Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

25 de gener de 2016
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No Borders UE ?

L’edició corresponent al dia d’ahir de Le Figaro dedicava el gruix de la informació política francesa als greus i repetitius incidents provocats pels immigrants sense papers acampats a Calais amb l’esperança de poder entrar clandestinament al Regne Unit i, especialment, al dels paper que juguen des de fa anys els membres del col·lectiu No Borders, contraris als controls fronteres a la UE.

No Borders és una xarxa transnacional de col·lectius d’ideologia anticapitalista que pugnen per la lliure circulació de persones, sense restriccions a la immigració i per l’abolició de les fronteres estatals, fundat l’any 1999 i molt actiu a França, precisament donant suport als acampats des de fa anys a Calais que malden per poder arribar al Regne Unit per qualsevol mitjà.

L’activisme d’aqueixos col·lectius d’inspiració anarquista no tindria la capacitat d’actuar d’agent desestabilitzador si no existís una massa d’immigrants susceptibles de ser instrumentalitats que provenen d’estats fallits i que cerquen a Europa un benestar que no poden assolir als seus països de procedència. Les autoritats de la UE han estat incapaces de dotar-se d’una política immigratòria comuna, ni de preveure l’allau de refugiats utilitzats pels estats causants dels conflictes dels quals fugen (Turquia, Síria, entre d’altres) per pressionar la Unió Europea. Com ja alertaven el 18 de desembre proppassat els periodistes de Le Monde Cécile Ducourtieux i Jean-Pierre Stroobants, sobre “La crise des migrants: l’Europe impuissante et plus divisée que jamais”.

Hores d’ara els estats europeus estan atrapats entre el respecte als valors humanitaris sobre els quals es fonamenten i la sostenibilitat de les seves economies, la cohesió de les respectives societats i la preservació de la seguretat pública per evitar la infiltració gihadista i les reaccions xenòfobes del tipus Pegida.  Els incidents de Calais provocats pels agitadors de No Borders han causat una crispació de tal envergadura que l’alcaldessa de la ciutat i el president del Consell Regional han demanat al president Hollande que enviï l’exèrcit per assegurar l’ordre públic atès que les forces policials estan desbordades.

La crisi econòmica crònica en la qual està immers el Regne d’Espanya, per tant també -de moment- Catalunya no atrau un flux immigratori substancial i no es donen campanyes com la de “Papers per a tothom” que el progresisme autòcton va impulsar de manera tan entusiasta com irresponsable, és a dir, sense preveure de la viabilitat de la regularització de les persones en situació irregular. Molt probablement els plantejaments anticapitalistes de No Borders afloraran en el procés constituent català en perspectiva i serà allavòrens quan reprendrà el debat. Mentrestant persistirà la indefinició de les forces polítiques sobiranistes quan haurien de partir ja des d’ara d’una concepció i una estratègia autocentrada en la priorització dels interessos nacionals catalans en una Europa en crisi.

Post Scriptum, 8 de febrer del 2016.

El cap de setmana Calais ha estat centre de manifestacions contraposades: d’una banda milers d’anticapitalistes solidaris amb els immigrants bloquejats han provocat greus destrosses als comerços locals (com habitualment passa a Barcelona) i d’altra banda, un general a la reserva participà a la concentració convocada per la secció francesa de Pegida.

Vincent Tremolet de Villers publica a Le Figaro aqueix article titulat “Calais, Marseille, Ajaccio: L’État est nu”, on critica la incapacitat de les autoritats per afrontar la profunda crisi que afecta França i en canvi exhibeix el seu fràgil poder contra aquells que com el general Piquemal deixen en evidència la seva impotència”.

Post Scriptum, 25 de gener del 2017.

A la darreria d’octubre proppassat la “jungle” de Calais fou desallotjada i els milers d’habitants distribuïts arreu de França, però poc  a poc els immigrants hi retornen amb l’esperança  de poder arribar al Regne Unit.

Post Scriptum, 19 de juny del 2018.

