Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

3 de novembre de 2020
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Trump o Biden i el futur de les societats obertes occidentals

És motiu de reflexió l’anàlisi de Guy Millière (escriptor) i Philippe Karsenty (empresari i editor, portaveu del Partit Republicà americà a França), publicat avui al digital francès Causeur que situa l’elecció presidencial als EUA en termes de defensa o claudicació del món lliure davant els totalitarismes: Non, cette élection n’est pas un référendum pro ou anti-Trump!

Il est très difficile de trouver un article favorable à Donald Trump dans la presse française. Il est tout aussi difficile d’y trouver un article décrivant la réalité des États-Unis sous la présidence Trump. Il est plus difficile encore d’y trouver un article décrivant de manière pertinente les enjeux de l’élection qui oppose Donald Trump à Joe Biden ce 3 novembre 2020.

Dès le moment où Donald Trump a déclaré sa candidature en 2015, l’ensemble des médias français a dépeint Donald Trump de manière négative et insultante. Cela n’a pas cessé depuis. Il importe en ce contexte, de rétablir les faits, rien que les faits.

Son bilan au bout de quatre ans est très loin d’être aussi négatif que les commentateurs ne le répètent partout. En février 2020, juste avant l’éclosion du Covid-19, les États-Unis étaient dans la meilleure situation économique qu’ils aient connu depuis plus de cinquante ans. L’immigration clandestine était largement jugulée. Les salaires montaient, sans que le pays ne connaisse d’inflation. Les minorités noire et hispanique avaient connu, en trois ans, la plus forte hausse de niveau de vie qu’elles aient connu depuis que ces statistiques existent. Cela explique que la proportion d’Américains qui disent aujourd’hui que leur vie est meilleure qu’il y a quatre ans s’élève à 56%. À la fin de la présidence Obama, en octobre 2012, ce chiffre était bien plus faible, 45 %. Cela explique aussi que Donald Trump va recevoir cette année beaucoup plus de voix de noirs et d’hispaniques qu’en 2016.

En politique étrangère, il a contribué à détruire l’État Islamique en moins d’un an, le terrorisme islamique de masse a quasiment disparu du monde occidental, même si des djihadistes isolés frappent encore comme on a pu le voir encore très récemment en France. Trump a endigué l’Iran des mollahs qui déstabilisait tout le Proche-Orient, il a ouvert les yeux du monde sur la nature hégémonique et oppressive de la Chine, il a enclenché la première avancée fructueuse vers la paix au Proche-Orient depuis bien longtemps : la signature de l’accord entre Israël, le Bahreïn et les Émirats Arabes Unis n’étant qu’une première étape.

La pandémie a frappé les États-Unis comme elle a frappé l’Europe occidentale, et quand les discours de propagande anti-Trump seront dissipés, on verra qu’il a pleinement et efficacement joué son rôle de président pendant la pandémie : il a, conformément à la Constitution des États-Unis laissé la gestion concrète de la situation aux gouverneurs de chacun des cinquante États. Certains ont bien géré la situation, d’autres pas ; ceux qui l’ont très mal gérée sont majoritairement des gouverneurs démocrates.

Tout ce que Trump a accompli a été effectué malgré les obstacles qui ont été mis, jour après jour, sur son chemin, et aussi malgré ce que la gauche américaine est devenue aujourd’hui. Celle-ci n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était au temps de Bill Clinton. C’est une gauche beaucoup plus radicale, qui déteste les États-Unis tels qu’ils sont, et qui entend transformer radicalement le pays. Cette gauche a utilisé une stratégie d’infiltration des institutions et l’a menée depuis la fin des années 1960. Elle a pris le pouvoir dans les universités, dans les lycées, dans les médias, dans le monde de la culture, puis dans le parti démocrate dont elle tient désormais les rennes. L’élection de Barack Obama l’a conduite à penser qu’elle pouvait désormais mener la transformation radicale du pays qui n’avait cessé d’être son but. Hillary Clinton devait parachever ce que Barack Obama avait fait et rendre la transformation irréversible. Donald Trump s’est présenté pour contrer ce mouvement. Dès qu’il est apparu qu’il avait une chance d’être élu président, il est devenu pour la gauche américaine l’homme à abattre. Depuis qu’il est président, il est, pour elle, l’ennemi absolu. Et il a contre lui toutes les forces de la gauche américaine, dans tous les secteurs qu’elle contrôle. Tous les médias américains lui sont hostiles, à l’exception partielle de Fox News. Il en va de même pour l’essentiel des enseignants et des célébrités. Le parti démocrate s’est juré de l’abattre, et il est regrettable qu’aucun média en France n’ait parlé des manœuvres frauduleuses menées par l’administration Obama en 2016 pour tenter de le faire chuter : les dessous de l’inexistante « collusion avec la Russie » ressemblent à un mauvais roman d’espionnage, et il en va de même pour ce qui a été appelé, un temps, l’Ukrainegate. La procédure de destitution contre lui a été menée en violation de toutes les règles de droit, et a même suscité l’indignation d’éminents juristes démocrates (cf. Alan Dershowitz).

