Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

4 d'octubre de 2022
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Rellegint Umberto Eco: reconèixer el fexisme

Gairebé vuitanta anys després de la derrota militar del nazisme i del feixisme creix la preocupació arreu d’Europa per un eventual renaixement d’aqueixes ideològies sota altres formes que les històricament conegudes -i vençudes-, alhora que apareix també un neo-antifeixisme arbitrari i selectiu que abusa de la deslegitimació necessària del feixisme per desqualificar adversaris ideològics, de dreta, extrema dreta o conservadors.

Per això, Pierre-André Taguieff, davant les transformacions en curs del sistema de partits occidentals apel·la a repensar els termes “extrema esquerra” i “extrema dreta”, l’ús indiscriminat del qualificatiu “feixista” o “racista”, entre altres. Altres, com la filòsofa Michela Marzano insisteixen a diferenciar entre «post-feixisme» i «neo-feixisme». Una actitud desautoritzada avui mateix a Le Figaro pel periodista Eliott Mamane per qui “l’emploi du qualificatif de «postfasciste» pour rendre compte du projet dessiné par la coalition menée par Giorgia Meloni est souvent moins le fruit d’une vraie réflexion qu’une occasion de se livrer à une exhibition de vertu.”

Rellegir la intervenció d’Umberto Eco en un simposi que va organitzar el Departament d’Italià i Francès de la Universitat de Colúmbia, el 25 d’abril del 1995, per celebrar l’alliberament d’Europa, resulta escaient per precisar el nom de cada cosa. Inicialment va aparèixer amb el títol «Eternal Fascism» a The New York Review of Books (22 de juny del 1995) i va ser traduït a La Rivista dei Libri del juliol-agost del 1995 com a «Totalitarismo fuzzy e Ur-Fascismo». Una versió en català la va publicar Ara Llibres al 2019.

De la versió francesa, editada per Grasset (2017), n’extrec aqueix resum en catoze punts característics del que Umberto Eco anomena feixisme etern o Ur-Feixisme, aqueixos atributs no poden entendres com s’organiser un sistema tancat i exhaustiu, alguns són contradictoris entre si i alguns es donen també en altres formes de despotisme o de fanatisme. Pero, adverteix: “Mais il suffit d’une seule d’entre elles soit présente pour faire coaguler une nébuleuse fasciste” (pàgina 34). Aprofito la síntesi que en va fer el bloc “Les nouveaux dissidents“, el 24 de juliol del 2017 per resumir el misstage d’Umberto Eco:

“1. La première caractéristique du fascisme éternel est le culte de la tradition. Il ne peut y avoir de progrès dans la connaissance. La vérité a été posée une fois pour toutes, et on se limite à interpréter toujours plus son message obscur.

2. Le conservatisme implique le rejet du modernisme. Le rejet du monde moderne se dissimule sous un refus du mode de vie capitaliste, mais il a principalement consisté en un rejet de l’esprit de 1789 (et de 1776, bien évidemment [Décalaration d’indépendance des États-Unis]). La Renaissance, l’Âge de Raison sonnent le début de la dépravation moderne.

3. Le fascisme éternel entretient le culte de l’action pour l’action. Réfléchir est une forme d’émasculation. En conséquence, la culture est suspecte en cela qu’elle est synonyme d’esprit critique. Les penseurs officiels fascistes ont consacré beaucoup d’énergie à attaquer la culture moderne et l’intelligentsia libérale coupables d’avoir trahi ces valeurs traditionnelles.

4. Le fascisme éternel ne peut supporter une critique analytique. L’esprit critique opère des distinctions, et c’est un signe de modernité. Dans la culture moderne, c’est sur le désaccord que la communauté scientifique fonde les progrès de la connaissance. Pour le fascisme éternel, le désaccord est trahison.

5. En outre, le désaccord est synonyme de diversité. Le fascisme éternel se déploie et recherche le consensus en exploitant la peur innée de la différence et en l’exacerbant. Le fascisme éternel est raciste par définition.

6. Le fascisme éternel puise dans la frustration individuelle ou sociale. C’est pourquoi l’un des critères les plus typiques du fascisme historique a été la mobilisation d’une classe moyenne frustrée, une classe souffrant de la crise économique ou d’un sentiment d’humiliation politique, et effrayée par la pression qu’exerceraient des groupes sociaux inférieurs.

7. Aux personnes privées d’une identité sociale claire, le fascisme éternel répond qu’elles ont pour seul privilège, plutôt commun, d’être nées dans un même pays. C’est l’origine du nationalisme. En outre, ceux qui vont absolument donner corps à l’identité de la nation sont ses ennemis. Ainsi y a-t-il à l’origine de la psychologie du fascisme éternel une obsession du complot, potentiellement international. Et ses auteurs doivent être poursuivis. La meilleure façon de contrer le complot est d’en appeler à la xénophobie. Mais le complot doit pouvoir aussi venir de l’intérieur.

8. Les partisans du fascisme doivent se sentir humiliés par la richesse ostentatoire et la puissance de leurs ennemis. Les gouvernements fascistes se condamnent à perdre les guerres entreprises car ils sont foncièrement incapables d’évaluer objectivement les forces ennemies.

9. Pour le fascisme éternel, il n’y a pas de lutte pour la vie mais plutôt une vie vouée à la lutte. Le pacifisme est une compromission avec l’ennemi et il est mauvais à partir du moment où la vie est un combat permanent.

10. L’élitisme est un aspect caractéristique de toutes les idéologies réactionnaires. Le fascisme éternel ne peut promouvoir qu’un élitisme populaire. Chaque citoyen appartient au meilleur peuple du monde; les membres du parti comptent parmi les meilleurs citoyens; chaque citoyen peut ou doit devenir un membre du parti.

11. Dans une telle perspective, chacun est invité à devenir un héros. Le héros du fascisme éternel rêve de mort héroïque, qui lui est vendue comme l’ultime récompense d’une vie héroïque.

12. Le fasciste éternel transporte sa volonté de puissance sur le terrain sexuel. Il est machiste (ce qui implique à la fois le mépris des femmes et l’intolérance et la condamnation des mœurs sexuelles hors normes: chasteté comme homosexualité).

13. Le fascisme éternel se fonde sur un populisme sélectif, ou populisme qualitatif pourrait-on dire. Le Peuple est perçu comme une qualité, une entité monolithique exprimant la Volonté Commune. Étant donné que des êtres humains en grand nombre ne peuvent porter une Volonté Commune, c’est le Chef qui peut alors se prétendre leur interprète. Ayant perdu leurs pouvoirs délégataires, les citoyens n’agissent pas; ils sont appelés à jouer le rôle du Peuple.

14. Le fascisme éternel parle la Novlangue. La Novlangue, inventée par Orwell dans 1984, est la langue officielle de l’Angsoc, ou socialisme anglais. Elle se caractérise par un vocabulaire pauvre et une syntaxe rudimentaire de façon à limiter les instruments d’une raison critique et d’une pensée complexe.”

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