Le Figaro publica avui una entrevista a l’assagista anglès Douglas Murray: “Personne n’a donné aux ONG open-borders le droit de dicter l’avenir du continent“.

Post Scriptum, 16 de novembre del 2021.

La immigració és un dilema existencial per a la Unió Europea atrapada entre els principis democràtics i la instrumentalització dels moviments de persones desesperades per part de règims despòtics com els de Turquia, Rússia i Bielorússia, sobre els quals avui Le Figaro publica aqueix dossier: “Migrants en Biélorussie : 6 questions sur la crise migratoire à la frontière polonaise.”

Post Scriptum, 3 de maig del 2022.

Avui, a Le Figaro: «La Commission européenne veut transformer Frontex en agence de surveillance des droits des migrants». Le directeur général de Frontex, Fabrice Leggeri, a présenté sa démission vendredi 29 avril. Pour le directeur général de l’institut Thomas More Jean-Thomas Lesueur, l’agence européenne est au cœur d’une bataille idéologique, qui a empêché le Français de réaliser sa mission.

LE FIGARO. – À la tête de l’agence Frontex depuis 2015, reconduit en 2019, le Français Fabrice Leggeri a quitté ses fonctions de directeur exécutif vendredi. Que vous inspire cette démission ?

Jean-Thomas LESUEUR. – Cette démission est l’épilogue d’une sourde bataille qui se mène dans la coulisse des institutions européennes sur la mission de l’agence Frontex et plus globalement sur le sens à donner à la politique migratoire européenne. D’un côté, Fabrice Leggeri et la direction de Frontex qui rappelaient sans cesse que le mandat de l’agence était la garde de la frontière commune. De l’autre, Ylva Johansson, commissaire européen aux Affaires intérieures, qui exerce la tutelle sur Frontex, alignée sur les ONG, qui voudrait en quelque sorte transformer Frontex en agence de surveillance du respect par les États membres des droits fondamentaux des migrants à leur arrivée. Concrètement, l’action de Fabrice Leggeri était entravée depuis des mois par les initiatives de l’«officier aux droits fondamentaux» présent au sein de l’agence pour garantir ces droits…

LE FIGARO.- Fabrice Leggeri est depuis deux ans sous le feu des critiques d’une partie du Parlement européen, de la Commission, de certaines ONG et médias, mais aussi de quelques États membres, notamment la Suisse, où une votation est organisée le 15 mai portant sur la participation du pays à l’augmentation des moyens accordés à l’agence. En cause, des enquêtes faisant état de refoulements illégaux en mer Égée, contraires au droit de l’Union et au droit international. Ces critiques sont-elles justifiées ?

Cette accusation a été largement battue en brèche par les faits. Les enquêtes de différents organismes européens, comme le Parlement européen, l’OLAF (office européen de lutte antifraude, dont on se demande quelle compétence il a en la matière…) ou d’autres, soit ont conclu à l’absence de ces refoulements, soit ont minoré l’implication de Frontex. Ce sont les ONG no-borders et les médias (principalement allemands, comme Der Spiegel encore tout récemment) qui mènent la charge – complaisamment alimentés par la Turquie en témoignages ou en images satellite tendancieux… Au-delà du sort personnel de Fabrice Leggeri, le fond de l’affaire est idéologique et politique, il faut bien le comprendre…

LE FIGARO.- Après les élections européennes, le nouveau Parlement, à connotation écolo, a ramené la dotation de l’agence à un milliard par an (contre 1,8 milliard prévu initialement).

Oui, c’est un autre front de la bataille. On aurait pu croire (ou espérer) qu’après la déferlante migratoire de 2015-2016, les dirigeants européens allaient enfin prendre au sérieux la question migratoire et comprendre ce qu’elle a d’existentielle pour des sociétés européennes en déclin, qui doutent de leur modèle et qui ont déjà accueilli une immigration massive depuis cinq décennies. Ce n’est pas ce qui s’est passé.

