Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

31 d'octubre de 2016
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Revolta tardoral amazic al Rif i a la Cabília

Dos homes han  mort de manera brutal amb pocs dies de diferència. Al Rif, Marroc,  Mouhcine Fikri, un venedor ambulant de peix va morir atrapat dins el contenidor d’un camió de recollida d’escombreries quan fugia de la policia, fet que ha desfermat protestes massives a El Hoceima, a la regió del Rif, de població amazic.

A Algèria, a la població d’Aqvu, a la Cabília, Algèria,  un lladre ha estat penjat de cap per avall fins a la mort al mercat de la ciutat davant la impassibilitat de la policia local, fet que ha provocat la reacció indignada del president del Govern Provisional de la Cabília en un comunicat difós per l’agència Siwel.

El primer cas està generant grans manifestacions populars brandant la bandera amazic que el rei del Marroc mira de contenir assegurant una investigació dels fets sense utilitzar la repressió. En el segon cas, de la Cabília, l’acte de barbàrie està per veure quines conseqüències té en una regió insubmissa a les autoritats estatals.

Post scriptum, 1 de novembre del 2016.

El Congrés Mundial Amazic he fet púbic un comunicat sobre la mort del venedor rifeny, mentrestant la premsa francesa es fa ressò de l’amplària de les manifestacions i el protagonisme dels militants amazics:

“Le 28 octobre 2016 à El-Hocima (région du Rif dans le nord du Maroc), Mohsen Fikri, un jeune marchand de poissons, se fait arrêter par la police marocaine et sa marchandise est saisie. Devant lui, les policiers jettent les poissons dans une benne à ordures. Dans un geste désespéré, le jeune homme saute dans la benne à ordures afin de tenter de sauver sa marchandise, son gagne pain. Un des policiers aurait dit au conducteur du camion en arabe : « th’an mmu ! » (broie sa mère !). Le mécanisme de compactage des ordures est alors mis en marche, happant le jeune homme et le tuant d’une manière atroce.

Cette mort tragique n’est pas un fait divers et il n’est pas certain que cela soit un accident. Pourquoi la benne a-t-elle été mise en marche alors que la victime se trouvait dedans ? Pourquoi une marchandise saisie par la police est immédiatement détruite ? Le jeune poissonnier a-t-il refusé de donner un « bakchich » aux agents de police qui en représailles ont saisi sa marchandise ?

Ce drame est celui du mépris des détenteurs du pouvoir (policiers, gendarmes, administration, Makhzen…) envers le peuple. C’est également le drame de la pauvreté dans cette région amazighe du Rif qui a été pendant des décennies marginalisée, reléguée, uniquement parce que son peuple refuse la soumission au Makhzen. Par dizaines de milliers dans les rues, les Rifains ne cessent de dénoncer l’injustice et l’impunité et réclament le respect de leur dignité.

Le Makhzen cherche déjà à orienter les résultats de l’enquête vers la thèse de l’accident, vers la thèse de la bavure policière, afin que la vérité reste cachée et que l’injustice érigée en système, perdure. Il en est ainsi de cinq citoyens retrouvés morts après un incendie d’une agence de la Banque Populaire de El-Hocima en 2011, au moment des grandes protestations populaires liées au mouvement dit du « 20 février ». Leurs familles et l’opinion publique attendent toujours de connaitre la vérité sur les circonstances exactes de leur décès.

Trop souvent au Maroc, des citoyens perdent leur vie en essayant de la gagner. Cela doit cesser.

Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) exprime ses sincères condoléances à la famille de la victime et lui exprime toute sa solidarité et sa sympathie. Le CMA exige non seulement la vérité et la sanction exemplaire de tous les responsables de ce drame mais également des mesures concrètes afin que de tels actes ne se reproduisent jamais. De même, le CMA réclame un plan urgent pour parvenir dans un bref délai à l’indépendance de la Justice et la fin de la corruption, du mépris et de l’arrogance dont font preuve tous les niveaux de l’exercice du pouvoir administratif et policier au Maroc.”

Malgrat aqueix protagonisme inicial del moviment amazic, els islamistes estan intentant recuperar la protesta per les seves pròpies finalitats i així a Le Monde d’avui, a la fotografia dels portants del fèretre del dissortat Mouhcine Fikri es pot veure com aixequen el dit en apel·lació a Al·là i la bandera és la verda de l’islam.

Per la seva part, l‘associació Solidarité Kabylie-France ha convocat pel proper dia 12 una concentració a Marsella per denunciar la repressió permanent de la policia algeriana i en especial la condemna a tres anys de presó per un ciutadà amazic pel fet de mostrar públicament la seva fe cristiana:

Appel de SFK au rassemblement populaire des Kabyles à Marseille.

