La guerra en curs entre Israel i l’eix iranià acabarà amb la implantació d’un nou ordre regional: o bé un règim islamista xiïta des del Líban a Iran, o bé l’establiment d’una entesa àrab-israeliana. En el primer cas comportaria la destrucció d’Israel i el genocidi dels jueus que hi viuen, amb el conseqüent triomf de l’eix totalitari Rússia-Xina implantant-se a les portes de la Unió Europea. Segons analitza Lazar Berman al The Times of Israel: “A nervous Iran wanted to restore old regional order, but Israel is on the offensive. Hardliners seem to have won the day in Tehran, but instead of deterring Netanyahu, they have likely sparked a painful, direct strike on Iranian territory – possibly the first of many”.
Benjamin Netanyahu va anunciar al seu recent discurs davant l’assemblea de les Nacions Unides la determinació d’Israel de contribuir a un “nou ordre” geopolític a l’Orient Mitjà, com assenyalava ahir Lianne Pollak-David al Jerusalem Post: “Does Netanyahu have what it takes to bring the new order? Netanyahu’s recent UN speech and military actions suggest that achieving a ‘new order’ in the Middle East requires both combating threats and pursuing diplomatic normalization”.
Qu’est-ce à dire, plus exactement ? Réponse aisée à fournir, du moins pour ceux, dont je me targue d’être personnellement, portant une attention toute particulière, bienveillante et positive, à la survie d’Israël en tant qu’Etat normalement, et officiellement, constitué : Israël, en anéantissant tous ses ennemis, dont l’abject moteur est un antisémitisme viscéral, plus encore qu’un antisionisme haineux, a aussi l’intention de remodeler ainsi, par cette neutralisation des divers commanditaires du terrorisme international, tout le paysage politique du Proche et Moyen-Orient ; Cela vaut aussi bien – qu’on se le dise une bonne fois pour toutes ! – pour le Hezbollah au Liban et autres Houthis au Yémen que pour les Ayatollahs d’Iran et, bien sûr, le Hamas dans la Bande de Gaza !
C’est dire si, paradoxalement et comme en filigrane, cela s’apparente aussi en définitive, par-delà les apparences (et, bien évidemment, le nombre trop élevé de morts, blessés et victimes, parmi les populations civiles est, très sincèrement, à déplorer en cette dramatique situation) et fût-ce certes à long terme, à un véritable plan de paix qui, certes, ne dit pas son nom !
Du reste, l’Occident en son ensemble, nos démocraties modernes et sécularisées, devraient, pour cet historique combat, remercier, au lieu de le stigmatiser ou de le condamner, Israël, le seul pays au monde, aujourd’hui, à avoir ainsi le cran, l’immense courage et la force mentale, de s’attaquer directement, de plein front et avec une détermination sans pareille, aux pires tortionnaires de l’(in)humanité !
Et le Hamas, précisément, dont le leader de la branche politique, Ismaïl Haniyeh, a été lui aussi liquidé, le 31 juillet de cette année 2024, en plein centre de Téhéran, par les services secrets israéliens, le très performant « Mossad » ! C’est une erreur monumentale, aussi tragique que fatale, qui lui coûtera très cher, comme à tous ses complices, soutiens et sympathisants, qu’il a commise, le 7 octobre 2023, en perpétrant, à l’encontre des Juifs d’Israël, le plus abominable des pogroms depuis, de sinistre mémoire, la Shoah ! Sans oublier cet autre ignoble fait que, dès le lendemain de cet atroce massacre, le 8 octobre 2023 donc (il y a déjà près d’un an), le Hezbollah lui-même se mit également à bombarder continuellement, de façon tout aussi indiscriminée, injustifiée, les civils du nord d’Israël, entraînant ainsi l’exode, cruel, de près de 80.000 d’entre eux !
Non, jamais Israël, à juste titre, ne pardonnera ce gigantesque crime à l’encontre des siens ! D’où précisément, après cette date fatidique du 7 octobre, qui a irrémédiablement changé le cours de l’Histoire, et déclenché par la même occasion la réplique de ce même Etat d’Israël, son inébranlable volonté aujourd’hui, de sa part, de mettre enfin un définitif terme à ce type de menace existentielle pour lui !
Et, oui, l’Iran de l’épouvantable ayatollah Ali Khamenei, tête du serpent en matière de terrorisme international, pour qui le Hezbollah de Hassan Nasrallah n’était qu’un de ses plus sanguinaires proxis, doit s’inquiéter aujourd’hui de la très destructrice riposte là aussi, sur le plan militaire, qu’Israël (qui dispose de 3.000 têtes nucléaires, toutes immédiatement opérationnelles, réparties sur son territoire) pourrait lui administrer si, d’aventure, il osait encore s’attaquer à lui !
