémique en déclarant que Barack Obama était le fondateur de l’Etat islamique et qu’Hillary Clinton en était la cofondatrice. Comment comprenez-vous ces propos?

Général Vincent DESPORTES. – Je pense que Donald Trump répète ce que les républicains disent largement de Barack Obama. L’actuel président serait parti précipitamment d’Irak en 2010, ce qui aurait accéléré très fortement la croissance de l’Etat islamique. C’est vrai que la chute de Mossoul en 2014 est postérieure de quelques mois au départ des troupes américaines. Les républicains de manière générale pensent que George W. Bush n’est absolument pas fautif dans le chaos du Moyen-Orient et que c’est Barack Obama qui l’est.

Auditionné devant le Sénat en 2014, vous aviez déclaré à propos de Daech: «Quel est le docteur Frankenstein qui a créé ce monstre? Affirmons-le clairement, parce que cela a des conséquences: ce sont les États-Unis. Par intérêt politique à court terme, d’autres acteurs – dont certains s’affichent en amis de l’Occident – d’autres acteurs donc, par complaisance ou par volonté délibérée, ont contribué à cette construction et à son renforcement. Mais les premiers responsables sont les Etats-Unis»? Maintenez-vous ces propos?

Oui, absolument, mais je veux que mes propos soient bien compris, avec sérieux. Il ne s’agit évidemment pas de théorie du complot.

L’équipe de George W. Bush et les républicains ont rejeté massivement la faute de la destruction du Moyen-Orient sur Barack Obama alors qu’ils en étaient évidemment à l’origine. Ne pouvant justifier leur action qui s’est faite sur un motif qui s’est avéré faux – les armes de destruction massive, ndlr. -, les républicains considèrent que cette intervention militaire était de toute façon une bonne chose car la démocratie qu’ils «espéraient» tous pour l’Irak aurait pu naître si Obama n’était pas parti trop tôt.

C’est évidemment faux. Je ne peux pas savoir exactement ce qu’aurait changé le maintien des troupes américaines, mais, de toute façon, ce n’était politiquement pas possible pour les Américains de rester encore très longtemps, quel que soit le président qu’ils auraient choisi.

Celui qui porte la faute la plus grave, c’est évidemment George W. Bush et son équipe de «néocons» composée notamment par Donald Rumsfeld, Dick Cheney et Paul Wolfowitz. C’est eux qui portent une responsabilité accablante dans l’actuelle destruction du Moyen-Orient et dans l’exacerbation de l’antagonisme entre les chiites et les sunnites. Cet antagonisme existait évidemment avant, mais d’ailleurs, ni vous ni moi ne le percevions. Il faut citer le très mauvais contrôle qui a été exercé sur la personne de Nouri al-Maliki quand il est devenu le Premier ministre irakien en 2006. Il faut citer encore la faute historique de Paul Bremer, administrateur provisoire de l’Irak de 2003 à 2004, qui a expurgé tous les anciens baasistes de l’administration et qui a fait s’effondrer l’Etat irakien. Il a aussi commis une faute absolument majeure en rejetant tous les anciens militaires sunnites en dehors de l’Armée. C’est ainsi lui qui a créé par sa décision le facteur militaire de la création de Daech. La responsabilité des Etats-Unis est ainsi profonde et première. Que Paul Bremer ait pris ces décisions de bonne foi, c’est possible, mais cela n’ôte rien à la question de la responsabilité historique terrible des Etats-Unis dans le désordre du Moyen-Orient. A partir de là, il est de leur responsabilité morale de s’engager à réparer cette erreur, qu’ils soient républicains ou démocrates. Que les Républicains et les Démocrates se rejettent la faute l’un sur l’autre ne sert strictement à rien.

Les Etats-Unis en Syrie ne continuent-ils pas à nourrir le «monstre» puisqu’il leur a fallu beaucoup de temps pour ne plus soutenir le front al-Nosra?

On est là devant le problème compliqué qui est celui d’Assad. Ce qui est vrai, c’est que les Américains, et les démocrates en particulier, ont une vision moralisante des relations internationales. On l’a bien vu en Afghanistan où il a fallu attendre 2008/2009 pour commencer à parler avec les Talibans. Les Américains depuis de nombreuses années n’ont pas une vision réaliste et font de l’anti-Kissinger en permanence.