« Solidarité France-Kabylie » est une jeune et nouvelle association (loi 1901) dans le tissus associatif des bouche du Rhône. Elle se veut d’être un trait d’union entre la Kabylie et la France en renforçant l’amitié et la solidarité entre deux peuples Français et Kabyle. Elle veut donner de la visibilité aux Kabyles en France pour qu’ils puissent s’y intégrer avec leur vraie identité et leur vraie culture kabyle et non pas avec une fausse identité qui les nie.

Le programme de Solidarité France-Kabylie (SFK) est riche et varié, nous pouvons citer quelques une de ses futures activités, les conférences, l’enseignement de la langue Kabyle, les fêtes des dates importantes de la Nation Kabylie, les expositions sur la Kabylie, la défense de la laïcité en France et en Kabylie…etc.

Comme première activité SFK a appelé à un rassemblement le 12 novembre à 15h au vieux port, pour condamner la répression permanente qui s’abat sur les militants Kabyles pacifiques et aussi pour soutenir Slimane Bouhafs un Kabyle chrétien qui purge une peine de 3 années de prison pour délit de chrétienté.

Soyons nombreux pour défendre nos libertés et notre patrie la Kabylie.”

Post Scriptum, 14 de novembre del 2016.

Mohamed Zaid, publicà el proppassat 5 d’aqueix mes, un punyent article al digital rifenywww.trabat.info, titulat “Le martyr Mouhcine Fikri: la stabilité contre la hogra“, on resumeix el sentiment d’indignació i revolta del poble rifeny:

“La scène de la vie du jeune Mouhcine FIKRI broyée dans un camion à ordures à Al Hoceima a été si douloureuse et dure à supporter, elle a remué tous les sentiments  qui animent un être humain, et suscité diverses réactions,  un événement sans précédent, bien qu’elles sont nombreuses les scènes et les images dont nous sommes abreuvés par médias dans le passé sur les humiliations subies par les citoyens de ce pays heureux- malheureux, le pays et la nation en deuil, la patrie blessée, la patrie trahie, la patrie impuissante, mais la patrie demeure la patrie de la fierté, de la dignité et des Hommes libres. Une patrie qui fait triompher la dignité et la liberté, malgré la « Hogra », l’oppression, l’injustice, l’humiliation et la violation de la dignité du citoyen l’humain. Les anciens avaient pour coutume de dire : la volonté du peuple est indomptable et ne connaît pas de défaite.

Tout a commencé, ou  plutôt tout est fini, quand le camion à ordures  appartenant à l’une des sociétés à EL Hoceima a « broyé » le  martyr Mouhcine FIKRI, un jeune homme  de 31 ans dans une scène terrifiante et touchante qui suggere tous les aspects de mépris de la dignité du citoyen, la brutalité de l’État, le non-respect des droits humains, et la propagation d’abus de pouvoir, plus largement cette scène reflète aussi la mentalité enracinée et structurelle qui habite les institutions, les administrations et la mentalité d’un grand nombre de responsables et d’hommes du pouvoir parmi ceux qui ont opté pour la terreur et la « Hogra »

La vitesse avec laquelle a été tué le jeune homme rifain qui a choisi de se battre et avoir un minimum de dignité et de résistance à l’injustice et à l’humiliation, a pour pendant la vitesse de la colère populaire qui s’est accentuée et s’est élargie tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Maroc. La colère a clamé d’une seule voix : « Nous sommes tous Mouhcine ».

Si cet évènement tragique a été suivi par l’opinion publique nationale et internationale, faisant l’actualité des chaînes de télévisions, des médias et des espaces de réseaux sociaux à travers le monde, l’image terrifiante de la mort de Mouhcine FIKRI s’est répandue à une vitesse exponentielle, alors qu’il faisait l’objet de broyage comme s’il était un déchet et des décombres – et non un être humain- , au point que des voix se sont élevés qui répètent :

Non à la « Hogra »

Non à l’injustice.

Non à l’autoritarisme.

Non à l’humiliation.

Non à la répression et à l’oppression

En moins de 48 heures les rassemblements massifs et pacifistes ont été improvisées dans plus de 20 villes et villages, avec la participation d’une dizaine de milliers de citoyens, femmes et hommes, jeunes et vieux, et la ville d’Al Hoceima ainsi que les protestations de ses habitants, était au cœur de l’événement, à la hauteur du niveau culturel et spontané des luttes de masse qui rejettent la servitude et la soumission, de même cela a été un message éloquent et des enseignements de sagesse adressés tous ceux qui de droit.

