Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

18 de maig de 2014
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Líbia, un estat fallit tres anys després de l’enderrocament de Gaddafi

No he estat mai a Líbia, però (potser encara encuriosit pel personatge que la va governar quaranta-dos anys) segueixo tot el que puc els esdeveniments que s’hi succeeixen des que una revolta popular -i l’ajuda militar franco-nordamericana- va acabar amb la caiguda del règim estrafolàriament tirànic de Muammar El-Gaddafi, vigent des del 1969.

 

Durant els anys setanta del segle passat les ressonàncies líbies arribaven a terres catalanes amb l’aureola d’una revolució nacionalista i anti-imperialista, fins que arran de l’atemptat de Lockerbie el miratge es va esfumar. A través de la lectura de la crònica de la revolta que ha escrit Gilles Kepel al seu llibre “Passion arabe” he sabut el paper determinant que els insurgents berebers -imazighen- van tenir en els combats contra l’exèrcit libi fidel a Gaddafi,  i ara novament contra les milícies islamistes que impedeixen bastir un estat nou.

Qui, segons els mitjans, encapçala aqueixes accions coordinades tant a Trípoli com a Bengasi, és un veterà militar anomenat Khalifa Haftar, que ja va participar al costat de Gaddafi al cop d’estat que el portà al poder l’any 1969, format a l’URSS, posteriorment exiliat als USA i ara comandant de les milícies que batallen contra els grups gihadistes que campen arreu del país.

Podria ser que fóssim a l’inici d’una operació per establir unes mínimes estructures d’estat “manu militari”, que garanteixi la redacció d’una constitució i que reconegui el seu  caràcter plurinacional (àrab i amazic), amb el suport d’Occident. Acabant la feina començada per la França de Sarkozy, (l’aviació francesa fou determinant per liquidar la resistència del règim), però incapaç de tutelar la reconstrucció d’un país devastat.

No és cap casualitat que l’editorial de Le Monde del proppassat 20 de març es titulés “Libye, trois ans plus tard, un pays a l’abandon” i fos una crítica a la passivitat europea i occidental en general davant del que és als ulls del món un estat fallit. Després de les primaveres àrabs, els règims dictatorials que han caigut a Egipte, al Iemen, han provocat que la mateixa noció d’estat s’esfondrés amb ells, un fenomen comú al món musulmà, com assenyalava en un lúcid article Nawaf Obaid.

 

Post Scriptum, 20 de maig del 2014.

L’Orient-Le Jour, el periòdic francòfon de Beirut, actualitza avui mateix els darrers esdeveniments a Líbia i els moviments de les forces sobre el terreny. Per la seva part, El País publica un article de Jesús Núñez, “Nuevo asalto al poder en Líbia“, que deixa entrellucar els propòsits del general Haftar ja assenyalats al meu apunt.

Post Scriptum, 26 de juny del 2014.

Les eleccions legislatives celebrades ahir a Líbia s’han tancat amb l’assassinat a Benghasi de l’advocadessa Salwa Bougaighis, coneguda defensora dels drets humans, a mans de gihadistes.

Post Scriptum, 22 de febrer del 2015.

Avui, L’Orient-Le Jour, publica un article on resum els deu moments clau posteriors a l’enderrocament de Gadafi que serveixen per il·lustrar l’atzucac actual:

“La Libye a sombré peu à peu dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, une situation dont profitent désormais des groupes jihadistes, dont l’Etat islamique, pour se développer.
Voici dix moments clés ayant marqué le pays depuis octobre 2011:

– Octobre 2011: Le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, proclame la “libération” du pays, trois jours après la mort de Mouammar Kadhafi, tué dans sa région d’origine, Syrte.

– Juillet 2012: Election d’une Assemblée nationale, le Congrès général national (CGN), auquel le CNT remet les pouvoirs le 8 août.

– Septembre 2012: Quatre Américains, dont l’ambassadeur Christopher Stevens, sont tués dans une attaque contre leur consulat à Benghazi.

– Mai 2014: Khalifa Haftar, un général dissident, lance une opération anti-islamistes. Les autorités l’accusent de “tentative de coup d’Etat”.

– Juin 2014: élection d’un nouveau Parlement appelé à succéder au CGN, dominé par les islamistes et de plus en plus contesté.