Tant que vous ne comprenez pas que le monde est d’abord le résultat des rapports de force, tant que vous vous appuyez uniquement sur des principes moraux auto-proclamés, vous refusez la réalité du monde et vous devenez incapable de mener une politique étrangère. Les principes moraux sont importants parce qu’ils correspondent à des valeurs qui sont les nôtres, mais il faut comprendre qu’il ne s’agit pas de valeurs universellement partagées. Sinon, ça se saurait et l’Afghanistan et l’Irak vivraient en démocratie.

La grande difficulté est de déterminer quel est le bien principal ou inversement l’ennemi principal. Or, l’ennemi principal, c’est évidemment Daech dans la mesure où Bachar al-Assad n’a jamais menacé ni les Etats-Unis ni la France. C’est la vision moralisante des relations internationales qui empêche de désigner Daech comme l’ennemi principal et qui fait que l’on a eu tendance aussi en Syrie à nourrir le «monstre» en le désignant mal.

Et la France?

C’est bien en effet de parler des Etats-Unis, mais ce serait encore mieux aujourd’hui de parler de la France car la première cible occidentale de Daech n’est pas Washington. C’est la France et la France ne fait rien. Elle se place dans le sillage des Etats-Unis qui se refusent à assumer leurs responsabilités et à s’engager de manière sérieuse contre l’Etat islamique. Nous sommes engagés, nous avons vu récemment les bombardements tragiques dans la ville de Manbij au Nord de la Syrie. Mais nous sommes engagés qu’à moitié. Les Etats-Unis aussi d’ailleurs. Nous nous refusons à mener une politique étrangère autonome alors que l’Europe pourrait le faire. L’Allemagne est aussi victime de Daech et d’autres pays européens le seront à l’avenir. Nous demeurons dans le suivisme européen vis-à-vis des Américains, qui n’apportent pourtant rien de bon. Nous avons suivi les Américains en Afghanistan et ce fut une faute majeure. Nous les suivons aujourd’hui dans leur semi-intervention et nous voyons bien que ce n’est pas une solution pertinente.

Quel rôle pourrait jouer Paris?

Face à Daech, en dehors des actions en amont qui sont d’ailleurs les plus importantes – reconstruction de la société française -, la seule solution serait de terroriser les terroristes et nous en avons les moyens. Nous nous laissons terroriser par eux en ne faisant que nous défendre. Comme chacun sait et Renaud Girard le rappelait avec justesse récemment dans Le Figaro : l’épée a toujours un coup d’avance sur la cuirasse. C’est l’histoire du monde.

Défendre ne suffit pas. Nous avons une armée pour terroriser les terroristes. Notre budget n’est pas assez important, mais nous pouvons rapidement l’augmenter. Nous avons les équipements nécessaires pour aller conduire des raids dans la profondeur en utilisant notamment nos hélicoptères de combat pour frapper Daech au cœur. Ça fait longtemps que Daech ne craint plus les bombardements, il faut donc mener intelligemment des opérations au sol.

Il est assez étonnant de voir que dans cette guerre, nous n’utilisons pas nos soldats ou en tout cas, nous les utilisons à contre-sens en les déployant sur le territoire national. Ce ne sont pas les quelques canons d’artillerie que nous fournissons à l’armée irakienne qui vont changer la donne. En revanche si au sein de la coalition internationale, un certain nombre d’acteurs – en premier lieu la France – faisaient la guerre et ne se contentaient pas d’envoyer un porte-avions dans le Golfe, ce qui n’a aucun effet, les choses pourraient évoluer. Je ne dis pas que le problème de Daech serait entièrement réglé par le feu que nous porterions en Syrie et en Irak, mais en tout cas, il faut le faire.

Quant à notre territoire national, il faut enfin des mesures de sécurité adaptées pour que le double échec de l’Etat qui s’appelle le Bataclan et Nice soit pris en compte sérieusement. Il faut pour cela aller au-delà des effets de manche de l’exécutif en place.

Post Scriptum, 1 de febrer del 2019.

Maurice-Ruben Hayoun ha publicat ahir al seu bloc de The Times of Israel aqueixa ressenya sobre l’assaig del general Vincent Desportes “Entrer en stratégie” (Robert Laffont, 2018). I avui el militar francès és entrevistat per Le Figaro.

Post Scriptum, 9 d’abril del 2020.

Reflexionant sobre la crisi del coronavirus encara en curs, el general Desportes publicà abans d’ahir aqueix article a Le Figaro: “L’histoire est tissé d’imprévus et de ruptures”.

Post Scriptum, 26 de febrer del 2024.

Avui, a Le Figaro, Vincent Desportes : «En Ukraine, il manque une vraie stratégie de défense européenne».

 

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