Au milieu de ce mouvement, il y a la makhzen qui active dans toutes les directions, cherchant à étouffer la « sédition » en sommeil, parfois par des mots et  des promesses mielleuses des hauts fonctionnaires, et à d’autres moments par l’intoxication via un discours raté et un disque endommagé dont la ruse et les arrière-pensées ne tiennent plus, pire ce discour s’est révélé incapable d’arrêter l’affluence du printemps et de obstruer le soleil de la liberté de se lever depuis la peuur, l’oppression, l’humiliation et l’oppression, de même les voix libres se sont élevés dans toutes les directions. Rien n’a pu saper la détermination et la volonté du peuple libre. Rapidement les services de l’ombre ont eu recours à leur arme : « la menace à l’instabilité » et « le feu de la sédition » et « division du pays», ainsi que l’émergence d’un argument classique «agenda étranger» à l’affût de la patrie  et la sécurité du Maroc, comme si la stabilité et la sécurité sont conditionnées et liées à la nécessité de la soumission et l’acceptation de la « Hogra »  Le chantage à la « la stabilité contre l’injustice » a été mis en avant à l’instar de ce que nous entendions dans le Moyen-Orient à travers les expressions de «la terre contre la paix», ou le «pétrole contre nourriture», un tel discours a été renforcé par la propagation de termes  injurieux et racistes tels que «bâtards» et «séparatistes» … par certains nervis pour semer la haine et le discours raciste, en particulier par des prédicateurs, comme s’ils étaient des gardiens de la préservation de la patrie de la fragmentation et de la division, quand bien même la véritable « Fitna » est celle qui est entretenue par ces esclaves.

Au lieu de tirer les enseignements de la volonté du peuple et des voix libres quand elles se soulèvent pour la dignité, l’estime de soi et une vie décente, et contre l’arrogance, de l’humiliation et la réalité de la marginalisation « Hogra », il semble que les responsables de ce pays ne tirent d’enseignements que quand ils se retrouvent dans l’impasse sous l’intensification de la colère du peuple, c’est alors les vieilles habitudes et le naturel revient au galop. Mais, quoi qu’il en soit, l’enseignement essentiel à tirer des protestations qui ont éclaté récemment, est que la voix de la « majorité silencieuse » ou la « majorité marginalisée » est plus forte que tout. Une voie qui n’abandonne pas et ne craint nullement le jeu du makhzen. Une voie qui a pu se libérer de la peur et de l’intimidation, et est devenu plus forte pour faire face à « l’épée » du pouvoir, des gouvernants et de l’Etat profond. Une voix qui met le disque de la sempiternelle « exception marocaine » devant le fait accompli, comme il la confronte à la vérité historique et la réalité en cours. Une voix capables de dévoiler et désarçonner le calcul du système quand le pouvoir persiste dans son autoritarisme, l’Etat dans son impartialité, et les responsables dans leur offensive.

Encore une fois, que Dieu bénisse le martyr de la « Hogra » Mouhcine FIKRI, un enfant du RIF, une terre des résistants et des Hommes libres. Gloire à chaque voix libre qui fait triompher la dignité, la liberté et la justice. Ce qui est certain est que la message est arrivé, celui qui marche arrive surement à destination.”

Post Scriptum, 11 de juny del 2017.

La revolta del Rif ha pres proporcions massives i la població rifenya resident als Països Catalans i França es mobilitza en solidaritat amb els seus compatriotes fet que ha provocat la reacció de les autoritats marroquines que han escampat un pamflet mitjançant els consulats titulat “Datos sobre la situación en la provincia de Alhucemas” datat l’endemà de la detenció del líder rifeny Nasser Zefzati on se’l desqualifica insinuant vincles amb els gihadistes que van atemptat a BRusel·les el 15 de novembre del 2015 i es lloa la “visión clarividente de Su Majestad el Rey Mohammed VI”.

Post Scriptum, 27 de juny del 2018.

El tribunal de Casablanca ha condemnat els principals dirigents de la revolta del Rif a vint anys de presó per tal d’estroncar les protestes socials i les reivindicacions nacionals dels rifenys, cada cop més conscients de la seva identitat amaziga. El règim ha tancat la majoria dels mitjans digitals que informaven sobre el Rif i mena una campanya permanent, tambá a Catalunya, per deslegitimar el moviment rifeny.

  1. Sobre l’ “acte de barbàrie” de la Cabilia, crec que les conseqüències serán minses (excepte, clar, per aquell que va colpejar i robar al vell venedor: tindrà poques ganes de tornar a prendre quelcom que no li pertany, i a agredir als altres).
    A diferent parts de Sudamérica, hi passen coses semblants… La gent està molt cremada de patir violència, agressions i robatoris de tota mena, i que els agents de l’autoritat no facin res per impedir-ho. Llavors, és “normal” que quan tenen la oportunitat d’atrapar a un d’aquests desgràciats [amb totes les accepcions de la paraula], el linxin literalment.

    Atentament

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