La désinformation sur la gestion de la pandémie par Trump a atteint les sommets de l’infamie. La désinformation sur ce qu’ont été les émeutes du mois de juin 2020 a été complète et, à ce jour, le parti démocrate n’a désavoué ni le mouvement Antifa ni Black Lives Matter, qui n’est pas une organisation antiraciste, mais un mouvement qui se donne explicitement pour but la destruction des institutions du pays, que la charte de l’organisation décrit comme « structurellement raciste » et « profondément vicié ».

L’élection du 3 novembre 2020 n’oppose donc pas tant Donald Trump à Joe Biden que Donald Trump à la gauche américaine qui entend, cette fois, rendre vraiment irréversible la transformation du pays. Joe Biden a été choisi parce qu’il est dans la politique depuis longtemps (47 ans) et peut donner l’impression d’incarner ce qu’était le parti démocrate avant que la gauche américaine n’en prenne les rennes. Ceux qui l’ont choisi savent qu’il est sénile et entendent qu’il soit vite remplacé par Kamala Harris qui est la candidate de leur choix, et qui, par ses votes et ses propositions, est la sénatrice la plus à gauche du Sénat aujourd’hui. Le programme que porte Joe Biden est pour l’essentiel le programme qui était celui de Bernie Sanders pendant les élections primaires : c’est un programme qui prévoit une forte hausse des impôts et une multiplication des réglementations, un arrêt presque total de la production d’énergies fossiles, une régularisation immédiate et l’accès à la nationalité de millions d’immigrants illégaux, une transformation très profonde des institutions américaines, une coupe très nette dans les budgets militaires et, en politique étrangère, l’abolition des sanctions pesant sur l’Iran des mollahs, une politique beaucoup plus conciliante avec la Chine et le retour à des positions résolument très anti-israéliennes.

Les centaines de milliers d’Américains qui se pressent depuis des mois aux réunions publiques de Donald Trump pensent que le futur de la démocratie et de la prospérité américaines, et sans doute le futur du pays lui-même, sont en jeu. Ils pensent que les mesures économiques proposées par les démocrates provoqueraient une récession durable, que la transformation des institutions prévue par les démocrates briserait celles-ci, et que tout ce qui renforcerait l’Iran et la Chine rendrait le monde moins libre et bien plus dangereux.

Joe Biden n’attire personne et ses réunions publiques sont quasiment vides. Il en est même réduit depuis deux semaines à sortir Obama du placard pour s’attirer un peu de lumière après avoir mené campagne du fond de sa cave. Ceux qui votent pour Biden votent contre Donald Trump et, pour une large partie d’entre eux, ne connaissent pas le programme démocrate. La plupart d’entre eux sont les idiots utiles de la transformation radicale et gauchiste qui risque de frapper le pays si Trump venait à être battu. En termes français, cela correspondrait à voter Strauss-Kahn et à confier le pouvoir à Jadot et Mélenchon.

Des turbulences sont à craindre au soir du 3 novembre et sans doute dans les jours qui suivront. La gauche américaine veut chasser Donald Trump de la Maison Blanche à n’importe quel prix. S’il est réélu, des émeutes sont probables. S’il est battu, des émeutes sont probables aussi : pour la gauche américaine telle qu’elle est aujourd’hui, l’éviction de Donald Trump n’est qu’une étape. La gauche américaine veut bien davantage. C’est aujourd’hui une gauche révolutionnaire.

