Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

22 de novembre de 2024
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Llibertat per Boualem Sansal, lliurepensador algerià detingut pel règim islamista

Boualem Sansal, (Theniet El Had), és un escriptor algerià que critica obertament el règim islamista que imperia al seu país de la independència ençà, i globalment el totalitarisme islàmic. Des de dissabte passat és en poder de la policia de la dictadura per motius desconeguts. Segons Le Figaro d’avui mateix: “l’agence de presse algérienne confirme l’arrestation de l’écrivain et étrille la «France Macronito-sioniste».

Avui mateix Tribune Juive publica un manifest signat per personalitats franceses reclamant el seu alliberament: “Liberté pour Boualem Sansal! Appel aux Autorités politiques et judiciaires d’Algérie et Appel au Président de la République française Emmanuel Macron“.

Boualem Sansal, l’un des plus grands écrivains franco-algériens d’aujourd’hui, intellectuel de haute volée et l’une des consciences critiques les plus éclairées au sein du monde moderne et contemporain, a été arrêté manu militari, puis emprisonné, ce samedi 16 novembre 2024, à l’aéroport d’Alger alors qu’il rentrait d’un voyage en France.

Cette arrestation de l’un des humanistes les plus admirables, dont l’œuvre tout autant que la pensée témoignent, par l’immense qualité des valeurs morales qu’elles défendent avec courage, lucidité et constance, d’une rare élévation d’âme, est, à nos yeux, aussi incompréhensible qu’inacceptable. Nous condamnons donc fermement, sans ambages ni ambiguïté, cette arrestation arbitraire, indigne et injustifiée !

UN INLASSABLE DÉFENSEUR DES DROITS DE L’HOMME ET DE LA FEMME

Le cher Boualem Sansal, ardent défenseur des Droits de l’Homme et de la Femme, n’a de cesse, en effet, de promouvoir des principes, théoriquement universels, aussi essentiels, pour la paix dans le monde comme pour le progrès de la civilisation, que la liberté de parole, la justice, la tolérance, la laïcité, la démocratie, le débat d’idées.

Ainsi est-ce le prestigieux Siècle des Lumières en sa plus haute et noble expression, au premier rang duquel émergent des esprits aussi éminents que Voltaire, Diderot, Condorcet ou Montesquieu, autant d’illustres fils de la République Française, qui inspire, dans ses écrits comme dans ses engagements, Boualem Sansal, dont le seul crime est donc d’être, nanti des qualités qui lui sont propres pour cette double culture (la France et l’Algérie) qu’il représente avec autant de brio, un libre-penseur, contre toute dérive sectaire, croyance obscurantiste, manichéisme politico-idéologique, tentation totalitaire ou terrorisme islamiste.

UN COMBAT POUR LA LIBERTÉ, LA TOLÉRANCE, LA DÉMOCRATIE, LA PAIX DANS LE MONDE ET LE PROGRÈS DE LA CIVILISATION

C’est pourquoi, nous, signataires du présent appel, demandons instamment, la libération urgente et immédiate, toutes affaires cessantes, de ce bel et grand esprit, en plus d’être l’une des plumes les plus fines et ciselées de la langue française, qu’est Boualem Sansal.

Son combat, toujours intelligent, fin et nuancé, respectueux des opinions d’autrui, pour la liberté – liberté de pensée et de parole, d’expression et de création – est aussi notre combat, au nom de la démocratie, et pour les imprescriptibles, inaliénables droits humains !

Post Scriptum, 25 de novembre del 2024.

Avui, a Tribune Juive: “L’appel de trente lauréats du grand prix de l’Académie française pour Boualem Sansal”. En un sentit contrari, els islamistes es pronuncien a la televisió pública francesa, com alerta avui Le Figaro: “Boualem Sansal alimentait un «discours hostile à l’égard des musulmans», attaque le politologue Nedjib Sidi Moussa“.

Post Scriptum, 26 de novembre del 2024.

Gabriel Robin explica ahir a Causeur, “Boualem Sansal: ses propos sur le Sahara que l’Algérie ne digère pas”.

Les liens historiques et humains qui unissent la France à l’Algérie font souvent sous-estimer la nature dictatoriale du régime politique qui la dirige. L’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal en est encore la triste confirmation : l’Algérie est une nation en pleine dérive qui ne tient sa population qu’en désignant des boucs-émissaires étrangers et en maniant le bâton avec les récalcitrants.