En tout cas, si l’on peut considérer que la précédente Commission européenne (présidée par Jean-Claude Junker entre 2014 et 2019) eut quelques velléités, ce n’est absolument pas le cas de l’actuelle Commission, présidée par Ursula von der Leyen. En son sein, ce sont les visions humanitaires (celle des ONG qui jouent un rôle délétère sur le terrain) et technocratique (celle du « migration management » des organisations internationales) qui dominent tout. Ajoutons qu’Ylva Johansson assume à titre personnel un regard «sans-frontiériste» sur l’immigration et n’hésite pas à affirmer que «les phénomènes migratoires ont fait et feront toujours partie de nos sociétés» et que «l’immigration fait partie de ce qui rend notre continent prospère». Selon elle, l’immigration est un phénomène inéluctable, auquel il convient de s’adapter, et un bienfait pour les économies européennes. Cette vision est à la base de la vision multiculturaliste qu’a récemment défendue la Commission européenne dans une campagne d’opinion.

LE FIGARO.- Y a-t-il, selon vous, une volonté de brider Frontex ?

De la tuer, sans doute pas. Mais d’en modifier la mission, assurément. En baissant ses moyens, en lui accordant moins d’hommes et en lui demandant d’avoir pour premier objectif le respect des «droits fondamentaux» des migrants, c’est bel et bien le cas. J’ajoute tout de suite que point n’est besoin d’être eurolâtre, ni même europhile, pour s’inquiéter des conséquences de cette offensive contre Frontex (nous avons nous-même souvent critiqué la politique migratoire européenne dans ces colonnes, par exemple le «pacte européen sur la migration et l’asile» en septembre 2020). Le réalisme le commande. Car c’est l’ensemble des efforts réalisés depuis la crise migratoire de 2015, si limités et parcellaires soient-ils, qui risquent d’être balayés.

LE FIGARO.- Frontex est-il au cœur d’une bataille idéologique ?

Oui, très clairement. La manière de voir d’Ylva Johansson et de toute la Commission européenne prolonge en quelque sorte la vision de l’ONU dans son fameux rapport «Migration de remplacement: une solution au déclin et au vieillissement de la population ?», qui date de l’an 2000. Ce rapport, qui a fait couler tant d’encre, était pétri du dogme de la «mondialisation heureuse» qui régnait à l’époque. Le problème est que, vingt après, le bilan est pour le moins sombre. Ce dogme, qui voyait la personne humaine comme un agent économique interchangeable et déplaçable au gré des besoins de la mondialisation, ne résiste pas au spectacle de la fracturation de nos sociétés, de la montée du communautarisme et du racialisme, des phénomènes spectaculaires de violence ethniques que nous observons en Europe. C’est que le problème migratoire n’est pas une variable de la politique économique et sociale. C’est une question existentielle, je l’ai dit, en ce qu’elle touche à l’identité et à l’avenir des peuples et des cultures. Voilà ce qu’Ylva Johansson et la Commission européenne ne veulent pas voir.

Après ce départ, faut-il s’attendre à un président avec une vision davantage «sans-frontiériste» à la tête de Frontex ?

C’est sans doute ce scénario que la Commission voudrait. Mais on peut espérer que cela ne se passera pas si facilement pour elle car de nombreux pays d’Europe de l’est ont une lecture radicalement opposée à la sienne. En janvier dernier, seize pays se sont retrouvés à Vilnius pour discuter de la protection des frontières de l’Union européenne (y compris des murs). Cette rencontre, qui faisait suite au chantage migratoire que la Biélorussie avait imposé à la Lituanie, à la Pologne et à d’autres, était le prolongement d’une lettre signée par douze pays en octobre 2021 demandant à la Commission d’abandonner son angélisme en matière d’immigration. Pour ces pays, une frontière est faite pour être gardée et un migrant qui entre illégalement sur leur territoire doit être refoulé. C’est sans doute odieux dans le monde d’Ylva Johansson mais c’est normal dans le monde réel ! En matière d’immigration, comme en d’autres d’ailleurs (sur le multiculturalisme ou le danger russe), le bon sens politique se lève à l’est…

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