Ceux qui en Europe souhaitent la victoire de Joe Biden et de la gauche américaine savent-ils vraiment ce qui les attend en cas de victoire de leur champion ? Aujourd’hui, en 2020, il n’y a que deux puissances majeures dans le monde : les États-Unis et la Chine. Un affaiblissement des Etats-Unis, qui serait une certitude avec la victoire de Joe Biden, signifierait un renforcement de la Chine. Aux dernières nouvelles, la Chine n’est pas du tout démocratique et toujours très totalitaire. Mais peut-être est-ce leur objectif final ? N’étant pas parvenu à détruire le monde libre avec le communisme dans la seconde moitié du 20ème siècle, ils ont essayé avec l’islamisme qui semble décliner – le basculement de l’Arabie Saoudite et l’affaiblissement de l’Iran en sont des signes patents – ils semblent donc porter tous leurs espoirs sur la Chine communiste et dictatoriale. Ne les laissons pas faire. Ne les laissons pas gagner.

Post Scriptum, 4 de novembre del 2020.

Un fet gens anecdòtic publicat avui per La Figaro: Présidentielle américaine : à Portland, des manifestants armés brûlent des drapeaux américains.

Post Scriptum, 10 d’abril del 2021.

Alex Joffe publicà el proppassat 7 d’aqueix mes un punyent report als Perspectives Papers número 1.988 editats pel BESA Center, The Europeanized USA.

Post Scriptum, 22 de juny del 2021.

Dov Zerah és un analista de la política internacional, jueu d’origen franco-tunisià, que publica setmanalment les seves reflexions al digital Atlantico, sempre des d’una perspectiva de cosmovisió com pocs especialistes són capaços de fer. Per exemple, aqueixa d’avui, La fin de la parenthèse Trump.

Post Scriptum, 14 de març del 2023.

Avui, a Le Figaro, «Aux États-Unis, l’élection présidentielle pourrait être déterminée par le clivage entre “woke” et “anti-woke”».

Post Scriptum, 21 de febrer del 2024

Galia Ackerman va publicar aqueixa punyent anàlisi a Diesk Russie el proppassat 10 d’aqueix mes, “Opération spéciale Tucker Carlson“:

En 2016, avant l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, les élites gouvernantes russes et les propagandistes du régime étaient en ébullition. Hillary Clinton, c’est la guerre, Donald Trump, c’est la paix, tel était le motto répété à l’infini dans des talk-shows télévisés. À l’élection de Trump, les députés de la Douma ont sablé le champagne pour célébrer leur candidat, « aidé » dans une certaine mesure par l’ingérence russe.

Une ébullition similaire s’est produite ces derniers jours à l’annonce de la venue à Moscou du chouchou des mêmes élites et propagandistes, Tucker Carlson. Raciste et misogyne, antivax et conspirationniste, violemment anti-ukrainien et pro-russe, il est adulé, depuis des années, comme « le journaliste/présentateur le plus populaire de toute l’histoire des États-Unis », « un gars génial » et « un rare Américain qu’on n’a pas envie de buter ». Au point que le propagandiste numéro un du régime, Vladimir Soloviov, l’a invité après son licenciement de Fox News à son propre talk-show ! Après tout, les deux personnages partagent un certain nombre de traits communs, y compris un comportement délibérément provocateur et insultant sur le plateau.

Dès son arrivée à Moscou, les rumeurs allaient bon train que Carlson réaliserait un entretien monumental avec Vladimir Poutine, et les médias russes et leurs relais en Occident faisaient monter la mayonnaise. Carlson lui-même n’était pas en reste. Il a diffusé un clip où il expliquait que les Américains ne savaient rien de la Russie et ne comprenaient pas le président russe. Comme celui-là n’a pas été interviewé une seule fois par des journalistes étrangers depuis la guerre à grande échelle contre l’Ukraine, il était temps de présenter aux Américains ignorants la version russe des événements, affirmait-il.

Pour ceux qui connaissent les mœurs du Kremlin, il est clair que cet entretien a été proposé à Carlson au moment jugé opportun par l’administration présidentielle. Si jusque-là le président russe n’a pas accordé d’entretiens à la presse étrangère, c’est que cela n’a pas été jugé utile. Or, à l’heure actuelle, trop de choses se jouent pour la direction russe. Le Kremlin compte beaucoup sur la défaite de Biden, qui fait son possible pour soutenir l’Ukraine. Mais l’élection présidentielle américaine n’aura lieu que dans huit longs mois, et entre-temps, il faut à tout prix empêcher l’Ukraine d’obtenir l’aide américaine de 61 milliards de dollars et de nouveaux armements, alors que la Russie est obligée d’avoir recours aux obus et drones bas de gamme nord-coréens et iraniens. Certes, au Sénat et au Congrès, la partie n’est pas gagnée pour l’Ukraine, mais elle n’est pas perdue non plus. D’où l’opération spéciale Tucker Carlson, qui mobilise le lobby russe aux États-Unis (dont nous avons déjà eu l’occasion de parler dans Desk Russie) afin d’influencer l’opinion publique américaine.