Car, qu’on se la dise, ici aussi, une bonne fois pour toutes : Israël, qui ne fait légitimement que se défendre là, ne veut en aucun cas, contrairement à l’intention de ses ennemis à son encontre, la destruction de l’Iran, pays d’une incomparable richesse historique, pas plus d’ailleurs qu’il ne veut la guerre avec le Liban, qu’il respecte tout autant pour son remarquable héritage culturel et humain ; tout ce qu’Israël veut, et demande, c’est de pouvoir vivre enfin en paix, sans qu’il soit constamment menacé dans son existence même, avec ses voisins arabes et musulmans !
Il est d’ailleurs fort à parier que, lorsque les passions de ces jours cruciaux, pour l’avenir même du monde, se seront apaisées et que la raison aura retrouvé droit de cité, ce seront tous les démocrates du Liban comme de l’Iran ou de la Palestine à remercier Israël, seul contre tous comme trop souvent, de les avoir enfin libérés, débarrassés et purgés de l’impitoyable et obscurantiste joug des ces monstres sans nom, sans véritable foi ni authentique loi, que sont les terroristes, fanatiques, totalitaires et fascisants islamistes !
Post Scriptum, 4 d’octubre del 2024.
D’una banda, l’analista israelià Atar Porat explicava ahir al Yediot Ahronot que “Israel’s golden opportunity post Nasrallah“: “For the first time, there is a sense that Israel is willing to go all the way for a decisive victory, leaving no stone unturned rather than kicking instead of pushing the problem of Hezbollah like a can down the road for the next generations of Israelis to deal with. Israel is at a crossroads and has found a golden opportunity to finish off Hezbollah, potentially changing the fabric of Lebanon and the Iranian entrenchment on its northern borders from Lebanon and Syria”.
D’altra banda, també ahir des de Le Figaro, Joseph Bahout, directeur de l’Institut des affaires publiques et internationales de l’université américaine de Beyrouth, met en garde contre l’« hubris » d’une politique israélienne qui s’imaginerait pouvoir imposer par la force une nouvelle donne moyen-orientale à travers un changement de régime en Iran et une « déhezbollahïsation » du Liban: «Netanyahou veut remodeler le Moyen-Orient à lui seul, un rêve fou».
Comparteixo el parer de Dan Zamansky, ahir al Yediot Ahronot que alertava: “The West’s status quo strategy is collapsing“, que conclou amb aqueix paràgraf: “With their direct military contribution to Israel’s defense minimal, the leading nations of the West are stuck in a loop, in which they continue to highlight their own irrelevance and impotence. On 24 September, the G7 called “for a stop to the current destructive cycle.” On 2 October, it was still insisting, with no evidence and no attempt at original thought, that a non-specific “diplomatic solution is still possible.” The message is clear. Israel’s survival is Israel’s problem, and the West has no answer to anything, no desire other than to keep rolling forward in neutral gear. This cannot and will not continue for long”.
Post Scriptum, 20 d’octubre del 2024.
Fahad Almasri, president del Front de Salvació Nacional de Síria, signa aqueix article avui al Yedioth Ahronoth, Rebirth of the East: What follows the collapse of Iran’s regional influence?
Post Scriptum, 16 de desembre del 2024.
Freddy Eytan, diplomàtic israelià, analitza avui a The Times of Israel: “Un nouveau partage géopolitique du Moyen-Orient”.
Après l’effondrement du Hezbollah chiite au Liban, la chute du régime alaouite en Syrie, les révoltes islamistes et les aspirations territoriales des minorités, les frontières étatiques tracées par les puissances coloniales s’effacent brusquement. Après un siècle, toute la région change de mains et de visage.
Le Moyen-Orient se désintègre dans le feu et le sang, et la région risque de se transformer en cantons ethniques et communautaires. Les puissances locales se disputent l’hégémonie tandis qu’Israël s’impose et dicte la marche à suivre, refusant de commettre les erreurs du passé. Les Accords Sykes-Picot signés en 1916 par la France et l’Angleterre ont divisé le Moyen-Orient avec légèreté et d’une façon arbitraire. La situation actuelle est la conséquence d’une politique maladroite des Occidentaux, d’une incompréhension du monde arabe et des islamistes, et une indifférence à l’égard du destin d’Israël, résultat du syndrome d’un colonialisme romantique et mercantile.
Dès le départ, le partage fut fragile. Le 24 juillet 1920, le général français Henri Gouraud entre avec ses troupes dans Damas et chasse l’émir Fayçal, auquel les Britanniques offriront le trône en Irak[1].
Les États-Unis n’ont pas participé aux Accords, préférant les auspices de la Société des Nations (SDN) pour garantir l’autodétermination des peuples. Le découpage en zones d’influence ne prenait pas en compte les populations locales. Les aspects démographiques, socioculturels et religieux n’ont été pris en compte ni par la France, ni par l’Angleterre[2].