– Juillet 2014: Benghazi (est), la 2e ville du pays, tombe aux mains de milices islamistes.

– Août 2014: Après des semaines de combats meurtriers, Fajr Libya, une coalition hétéroclite de milices islamistes et de la ville de Misrata, s’emparent de Tripoli et y installe un gouvernement parallèle et remet le CGN en service.
Depuis, le gouvernement d’Abdallah al-Theni, reconnu par la communauté internationale, et le nouveau Parlement élu le 25 juin et dominé par les anti-islamistes, se sont exilés dans l’est du pays, qui se retrouve ainsi avec deux Parlements et deux gouvernements.

– Octobre 2014: Khalifa Haftar, qui bénéfice désormais du soutien du Parlement et du gouvernement reconnus par la communauté internationale, lance une contre-offensive dans le but de reconquérir Benghazi.

– Janvier 2015: Premières attaques revendiquées par le groupe Etat islamique (EI), dont la plus spectaculaire vise un hôtel dans le centre de Tripoli (neuf morts, dont un Américain, un Français, un Sud-Coréen et deux Philippines).

– Février 2015: L’EI revendique la décapitation de 21 chrétiens, la plupart égyptiens. En représailles, l’Egypte mène des frappes contre des positions présumées du groupe à Derna, en coordination avec les forces de Haftar, et réclame une intervention militaire internationale.
La communauté internationale exprime des craintes face à la montée de la menace jihadiste en Libye, mais écarte une action militaire dans l’immédiat.
L’EI revendique des attentats qui ont fait au moins 40 morts dans une ville contrôlée par le général Haftar, pour se venger des frappes aériennes.”

Post Scriptum, 3 de maig del 2015.

El redactor de Jeune Afrique Youssef Ait Aldim publica el proppassat 30 d’abril aqueix article titulat “Libye, guerre ou paix”, on analitza les possibles evolucions de la crisi libia:

“Où va l’ex-Jamahiriya ? Les négociations en cours entre factions     rivales peuvent-elles faire taire les armes ? Ou faudra-t-il une     intervention internationale pour limiter les dégâts, à défaut de rétablir     l’ordre ? Le jihadisme, déjà implanté à Derna, peut-il étendre son     emprise ? Les questions sur l’avenir du pays se bousculent, mais les     scénarios crédibles sont limités.

En 2011, personne n’a voulu prêter attention aux arguments des     opposants à l’intervention occidentale, défendue bec et ongles par un     Nicolas Sarkozy pressé d’en découdre avec Mouammar Kadhafi, qui l’avait     tant ridiculisé. Les juges diront un jour leur mot s’agissant des     accusations de financement illicite de la campagne de 2007 de     l’ex-président par les valises de la Jamahiriya, mais la myriade     d’affaires qui hypothèquent l’éventuel retour du champion de la droite     française masque un oubli : sa responsabilité dans le chaos actuel en     Libye.

Ceux qui agitent aujourd’hui le hochet de l’intervention militaire     devraient méditer ce précédent désastreux. L’impréparation, un temps     recouverte par le triomphalisme à la limite de l’indécence du trio     Sarkozy-Cameron-Bernard-Henri Lévy, a logiquement débouché sur un énorme     gâchis que les diplomates, à défaut d’avoir pu prévenir, doivent désormais     gérer.

SCÉNARIO 1 Accord politique et gouvernement d’union nationale

Entre     la station balnéaire de Skhirat, au Maroc – où se poursuit, depuis début     mars, un dialogue entre élus libyens -, Alger (partis et représentants de     la société civile), Bruxelles (élus locaux) et maintenant Le Caire     (tribus), l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Bernardino     León, tisse le réseau de négociations qui devraient permettre,     espère-t-il, de remettre la Libye sur les rails de la transition, à ce     jour avortée.

Quatre ans après la guerre civile qui a fini par emporter     Mouammar Kadhafi et le semblant d’ordre que faisait régner le “Guide”,     l’ambassadeur León, un vétéran de la diplomatie espagnole et l’un des     meilleurs connaisseurs du monde arabe parmi ses homologues européens, ne     ménage pas ses efforts. À force d’abnégation, il a réussi à réunir à la     même table les représentants de deux camps qui n’acceptaient même pas de     se trouver dans la même salle.