L’entretien, qui a duré deux longues heures, laisse une impression pénible. Inutile d’analyser le ramassis de mensonges et d’omissions dans cette conversation où Poutine, tel un instituteur patient, raconte à son élève en pâmoison une histoire défigurée de la Russie et de l’Ukraine — sans mentionner, par exemple, les États cosaques, formateurs de la nation ukrainienne, ou la proclamation de l’indépendance de l’Ukraine après la chute du régime tsariste. Et que vaut la déclaration de Poutine sur le fait que ce serait la Pologne qui aurait « forcé Hitler » à lancer la Seconde Guerre mondiale, alors que l’infâme pacte Molotov-Ribbentrop a permis à la Russie de récupérer ses « terres historiques » !

Après une leçon d’histoire devant un Carlson ébahi par « les connaissances encyclopédiques » de son interlocuteur, Poutine expose longuement les griefs russes vis-à-vis des États-Unis : ce sont eux qui soutenu les terroristes dans le Caucase, poussé pour l’élargissement de l’OTAN à l’Est et l’adhésion de l’Ukraine, fait exploser le Nord Stream, fomenté le « coup d’État » de 2014 à Kyïv, ce qui a engendré une menace pour la Crimée et provoqué les bombardements dans le Donbass. La pauvre Russie a donc été obligée d’intervenir ! En voilà une logique hitlérienne de « mesures préventives » afin de préserver la paix en Europe !

Dans ce galimatias, il y a quand même quelques messages clairs du régime poutinien. Primo, il ne faut surtout pas livrer d’armes à l’Ukraine. Secundo, la Russie est obligée d’achever la « dénazification » de l’Ukraine, ce qui veut dire, on le sait depuis longtemps, non seulement le changement de régime à Kyïv, mais l’élimination pure et simple des élites politiques et culturelles nationales, comme cela se produit déjà dans tous les territoires occupés. Enfin, lorsque ce but sera atteint, on pourra négocier. Car de toute façon les sanctions ne fonctionnent pas, le dollar s’affaiblit, et il est donc temps de se rapprocher et de contraindre les Ukrainiens à reconnaître la défaite. C’est aux Occidentaux de réfléchir à comment faire cela sans perdre la face, explique le grand manitou.

Last but not least, Carlson demande à Poutine s’il ne veut pas faire un geste de bonne volonté et permettre à Evan Gershkovich, le journaliste et reporter américain qui fut arrêté en mars 2023 à Moscou pour « espionnage », de rentrer à la maison. Oh, on a fait plein de gestes de bonne volonté, on a épuisé nos limites, susurre le dictateur, mais bon, il y aurait quand même un moyen de s’entendre « entre services secrets ». Dans un pays européen allié des USA, un homme qui, pour des raisons patriotiques, a liquidé un bandit dans une capitale européenne est en train de purger une peine, explique-t-il. Il s’agit en réalité de Vadim Krassikov, un officier du GRU qui a assassiné en plein Berlin en 2019 Zelimkhan Khangochvili, ancien combattant tchétchène réfugié en Allemagne. Ce que propose Poutine est monstrueux : un deal entre l’Allemagne et les États-Unis, afin d’échanger un assassin condamné à la prison à vie contre un jeune journaliste américain totalement innocent détenu en fait en otage en vue d’un échange de ce type. Mais Poutine n’en est pas à sa première monstruosité !

L’opération spéciale Tucker Carlson va-t-elle réussir et produire un revirement en faveur du régime poutinien aux États-Unis ? À en juger par les premières réactions, cet entretien a plutôt produit l’indignation. Les Américains ne sont peut-être pas au courant du détail de l’histoire complexe de l’Ukraine, mais ils savent néanmoins que l’agression contre un pays indépendant est inadmissible. Ils savent également que l’aspiration du peuple ukrainien à la liberté et à l’indépendance n’est pas fomentée par la CIA, mais reflète l’âme de ce peuple fier.

Il y a néanmoins une leçon à tirer de ce séjour triomphal de Carlson à Moscou. À l’approche de la nouvelle élection présidentielle, nous serons certainement témoins d’autres opérations spéciales russes visant à compromettre le candidat démocrate et à soutenir, par tous les moyens, le fantasque Trump. En attendant, il faut que l’Europe garde sa fermeté vis-à-vis de la Russie et accroisse son aide à l’Ukraine.