L’Algérie, une drôle d’Histoire !

Il n’est d’ailleurs qu’à lire la presse officielle algérienne pour s’en convaincre. Dans un communiqué d’une rare virulence, au ton semblable à ce que l’on pourrait trouver dans des régimes aussi aimables que la Corée-du-Nord, l’Agence Presse Service écrit à propos des réactions françaises à la détention arbitraire de l’écrivain binational : « la France prend la défense d’un négationniste, qui remet en cause l’existence, l’indépendance, l’Histoire, la souveraineté et les frontières de l’Algérie ».

En cause, les propos tenus par Boualem Sansal au média Frontières. Il a notamment déclaré : « Quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc : Tlemcem, Oran et même jusqu’à Mascara. Toute cette région faisait partie du royaume. » Ce propos historiquement exact est jugé « négationniste » dans une Algérie où l’histoire est mythifiée et abondamment utilisée pour souder la population.

Le caractère obsidional du régime créé par le FLN s’exprime notamment à l’égard de la France, des juifs, mais aussi du Maroc. La monarchie voisine est régulièrement vilipendée dans les médias algériens, jalousée aussi. Il ne fait donc guère de doutes que les propos de Monsieur Sansal sur la souveraineté marocaine dans la région du Sahara ont dû profondément énerver les autorités militaires algériennes, lesquelles soutiennent les séparatistes armés du Front Polisario depuis de nombreuses années.

De plus, le récent basculement de la France en faveur du plan d’autonomie marocain au Sahara a laissé un goût amer dans la bouche d’Alger. Vu comme un traître, Boualem Sansal est aussi un combattant inlassable des dérives islamistes qu’il a observées dans son pays d’origine, traumatisé comme tant d’autres par la guerre civile des années 1990 et les terroristes du GIA.

Boualem Sansal pourrait être poursuivi

Boualem Sansal est désormais dans une situation particulièrement périlleuse. Son arrestation politique pouvant conduire à la mise en œuvre de poursuites pour « atteinte à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du pays » et « incitation à la division du pays ». Des motifs passibles de prison ferme en Algérie. Ces méthodes, visant un homme qui a récemment acquis la nationalité française, s’apparentent à celles des régimes totalitaires.

Elles font de l’Algérie un pays qui devrait horrifier nombre de belles âmes bien françaises. On est pourtant bien en peine de trouver des réactions venant d’une grande partie de la gauche, souvent complaisante à l’égard d’Alger. Comme l’explique l’essayiste Fatiha Agag-Boudjahlat à La Dépêche du Midi : « Le Printemps arabe n’a qu’effleuré l’Algérie, l’Etat usant à la fois de brutalité et de clientélisme à coup de pétro et de gazodollars pour vite replonger son peuple dans l’apathie et la neurasthénie. Tout le monde le sait. Les Algériens le savent. Il n’y a guère que les immigrés et surtout leurs enfants en France pour chanter les louanges de l’Algérie en se gardant bien d’y vivre, de s’y faire soigner ou de s’y instruire. »

En manifestant clairement son intérêt à l’alliance marocaine, la France a dévoilé le fond de la pensée d’Alger. Revancharde et passéiste, l’Algérie de Monsieur Tebboune ne prend pas le chemin du progrès. Il est temps de lui rappeler qu’un dialogue se construit à deux et sûrement pas par le chantage.

Post Scriptum, 27 de novembre del 2024.

Dues actituds a tenir en compte: la complicitat de l’esquerra francesa amb el règim algerià denunciada avui per des de les pàgines de Le Figaro (“Affaire Boualem Sansal: quand la gauche française s’aligne sur le pouvoir algérien”) i, també al mateix diari,  «L’atteinte au “sentiment national algérien” interdirait-elle donc de rappeler des vérités historiques ?»

Post Scriptum, 2 de desembre del 2024.

Avui, a Le Figaro, es demana:  “Emprisonnement de Boualem Sansal : pourquoi l’extrême gauche déteste-t-elle tant un écrivain innocent ?

Post Scriptum, 30 de desembre del 2024.

Ahir, a Le Matin d’Algèrie, le Comité de soutien international à Boualem Sansal présidé par Noelle Lenoir, ancienne ministre des affaires européennes, réagit aux graves accusations prononcées par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, au sujet de l’écrivain franco-algérien.