La méfiance est-elle pour autant dissipée ?     “Les discussions avancent à pas de fourmi, car même ceux qui dialoguent     sont soumis à la pression des armes. Les délégués doivent quitter le Maroc     à chaque fin de semaine pour aller consulter leur capitale”, commente une     source proche des négociations en cours.

 

Dans l’immédiat, la poursuite des     opérations militaires empêche toute conclusion d’un accord politique, même     si les paramètres de celui-ci sont désormais connus dans les grandes     lignes, à commencer par la formation d’un gouvernement technocratique sous     l’autorité du Parlement de Tobrouk, reconnu comme seul légitime par la     communauté internationale.”Former un gouvernement d’union nationale     n’est que le début du chemin pour construire un État démocratique”,     confirme Mounir el-Akari, chercheur libyen à l’université de Dublin.

“En     cas d’accord politique, il faudra certainement utiliser la force pour     désarmer les milices”, estime pour sa part Mattia Toaldo, spécialiste de     la Libye au Conseil européen des affaires internationales (ECFR). Une     force internationale de police, à défaut d’une occupation militaire,     écartée pour l’heure par presque tous les observateurs raisonnables ?

Et     si, l’armée étant traditionnellement bridée et la police insuffisante pour     couvrir le vaste territoire de la Libye, le pays se dotait d’une force de     gendarmerie ? C’est l’une des pistes de la coopération sécuritaire     possible avec un pouvoir unifié. Cette force devra aussi s’attacher à     mieux contrôler les frontières du pays, notamment sa longue façade     maritime méditerranéenne.Un accord politique ne résoudra pas comme par     magie les problèmes de l’après-Kadhafi, en particulier le dossier sensible     des milices, mais c’est un prérequis pour éviter le pire.

SCÉNARIO 2     Opération militaire extérieure

“La Libye n’a que deux choix : le dialogue     politique ou la destruction.” Dans son français impeccable, l’ambassadeur     León a résumé la situation mieux que quiconque. En omettant de spécifier     les contours de la seconde hypothèse, il met dans le même sac la poursuite     de la guerre entre factions et une possible intervention militaire     extérieure. Car le résultat serait sensiblement le même. L’entrée en jeu     de puissances étrangères aggraverait le conflit interne.

En réalité, elles     sont déjà à l’oeuvre. Derrière l’opération Dignité du général Khalifa     Haftar et la contre-offensive de Fajr Libya (autour d’une ossature     islamistes-Misrata) se dessine une carte des influences régionales, voire     au-delà. Poursuivant leur guerre contre les Frères musulmans, Le Caire et     Abou Dhabi ont fait de la Libye un enjeu de leur rivalité avec les     soutiens régionaux de la confrérie, notamment la Turquie et le Qatar (le     Soudan dans une moindre mesure).

Outre ces pays, des puissances     occidentales conduisent en toute discrétion des opérations de forces     spéciales. La menace jihadiste, rendue tragique par la décapitation     “stylisée” jusqu’à l’atroce de Coptes égyptiens, donne des arguments aux     va-t-en-guerre. “Il ne faut pas sous-estimer le risque jihadiste en     Libye, met en garde Mattia Toaldo. Le jihadisme est enraciné depuis des     décennies, notamment à Derna. Mais attention à la manipulation. Le Caire     veut nous faire combattre ses ennemis domestiques sous le couvert de la     guerre contre le terrorisme.”

L’Italie, premier voisin d’Europe     continentale de la Libye, est également très inquiète de la détérioration     de la situation sécuritaire. Le scénario catastrophe d’un afflux massif de     migrants clandestins conjugué aux menaces de l’État islamique (EI) a placé     la marine italienne en État d’alerte. La France affiche dans sa doctrine     libyenne une dyarchie qui, si elle est traditionnelle, n’est pas encore     tranchée à l’Élysée : le Quai d’Orsay continue de défendre les efforts     diplomatiques de León, et la Défense prépare déjà ses plans     d’intervention. Dans tous les cas, le scénario d’une guerre-occupation “à     l’irakienne” effraie tous les stratèges.

