Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

24 de desembre de 2020
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La Unió Europea confrontada a l’expansionisme xinès

Un acord comercial entre la Unió Europea i la República Popular Xina és imminent, diversos centre d’estudis estratègics europeus alerten dels riscos per les societats obertes occidentals, (com s’ha vist arran de les represàlies adoptades pel règim comunista contra Austràlia) en una tribunal col·lectiva publicada el proppassat 21 a Le Figaro:

“Les pays européens devaient décider d’un accord d’investissement avec la Chine avant la fin de l’année. Un document provisoire a été approuvé à la hâte lors d’une réunion des ambassadeurs des États membres vendredi dernier à Bruxelles et une discussion au sommet devrait réunir les dirigeants européens dans les prochains jours. Malgré sept années de négociations difficiles, le texte ne constitue qu’une étape modeste dans la promotion de la réciprocité, de la neutralité concurrentielle et de règles de jeu équitables. Conclure cet accord maintenant offrirait à la Chine une victoire symbolique et rendrait plus difficile à l’avenir les actions de l’Europe sur d’autres dossiers cruciaux.

Les concessions de la Chine marquent une légère amélioration en termes d’accès au marché. Néanmoins, ce projet d’accord pèche par l’absence de promotion globale d’une ouverture économique qui serait équitable et fondée sur des règles claires et contraignantes. Le soutien d’Angela Merkel et d’Emmanuel Macron à cet accord est également imputable à certaines concessions chinoises de dernière minute.

La France a en effet obtenu quelques gestes pour son secteur des maisons de retraite, l’Allemagne est particulièrement désireuse de préserver ses intérêts dans le secteur chinois des véhicules électriques et des batteries. Si ces «victoires» se concrétisent, elles auront lieu dans le contexte d’une Chine qui renforce ses politiques industrielles visant à l’autosuffisance, et qui a relancé, à l’international, sa politique d’expansion mercantiliste.

Par exemple, le secteur des marchés publics de la Chine reste fermé. Les entreprises européennes ne seront toujours pas traitées sur un pied d’égalité dans les appels d’offres publics, un marché qui, en Chine, représente chaque année des centaines de milliards de dollars. La Chine refuse d’ailleurs de signer l’Accord sur les marchés publics de l’Organisation mondiale du commerce. L’Europe n’a pas non plus réussi à faire accepter à Pékin la création d’un tribunal pour le règlement des litiges entre investisseurs. En outre, les clauses qui égalisent les règles du jeu entre les deux parties ont peu de chance de régler le problème des subventions indirectes – généralisées en Chine.

L’un des principaux problèmes est que les engagements pris dans ce texte visant à améliorer les droits des travailleurs restent vagues. Le texte ne comprend pas d’engagement important à propos du travail forcé et de la liberté d’association. Ces sujets devront être négociés lors de futures consultations. Or dès que l’accord sera approuvé, il sera plus difficile de faire pression sur la Chine sur ce point, qui plus est alors que le travail forcé semble être devenu un élément constitutif de la politique de rééducation que la Chine mène au Xinjiang.

Dès la signature de cet accord, non seulement les marges de manœuvre de l’Europe se réduiront immédiatement sur des questions cruciales pour sa compétitivité future, mais elle perdra une capacité d’influence aussi sur d’autres dossiers relatifs à ses valeurs et à ses priorités, des droits de l’Homme à l’avenir des centrales à charbon.

2020 est l’année pendant laquelle la Chine a violé ses engagements internationaux sur le statut de Hong Kong, initié des affrontements à sa frontière avec l’Inde, tout en resserrant sa coercition militaire contre Taiwan et en initiant une politique de coercition économique à l’égard de l’Australie.

Du point de vue de Pékin, que l’UE signe un traité d’investissement après cette séquence d’événements, au moment de la transition démocratique de l’administration Trump à la présidence Biden aux États-Unis, sera sans nul doute interprété comme une approbation sans équivoque de ses choix en 2020, voire comme un encouragement à affirmer encore davantage sa puissance.

Nombre des promesses faites par la Chine à l’Europe n’ont pas été tenues par le passé. Pourquoi un texte aussi vague l’engagerait-elle davantage? Au contraire, comme cela s’est souvent produit, après avoir remporté un succès diplomatique face à l’Europe, la Chine se tournera vers son seul client difficile – les États-Unis, avec l’avantage supplémentaire d’être parvenue à diviser les alliés pendant une transition de la plus haute importance à Washington. Que l’UE conclue son propre accord, à l’image de Donald Trump et de la première phase de l’accord commercial Chine-US il y a un an, n’aboutit qu’à affaiblir davantage le partenariat transatlantique.

Pourquoi choisir la précipitation et l’esquive d’un débat public? Pourquoi faire le jeu de la Chine? Quel message l’Europe, si fière de son intégration croissante, si disserte sur ses ambitions d’autonomie stratégique ouverte, si insistante sur son respect des valeurs, envoie-t-elle au reste du monde? Les États membres de l’Union devraient y réfléchir à deux fois.

Cet accord ne doit pas être réduit à une somme de concessions pragmatiques dans le domaine des investissements. Il touche d’autres intérêts européens importants et des valeurs fondamentales. Il en va de la crédibilité de l’Union, alors qu’elle pourrait commettre la même erreur d’accord partiel et non coordonné qu’elle avait reprochée à juste titre à l’administration Trump. Ce traité est un tournant. Il doit être négocié correctement afin de constituer l’un des jalons de la voie vers un ordre économique plus équilibré.

Les signataires de cette tribune collective sont:

François Godement, Institut Montaigne, (France), Sławomir Dębski, Directeur de l’Institut polonais des affaires internationales, (Pologne), Ingrid D’Hooghe, Institut Clingendael, (Pays-Bas), Mikko Huotari, Institut MERICS, (Allemagne), Janka Oertel, ECFR-Conseil européen des relations extérieures, Plamen Tonchev, Institut des relations économiques internationales, (Grèce), Jonathan Holslag, Université libre de Bruxelles, (Belgique), Ivana Karaskova, Association pour les affaires internationales, (République tchèque), Mathieu Duchâtel, Institut Montaigne, (France), Nicola Casarini, Institut des affaires internationales, (Italie), Maaike Okano-Heijmans, Institut Clingendael, (Pays-Bas), Matej Šimalčík, Institut d’études asiatiques d’Europe centrale, (Slovaquie), Max J. Zenglein, Institut MERICS, (Allemagne), Lucrezia Poggetti, Institut MERICS, (Allemagne).

Post Scriptum, 18 de gener del 2021.

Le Figaro es posiona obertament contra l’acord EU/Xina amb dos article el mateix dia: Yves Perez publicà el proppassat 13 d’aqueix mes un punyent article titulat: «L’accord commercial entre l’Union européenne et la Chine profitera d’abord à l’Allemagne» i Jérémie Gallon es pregunta, Accord commercial UE-Chine: que valent vraiment les engagements de Pékin?

Post Scriptum, 5 de febrer del 2021.

Alemanya esdevindrà el partenaire econòmic preferent de la Xina comunista en detriment de França, escriu a Le Figaro d’abans d’ahir l’economista Bruno Alomar, segons qui l’estrategia alemanya té per objectiu refoçar la seva hegemonia industrial a Europa: «Comment la politique industrielle de l’Allemagne la précipite dans les bras de la Chine».

Post Scriptum, 24 de desembre del 2022.

El proppassat 13 d’aqueix mes Jean-Loup Bonnamy alertava des de les pàgines de Le Figaro: «Demain, nous risquons de payer cher la naïveté de nos élites vis-à-vis de la Chine».

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