« Le Président algérien vient ce jour de prononcer un discours qui laisse peu d’illusions quant au sort réservé à notre ami et compatriote Boualem Sansal, alors que dans le même temps le régime annonce vouloir gracier en signe d’apaisement près de 2400 prisonniers.

Après 24 heures de rumeurs contradictoires laissant espérer une libération de Boualem Sansal, les propos du chef de l’Etat algérien confirment s’il le fallait le statut de prisonnier politique de celui qui est l’otage d’un pouvoir arbitraire et policier.

Tout pourtant portait à croire qu’à la faveur de ces mesures de clémence, le Président algérien aurait saisi cette opportunité pour sortir par le haut d’une crise sans précédent dans les relations franco-algériennes. Bien au contraire et délibérément, les autorités algériennes semblent avoir opté pour porter à leur comble les tensions entre nos deux pays.

Après le refus de délivrer son visa à l’avocat français désigné pour assister Boualem Sansal au mépris des droits de la défense, après une fin de non-recevoir inédite opposée à la demande française d’une protection consulaire élémentaire, le régime algérien franchit un pas supplémentaire en prenant le risque d’une altération irréversible de la santé de notre compatriote. Cette situation est non seulement inique et inacceptable, mais elle met sa vie en danger.

Nous ne pouvons admettre en effet qu’âgé de 80 ans et gravement malade, Boualem Sansal soit ainsi embastillé pour un motif totalement fantaisiste : une « atteinte à l’intégrité nationale », lui qui n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression d’écrivain et de penseur.

Le Comité de Soutien de Boualem Sansal composé de plus de 1000 membres de nationalités et de courants de pensée les plus divers, associant hautes personnalités politiques, intellectuels et représentants de la société civile, condamne avec la plus extrême fermeté la détention arbitraire dont est victime l’un de nos plus grands romanciers francophones contemporains. Cette détention, que ce soit dans un cachot ou dans un hôpital militaire qui s’avère sans les moyens de lui apporter les soins nécessaires, s’assimile à une non-assistance à personne en danger.

Face à ce péril imminent, le Comité

  • demande au Président de la République, Emmanuel Macron, et de manière plus générale aux autorités françaises compétentes, de prendre les mesures décisives qui s’imposent pour obtenir dans les plus brefs délais, à titre humanitaire, la libération de Boualem Sansal pour la vie duquel on a toutes raisons d’avoir les plus grandes inquiétudes.
  • appelle également les autorités européennes, Présidents de la Commission, du Parlement et du Conseil ainsi que Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à engager immédiatement les démarches indispensables à sa remise en liberté immédiate et sans condition.

Post Scriptum, 24 de gener del 2025.

, avui a Le Figaro: “Vote contre la libération de Boualem Sansal : Rima Hassan, la tartuffe des droits de l’homme”.

Post Scriptum, 21 de febrer del 2025.

signen aqueix article avui a Le Figaro: «Le deux poids, deux mesures entre Paul Watson et Boualem Sansal, révélateur des normes morales de l’époque ?»

Si comparaison n’est pas raison, il n’est parfois pas déraisonnable de vouloir comparer ce qui a priori n’est pas censé l’être. Deux hommes sont, depuis de longs mois, plus visibles médiatiquement que de coutume ; leur point commun ? La détention.

D’un côté, Paul Watson, figure de proue de la lutte contre la chasse à la baleine, objet d’une notice rouge d’Interpol depuis 2012 et d’un mandat d’arrêt international émis par le Japon (qui l’accusait, notamment, de « conspiration d’abordage » à l’encontre de l’un de ses baleiniers en 2010). Interpellé et incarcéré au Groenland le 21 juillet 2024 par la police danoise, il y est resté emprisonné 149 jours, avant que la demande de son extradition soumise par le Japon (où il risquait une peine de 15 ans) au Danemark ait été refusée. De retour à Paris le 20 décembre, il a été fêté le lendemain… place de la République, et il a été très officiellement fait, par Anne Hidalgo, citoyen d’honneur de notre capitale, le 3 février. Obtiendra-t-il, comme il le souhaite, la nationalité française ? C’est probable.