Plusieurs tribus arabes, pourtant nomades, se sont retrouvées séparées et dispersées dans différents États. Les Kurdes et les Druzes cherchaient en vain un territoire, les Chrétiens maronites des alliances. Les régimes mandataires ont conduit à un renforcement de la minorité alaouite sur la majorité sunnite en Syrie, et à une domination de la minorité sunnite sur la majorité chiite en Irak.
La Déclaration Balfour qui avait offert aux Juifs un Foyer national a été bafouée et le partage de la Palestine, intervenu 30 ans plus tard, provoqua une guerre permanente et créa un front de refus arabe, l’axe de résistance. Au fil des ans, la région fut secouée par des soulèvements internes, des coups d’État et des révoltes qui se poursuivent jusqu’à nos jours.
Les retraits unilatéraux d’Israël du Liban (mai 2000) et de la bande de Gaza (août 2005) ont profité au Hamas et au Hezbollah car ils n’ont pas été préalablement garantis par des accords robustes. Ces retraits n’ont pas interrompu les tirs des roquettes, des missiles et des drones sur Israël par le Hamas, filiale des Frères musulmans sunnites, ni par le Hezbollah, milice chiite formée, soutenue et financée par l’Iran. Aujourd’hui encore, la confrérie musulmane comme les ayatollahs iraniens prônent la destruction de l’État sioniste.
Malgré l’affaiblissement de l’Iran et la défaite de ses satellites, la politique belliqueuse de Téhéran demeure sans ambiguïté avec un projet nucléaire, une menace existentielle que l’État juif devra détruire par tous les moyens.
Les Occidentaux et l’ONU n’ont réussi à éviter aucune guerre au Moyen-Orient, et ont toujours déconseillé à Israël de lancer des opérations préventives, malgré les dangers existentiels qu’il encourait. Les événements parus à la veille de la guerre des Six Jours sont un premier exemple éloquent.
Récemment, de fortes pressions ont été exercées par la communauté internationale, par l’administration Biden en particulier, pour que Tsahal n’entre pas à Rafah et ne lance pas une opération préventive de grande envergure au Liban-sud. Et pourtant, la donne planétaire a changé devant l’impuissance des démocraties et les échecs des Occidentaux à résoudre les conflits locaux, notamment en Ukraine.
Malgré les incertitudes et les inquiétudes, le nouveau Moyen-Orient présente également de nouvelles opportunités. Il offre à Israël des chances de développer une coopération sécuritaire avec des éléments pragmatiques de la région, avec tous ceux qui combattent les extrémistes et notamment l’Iran.
Toutefois avant d’agir dans ce sens, nous devrions préalablement empêcher le flux de terroristes et l’acheminement des armes iraniennes vers le plateau du Golan et la Cisjordanie. Le royaume hachémite est toujours vulnérable. 20% de sa population sont des Frères musulmans fanatiques, militants du Hamas.
Cependant, malgré toutes les menaces et les risques, demeurons optimistes à condition de posséder une volonté politique pragmatique, un plan d’action pour écarter l’Iran et les Islamistes, et remodeler le Moyen-Orient pour le diriger enfin vers la stabilité et la coexistence.
Désormais, Israël pourra mieux expliquer que le conflit israélo-palestinien n’est pas le plus important ni la seule préoccupation de la région. Qu’il existe réellement des problèmes de sécurité justifiant des frontières défendables sur le plateau du Golan et dans la vallée du Jourdain. Plus que jamais, nous pourrions également convaincre plus facilement les chancelleries européennes de la valeur stratégique de l’État Juif dans la défense de l’Occident lui-même.
La question palestinienne ne pourra être réglée définitivement sans une solution globale de tous les autres conflits de la région. Enfin, le recours à la diplomatie est sans doute le meilleur outil pour éviter les guerres et mettre un terme aux conflits, mais il est indispensable de négocier aussi en connaissance de cause, et de veiller scrupuleusement à maintenir un équilibre entre les antagonistes.
Devant la nouvelle donne géopolitique, Tsahal devra maintenir sa présence dans la bande de Gaza, au Liban-sud et sur les hauteurs du mont Hermon, jusqu’au jour où Israël obtiendra gain de cause, des garanties solides pour pouvoir enfin vivre en sécurité absolue sans craindre un nouveau scénario cauchemardesque comme celui du 7 octobre 2023.
Notes
[1] Soulignons que le général Henri Gouraud avait divisé la Syrie en quatre entités politiques distinctes : l’État du Grand Liban (province de Beyrouth et de la plaine de la Bekaa), l’État de Damas, l’État d’Alep et le Territoire des Alaouites.
[2] Retrouvez ici dans son intégralité l’ouvrage de Freddy Eytan : Les échecs de la communauté internationale au Moyen-Orient (des Accords Sykes-Picot à nos jours), 1916-2016.
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