Post Scriptum, 25 de març del 2024.

Joan Ramon Resina, ahir a Vilaweb, “De la història com a guia i com a advertiment“, del qual val la pena retenir aqueixos paràgrafs finals:

“Si hom pretén copsar un fenomen paradoxal com el retorn inversemblant de Donald Trump a la primera línia de la política mundial, a què treu cap parlar-ne com d’un avatar de Hitler i fer del “trumpisme”, doctrina sens dubte inexistent, el paradigma, si no la causa, del tomb conservador que es detecta en diversos països de l’òrbita democràtica?

Trump és més un símptoma que no pas una causa. Com ho és Biden, la impopularitat del qual té menys a veure amb l’edat que amb tot allò que representen els seus anys, és a dir, l’època de formació de la seva personalitat política: uns valors liberals avui atacats per la dreta i per l’esquerra, dintre del seu partit i fora. Home de consens, d’esperit negociador amb voluntat de pacte, capaç de coordinar les decisions amb opositors als quals mai no nega l’espai polític, Biden desplau als extrems, que són irreconciliables per principi. Enmig d’una polarització i d’una agressivitat ultrades, la moderació i el sentit comú es consideren qualitats negatives. A banda i banda de l’espectre polític, la fórmula consisteix no pas a debatre amb el rival buscant l’acord sinó a destruir l’adversari. Trump es beneficia de les qualitats contràries entre un electorat immune a l’alarmisme sobre el risc per a la democràcia; uns electors que, fins i tot desaprovant les arrencades xenòfobes de l’ex-president, el consideren un paladí contra l’enemic polític i econòmic. Milions d’americans situats a la part baixa de l’escala econòmica identifiquen l’enemic amb la globalització, però també amb l’elit tecnològica i acadèmica que determina l’agenda cultural, cada vegada més lluny de les velles certeses morals en què una gran part del país s’emmiralla.

Si els demòcrates estan dividits entre una ala moderada i una de radical, els republicans basculen entre els que gaudeixen d’educació superior i els menys escolaritzats. Els votants conservadors amb títol universitari tendeixen a ser renitents a votar Trump i haurien preferit un candidat com Nikki Haley. Per contra, el seu lideratge és molt sòlid entre els votants sense educació universitària. Aquest efecte potser es pot atribuir al biaix esquerranós de la universitat, però és interessant que les reivindicacions woke i el fervor per la diversitat als campus no té traducció política unilateral, car la diversitat racial augmenta entre els votants de Trump. Cada vegada hi ha més negres, asiàtics i hispans que retiren la confiança del camp demòcrata amb la intenció de votar-lo a ell.

Com a símptoma del canvi de rasant polític, crida l’atenció l’entrevista d’un immigrant mexicà indocumentat que assegura que, si tingués el dret de votar, votaria Trump. Aquest home ho té clar: Trump és racista i aporrina els immigrants “com si fossin una pinyata”, però així i tot seria el seu candidat. La raó? Trump és nacionalista, és a dir, contrari a la globalització, i per aquest motiu representa, en l’opinió d’aquest immigrant, la millor opció de futur per als seus fills. L’home, indocumentat en sentit literal, no ho és gens en sentit translatici. Intueix que el discurs xenòfob i extremista forma part del teatre polític, mentre que el tret essencial de la candidatura, allò que fa de Trump un polític més que tolerable, és la reorientació del govern en sentit nacional.

Tenint en compte l’experiment de quatre anys enrere, potser fóra millor no tornar-ho a provar. Però l’atractiu de Trump per a àmplies capes de treballadors, més enllà de la part que Marx menyspreava amb l’apel·latiu de lumpenproletariat i Hillary Clinton amb el de “cistell de deplorables”, esborra la divisió conceptual i ideològicament interessada entre popularitat i populisme. I la injecció de diversitat racial en el corrent de suport que enlaira Trump per sobre de Biden a les enquestes fa pensar que els reduccionismes enquistats comencen a no servir i que ens les havem amb una força social de resultats imprevisibles. Som sens dubte en un escenari d’aigües turbulentes, però de moment encara democràtic, en què els anys trenta no tenen cap paper ni ideològic, ni cultural ni molt menys econòmic. De l’embaràs de precedents confusos ve la dificultat d’entendre què passa i les mesures a adoptar per encarrilar-ho.”

 

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