De l’autre côté, Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, né à Alger, naturalisé français depuis le printemps 2024, arrêté le 16 novembre à l’aéroport d’Alger pour «atteinte à la sûreté de l’État». À l’heure où nous rédigeons ces lignes, celui qui n’a commis d’autre crime que de dénoncer publiquement le caractère totalitaire du régime algérien, celui qui, au reste, n’a cessé de souligner le « génie éclatant » de la langue française, se désolant de ce que « le français se dévitalise et devien[ne] du blabla postmoderne », est toujours, enfermé dans les geôles algériennes ou dans une «unité de soins», en raison de son cancer.

Il ne s’agit évidemment pas pour nous de regarder le «cas» Watson et le «cas» Sansal à travers le même prisme – les enjeux et les contextes étant, en l’occurrence, très différents. Simplement de constater ceci : autant le fondateur de Sea Shepherd, chantre du végano-antispécisme aux méthodes pour le moins «musclées», promoteur depuis un demi-siècle de l’action directe jugée par lui légitime parce que seule vraiment efficace (d’où sa rupture avec Greenpeace, dès 1977…), a joui, lors de son emprisonnement, d’un soutien dépourvu de la moindre note discordante de la part des grands médias comme des mondes politiques, intellectuel et artistique, particulièrement en France ; autant l’écrivain dissident n’a quant à lui pas bénéficié, loin de là, d’un tel consensus bienveillant, d’une telle convergence d’humanité indignée.

En effet, les personnalités de tout premier plan – à commencer par le président Macron – ne se sont pas empressées de réclamer sa libération, alors que d’autres sont demeurées totalement muettes, et que, pire encore, certaines ont carrément pris le parti de l’oligarchie algérienne contre un homme qui s’était contenté de faire usage de sa liberté d’expression avec pour seules armes sa plume, sa voix, sa mémoire, et son sens critique.

Or, si l’on fait pour un instant abstraction de la multitude de ses causes, cet écart de traitement abyssal au sein de la sphère publique recèle, en lui-même, une profonde et inquiétante leçon : la cause animale est aujourd’hui un marqueur d’appartenance au camp du Bien. S’ériger ou être érigé en protecteur des bêtes, fût-ce en enfreignant la loi, constitue la voie royale vers la reconnaissance d’un statut qui frise l’héroïsme, a fortiori lorsque les espèces sont emblématiques, comme la baleine ou l’éléphant. A contrario, le fait d’émettre ne serait-ce que des réserves ou de menues critiques à l’endroit de telle icône de la cause animale vaut immédiatement suspicion, dégradation, voire bannissement de l’univers monolithique et confisqué du Bien, où règnent les copies conformes. Un phénomène dont il serait opportun de prendre sérieusement la mesure, dès à présent.

Voilà bien la question qu’il nous pose : la ferveur animaliste n’est-elle pas à deux doigts de surclasser, dans l’esprit occidental, l’attention ordinairement et légitimement accordée à l’homme, et spécifiquement à ce qu’il advient de certains hommes condamnés au bâillon et aux fers pour avoir seulement dit, décrit, et mis au jour ce qu’ils pressentaient et voyaient ?

La clémence générale dont a profité et profite toujours Paul Watson – qui inspirera sans nul doute d’autres impétrants à la désobéissance civile, depuis notre sol… – et, à l’inverse, la palpable et choquante hétérogénéité des réactions suscitées par l’arrestation et l’incarcération sine die de Boualem Sansal nous invitent à répondre, hélas, par l’affirmative.

Post Scriptum, 5 de març del 2025.

Avui, a Le Figaro: “Assemblée : une résolution appelant à la libération de Boualem Sansal adoptée en commission, la gauche s’abstient”. Alors que la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale examinait ce mardi une proposition de résolution européenne «appelant à la libération immédiate et inconditionnelle» de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien incarcéré depuis mi-novembre en Algérie, les députés Insoumis, écologistes et socialistes se sont abstenus au moment du vote, selon plusieurs sources parlementaires. À l’inverse de ceux du bloc central, de droite et du RN. Les élus communistes, eux, n’étaient plus présents dans la salle lorsque le texte a été soumis aux parlementaires de la Chambre basse.

Post Scriptum, 28 de març del 2025.

Ahir Tribune Juive anunciava la sentència: “L’écrivain Boualem Sansal condamné par la justice algérienne à cinq ans de prison ferme“.

Post Scriptum, 2 d’abril del 2025.

Ahir, a Le Figaro escriu: «Harki de la littérature, Boualem Sansal est victime du pouvoir algérien et de la lâcheté de la France».

 

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