SCÉNARIO 3 Aggravation de la     guerre civile

De fait, la poursuite de la guerre civile reste le scénario     le plus crédible. La dynamique du conflit, actuellement de basse     intensité, est telle que l’on peut légitimement craindre un basculement     dans un cercle vicieux. Alors que les révolutionnaires de 2011 étaient     estimés à 25 000 combattants, il y a désormais environ 200 000 hommes en     armes dans les centaines de milices qui quadrillent la Libye.

La logique     de la guerre civile se nourrit d’elle-même. En ce sens, la guerre contre     le terrorisme agit comme une prophétie autoréalisatrice. “L’opération     Dignité lancée par le général Haftar en mai 2014 a précipité la guerre     civile et l’extrême polarisation des deux camps”, observe le chercheur     Patrick Haimzadeh, auteur d’Au coeur de la Libye de Kadhafi.

Mais réduire     l’actuelle guerre à un conflit entre islamistes et nationalistes serait     une illusion d’optique. L’étendue des territoires et la prégnance des     enjeux locaux dépassent largement l’idéologie, dont on connaît mal la     topographie en Libye. La Jamahiriya avait banni les partis politiques, et     les législatives de 2012 puis de 2014 n’ont pas fait émerger de blocs     partisans.

Sur le terrain, les réalités de la lutte contre l’EI ne     “collent” pas avec la polarisation Dignité vs Fajr Libya. La brigade 106     de Misrata, bien qu’alliée aux islamistes, combat l’EI, mais sans     l’assumer. De la même façon que les Amazighs du jebel Nefoussa croisent le     fer avec Zintan, alliés de Haftar. “Les logiques locales priment souvent     les alignements idéologiques”, analyse Patrick Haimzadeh.

Désormais,     l’enjeu est de préserver les dernières “vraies institutions de l’État     libyen” que sont la National Oil Company (NOC) et la banque centrale,     restées neutres. L’argent étant le nerf de la guerre, ces administrations     ont continué de verser les fonds qui permettent à l’économie de survivre.     De source proche de Bernardino León, on estime que les ressources qui     entretiennent la guerre seront asséchées avant septembre 2016. En lieu et     place, l’économie criminelle, déjà florissante sous Kadhafi aux frontières     et dans le Sud, risque de prendre le dessus. Ses ingrédients sont connus :     enlèvements, contrebande, trafics de drogue et d’êtres humains…”

Post Scriptum, 21 de gener del 2016.

Els experts israelians en la matèria adverteixen que “L’Occident ignore la grave menace de l’EI en Libye”, segons publica Raphael Ahren avui a The Times of Israel.

Post Scriptum, 18 de maig del 2016.

La comunitat internacional amb els EUA al capdavant i els estats veïns de Líbia malden per evitar que aqueix estat fallit sigui una nova Síria al bell mig de la Mediterrània segons aqueix article publicat a Jeune Afrique abans d’ahir.

Post Scriptum, 25 de maig del 2017.

Arran de la massacre de Manchester i la connexió líbia dels autors, avui JForum ha recuperat un llarg article del 8 de març del 2015 de Yossef Bodansky titulat “Libye: l’Iran prepare le Jihad contre l’Europe” on analitza com des d’aqueix estat fallit els diversos grups gihadistes i els serveis secrets turcs, iaranians, qatarís i sudanesos es coordinen per atacar preferentment Itàlia.

Post Scriptum, 14 d’abril del 2019.

El digital Israel Defense publica avui una anàlisi de Giancarlo Elia Valori sobre l’estat actual del conflicte libi: “Khalifa Haftar’s Military Advance” i les ingerències forànies.

Post Scriptum, 26 de juny del 2020.

El geògraf Laurent Chalard publica avui aqueixa punyent reflexió sobre la intervenció francesa en l’enderrocament de Gaddafi: Pourquoi la France peut difficilement se désengager du théâtre libyen.

Post Scriptum, 28 de febrer del 2021.

Deu anys després de l’enderrocament de Gaddafi, (provocat per França, principalment), la guerra entre faccions autòctones ha derivat vers una intervenció de Rússia i Turquia, que s’han dividit el país en àrees d’influència per tal de controlar l’explotació dels grans recursos energètics, segon analitzen
Greg Miller, Missy Ryan, Sudarsan Raghavan i Souad Mekhennet en aqueix article aparegut al Washington Post el proppassat 25, At the mercy of foreign powers.

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